Ce n'est que le vent qui s'agite

Quand le site devient si lointain qu'un château abandonné
Quand on ne résiste pas à l'appel des fesses de bouc
Quand on a fait le tour et qu'au final on se retrouve au point de départ
On revient à ses premiers amours...
;)
 
le plus dur dans la mort des personnes qu'on aime ... c'est l'absence... même des années plus tard, on les attend encore...
Comme je te comprends ! ... Non seulement je les attend encore, mais, parfois, au détour d'une rue ou dans des lieux que nous avons fréquentés ensemble, je crois encore les apercevoir ... le temps atténue seulement la souffrance mais ne mène pas à l'oubli ... et c'est bien comme ça !

Quand j'étais môme, mes parents m'emmenaient souvent sur la jetée à Ostende ... c'était magnifique, on voyait les vagues s'écarteler et la mer du Nord semblait infinie ... le petit phare au bout de cette jetée me fascinait ... mon père me prenait dans ses bras et me disait que j'étais le capitaine du brise-lames ... comme j'étais fier et heureux... ces moments étaient magiques !
Mon père est "parti" il y a 25 ans ... et depuis, à chaque occasion, plusieurs fois par an, je vais encore au bout de cette jetée "jouer au capitaine" et je ressens quelque chose de fort ... comme une douce présence qui me murmure à l'oreille : "T'es un sacré capitaine, mon fils !" ... et là, je me sens bien ...
 
Dernière édition:
Le pire, dans le fait de vieillir, ce n'est pas la dégénérescence programmée et inéluctable de son propre corps - on s'accommode très bien de quelques rides ou quelques cheveux blancs en plus - c'est bien la disparition aléatoire de personnes auxquelles on tient dans la grande loterie macabre du "kiki va rester en dernier"...:(
Je ne parle pas des grands-parents et parents pour qui, arrivés à un certain âge il est "naturel" de partir et ce, même si la douleur n'en est pas atténuée pour autant, mais de ceux qui sont au même point que nous ou qui nous devancent sur notre ligne du temps... conjoints, enfants, amis, voisins, collègues, connaissances etc...
La vie est bien faite ... en vieillissant on a plus de temps à perdre et comme la nature a horreur du vide elle a créé les enterrements pour qu'on puisse s'emmerder un peu moins et se dérouiller les os en suivant un corbillard de temps en temps... fun !:rateau:
Souvent je pense à la chanson du grand Jacques "Les Vieux" et je me dis que jamais je n'aurai chez moi la grande pendule d'argent qui dit oui, qui dit non et qui dit : "je vous attends" ....
A ce jour, décompte macabre s'il en est, je dois avoir perdu la moitié de mes potes ... mes vieux albums de photos se remplissent de fantômes surgis de nos passés communs ... ils sont les témoins de tous les moments heureux et moins heureux que nous avons passés ensemble et je leur en suis infiniment reconnaissant...
Souvent, je prie pour eux ... car je sais que certains en auront bien besoin !:rateau:
Mais ils sont encore avec moi, parfois ... quand j'écoute les Doors ou Jimi Hendrix dans l'ambiance enfumée de mon salon ... ils savent qu'ils peuvent entrer sans sonner !:up:
 
j'ai beau avoir fermé les cercueils , être allés aux enterrements... je les attends... ils sont en voyage, juste partis pour une durée indéterminée... et moi je veille, je m'occupe juste ... en attendant leur retour pour leur montrer toutes ces choses que j'ai faites depuis tout ce temps et qui n'ont de valeur que s'ils sont présents pour les partager ...
 
P..... J'en ai fermé un aujourd'hui, des cercueils ...:(... encore un !:mad:

Un copain de 59 ans, terrassé par le cancer ...

Comme c'était un grand fan des Rolling Stones, il avait demandé il y a quelques semaines à un ami musicien, de jouer "Angie" au moment de la mise en terre ... Malheureusement, il s'est vite avéré que l'ami en question avait noyé son chagrin plus que de raison et "Angie" a terminé dans une purée cacophonique pas possible avec, bien entendu, un fou-rire général et libératoire !:D

En fait, c'était un "bon" enterrement, comme il l'avait sûrement souhaité !:up:

Bon voyage, vieux !:zen: (et je ne te dis pas "à bientôt" - enfin, j'espère !)
 
Lentement quitter sa propre vie ... savoir que l'on a laissé passer les années juste mené par le devoir ... et jamais par l'espoir ...
se dire qu'il est trop tard ... trop tard pour avoir auprès de soi la femme avec laquelle on n'a jamais partagé ne serait-ce qu'une nuit... savoir que l'on s'est toujours éveillé seul...
regarder les enfants des autres ...
se dire que c'est cela le bonheur... la raison de perdurer ...
mais savoir que la vie n'a pas de sens... qu'il faut juste faire son travail , ses devoirs...
en ayant le luxe d'avoir un toit, un lit, une chambre, du chauffage...
mais rien de plus ...
ni le parfum, ni la caresse de la peau d'une femme depuis trop de temps ...
l'amour ... l'amour n'existe pas.
 
