Bonjour,
voici le texte et références d'un article paru ce matin dans le Quotidien du Médecin. Un humour très noir (mais je n'en n'ai pas guère envie) verrait une coïncidence avec l'anniversaire de Steeve Jobs.
Cette invention est hallucinante.
Dans le cadre dun dispositif de micro-RNM
Diagnostic de cancer avec un smartphone au chevet du patient
Le Quotidien du Médecin 25/02/2011
RMN miniaturisée?; linterface est le smartphone - C. MIN, H. LEE, R. WEISSLEDER
Un nouvel outil diagnostique pourrait révolutionner lapproche du cancer. Une équipe de Harvard (États-Unis) a développé un dispositif de micro résonance magnétique nucléaire (micro-RMN), contrôlé par un smartphone, qui permet danalyser rapidement lexpression de plusieurs protéines dans un prélèvement cytologique obtenu par ponction à laiguille fine dune lésion suspecte. Une étude pilote montre que ce dispositif détecte le cancer au chevet du patient en moins dune heure (au lieu de trois jours) et de manière plus fiable que la méthode standard par immunohistochimie (96 % dexactitude, contre 84 %).
DE NOTRE CORRESPONDANTE
LES CELLULES tumorales obtenues chez les patients par biopsie percutanée dune lésion suspecte (sous guidage stéréotaxique ou échographique) constituent, on le sait, une source précieuse pour diagnostiquer le cancer. Toutefois, les méthodes danalyse conventionnelles par immunohistochimie sont coûteuses et limitées : elles nécessitent une grande quantité de cellules ou de fragments tissulaires, ce qui restreint le nombre de marqueurs pouvant être analysés dans un prélèvement ; elles posent des difficultés techniques (5 à 25 % des biopsies sont illisibles ou donnent de faux-négatifs) et exigent un délai de plusieurs jours pour obtenir les résultats.
Une équipe de Harvard (États-Unis) a maintenant développé une technologie de pointe pour quantifier rapidement, au chevet du patient, lexpression de plusieurs marqueurs dans les cellules cancéreuses obtenues par ponction à laiguille fine dune tumeur suspecte.
Il sagit dun petit dispositif de micro résonance magnétique nucléaire (micro-RMN) qui utilise des nanoparticules magnétiques pour détecter les marqueurs associés au cancer ; ce dispositif portable est contrôlé par un smartphone qui affiche les résultats en moins dune heure.
Haun, Castro et coll. ont évalué ce dispositif (DMR-3) dans une étude pilote chez 50 patientes qui devaient subir une biopsie standard (aiguille de 17G) pour une tumeur intra-abdominale suspecte. Au terme de lexploration et du suivi, 44 des tumeurs se sont révélées malignes et 6 étaient bénignes ; ces tumeurs étaient de diverses origines : gastro-intestinale pour 30 %, pancréatique pour 16 %, pulmonaire pour 18 %, entre autres.
Ponction à laiguille fine
Avant la biopsie standard, les chercheurs ont effectué une ou deux ponctions tumorales à laiguille fine (22G) afin danalyser, par micro-RMN, 11 marqueurs.
Les chercheurs montrent que les prélèvements par aspiration contiennent suffisamment de cellules pour quantifier en temps réel de nombreux marqueurs moléculaires.
De plus, une signature de 4 protéines (MUC-1, HER2, EGFR, EpCAM) permet détablir un diagnostic correct de cancer chez 48 des 50 patients dans la cohorte initiale, et chez lensemble des 20 patients dune cohorte indépendante de validation. Cela donne des taux dexactitude de 96 % et 100 %, comparés au taux de 84 % avec lanalyse standard par immunohistochimie.
Un certain nombre dobservations inattendues émergent de lanalyse. Les profils dexpression protéique déclinent rapidement avec le temps (diminution de 100 % en 1 heure, et de 400 % en 3 heures), ce qui souligne lavantage danalyser rapidement les échantillons à proximité du patient. Lexpression protéique montre un surprenant degré dhétérogénéité à la fois entre les échantillons des différents patients, ainsi quau sein dune même tumeur ; ceci a dimportantes implications pour le diagnostic moléculaire du cancer et la thérapie ciblée.
De nombreuses implications cliniques.
Cette nouvelle technologie, qui pourrait être versatile selon les chercheurs, pourrait donc améliorer le diagnostic du cancer. De plus, cette procédure peu invasive ouvre la voie à la réalisation de prélèvements tumoraux répétés au cours du temps, afin dévaluer la réponse tumorale au traitement médicamenteux (pharmacodynamique).
