Triana, pouvoir de la descendance.

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Bonjour.

Je viens vous annoncer que la pétition a dépassé les 500 signatures.
Pour fêter cela et remercier tous ceux qui ont signé, je vous informe que j'ai mis en ligne le chapitre 2 de Triana, pouvoir de la descendance ( sur http://www.chrisline.net/Triana ). J'ai hâte d'avoir vos commentaires et surtout, si vous n'avez pas encore signé n'hésitez pas à le faire.
Afin qu'un maximum de personne connaisse l'existance de cette pétition et de Triana, n'hésitez pas à en parler autour de vous et sur internet.

A très bientôt et si vous avez des questions je suis à votre écoute.
 
Bonjour à tous. Nouveau message pour vous informer que les 550 signatures ont été franchies aujourd'hui. Pour que de nouvelles personnes découvrent Triana, n'hésitez pas à contacter les webmaster des sites et blogs que vous fréquentez et aimez afin qu'ils mettent un petit article et un lien vers la pétition sur son site ou blog. En réalisant cela, de plus en plus de personnes connaîtront Triana. Merci d'avance à tous ceux qui m'aideront dans cette difficile tache de diffusion.
 
Bonjour à tous.
Si parmi vous certains aiment lire du fantastique pour la jeunesse et qu'ils ont envie de participer à l'amélioration d'un roman de ce type, je vous propose de me faire vos remarques et vos critiques sur le premier chapitre de Triana car avant d'oser envoyer quoi que ce soit à une maison d'édition, je vais tout faire pour rendre le texte le plus agréable possible et comme il est très difficile d'avoir suffisamment de recul pour se faire une bonne auto-correction, je soumets mon texte à votre regard et à votre analyse pertinente lol.
Si vous pouvez, lorsqu'un élément ne vous plaît pas, en justifier les raisons, voir même proposer des solutions pour corriger le problème n'hésitez pas.

Merci d'avance à tous ceux qui prendront le temps de me lire et de me laisser un petit (ou long) message. Bonne journée à vous tous.


Le crissement des pneus résonna dans tout l’habitacle de la voiture de location ! Jacques Mener immobilisa la Ford Mondéo de justesse. Le pare choc frôlait un immense rocher, provenant de l’abrupte falaise sur leur gauche, qui s’était écrasé devant eux. La route du littoral, dans une configuration avec une seule voie de circulation côté mer, était peu fréquenté à cette heure de la journée. Ces secousses sortirent Ginette, la femme de Jacques, et Thomas, leur fils, de leur torpeur. Pato, le grand chien Danois de la famille qui était sur la banquette arrière de la voiture, à la gauche de Thomas, continuait d’aboyer, sa truffe pointant le ciel comme si l’ombre de la mort ne s’était toujours dissipée. Thomas leva à son tour les yeux. L’effroi parcourut tout son être. «La Grande Faucheuse» s’abattait sur eux...

Un roc aussi grand que celui devant eux s’était décroché de la falaise basaltique et menaçait de les écraser. Le visage faiblement basané de Thomas devint livide... Tout bascula en une fraction de seconde. Ses pupilles se dilatèrent, son corps rigidifié par la peur se décrispa subitement. Une immense chaleur parcourut son corps comme s’il brûlait de l’intérieur. Alors que la douleur devenait insoutenable, brusquement Thomas ne ressentit plus rien. Il ne contrôla plus rien, il ne vit, ni n’entendit plus rien. La conscience de Thomas s’était effacée. Pourtant ses mains s’orientèrent d’elles-mêmes vers le toit de la voiture, comme pour rattraper l’immense masse basaltique. L’impact n’eut jamais lieu... De la poussière noire se déposa sur les sièges de la berline «rouge-venise» qui n’était plus en état d’abriter la famille Mener de la pluie battante. Thomas était inconscient, mais bien vivant. Il ne le savait pas, ne le saurait peut-être jamais, mais c’était bien lui qui avait réduit à de fines particules le toit et ce bloc minéral si dense. De ses mains une vague d’énergie, une immense onde de choc les avait tous sauvés.

