Ainsi, j'ai fait partie il y a une vingtaine d'années (déjà!) de cette noble confrérie qu'est le scoutisme. J'en suis revenu.
Tout d'abord voici comment est décrit le scoutisme dans le manuel suisse du scout, le Thilo, créé par Ernest Thilo.
En 1907, pour la première fois, des garçons campaient ensemble sur une île de la Tamise. Ce camp dut ressembler tout à fait à ceux que nous faisons aujourd'hui. Ces premiers scouts menaient la vraie vie des hommes des bois, dormant sous tente, faisant leur cuisine eux-mêmes, observant la nature. Ils portaient cet uniforme qui rappelle les rudes cavaliers de la police montée sud-africaine. Qui était leur chef? Un officier anglais déjà célèbre, le héros de Mafeking: le général Robert Baden-Powell. Agé alors de 50 ans, il comprenait merveilleusement les garçon de ton âge.
Ça fait rêver non? Que de sous-entendus... Quel saint homme ce Baden-Powell, fondateur du scoutisme.
J'ai donc fait partie de ces «hommes des bois» de 1985 à 1990. Notre occupation habituelle consistait à ne rien faire ou plutôt à tuer le temps. Je faisais partie de la brigade du Vieux-Mazel, divisée elle-même en trois troupes, Aï, Mayen et Combin (trois sommets de la région), et ces trois troupes étaient elles-mêmes divisées en plusieurs patrouilles. J'étais dans celles des Bouquetins, comme quoi camisol avait vu juste . Lorsque je vois que quinze ou vingt ans après, des mêmes gars apparaissent toujours dans l'organigramme cette brigade, cela me fait froid dans le dos.
Ainsi donc, nous passions notre temps à nous tirer dans les pattes entre nos patrouilles respectives, ou les troupes de la brigade. Sans parler des autres brigades de la région pour lesquelles nous nourrissions des haines viscérales. Comment démonter la porte du local d'à-côté? Percer le sol à la perceuse pour voir le local des éclaireuses (eh oui, ça n'était pas mixte), y déverser nos poubelles, j'en passe et des pires. Un rendez-vous par contre attendu par tous dans l'année: le ramassage du vieux papier, où c'était surtout l'occasion de faire le plein de revues pornos et érotiques pour notre local, nous connaissions même les quartiers «chauds». Une aubaine vous dis-je!
Et, le fameux uniforme, la chemise verte kaki, le foulard et le béret. Rien ne devait dépasser, sinon, c'était soit trois tours d'église pour tous le monde, ou passage à la fontaine tout habillé, qu'il neige, qu'il vente ou qu'il grêle. La règle, dès le premier jour du printemps, tout le monde devait passer au short, quelque soit le temps. Sinon...
Il y avait les camps scouts, où la devise était en gros «Marche ou crève, et tais-toi». Je me souviens de mon premier en 1987, où nous avons passer trois jours dans une tente, et où les trombes d'eau ne cessaient de se déverser, à l'extérieur comme à l'intérieur. Tout ça à quelques mètres d'une rivière en crue. Pas question d'abréger le week-end, on devait y rester jusqu'au bout! Coûte que coûte. Je n'ai jamais participé à un camp d'été, j'étais tout le temps en vacances avec mes parents à l'époque: cela avait été très mal vu. Je n'ai donc pas pu faire ma «promesse», un obscur rite que chaque scout se doit d'accomplir, au sommet d'une montagne en général.
Il faut aussi parler du chansonnier scout, appelé chez nous Hardi les gars. Un recueil de chansons, pour la plupart ringardes et patriotiques.
J'ai fini par être viré des scouts. J'avais 15 ans à l'époque et mes chefs devaient en avoir 16 ou 17... Mes parents avaient reçu une lettre un jour, dont je n'ose même pas tenir les propos ici. Sans avertissement, j'avais été foutu dehors. On tombe de haut, et les parents se demandent bien ce que leur fils avait bien pu faire pour être traité de la sorte, tel un repris de justice.
Pour finir, cette chère loi scoute...
1. L'honneur d'un scout est de mériter confiance. Ça commence bien, mais attendez le meilleur est à venir.
2. Le scout est loyal à son pays, ses parents, ses chefs et ses subordonnés. Je ne peux me retenir.
3. Le scout se rend utile et sert son prochain. Tiens, si on défonçait cette porte? On met le feu au local?
4. Le scout est un bon fils et un ami fidèle. Des amis aux scouts?...
5. Le scout est chevaleresque et courtois envers chacun. Idem qu'en 2.
6. Le scout est bon pour les animaux. Cool, une fourmillière, amène tes pétards.
7. Le scout obéit sans récriminer à ses parents et à ses chefs. Le chef, je t'emmerde.
8. Le scout sourit et siffle dans toutes les difficultés. Tu as froid? Tu te les gèles? Eh bien siffle mon gars...
9. Le scout prend soin de se bien et de celui d'autrui. Chouette les revues pornos...
10. Le scout est propre dans son corps, ses pensées, ses paroles et ses actes. Allonge-toi sous la tente petit castor, que je nettoie ton corps...
Un jour si j'ai des enfants, ils iront sans doute à meilleure école que celle du scoutisme. Je n'aime pas le scoutisme. Mais peut-être a-t-il changé depuis?
