Le but de mon message n'est pas d'atteindre le point godwin en comparant des situations historiques ou dans d'autres domaines, mais bien d'essayer de faire remarquer que les
rapports officiels,
officieux et autres
théories sont à prendre avec des pincettes...
Ne vous jetez pas tête baissée dans une "idée" ou une "théorie" qui vous plaît...
* en habits verts...
Ou du moins mettez un maillot avant de vous jeter
Au XIXe, il y avait un discours scientiste (dont mon cher Jules Verne porte d'évidents stigmates

enfin la plupart du temps, pas dans tous ses bouquins mais c'est une autre histoire) qui, en gros, énonçait la toute-puissance du savoir (et de son application : la figure de l'ingénieur). On se moque souvent de cette "naïveté" aujourd'hui où la science fait parfois et même souvent peur. Mais en fait, il traîne toujours cette idée que la science sait et, plus grave

, que les scientifiques savent. Le moindre rapport sur les effets (ou les non-effets) d'un phénomène quelconque est le plus souvent pris comme vérité d'évangile, plus rarement critiqué comme tromperie, mauvaise foi, etc. Il est rare qu'on présente tous ces rapports comme ce qu'ils sont la plupart du temps : des hypothèses de travail, appuyées sur des vrais arguments en général mais dont la vérité n'a rien à voir avec celle de 2+2 = 4. Mais les politiques n'aiment pas trop qu'on leur dise : "le problème est politique, on ne sait pas trop ce qui va se passer, c'est à vous de décider ou de demander aux gens de décider". Ils préfèrent s'appuyer sur les célèbres "experts", plus exactement sur leurs conclusions (car les experts, quand ils le sont, ont souvent des avis moins tranchés ou plus complexes), conclusions de préférence bien triées.
Il ne faut pas compter sur la science pour résoudre les problèmes de l'humanité à notre place. Elle peut aider, montrer des choses à éviter ou à privilégier, mais elle n'est pas là pour nous enlever notre liberté d'homme, elle ne le peut tout simplement pas parce qu'elle est beaucoup trop limitée pour nous tracer une route unique. Ce serait sans doute plus confortable (sans compter qu'on pourrait râler quand même

) mais il ne faut pas trop y compter.
À propos de la faune de Burgess dont parle alèm, lorsqu'elle a été étudiée, un certain nombre d'espèces ont été décrites. Ce n'était évidemment pas simples : il s'agit de traces fossiles de plus de 500 millions d'années. Et les experts s'y sont parfois trompés (il faut dire que les bestiaux en question ne ressemblent pour certains à rien de connu, pas plus à un calmar qu'à une langouste, un chimpanzé ou une étoile de mer). Résultat, quelques années plus tard, certaines des espèces décrites sont passées à la trappe : on s'est aperçu, en fait on pense s'être aperçu que ces espèces étaient en fait des morceaux d'une même espèce : ce n'étaient pas machingenia et trucalena mais les pattes de machintruclenia d'une part, le dos de machintrucleina d'autre part. Vu que c'était inconnu, les experts pouvaient se tromper et s'étaient trompés. Il n'y a rien d'étonnant ou de scandaleux à ça. Le scandaleux, c'est de croire q'un scientifique a toujours raison, ça peut être aussi de croire qu'il a toujours tort, c'est le toujours qui est gênant là-dedans.
Un autre exemple de l'utilisation pas toujours saine de la science. Stephen Jay Gould qui a si bien parlé de la faune de Burgess, entre autres, était un anti-créationniste acharné (il a témoigné à des procès, etc.) N'empêche que, parce qu'il restait, aussi, critique envers le darwinisme orthodoxe, développant une variante du darwinisme (dont il se réclamait quand même) il s'est retrouvé, à son grand désespoir, brandi comme argument par les créationnistes qu'il combattait : puisqu'il disait que certains aspects du darwinisme était erronés, c'est que le darwinisme était faux et, tant qu'à faire, que l'évolution n'existait pas !