Créer ma propre police de caractères

Schroeder117

Membre enregistré
14 Août 2011
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Bonjour à tous

J'ai un copain auteur de BD qui ne connaît pas grand chose à l'informatique, et qui m'a demandé si je pouvais créer une nouvelle police de caractères avec son écriture. Il a tracé à la main et en noir sur une feuille blanche, tous les caractères qu'on trouve habituellement dans une police de caractères. J'ai scanné la feuille ; j'ai donc tous les caractères faits avec sa main, mais pour l'instant, ils sont en .jpg.

Je dispose de Fontographer 5.0.0, dont je ne sais pas encore me servir. J'ai également Adobe Creative Suite 5.5 (incluant Photoshop et Illustrator). Je pense donc avoir tout ce qu'il faut pour créer cette police, mais la vérité, c'est que je n'ai aucune idée de comment je dois procéder.
:confused:

Y aurait-il à bord de ce forum une ou plusieurs âmes charitables qui serait assez gentille pour m'expliquer le processus pas à pas ?
:zen:

Merci d'avance
:cool:


PS : j'ai trouvé ceci : http://www.fontifier.com/template.html . Est-ce que quelqu'un s'en est déjà servi ? Est-ce que ça marche bien ?
 
Dernière édition:
Il a tracé à la main et en noir sur une feuille blanche, tous les caractères qu'on trouve habituellement dans une police de caractères. J'ai scanné la feuille ; j'ai donc tous les caractères faits avec sa main, mais pour l'instant, ils sont en .jpg.
D'abord, il va falloir scanner les caractères correctement : ton copain a écrit ses caractères en noir sur une feuille de papier blanc, donc c'est du dessin "au trait" : purement noir et blanc, pas de couleur et même pas de gris... donc il te faut au final une image en mode bitmap, avec une résolution adaptée : pour des images "au trait", la résolution normale est entre 600 et 1200 ppi... pour transformer proprement les caractères en vecteurs, 1200 est un minimum, et il faudra peut-être monter à 2400 ppi.


... mais ton image est en JPEG, et comme le JPEG ne gère pas le mode bitmap, ça veut donc dire que tu as scanné en mode contone, et probablement à 300 ppi... donc ça ne convient pas...


La meilleure méthode pour avoir un bon scann en mode bitmap, c'est de :
- scanner en mode niveaux de gris à la résolution voulue : 1200 ou 2400 ppi
- recadrer, redresser l'image,
- faire un 1er dépoussièrage automatique avec le filtre anti-poussière de Photoshop,
- définir un seuil de passage du noir au blanc avec la fonction "Seuil", en ajustant le seuil en fonction du résultat affiché à l'écran et de ce que tu veux,
(- éventuellement, à ce stade on peut refaire un 2e dépoussièrage)
- convertir en mode bitmap avec l'option "Seuil 50%", et en gardant la résolution de sortie identique à la résolution d'entrée,
- enregistrer en TIFF (ou en PSD)

Après, il ne reste plus qu'à nettoyer tout ça à la main, avec un affichage à 100% minimum...

... pour pouvoir ensuite passer à la vectorisation de tous ces petits dessins et à la création de la fonte.
 
Ce que Claude décrit c'est la technique de vectorisation des caractères.
Ensuite il faut gérer les différentes positions des caractères dans les mots, les différentes formes de caractères, le crénage, la chasse, etc. Et ça, ça ne s'improvise pas avec un tuto…
:eek:

:zen:
 
Merci Claude, merci magicPDF pour avoir pris le temps de me répondre. :cool:

Claude : quand tu me parles de 2400 "ppi", c'est aussi ce qu'on trouve parfois sous l'appellation "dpi" ? Dans ce cas, je suis dans la gadoue : mon scanner ne va que jusqu'à 900 dpi, ce qui me paraissait déjà énorme, vu qu'en imprimerie, on se contente souvent de 250 à 350 dpi.

Ou alors je n'ai pas compris, et dans ce cas, merci de me remettre sur la bonne route :D
 
Dans ce cas, je suis dans la gadoue : mon scanner ne va que jusqu'à 900 dpi,
Ce n'est pas un problème : tu n'as qu'à scanner les caractères à 800 dpi, mais à 300 % de leur taille réelle. Ensuite, tu n'auras qu'à augmenter la résolution de ton image à 2400 dpi (menu Image > Taille de l'image) en décochant la case « rééchantillonnage »
 
Quoiqu'il en soit, c'est dans la partie vectorisation manuelle où l'intelligence humaine comblera les imprécisions du scanner.

