Tu crois ça parce que tu ne sais pas ce dont tu parles lorsque tu parles de société de consommation. D'ailleurs nous ne sommes plus depuis longtemps dans une société de consommation, nous sommes dans une société de sur-consommation.
c'est le même cycle industriel (long) mais après le basculement vers l'ingénierie du bilan (faire de l'argent en comprimant les coûts) et des accords de l'Uruguay round. c'est la fin du fordisme.
pour éviter de casser la société de consommation, on met alors en place des politiques monétaristes issues des nouvelles théories de Milton Friedman pour lutter contre l'inflation à 2 chiffres traînée depuis les années 70.
une grande idée:rolleyes: avec la conséquence que l'on sait sur le taux de "chômage naturel" qui en découle, au nom du pouvoir d'achat.
tu vois le pouvoir d'achat des uns c'est le chômage des autres à cause la relation entre inflation/salaires/taux d'intérêt/masse monétaire.
et la seule solution pour lutter contre l'inflation qui vient nécessairement dans la société de consommation (tu ne peux pas y échapper), c'est un taux d'épargne globale des classes sociales qui limite le revenu disponible à capter ou le chômage qui fait baisser les rémunérations.
Si la financiarisation a pu se produire, c'est parce que ce phénomène existe. On pourrait décapiter tous les traders, raser toutes les officines bancaires, que cette économie productive existerait toujours.
malheureusement c'est faux.
si tu supprimes toutes les banques, tu flingues l'économie entière et même la Corée du Nord.
à l'automne 2008, Henry Paulson secrétaire au Trésor républicain met au point le plan TARP pour sauver les banques non sauvées par des rachats. il le présente au Congrès, celui le refuse. et le refus vient de représentants républicains tendance libertarienne qui ne veulent surtout pas entraver le jeu du capitalisme et de l'aléa moral.
mais ils finiront pas approuver le second texte et par sauver la finance coupable. pourquoi?
parce si les banques font faillite, tu ne récupères pas ton argent, ton entreprise non plus, les états font faillite car ils ont tous recours aux marchés financiers pour se financer.
la valeur des actifs disparaît. c'est la demande qui fait tourner l'économie pas l'offre (ceux qui prétendent le contraire, à savoir essentiellement l'école de Chicago a complétement disparu des écrans radars depuis 2008).
la crise de 2008 en est l'illustration flagrante.
voilà pourquoi les banques sont toujours en vie. et les Etats Nation aussi.
Tu vois, là, par exemple, c'est une vraie illustration. Je te parle d'économie, et tu ne parles que de financiarisation. De marchés boursiers. De marchés monétaires. Comme si tu avais fini par être persuadé (par tes études ?) que l'économie se résume aux flux financiers et aux jeux boursiers.
Mais ces jeux-là, combien de personnes y jouent ? 100 000 personnes de par le monde, pas tellement plus. Un infime pourcentage de l"humanité qui a acquis, envers et contre toute valeur d'humanité, le droit de créer de la valeur à partir de rien. En faisant croire que la batterie d'indicateurs tous plus fantaisistes et vides de sens dont ils se sont dotés pour "lire" les "marchés" pouvaient permettre de justifier rationnellement leurs décisions, alors que l'on sait très bien que ces décisions sont prises en dehors de tout calcul rationnel autre que faire du pognon grace :
- au pognon des autres;
- à l'inaccessibilité des marchés financiers au commun des mortels,
- à la valeur réelle créée par l'économie réelle.
Car, vois-tu, pour que des gens s'amusent à créer de la valeur à partir de rien, il faut que d'autres en chient et créent de la valeur à partir d'une réalité. Il faut qu'il y ait une production réelle.
tes préjugés te trahissent encore une fois.
je suis le premier a dénoncer le baratin mathématique bidon (voir le sujet sur les actions apple dans le comptoir ou sur la dette) et la financiarisation de l'économie (tu peux checker tous mes messages). je n'ai ni eu aucun lien avec la finance/banque/multinationale/gestion de patrimoine durant mes études ni après. je me désole aussi de la pauvreté de leur connaissance en économie réelle.
mais j'ai toujours veillé à refiler le moins possible de blé à ces gens là.
si ces gens jouent avec tout cet argent c'est grâce à cette formidable économie basée à plus de 60% sur la consommation qu'absolument personne ne choisit de remettre en question même après un méga crash.
pour beaucoup de gens, il fallait punir les banques (à juste titre), mais attention, pour le reste on continue.
ceux que tu dénonces comme étant les seuls responsables sont en train de gagner parce qu'il nous divise alors qu'on a un diagnostic en partie commun.
Pour que les pétroliers puissent se gaver, il a fallu qu'ils fassent croire à nos parents et nos grands-parents qu'ils pouvaient bruler de l'énergie fossile comme qui rigole, qu'il y en aurait toujours, qu'on était aussi sur une fontaine.
c'est un des piliers de la société de consommation: les hydrocarbures.
mais aujourd'hui qui est prêt à renoncer à l'automobile et au modèle de la société californienne ?
c'est d'ailleurs le principal risque pour la société de consommation puisque les réserves mondiales disponibles seraient surévaluées de 30% (si la théorie de la formation des types de pétrole est exacte).
et là le risque de rupture brutale dès 2014 selon le Pentagone (1er consommateur au monde).
si telle pénurie grave survenait ça serait l'hécatombe pour l'économie réelle.
et si tu crois que c'est de l'instrumentalisation de la part du Pentagone tu trouveras une étude de l'université d'Oxford toute récente qui vient dire la même chose ou presque.
il faut que d'autres en chient et créent de la valeur à partir d'une réalité. Il faut qu'il y ait une production réelle.
