Avec des paroles....

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Le farniente est une merveilleuse occupation.
Dommage qu’il faille y renoncer pendant les vacances, l’essentiel étant alors de faire quelque chose.

[Pierre Daninos]​
 
Tu l'auras toujours ta belle gueule
Tu l'auras ta superbe
À défaut d'éloquence

l'imprudence
 
“C'est la liberté, dit la maitresse, elle est hivernale, et on ne peut pas la supporter longtemps. Il faut toujours se donner du mouvement, comme nous le faisons en ce moment, il faut danser dans la liberté. Elle est froide et belle. Mais ne va pas t'en éprendre ! Cela ne ferait que te rendre triste, car on ne peut séjourner que des moments, pas plus, dans les régions de la liberté. Nous sommes déjà restés un peu trop longtemps. Regarde comme la piste sur laquelle nous glissons se défait lentement. Maintenant si tu ouvres les yeux, tu pourras voir la liberté mourir. Plus tard, tu assisteras encore plus d'une fois à ce spectacle navrant.“

Robert Walser
 
L'alcool. La vodka. Enivrante aventure. Aventure comme un alcool -un grand verre et puis un autre- mais cette soûlerie était une pente glissante, à tout bout de champ on risquait la chute dans la saleté, le dévergondage, la boue des sens. Mais comment ne pas boire ? La boisson était devenue notre hygiène, chacun buvait comme il pouvait, quand il pouvait, et moi aussi -j'essayais seulement de sauvegarder les restes de ma dignité en conservant dans ma beuverie l'air du savant qui poursuit ses recherches en dépit de tout, qui se saoule pour chercher. Je cherchais donc.

[Witold Gombrowicz - La Pornographie]​
 
[FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif]"Tu me regardes, tu me regardes de tout près, tu me regardes de plus en plus près, nous jouons au cyclope, nos yeux grandissent, se rejoignent, se superposent, et les cyclopes se regardent, respirent confondus, les bouches se rencontrent, luttent tièdes avec leurs lèvres, appuyant à peine la langue sur les dents, jouant dans leur enceinte où va et vient un air pesant dans un silence et un parfum ancien. Alors mes mains s'enfoncent dans tes cheveux, caressent lentement la profondeur de tes cheveux, tandis que nous nous embrassons comme si nous avions la bouche pleine de fleurs ou de poissons, de mouvements vivants, de senteur profonde. Et si nous nous mordons, la douleur est douce et si nous sombrons dans nos haleines mêlées en une brève et terrible noyade, cette mort instantanée est belle. Et il y a une seule salive et une seule saveur de fruit mûr, et je te sens trembler contre moi comme une lune dans l'eau." [/FONT]

Julio Cortazar - Marelle
 
Il avait presque vingt ans.
Fallait, fallait voir
Sa gueule : c'était bouleversant.
Fallait voir pour croire,
A l'abri du grand soleil.
Je l'avais pas vu venir.
Ce gosse, c'était une merveille
De le voir sourire.

Voilà que, timidement,
Le Jésus me parle
De tout, de rien, de sa maman.
Tu parles, tu parles.
J'aime beaucoup les enfants.
J'ai l'esprit de famille
Mais j'ai dépassé le temps
De jouer aux billes.

Il avait presque vingt ans
Et la peau si douce.
J'ai cueilli du bout des dents
La fleur de sa bouche
Et j'ai feuilleté pour lui
Un livre d'images
Qu'était pas du tout écrit
Pour les enfants sages.

Tant de jours et tant de nuits.
Donne, mais je te donne,
Lui pour moi, et moi pour lui
Et nous pour personne
Mais il fallait bien qu'un jour,
Je perde mes charmes.
Devant son premier amour,
J'ai posé les armes.

Elle avait presque vingt ans.
Fallait, fallait voir
Sa gueule : c'était bouleversant.
Fallait voir pour croire
Ils avaient tous deux vingt ans
Vingt ans, le bel âge...

Barbara, Le Bel âge.
 
Tout a été dit cent fois
Et beaucoup mieux que par moi
Aussi quand j'écris ces vers
C'est que ça m'amuse
C'est que ça m'amuse
C'est que ça m'amuse et je vous chie au nez



Vian​
 
Mort : échéance de fin de moi.