Je me glisse entre les draps frais. Silence absolu. Scintillements des étoiles dans le carré de la fenêtre ouverte. 12° C de moins qu'en bas. Je souris, ton parfum encore sur moi: surtout ne dors pas de suite. Tu es loin d'être arrivé, ami. La route est longue, mais chacun rentrera à bon port.
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La longue ligne droite, les ralentisseurs, les ponts jumeaux, enfin des couleurs plus naturelles, l'orange a disparu. Le village, le rond-point et je suis lancé sur les contreforts amicaux, je dessine droites et courbes, je suis seul, je pilote en mode sport, je commence à sentir la fraicheur des arbres, l'odeur des fourrés herbus. Urgence à me retrouver là-bas.
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Je viens de délester ma carte de plastique du prix de mon voyage. Je quitte cette nuit torride. Je n'ose même plus regarder l'heure. Le temps est infini, cette nuit finira-t-elle ?
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Portière qui claque. Réflexe. Il fait toujours aussi chaud. J'émerge, je sens la terre chaude sous ma main qui a glissée à terre. Je me redresse. Ivresse du réveil, écoeurement presque. J'allume une clope et mate le gars qui sort de son bahut. Il a l'air aussi frais que moi.
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J'ère, je cherche le repos, la fraicheur impossible ici, je m'éloigne vers les bosquets désertés, que l'orange teinte de marbrures et d'ombres étonnantes. Je ne sais plus quand je suis parti. Je ne sais plus quand j'arriverai. Je m'allonge sur un banc. Toute cette vie condensée dans cet endroit clos et si ouvert pourtant. Pas un souffle d'air. Le monde tourne autour de moi. Un lourd convoi s'ébranle tout près. Un autre le remplacera dans la demi-heure. Je m'absente. Abandon. Oubli.
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Les voitures se reposent exhalant leur trop plein de chaleur, il fait très chaud, très très chaud, les adultes commencent à fatiguer, les enfants sont exténués entre crise de nerf et endormissement, on le sent tous. Certains finissent de se désaltérer, d'autres essaient de se reposer, de ne plus voir cet endroit, ni hostile ni amical. Les odeurs de diesel, de poussière stagnent sur cette étendue de goudron; au loin, le bourdonnement du lit sans fin des moteurs. J'ai chaud. Cette lumière étrange, irréelle, orange et ce ciel qui maintenant noircit de plus en plus, comme rapidement détrempé d'encre sombre.
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La longue ligne droite, les ralentisseurs, les ponts jumeaux, enfin des couleurs plus naturelles, l'orange a disparu. Le village, le rond-point et je suis lancé sur les contreforts amicaux, je dessine droites et courbes, je suis seul, je pilote en mode sport, je commence à sentir la fraicheur des arbres, l'odeur des fourrés herbus. Urgence à me retrouver là-bas.
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Je viens de délester ma carte de plastique du prix de mon voyage. Je quitte cette nuit torride. Je n'ose même plus regarder l'heure. Le temps est infini, cette nuit finira-t-elle ?
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Portière qui claque. Réflexe. Il fait toujours aussi chaud. J'émerge, je sens la terre chaude sous ma main qui a glissée à terre. Je me redresse. Ivresse du réveil, écoeurement presque. J'allume une clope et mate le gars qui sort de son bahut. Il a l'air aussi frais que moi.
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J'ère, je cherche le repos, la fraicheur impossible ici, je m'éloigne vers les bosquets désertés, que l'orange teinte de marbrures et d'ombres étonnantes. Je ne sais plus quand je suis parti. Je ne sais plus quand j'arriverai. Je m'allonge sur un banc. Toute cette vie condensée dans cet endroit clos et si ouvert pourtant. Pas un souffle d'air. Le monde tourne autour de moi. Un lourd convoi s'ébranle tout près. Un autre le remplacera dans la demi-heure. Je m'absente. Abandon. Oubli.
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Les voitures se reposent exhalant leur trop plein de chaleur, il fait très chaud, très très chaud, les adultes commencent à fatiguer, les enfants sont exténués entre crise de nerf et endormissement, on le sent tous. Certains finissent de se désaltérer, d'autres essaient de se reposer, de ne plus voir cet endroit, ni hostile ni amical. Les odeurs de diesel, de poussière stagnent sur cette étendue de goudron; au loin, le bourdonnement du lit sans fin des moteurs. J'ai chaud. Cette lumière étrange, irréelle, orange et ce ciel qui maintenant noircit de plus en plus, comme rapidement détrempé d'encre sombre.