Le deuxième étant la mise à l'index facile des bien-pensants qui n'ont rien d'autre à foutre que de défendre des minorités nuisibles alors que ces minorités bien-pensantes pètent dans la soie.
[ Un peu hors sujet, pas vraiment le temps, j'aimerais assez discuter de tout ca avec toi

. Dans les lignes qui suivent, je me fais parfois l'avocat du diable ]
Il faut bien avouer que ces propos sont souvent entendus, et dans un débat qui dépasse largement celui dont il est question ici. Mais sont-ce des propos totalement dénués de sens (et
faciles) ?
Sans parler des "minorités nuisibles" mais plus globalement, combien se donnent bonne conscience en paradant sur les écrans de nos télévisions pour prendre fait et cause pour des "combats" (note les guillemets) sur lesquels personne ne les interroge, qu'ils ne connaissent visiblement pas plus que ca, et qui retombent aussi vite que l'actu ? Pour un, ou une, qui s'engage vraiment, a long terme et dans une démarche réellement efficace, combien portent le drapeau le temps de promouvoir leur film, ou leur bouquin, ou leur parti, ou plus simplement se rappeler au bon souvenir des téléspectateurs ?
Et puis, vu d'en bas (pour reprendre la jolie (!) formule d'un de nos anciens premier ministre), il est facile (exact ?) de penser que les usines polluantes et les problèmes de cohabitation (quels qu'ils soient) sont rarement le lot des villes ou des quartiers les plus huppés, souvent lieux de résidence de ces bien-pensants. Ou alors le souci est résolu dans la journée, ou la semaine. Et tout le monde est content, ca donne du frisson et de la conversation lors des marchés du mercredi aux charmantes veuves dont les cheveux blancs prennent des reflets mauves sous le soleil d'automne et qui savent, contrairement à moi, pour qui elles voteront à vie. D'ailleurs, elles ne loupent jamais un jour d'élection, contrairement à beaucoup qui gueulent (autre débat).
Cette mise à l'index des "bien pensants", si elle est facile (trop ?), peut se comprendre. car lorsqu'on agit ainsi, comment ensuite se plaindre d'une absence de crédibilité ?
Et lorsque cette crédibilité semble au dessus de tout soupçon, que penser des tentatives de récupération qui en sont ensuite faites ? Je lisais avec effarement, dernièrement, un article sur Florence Aubenas qui expliquait qu'elle est invitée partout depuis la parution de son bouquin sur la précarité. Dans ce même reportage, un député, ou un "chef" de parti important (je préfère parfois oublier ce que je lis) expliquait très sérieusement qu'il faut lire ce livre qui décrit parfaitement une situation vécue par nombre de citoyens et que lui et ses collègues
ne connaissent pas bien. Mais bon, tout va bien et c'est fini : "Vous voyez, Aubenas est là : on s'intéresse".
Mais bon, difficile et idiot de pointer du doigt des responsables pratiques : on a les politiques que l'on mérite. Si la démagogie ne servait à rien et n'apportait pas un nombre de voix significatif (majoritaire ?) lors des élections, il y a longtemps qu'elle ne ferait plus partie du discours. Les grands partants pour le prochain bal des urnes ne font que servir les plats que le consommateur réclame, sous peine de ne jamais quitter les fourneaux ou être renvoyé du resto. Un candidat réaliste et au discours sensé et applicable a t-il ses chances ?
Eduquer la population (d'ailleurs, sur quelles bases ?) est une démarche qui prend trop de temps dans une histoire ou chaque strate se lit en quinquennat et dans un pays ou (souvent) être un homme de pouvoir politique est un métier (avec tout ce que cela sous-entend, principalement en terme "pratique" : pas simple, par exemple, pour un mec qui ne peut pas se mettre facilement en disponibilité professionnelle de se lancer dans la danse).
Et nous pourrions aussi longuement parler de l'information, de son traitement, de ceux qui la font, du bas en haut (et inversement).
Pour revenir au sujet initial j'ai l'impression depuis quelques pages que, comme dans tous les bars, chacun y va de ses arguments sans même
vraiment lire ce qu'écrit l'autre.
Tout comme les trains qui partent à l'heure ne sont jamais mentionnés, il n'est question depuis quelques temps que des "problèmes" engendrés par cette "communauté". Des problèmes, il y en a (affirmer le contraire ne sert à rien). Pire : des problèmes
visibles de Monsieur et Madame Toulemonde, couple commun qui pense qu'être celui qui est tout le temps emmerdé alors que d'autres semblent jouir (jouissent ?) d'une impunité totale (c'est valable aussi pour les jeunes qui foutent le merdier dans la cage d'escalier mais bon, la mode est aux "ROM" alors c'est le sujet du mois : la racaille se sera pour la prochaine explosion des banlieues, rêve des journalistes), ca commence a bien faire.
Je suis peut-être basique, mais je ne comprends pas : c'est avant tout une affaire d'application de l'existant, non ? Il y a des lois, des droits et des devoirs : à l'état de réaliser ses engagements (je ne parle évidemment pas de ceux pondus dernièrement mais, par exemple, des lieux d'accueil) et aux nomades (ici : par opposition aux sédentaires) de respecter la loi et de participer financièrement à l'entretien et aux charges de ces lieux. Pour ceux qui ne respectent pas la règle du jeu, bah, c'est comme pour vous et moi.
(J'espère être compréhensible).