De nombreuses secondes s’écoulèrent durant lesquelles Ginette et son mari restèrent le regard vide à fixer le ciel nuageux de leur première journée sur l’île de La Réunion. Pato aussi ne bougeait pas. Il s’était recroquevillé, autant que son imposante carrure le lui permettait, sous les sièges de ce qu’il restait de la voiture de location. Il était le seul à avoir remarqué le malaise de son jeune maître, mais les émotions vécues le paralysaient. Les images des dernières heures écoulées traversèrent l’esprit embrumé de Thomas qui reprenait petit à petit conscience. L'atterrissage à l’aéroport de Gillot s’était réalisé sans encombre après un long trajet de plus de dix heures au départ de Paris. Quelques perturbations à l’heure des repas avaient tout de même contraint Jacques à changer de chemise après s’être taché, son ventre rond ayant eu l’avantage de protéger son pantalon des salissures. Après avoir passé les douanes, et récupéré valises et animal de compagnie, ils avaient loué pour le mois la Ford Mondéo réputée pour son immense coffre qui ne serait pas de trop vu la quantité d’affaires qu’ils avaient à transporter. La voiture n’avait finalement fait que quelques heures. A l’aide du GPS de la société RD Tronics, le seul disposant de la carte de La Réunion, ils avaient pris la direction de Méio-sur-Mer, non sans mettre le climatiseur en route, les températures approchant les trente degrés Celsius malgré l’hiver austral de ce mois de juillet 2002.

Les souvenirs de Thomas devenaient de plus en plus flous, au fur et à mesure qu’il se remémorait sa famille s’engageant sur la route du littoral. Le bloc rocheux qui bloquait la circulation était le dernier élément dont il se rappelait. Puis plus rien, l’amnésie était totale. Une sensation humide, comme autant de picotements de plus en plus intenses sur sa peau, sortit Thomas de son état second. Lorsqu’il ouvrit les yeux, ses parents le regardaient. Ils avaient finalement eux aussi retrouvé leurs esprits après tant d’émotions.

- Thomas... Murmura Ginette pleine de douceur dans la voix.
- Fiston... Soupira Jacques heureux qu’aucun membre de sa famille ne soit blessé.
- Je... Je vais bien je crois... J’ai dû perdre connaissance...Thomas essayait de se remettre les idées en place, mais rien n’y faisait. Impossible de se rappeler les événements qui faisaient suite à l’immobilisation de la voiture devant l’immense rocher noir.
- Que s’est-il passé? Pourquoi la voiture n’a-t-elle plus de toit?

La surprise de voir le ciel en lieu et place du plafond de la voiture fut si grande que Thomas se redressa d’un bond. C’est alors qu’il sentit les paumes de ses mains le brûler. Il les regarda et constata de légères rougeurs. Ses biceps étaient courbaturés comme s’il avait réalisé des heures de musculation. Il supposa que ce devait être une réaction normale de son corps suite à ce trop plein d’émotion qu’il venait de subir.

Ses parents ne surent quoi répondre. Ils n’avaient de toute façon aucun élément qui pourrait expliquer rationnellement ce qu’ils observaient. Ils restèrent là à contempler leur jeune adolescent d’une quatorzaine d’années. Ils le regardèrent avec tant de tendresse que Thomas ne put s'empêcher de rougir. Ils admirèrent pendant plusieurs secondes sa chevelure en bataille, brune aux reflets acajous, son front lisse et dégagé, ses yeux d’ambre profonds et son nez droit à la symétrie presque parfaite qui contrastait avec leur propre physique moins équilibré. Leur fils avait bien grandi et allait certainement prendre quelques centimètres supplémentaires d’ici sa majorité, puisqu’il ne faisait pas encore tout à fait le mètre soixante-dix de son papa.