Cependant, une fois vectorisés les dizaines de glyphes nécessaires à une usage de base en Français, on n'en est probablement qu'au début de la tâche, comme le suggérait magicPDF.
 
Bonjour,
comme c'est mon boulot, j'ai fait un didacticiel très précis à partir de la numérisation de lettres jusqu'à la création de la police, avec le travail d'approches etc, ici, section "Bandes dessinées", on s'en doute...
Tout ça est basé sur le petit logiciel TypeTool, mais est faisable également avec Fontographer. Il faut un peu s'accrocher parce que c'est très technique. Mais si tu as des soucis, je fais ça couramment, donc je peux aider.
Maintenant, concernant la résolution, une partie d'un didacticiel de chez Lynda.com sur Illustrator traite de cela, et à ma grande surprise, il utilise les fonctions de vectorisation d'Illustrator, mais recommande 72 dpi.
Explication: celui qui veut un beau trait bien lisse n'a aucun intérêt à avoir trop de résolution vu qu'Illu va interpoler les courbes! Par contre, pour une scripte genre pinceau, les détails des tracés du pinceau appellent une résolution supérieure, mais je n'ai jamais vu l'intérêt de numériser au-delà de 600 vu la nature du travail.
 
Dernière édition:
Claude : quand tu me parles de 2400 "ppi", c'est aussi ce qu'on trouve parfois sous l'appellation "dpi" ?
Oui.

DPI = Dots Per Inch... mais dans l'absolu, les "dots" sont les points d'une imprimante...

... alors qu'une image est composée de pixels...

... donc "DPI" est l'unité de résolution pour une imprimante (ou une flasheuse) alors que l'unité pour une image est le "PPI" = Pixels Per Inch...

... et en français ça devient "PPP", qui va aussi bien pour "Piexels par pouce" que pour "Points par pouce" (et qui ajoute encore un peu à la confusion entre les points d'imprimante et les pixels d'image !!!)



Dans ce cas, je suis dans la gadoue : mon scanner ne va que jusqu'à 900 dpi, ce qui me paraissait déjà énorme, vu qu'en imprimerie, on se contente souvent de 250 à 350 dpi.
Non : en imprimerie on travaille (grosso-modo, je ne rentrerai pas dans les détails) à 300 ppi pour les images contone (c'est à dire les images qui comportent des nuances de gris ou des couleurs) et à tel (c'est à dire à 100%)

En revanche :

• pour agrandir une image contone à 400%, tu as besoin d'une résolution d'entrée de 1200 ppi, ce qui te permet d'avoir, après agrandissement à 400% une résolution de sortie de 300 ppi.
Donc, ça veut dire qu'avec ton scanner et sa résolution de 900 ppi, dans des conditions standard d'imprimerie, tu ne peux pas scanner des images contone pour un agrandissement de plus de 300 % (donc si tu veux scanner une diapo 24 x 36, tu ne peux pas faire plus que 72 x 108 mm !!!)

• contrairement à ce que beaucoup croient, il n'y a pas que les images contone... il y a aussi les image "au trait" : comme je te le disait dans mon 1er post, quand une image est purement noir et blanc, sans gris, sans couleur, il faut la traiter en mode trait (et non pas en mode contone) et là tu as besoin d'une résolution entre 600 et 1200 ppi : 600 est plutôt pour de l'impression numérique, ou de l'offset en étant pas trop regardant sur la qualité, mais pour des travaux de qualité en offset le standard est 1200 ppi.
Mais 900 donne aussi un bon résultat... perso, je considère que le minimum est de 800 ppi... donc avec ton scanner à 900 ppi, tu peux sortir de bonnes images au trait, à condition de ne pas les agrandir !



**********


selus a dit:
Maintenant, concernant la résolution, une partie d'un didacticiel de chez Lynda.com sur Illustrator traite de cela, et à ma grande surprise, il utilise les fonctions de vectorisation d'Illustrator, mais recommande 72 dpi.
Explication: celui qui veut un beau trait bien lisse n'a aucun intérêt à avoir trop de résolution vu qu'Illu va interpoler les courbes!
Avec une résolution à 72 ppi, le système de vectorisation automatique (d'Illustrator ou autre) risque surtout de suivre les escaliers des pixels et de faire une grosse daube...