Dr VÉRONIQUE NGUYEN
Science Translational Medicine, 23 février 2011, Haun et coll.
voici le texte et références d'un article paru ce matin dans le Quotidien du Médecin. Un humour très noir (mais je n'en n'ai pas guère envie) verrait une coïncidence avec l'anniversaire de Steeve Jobs.
Cette invention est hallucinante.
Dans le cadre dun dispositif de micro-RNM
Diagnostic de cancer avec un smartphone au chevet du patient
Le Quotidien du Médecin 25/02/2011
RMN miniaturisée?; linterface est le smartphone - C. MIN, H. LEE, R. WEISSLEDER
Un nouvel outil diagnostique pourrait révolutionner lapproche du cancer. Une équipe de Harvard (États-Unis) a développé un dispositif de micro résonance magnétique nucléaire (micro-RMN), contrôlé par un smartphone, qui permet danalyser rapidement lexpression de plusieurs protéines dans un prélèvement cytologique obtenu par ponction à laiguille fine dune lésion suspecte. Une étude pilote montre que ce dispositif détecte le cancer au chevet du patient en moins dune heure (au lieu de trois jours) et de manière plus fiable que la méthode standard par immunohistochimie (96 % dexactitude, contre 84 %).
DE NOTRE CORRESPONDANTE
LES CELLULES tumorales obtenues chez les patients par biopsie percutanée dune lésion suspecte (sous guidage stéréotaxique ou échographique) constituent, on le sait, une source précieuse pour diagnostiquer le cancer. Toutefois, les méthodes danalyse conventionnelles par immunohistochimie sont coûteuses et limitées : elles nécessitent une grande quantité de cellules ou de fragments tissulaires, ce qui restreint le nombre de marqueurs pouvant être analysés dans un prélèvement ; elles posent des difficultés techniques (5 à 25 % des biopsies sont illisibles ou donnent de faux-négatifs) et exigent un délai de plusieurs jours pour obtenir les résultats.
Une équipe de Harvard (États-Unis) a maintenant développé une technologie de pointe pour quantifier rapidement, au chevet du patient, lexpression de plusieurs marqueurs dans les cellules cancéreuses obtenues par ponction à laiguille fine dune tumeur suspecte.
Il sagit dun petit dispositif de micro résonance magnétique nucléaire (micro-RMN) qui utilise des nanoparticules magnétiques pour détecter les marqueurs associés au cancer ; ce dispositif portable est contrôlé par un smartphone qui affiche les résultats en moins dune heure.
Haun, Castro et coll. ont évalué ce dispositif (DMR-3) dans une étude pilote chez 50 patientes qui devaient subir une biopsie standard (aiguille de 17G) pour une tumeur intra-abdominale suspecte. Au terme de lexploration et du suivi, 44 des tumeurs se sont révélées malignes et 6 étaient bénignes ; ces tumeurs étaient de diverses origines : gastro-intestinale pour 30 %, pancréatique pour 16 %, pulmonaire pour 18 %, entre autres.
Ponction à laiguille fine
Avant la biopsie standard, les chercheurs ont effectué une ou deux ponctions tumorales à laiguille fine (22G) afin danalyser, par micro-RMN, 11 marqueurs.
Les chercheurs montrent que les prélèvements par aspiration contiennent suffisamment de cellules pour quantifier en temps réel de nombreux marqueurs moléculaires.
De plus, une signature de 4 protéines (MUC-1, HER2, EGFR, EpCAM) permet détablir un diagnostic correct de cancer chez 48 des 50 patients dans la cohorte initiale, et chez lensemble des 20 patients dune cohorte indépendante de validation. Cela donne des taux dexactitude de 96 % et 100 %, comparés au taux de 84 % avec lanalyse standard par immunohistochimie.
Un certain nombre dobservations inattendues émergent de lanalyse. Les profils dexpression protéique déclinent rapidement avec le temps (diminution de 100 % en 1 heure, et de 400 % en 3 heures), ce qui souligne lavantage danalyser rapidement les échantillons à proximité du patient. Lexpression protéique montre un surprenant degré dhétérogénéité à la fois entre les échantillons des différents patients, ainsi quau sein dune même tumeur ; ceci a dimportantes implications pour le diagnostic moléculaire du cancer et la thérapie ciblée.
De nombreuses implications cliniques.
Cette nouvelle technologie, qui pourrait être versatile selon les chercheurs, pourrait donc améliorer le diagnostic du cancer. De plus, cette procédure peu invasive ouvre la voie à la réalisation de prélèvements tumoraux répétés au cours du temps, afin dévaluer la réponse tumorale au traitement médicamenteux (pharmacodynamique).
Dr VÉRONIQUE NGUYEN
Science Translational Medicine, 23 février 2011, Haun et coll.