La pluie battante mit un terme à leur contemplation et Jacques formula l’hypothèse la plus crédible sur les événements inexpliqués qu’ils avaient vécu de l’intérieur.
- Thomas, tu as certainement perdu connaissance lorsqu’on a failli percuter le rocher devant nous. Mais pendant que tu étais évanoui, un autre s’est écrasé sur le toit... Il devait être suffisamment friable pour s’être réduit en fumée lors de l’impact. Mais j’avoue que le mystère du toit volatilisé, j’ai du mal à l’expliquer...»
L’enquête finira par conclure à une anomalie des matériaux constitutifs de la voiture, et cela malgré les multiples incohérences de la procédure d’investigation.


Après de nombreuses heures pour évacuer les personnes, c’est en fin de journée que la famille Mener rejoignit sa résidence de vacances, Anna-plage. Durant le trajet, le taximan, un créole brun, leur parla un peu de Méio-sur-Mer, ville touristique par excellence de La Réunion. Il surveillait ses paroles afin d’utiliser le moins possible sa langue maternelle, le créole, sans grand succès au grand regret des Mener qui tendaient l’oreille, comme tout bon «zoreil», pour tenter de comprendre quelques mots de ce dialecte qui leur était étranger :
- Zot y conné, Méio-sur-Mer, lé vraiment un endroit lé mol. Comme le tourisme y marche moins bien, les élus locaux la décidé, à cause un «gros subvention», de casse un portion de l’île, entr’ St Leu et l’Etang Salé, pou’ créer site là. Lé vrai que band tourisme aster y marche mieux, mais nous trouve que y dénature nout l’île...
Un long silence s’en suivit. Aucun Mener ne sut que répondre, n’ayant de toute façon pas compris grand chose à ce qu’avait dit leur chauffeur. Croyant qu’il avait jeté un froid, le taximan reprit :
- Affol pas! Lé pas cont’ zot, solmen cont’ la rasé nout patrimoine local pou le profit band stations balnéaires plus moderne. Mi esper’ que durant zot séjour, zot va visit’ deux trois z’endroits plus typiques de not’ péi.
Les paupières des Mener étaient de plus en plus lourdes et ils faisaient de nombreux efforts pour ne pas se laisser bercer par les intonations chantantes et chaleureuses de ce créole réunionnais.

Enfin arrivé devant le portail d’Anna-plage, Jacques manifesta sa présence, et l’hospitalité Réunionnaise, tant appréciée par certaines de ses connaissances, se vérifia rapidement. Une jeune femme, à la noire chevelure bouclée et au visage couleur chocolat, leur sourit malgré l’heure tardive. Après leur avoir remis clés et autres badges, elle les conduisit à leur bungalow à deux étages, le numéro 30.

Quand ils entrèrent dans le lotissement qui leur était attribué, les vacances commencèrent alors à se concrétiser. Le bungalow dans lequel ils s’apprêtaient à pénétrer était entièrement fait de bois blanc à l’odeur familière. Il semblait que les planches utilisées pour la réalisation de l’édifice venaient de métropole. Ce devait sans aucun doute être du pin. Cet arbre était leur quotidien à Aure, leur ville d’origine. Ils firent rapidement le tour de leur location, cette dernière n’étant pas bien grande mais possédait toutefois deux chambres, contrairement à plus de la moitié des logements d’Anna-plage.