C'était une fin d'après midi de juillet, en banlieue parisienne.

La Peugeot était arrêtée sur le bas côté. Un mélange de morves et de liquide lacrimale se répandait sur le cuir du volant.
Les glissières metaliques du siège conducteur faisaient des allers et retours frénétiques alors que des petits poings d'homme cherchaient un plan de secours.

Les quatre pistons pompaient 1600cm3 tranquillement. Le compte tours affichait un peu moins de 1000 tours par minute quand l'être humain regarda l'aiguille.
Un premier cri déchira l'habitacle. Et d'autres. Cela ressemblait à un chant du cigne, en moins bien.

Il se senti particulièrement ridicule alors qu'il gémissait en posant une question au pare-brise : Pourquoi ?
Un pourquoi assez long sur la fin. Le pare brise ne répondait rien.
Il s'en foutait pas mal. Lui et sa transparence.

L'homme recommença plusieurs fois en changeant d'intonation puis s'interrompit en comprenant qu'il n'obtiendrait pas de réponse de cette surface.
Pas tout de suite.

Le bouleversé se regarda dans le retroviseur et ne se reconnu pas.

C'est à ce moment là que son coeur plongea.
 
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Réactions: kisbizz
courir, courir, travailler, aimer, courir, courir ... et ne plus jamais rattraper l'enfance si heureuse ... si rêveuse... ne plus jamais croiser la main, le regard, les lèvres de celle qui vous a illuminé à tout jamais ...
savoir que le temps a passé... que l'âge fait que l'on ne peut plus revenir en arrière... partager ces doux moments d'éphémère si essentiels au rêve, au bonheur et à la vie... bien plus que tous les succès ou toutes les victoires...
tu n'y penses plus jamais ... mais ... tu me manques.
 
courir, courir, travailler, aimer, courir, courir ... et ne plus jamais rattraper l'enfance si heureuse ... si rêveuse... ne plus jamais croiser la main, le regard, les lèvres de celle qui vous a illuminé à tout jamais ...
savoir que le temps a passé... que l'âge fait que l'on ne peut plus revenir en arrière... partager ces doux moments d'éphémère si essentiels au rêve, au bonheur et à la vie... bien plus que tous les succès ou toutes les victoires...
tu n'y penses plus jamais ... mais ... tu me manques.

J'ai arrêté de courir le 18 avril 2014 ... Ce jour-là, l'Amour de ma vie a décidé de rejoindre un "ailleurs" où il n'y a plus de souffrance, plus de dépendance et plus de handicap ...

La jetée d'Ostende qu'elle appréciait tant est devenu un "brise-larmes", une sorte de "stairway to heaven" sur laquelle je traîne le vide, l'absence et mon chagrin.

Parfois, le vent du nord m'apporte de ses nouvelles et je la sens proche de moi ... une miette de bonheur et d'espoir entre 2 vagues noires et furieuses.

Comme tu le dis si bien, impossible de revenir en arrière et de reloader un backup ... La vie m'a pris le seul et unique Amour de ma vie et je n'en veux à personne ... Mais elle me manque viscéralement ...

:merci:
 
Dernière édition:
Quant à l'espoir de se retrouver un jour, c'est comme acheter maintenant un peu de bonheur à crédit pour en profiter plus tard dans un ailleurs qui n'existe peut être pas ... :(
 
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Réactions: camisol
Tiens. Je m'agite un coup dans le vent.
J'avais besoin d'un truc caché dans un tiroir. Comme je l'ai trouvé vite, je furète un peu.
Du coup, je t'embrasse, vieille baderne que j'aime. Et aussi toutes les autres têtes de nœud.
 
Très heureux de te recroiser aux hasards du forum .... je t'embrasse aussi, vieux cynique ! :D :merci:
De même de ma part à notre archiviste préféré, il y avait longtemps. Mais les lignes pointillées ne sont pas forcément les moins réussies. Ça c'est aussi pour Joël et pour lui dire qu'il peut arriver qu'on se nourrisse aussi d'une absence, qu'on en tire un bonheur paradoxal, différent de celui d'une présence. Je ne dis pas que c'est toujours le cas, ni même souvent. Je dis simplement que ça peut être, je parle d'expérience. Et ne me demandez pas d'expliquer ça, mais les hasards de l'existence ont fait que si j'ai eu la chance de trouver du bonheur dans des présences et j'en profite toujours aujourd'hui, certaines absentes sont devenues et restées pour moi des soutiens irréductibles par delà les années, les dizaines d'années.