Et c'est de cela dont je te parle.
Pour que la production réelle continue à être soutenue, il faut faire croire aux gens que les produits qu'on veut leur vendre leur sont utiles.
c'est bien là le coeur de notre divergence.
mon point de vue c'est que les lavages de cerveau et la contrainte physique des sociétés totalitaires ont échoué à convaincre leurs peuples qu'ils vivaient dans la meilleure société possible.
alors malgré le matraquage publicitaire, l'utilisation subtiles des codes structurels de la société dans la communication, le marketing issu des neuros sciences et même la dépendance financière je pense que pour ça marche encore il faut que ce soit au moins accepté partiellement et non contraint.
voilà pour notre part de responsabilité.
des boîtes ont dépensé des fortunes pour imposer des standards parfois meilleur que la concurrence en utilisant toute la panoplie et se sont plantées.
pourquoi? pas accepté.
Oui, je travaille dans le privé, mais j'ai adopté un autre modèle économique que "tous les coups sont permis".
tu as bien de la chance de pouvoir le faire, parce que les méthodes de management basées sur la concurrence à outrance en collègues et ses dérives zélatrices sont la réalité quotidienne de beaucoup d'entre nous.
Ah non, le taux de chomage ne se mesure pas seulement au taux instantané, mais à la durée. Certes, 93 est à 2 point de plus de 83-88. Mais 83-88, c'est la sortie du plein emploi. Personne n'est habitué, l'université n'accueille pas encore 80% d'une classe d'âge (les statistiques ne sont donc pas faussées comme elles le sont à partir des années 90), les postes de directions sont remplis par la dernière génération du plein emploi, quadragénaire (donc encore 20 ans devant eux), et cette génération reste collée. Elle reste tellement collée que lorsque l'économie se reconfigure, elle est toujours collée, et qu'elle subit de plein fouet le second pic de 93-95, dans lequel la pyramide des âges sera plus favorable. En économie (l'économie qui s'intéresse au hommes, pas celle qui s'intéresse aux mathématiques), on appelle cette génération la génération sacrifiée.
on trouve toujours une façon d'accommoder les chiffres à sa sauce... mais la récession de 2002-2003 vient après la réforme des 35 heures échangées contre la modération salariale et surtout l'introduction de l'interim.
se rajoutant en plus l'euro fort qui plombe littéralement la croissance pour 3 ans le tout sur un chômage déja haut (et dont les chiffres sont déjà truqués), donc pas moyen d'entrer sur le marché du travail...
et alors là, on appelle effectivement ça une génération sacrifiée. comme celle 2008.
les emplois disparus en 2008, beaucoup ne reviendront certainement jamais.
c'est que les économistes (plutôt keynésiens) qu'on n'invite pas à la télé disent aux journaux que les gens ne lisent pas (sont pas gratuits).
L'ordre n'est pas établi par un petit groupe, il est la résultante d'une multitude d'actions émises par des gens qui ne se concertent pas, mais qui œuvrent dans le même sens : baiser le reste de la société pour s'en sortir à court terme. Ça suffit pour aboutir à un mouvement convergent vers la stratégie de base des vrais conquérants, ceux qui croient dur comme fer dans les vertus d'un bon monopole encadré par des lois protectrices achetées par cher à des parlementaires facilement corruptibles.
tu passes d'une caricature à une autre. ces gens se méprisent entre eux autant qu'ils nous méprisent. certains ont des intérêts objectifs communs mais de cour terme. on s'allie, on se trahie puis on s'entretue. pour le lobbying et "les cadeaux" OK.
un exemple: Wall Mart (numéro 1 mondial de la distribtion) veut entrer sur le marché bancaire avec licence bancaire aux USA. ben les banques, elles veulent pas. mais elles pourront difficilement l'empêcher, le retarder peut-être.
chez nous les banques ont fait des misères à Carrefour et à Auchan qui ont créé des filiales bancaires et surtout elles ne voulaient pas quelles puissent distribuer des cartes de crédit.
tu sous estimes le rôle du hasard et la combinaison des faits historiques.
la société de consommation s'est façonné dans les années 50 avec le retour à la paix, la volonté d'autre chose, l'organisation du travail/mode de production issus des années 20 et rodée pendant la guerre, la révolution industrielle des hydrocarbures...
c'est pas en changeant le personnel qu'on change les choses. si tu en mets d'autres c'est pareil ou presque ou pire.
Si tu veux. Sauf que tu as tort, car plus tu as de liquidités disponibles, plus la part de tes revenus qui "dort" sous forme d'épargne est importante. Mais passons. Ils placent, si tu veux. En tout cas ils niquent ta théorie de l'épargne forte répandue comme un large phénomène dans la population. "Les ménages épargnent", mon cul.
désolé c'est toi qui te trompe.