A l’entrée, deux portes se faisaient face, l’une d’elle menant à la chambre de Thomas. Elle déplut à ce dernier qui la trouvait beaucoup trop étriquée. Elle ne contenait que le minimum : un lit, au matelas si fin qu’il ne faisait aucun doute que la dureté des lattes gâcherait la trentaine de nuits qu’il passerait ici, une commode, une table de chevet. Rien de plus hormis une lampe à néon proche du lit qui lui permettrait de lire à sa guise lorsque le mauvais temps ou l’ennui se manifesterait. Après y avoir déposé sa valise, Thomas se rendit dans la salle de bain qui faisait face à sa chambre. Il y découvrit une pièce réellement spacieuse. Le bleu azur était le ton dominant, mais s’y mêlaient habilement des nuances de gris. La baignoire et le lavabo se faisaient face. La vue de toilettes luxueuses à l’entretien quotidien ranima l’envie pressante qu’il avait avant d’arriver. Cela faisait bien plus de 12 heures qu’il ne s’était pas soulagé. Il ferma la porte. Ses parents continuèrent à faire le tour du propriétaire. Leur chambre était à l’étage, bien plus grande et confortable que celle de leur fils. Ils y laissèrent leurs affaires avant de retourner dans la pièce principale pour franchir la baie vitrée qui donnait sur un petit jardin où trônait une niche. Pato ne se fit pas prier pour prendre ses repères et marquer son nouveau territoire de vacances.

Voyant l'hôtesse d’accueil s’impatienter, les quatre membres de la famille Mener la suivirent pour une découverte rapide d’Anna-plage. Leur bungalow donnait directement sur la seule route, à sens unique, qui traversait la résidence rectangulaire. Les maisons qui se trouvaient, comme la leur, à l’extérieur de la voie de circulation, possédaient une chambre à l’étage en plus de celle au rez-de-chaussée. Les autres maisons, plus au centre du complexe, étaient plus petites et n’était dotées que d’une seule chambre. Thomas n’osa imaginer ce que «plus petit» pouvait signifier après avoir constater l'exiguïté de sa chambre. Ces bungalows entouraient une immense piscine et un parc. Des plongeoirs se faisaient face et un toboggan tournant devait faire la joie des plus jeunes. Comme si cela ne suffisait pas, des jets d’eau entourant l’ensemble semblaient danser, tourner, se succéder au rythme d’une douce musique à peine audible mais si agréable pour ceux désirant se détendre en profitant du soleil réunionnais.

Alors que ses parents continuaient la visite, Thomas resta émerveillé devant le spectacle que donnaient les jets éclairés chacun par une douce lumière aux couleurs allant du rouge au jaune, en passant par l’orange ou le rose, des couleurs plus froides telles le bleu ne venant jamais gâcher la délicatesse de ce ballet nautique. Il n’y avait personne dehors, le mois de juillet commençant à peine. Les rares locataires présents avaient déjà regagné leurs bungalows pour dîner. Thomas s’apprêta à en faire de même après avoir terminé la découverte de la résidence par le parc accolé à la piscine. Cette étendue verte avait la superficie d’un quart de terrain de football. L’espace central était vierge de tout arbre, laissant libre cours à l’imagination ludique des enfants. Des bancs et des papayers se succédaient assurant d’agréables coins d’ombre à ce petit espace naturel.

La fatigue accumulée les ramena au numéro 30. Ils remercièrent chaleureusement l’hôtesse pour son amabilité. Cette dernière leur souhaita une agréable première nuit sur l’île. Elle ne le serait certainement pas. Les images d’un rocher les écrasant hanteraient leur sommeil à n’en pas douter. Leurs estomacs étaient noués et ils ne pouvaient rien avaler. Les Mener se rendirent chacun dans une pièce différente cherchant à se remettre doucement de leurs émotions de la journée.

Thomas était le moins marqué à cause de son amnésie partielle. Il grignota quelques biscuits avant de se rendre à la salle de bain. Sa toilette réalisée, le jeune homme fut rapidement emporté par les bras de Morphée malgré l’inconfort de son matelas. Ses dernières pensées allèrent vers le futur. Il se savait timide et pensait qu’il ne lui serait pas aisé de se faire de nouveaux amis. Ses proches d’Aure commençaient déjà à lui manquer mais il ne manquerait pas une occasion de les appeler ou de leurs envoyer des cartes postales des lieux qu’il visiterait.
 
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