C'est quelque chose que j'ai ressenti très fort très jeune mais sans réellement en prendre conscience. Bien des années plus tard, ce sentiment , j'ai commencé à le "penser" mais il m'a encore fallu bien des années pour que je comprenne l'importance que ça avait eu dans ma vie. D'une certaine façon, j'ai réussi mes "ratés". Je vous souhaite la même chance.

Et pour une fois, quelques phrases écrites il y a quelques dizaines d'années mais que j'écrirai encore aujourd'hui. Mon sens du temps doit être un brin perverti.
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Je ne suis plus jamais seul. De l’avoir si bien été a lassé le rempart qui barrait mon regard. Assises en rond, elles veillent autour de moi et nos silences entre eux parlent tout bas.

Quand je parle, mes amies parlent avec moi. Ce que je dis n’est pas ce qu’elles diraient, ce n’est pas toujours pour elles que je parle, mais ma parole me vient d’elles.

Mes amies, parfois, ne me parlent pas. On pourrait croire qu’elles s’absentent, mais leur présence reste entière : je les entends se taire.

Parfois je parle à mes amies, sans rien leur dire. Ce qu’elles n’entendent pas n’est que la buée de ce que, sans me parler, elles ont si bien su me dire.

Ma vie, c’est le temps qu’il me faut pour vous vivre.
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Chacun garde à la jointure des paupières des traces de sa vie. Les lire, c’est entendre ce que chacun se doit de taire pour être un peu plus que ce qu’il est.

Vos cicatrices ont des reflets. Votre lumière s’y colore. Elles sont vos alliées.
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Il y a au fond de nous des terres heureuses sans souci des pluies froides. Souvent entr’aperçues de loin, il arrive qu’on s’y retrouve sans s’être même dirigé vers elles. Ce menu détail de l’existence suffit à donner du goût à la vie.

La beauté est en nous, nous sommes la beauté.
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La vie ne comble pas nos rêves, elle érige les siens. Le bonheur, c’est de voir qu’ils sont aussi beaux que les nôtres.
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Je suis ce que je n’oublie pas.
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Peser plus lourd n’est pas de mon ressort, je suis un rôdeur de sentier et n’emporte avec moi que la minceur de mes paroles. Si je parcours des paysages, c’est chaussé de sandales, chasseur furtif pour de menus gibiers.

Je pense à elles, une à une.
 
Je suis ce que je n’oublie pas.
Si je devais garder une seule phrase de ton post, ce serait celle-ci ! :merci:

Et pour ma part, je rajouterais :

Je suis le gardien des fantômes de ma vie révolue ... Le dernier rempart contre l'oubli ...
 
Dernière édition:
au moment où la menace pèse innocemment sur notre mémoire, sur nos plus beaux et plus fragiles souvenirs , sur ces moments heureux et pourtant si simples et si légers... ces petits éclats de vie disséminés comme des petites étoiles brillantes sur notre chemin et qui nous disent mieux ce que nous sommes que tous les beaux discours balancés au gré des lumières aveuglantes du jour et des rumeurs lointaines des actualités et des heurts de nos métiers...
je voudrais juste garder à jamais mes souvenirs et mes sentiments...
peu importe la vie, peu importe le temps...
juste pouvoir encore lui dire et l'entendre me dire je t'aime
 
Allez ! Les fêtes de Noël et de Nouvel-An approchent entraînant avec elles l'obligation d'être heureux et de faire la fête ...

Hé oui, il faut faire comme tout le monde ...

Hier soir, je traversais le marché de Noël de mon patelin ou devrais-je dire "la beuverie de Noël" ou 90% des chalets sont consacrés aux boissons de toutes sortes ... Peu d'enfants, mais beaucoup d'adultes déjà bien imbibés ... ça gueulait et ça riait fort ... ça titubait sec aussi, question d'oublier la crise probablement !

J'étais indifférent à ce qui se passait autour de moi, un peu comme si j'étais ailleurs ... La musique était confuse, l'atmosphère irréelle et les halos de lumières qui m'entouraient me rappelaient une scène du Grand Meaulnes ... J'en ai attrapé le tournis.

Je me sentais comme un gamin qui a perdu son "doudou" et qui le recherche désespérément tout en sachant qu'il est irrémédiablement perdu ... :(

En m'éloignant du marché, il faisait de plus en plus calme ... Même le vent ne s'agitait pas et je suis rentré chez moi en me disant que demain, je repartirai à nouveau à la recherche de mon "doudou" ... :merci: