René Rougerie est mort, un presque inconnu, juste un éditeur qui tenait à imprimer ses livres, à aller les distribuer lui-même chez les libraires. En plus il était installé en Limousin dans la cambrousse.
Mais je me souviens toujours du bonheur qu'il m'a procuré pendant des années en éditant année après année des textes de Joë Bousquet si magiques.
Il avait aussi édité bien d'autres poète connus ou moins connus et où j'ai trouvé des pépites.
J'ai là-haut sans doute une vingtaine de ses livres blancs au titre rouge, à la couverture rêche, qu'il fallait couper soi-même. Je n'ai jamais eu l'âme d'un bibliophile mais parce que certains de ses livres ont tant compté pour moi, à ces petits livres, je tiens beaucoup comme aux quelques vieux exemplaires de la bibliothèque verte toilés hérités de mon père : James-Oliver Curwood ou Jules Verne. Il tenait à ses livres d'artisan, j'y tiens aussi.