
Je suis Unizu Carn, la chimère de jasmin.
Je suis la femme atrocement belle. J'officie en rythmes intenses, j'épanche les sureaux violacés.
C'est là que j'offre, à ceux qui donnent en retour. Si tu ne comprends déjà rien, ne continue pas, ça ne te servira pas.
C'est ici le salon, celui des femmes qui s'aiment, et des hommes qui les aiment.
C'est ici qu'on pétrit, qu'on prépare, qu'on cuisine. Qu'on mélange nos chairs pour nous nourrir d'emphase.
Je cuisine et je veux.
Je suis la femme batteur, celle que l'homme-rayon chérit à la lumière.

Mes mafés sont salés, ils exhalent le gingembre. Et mes thés trop sucrés humectent les entrejambes.
Rentre, amante.
Assieds-toi. Partage le feu de ton ventre.
Les hommes sont des cochons ? Dis-nous pourtant pourquoi ils te tentent.
Ton ventre est sec ? Mange. Mange la chair en bouillie. Nourris-toi des mafés des amies.
Il déborde et s'épand ? Bois, ma chérie. Bois les thés de la délivrance.
Et toi, ami, rentre aussi.
Rentre si tes pieds sont propres, et tes mains polies.
Ici, pas de femmes poupées. Pas de trous à boucher. Juste des bouches à mélanger.
Et quand je serais morte, que mon corps sera froid, alors, on pourra dire : elle ne baise plus, cette fois.