Tout d'abord voici comment est décrit le scoutisme dans le manuel suisse du scout, le Thilo, créé par Ernest Thilo.
En 1907, pour la première fois, des garçons campaient ensemble sur une île de la Tamise. Ce camp dut ressembler tout à fait à ceux que nous faisons aujourd'hui. Ces premiers scouts menaient la vraie vie des hommes des bois, dormant sous tente, faisant leur cuisine eux-mêmes, observant la nature. Ils portaient cet uniforme qui rappelle les rudes cavaliers de la police montée sud-africaine. Qui était leur chef? Un officier anglais déjà célèbre, le héros de Mafeking: le général Robert Baden-Powell. Agé alors de 50 ans, il comprenait merveilleusement les garçon de ton âge.
Ça fait rêver non? Que de sous-entendus... Quel saint homme ce Baden-Powell, fondateur du scoutisme.
J'ai donc fait partie de ces «hommes des bois» de 1985 à 1990. Notre occupation habituelle consistait à ne rien faire ou plutôt à tuer le temps. Je faisais partie de la brigade du Vieux-Mazel, divisée elle-même en trois troupes, Aï, Mayen et Combin (trois sommets de la région), et ces trois troupes étaient elles-mêmes divisées en plusieurs patrouilles. J'étais dans celles des Bouquetins, comme quoi camisol avait vu juste . Lorsque je vois que quinze ou vingt ans après, des mêmes gars apparaissent toujours dans l'organigramme cette brigade, cela me fait froid dans le dos.
Ainsi donc, nous passions notre temps à nous tirer dans les pattes entre nos patrouilles respectives, ou les troupes de la brigade. Sans parler des autres brigades de la région pour lesquelles nous nourrissions des haines viscérales. Comment démonter la porte du local d'à-côté? Percer le sol à la perceuse pour voir le local des éclaireuses (eh oui, ça n'était pas mixte), y déverser nos poubelles, j'en passe et des pires. Un rendez-vous par contre attendu par tous dans l'année: le ramassage du vieux papier, où c'était surtout l'occasion de faire le plein de revues pornos et érotiques pour notre local, nous connaissions même les quartiers «chauds». Une aubaine vous dis-je!
Et, le fameux uniforme, la chemise verte kaki, le foulard et le béret. Rien ne devait dépasser, sinon, c'était soit trois tours d'église pour tous le monde, ou passage à la fontaine tout habillé, qu'il neige, qu'il vente ou qu'il grêle. La règle, dès le premier jour du printemps, tout le monde devait passer au short, quelque soit le temps. Sinon...
Il y avait les camps scouts, où la devise était en gros «Marche ou crève, et tais-toi». Je me souviens de mon premier en 1987, où nous avons passer trois jours dans une tente, et où les trombes d'eau ne cessaient de se déverser, à l'extérieur comme à l'intérieur. Tout ça à quelques mètres d'une rivière en crue. Pas question d'abréger le week-end, on devait y rester jusqu'au bout! Coûte que coûte. Je n'ai jamais participé à un camp d'été, j'étais tout le temps en vacances avec mes parents à l'époque: cela avait été très mal vu. Je n'ai donc pas pu faire ma «promesse», un obscur rite que chaque scout se doit d'accomplir, au sommet d'une montagne en général.
Il faut aussi parler du chansonnier scout, appelé chez nous Hardi les gars. Un recueil de chansons, pour la plupart ringardes et patriotiques.
J'ai fini par être viré des scouts. J'avais 15 ans à l'époque et mes chefs devaient en avoir 16 ou 17... Mes parents avaient reçu une lettre un jour, dont je n'ose même pas tenir les propos ici. Sans avertissement, j'avais été foutu dehors. On tombe de haut, et les parents se demandent bien ce que leur fils avait bien pu faire pour être traité de la sorte, tel un repris de justice.
Pour finir, cette chère loi scoute...
1. L'honneur d'un scout est de mériter confiance. Ça commence bien, mais attendez le meilleur est à venir.
2. Le scout est loyal à son pays, ses parents, ses chefs et ses subordonnés. Je ne peux me retenir.
3. Le scout se rend utile et sert son prochain. Tiens, si on défonçait cette porte? On met le feu au local?
4. Le scout est un bon fils et un ami fidèle. Des amis aux scouts?...
5. Le scout est chevaleresque et courtois envers chacun. Idem qu'en 2.
6. Le scout est bon pour les animaux. Cool, une fourmillière, amène tes pétards.
7. Le scout obéit sans récriminer à ses parents et à ses chefs. Le chef, je t'emmerde.
8. Le scout sourit et siffle dans toutes les difficultés. Tu as froid? Tu te les gèles? Eh bien siffle mon gars...
9. Le scout prend soin de se bien et de celui d'autrui. Chouette les revues pornos...
10. Le scout est propre dans son corps, ses pensées, ses paroles et ses actes. Allonge-toi sous la tente petit castor, que je nettoie ton corps...
Un jour si j'ai des enfants, ils iront sans doute à meilleure école que celle du scoutisme. Je n'aime pas le scoutisme. Mais peut-être a-t-il changé depuis?