(dans le genre, par exemple, si tu télécharges le logo vecto actuel des biocoops (l'espèce de mongolfière), et que tu l'ouvres avec Illustrator tu verras que la plupart des éléments sont composées d'une énorme quantité de points contigus, comme si une vectorisation automatique avait suivi les escaliers de pixels... et je suis à peu près sûr que c'est tout simplement parceque ce logo a été refait en vectoriel à partir d'un quelconque JPEG pourri en basse-déf avec une vectorisation automatique pour récupérer les contours, et que la vectorisation auto a vraiment suivi les pixels !!!)



Par contre, pour une scripte genre pinceau, les détails des tracés du pinceau appellent une résolution supérieure, mais je n'ai jamais vu l'intérêt de numériser au-delà de 600 vu la nature du travail.
Ça dépend de la taille des caractères dessinés au départ !!! c'est sûr que si tu pars d'un dessin sur lequel les caractères mesure 3 cm de hauteur, et que tu les scannes à 600 ppi pour refabriquer une police, ça te donnera une "résolution" équivalente à 6000 ppi pour un corps 12 !!!

En revanche, si la planche de caractères manuscrits qui sert de base à la vectorisation a été écrite par l'auteur à la taille normale où il compte les utiliser, genre 3 ou 4 mm de hauteur pour des caractères de bulles de BD, alors 1200 ppi est un minimum pour reproduire les caractères correctement, et je maintiens que 2400 serait mieux.
Mais si l'auteur a pris soin de dessiner ses caractères agrandis 4 fois par rapport à la taille d'utilisation normale, alors 300 ppi est un minimum (ce qui fera une résolution de sortie de 1200) et un scann à 600 ppi donnera une résolution équivalente de 2400 ppi...

... c'est comme tout ce qui est matriciel : pour garder les détails, il faut une résolution suffisante ! et quand on veut passer du matriciel au vectoriel, il ne faut pas compter sur la vectorisation automatique pour rajouter des détails comme par magie, bien au contraire ! donc il faut partir d'une image avec une résolution suffisante pour être au moins capable de contenir les détails voulus, en sachant qu'en plus la vecto auto va en supprimer !
 
Dernière édition:
Wow ! C'est Noël !
Merci jmlevy, ccciolll et claude72 pour vos précieuses aides.
Merci tout particulièrement à selus qui, à première vue, semble m'avoir fourni exactement ce que je cherche : un tutoriel pas à pas.

Avec ce que vous m'avez fourni, j'ai de quoi me tenir occupé pendant pas mal de temps.

Merci encore à tous !
:D
 
Et il te faudra aussi apprendre comment utiliser les outils vectoriels pour pour fuir comme la peste les vectorisations automatiques.
Je n'imaginais même pas qu'on puisse utiliser ce genre d'outil pour créer une typo : chaque point ajoutant du poids à la forme, la vecto auto est à proscrire : une typo étant par essence, une fois utilisée, l'addition de centaines de formes, si en plus elles pèsent lourd…
 
Et il te faudra aussi apprendre comment utiliser les outils vectoriels pour pour fuir comme la peste les vectorisations automatiques.
Je n'imaginais même pas qu'on puisse utiliser ce genre d'outil pour créer une typo : chaque point ajoutant du poids à la forme, la vecto auto est à proscrire : une typo étant par essence, une fois utilisée, l'addition de centaines de formes, si en plus elles pèsent lourd…

Rentre dans les options de vectorisation d'Illu, tu verras au contraire que c'est très bien géré... Maintenant cela est à comparer avec celles de Fontlab, qui en est également capable; mais je n'ai jamais fait cette comparaison. Même si je devrais...
 
Sur un cercle ou un ovale, qui nécessite 4 points quand on le vectorise à la main, une vecto auto en fera des dizaines…
Une vecto auto aura-t'elle l'intelligence de faire la même largeur sur tous les caractères, je pense que non, elle prendra la largeur du modèle bitmap, et de l'un à l'autre on aura une différence de quelques % sur la largeur.
Ce ne sont que les exemples les plus flagrants.

La vecto auto, pour des coups de pinceau, ça s'impose, mais pour des objets géométriques (logo, typo) surtout pas. Enfin c'est mon avis.