Chez le premier imprimeur cela n'avait pas poser de problème, le rendu était très exactement ce que j'avais souhaité. Le deuxième imprimeur m'a expliqué que techniquement le TAC ne pouvait pas dépasser les 300% mais que certains imprimeurs pouvaient tolérer jusqu'à 320%.
Ça dépend de la presse... entre :
- une mono de 1970 qui tourne à 5000 tr/heure (avec 4 passages à faire),
- une 4 couleurs avec séchage infra-rouge qui tourne 12000 tr/h,
- et une 4 couleurs moderne avec séchage UV...
... tu n'as pas les mêmes possibilités de TAC maximum.
Avec la mono, tu poudres bien, tu réduis à 4000 tr/h, tu laisses sécher une journée entre chaque passage, et tu sors un TAC à 400% (presque) les doigts dans le nez ! (mais tu en as pour une semaine et demi pour un recto/verso en quadri...)
Avec une 4 couls des années 90 à séchage infra-rouge, à 12000 tr/h les feuilles n'ont pas le temps de sécher, donc à 330% ça macule...
... et si en plus tu as une sortie haute-pile, les feuilles qui seront en bas de la pile seront collées les unes aux autres sous l'effet de la pression due au poids de toutes les feuilles qui sont au-dessus ! (et je ne te parle même pas d'une rotative à 50000 tr/h !)
Effectivement, ces bécanes étaient prévues pour des encrages normaux, avec des TAC normaux à 300 % maxi : le genre de TAC donné par les profils SWOP de Photoshop jusqu'à au moins la 6.
Bien fâché, on pouvait monter à 320% en poudrant bien, en réduisant la vitesse, et en faisant des petites piles de sortie...
Mais si tu as une 4 couls moderne avec séchage UV (et les encres adaptées), tu roules sans problème le TAC à 350% du profil Fogra 27 de Photoshop CS2...
... donc, en fait,
ce n'est qu'une question de machine, et bien-sûr aussi d'investissement : grosso-modo, les avancées technologiques actuelles (CTP, séchage UV) permettent de compenser l'incompétence des graphistes qui ne sont pas capables de préparer correctement leurs fichiers...
... et pour être imprimeur aujourd'hui, il faut soit investir des millions d'euros en matos ultra-moderne, soit se faire chier à corriger 90% des fichiers
(gratuitement et surtout sans rien dire au client... pour éviter les réflexions du genre "
Si cet imprimeur n'a pas en amont de sa machine un logiciel capable de calculer et de modifier les encrages, il n'a qu'à aller se faire maculer...)
GraphiqueDesign a dit:
Or, un flyer peut être un document très visuel et créatif qui peut être entièrement conçu et monté sur PhotoShop.
Non, pas plus un flyer qu'autre chose... les problèmes de défonces surimpression et flou du texte pixellisé existent tout autant sur un flyer que sur n'importe quel autre document...
... donc que ce soit un flyer ou autre chose, l'impression sera aussi difficile à réaliser, avec les mêmes problèmes de superposition et de défonces, et le texte sera aussi flou sur les bords que pour un affiche ou un livre... bref, le travail sera aussi mauvais.
Maintenant, je t'accorde que tout le monde n'a pas la même notion (et pas la même notion que moi apparemment) de ce que veux dire "qualité" : pour moi, dans ma conception de la chaîne graphique, du texte pixellisé sous Photoshop est du merdouillage de brelle incompétente, ou une erreur de débutant qu'il faut corriger...
... et de toute façon une connerie indigne d'un vrai graphiste. (j'admets presque les titres en gros caractères avec des effets... presque, car un bon exé peut garder le texte en vectoriel)
Et que le document soit un simple flyer ou un livre d'art ne change rien, je considère que les 2 méritent le même soin : je ne bâclerais pas un flyer pixellisé sous Photoshop sous prétexte que ce n'est qu'un flyer.
Trop de rigueur est vraiment la meilleur manière d'être créativement pauvre. C'est un point de vue que je trouve acceptable chez un flasheur ou un imprimeur mais pas chez un créatif.
Mouias... la première condition que doit remplir tout créatif pour le Print, c'est de sortir des créations imprimables... sinon, il peut créer tout ce qu'il veux, si ce n'est pas imprimable et que ça ne peut que rester sur son disque-dur, sa création ne sert à rien : c'est pareil que ton exemple web/CSS : à quoi sert de designer une superbe page si elle ne peut pas être imprimée, ou si elle sera obligatoirement sabotée à l'impression à cause d'un fichier pourri pas fait pour être imprimé ??? à rien !!!
Et malheureusement, la technique limite toujours les possibilités de création... et encore plus chez les gens qui ne la maîtrise pas.
En revanche, il y a toujours la possibilité de "créer" sous Photoshop, et de réaliser ensuite l'exé selon les règles de l'art avec les logiciels adaptés, ou de "ressortir" le texte vectoriel de Photoshop et remonter le visuel en 2 fichiers (1 pour le texte, et 1 pour l'image) en gérant les surimpressions/défonces...
... mais pour celà, il faut maîtriser la technique, il faut savoir travailler pour le Print : en fait le problème est là : ce n'est pas un problème de créativité, de souplesse de création, de richesse de création, c'est simplement un problème :
1- soit de méconnaissance des techniques du Print, donc d'incompétence technique, ou d'insuffisance de formation :
- graphiste auto-proclamé qui se croit compétent mais qui en fait n'est qu'une brelle,
- débutant qui veut commencer à bosser sans attendre la fin de sa formation,
- débutant qui croit que ce métier peut s'apprendre tout seul,
- ou mauvaise formation tout simplement,
2- soit bassement matériel pour des raisons de gains de temps et d'argent : on sabote volontairement le travail sous Photoshop :
- parcequ'on n'a pas le temps de le faire bien, et que ça va plus vite de tout faire avec Photoshop : vite fait, mal fait...,
- parcequ'on n'a que Photoshop (et un vieux RIP antédiluvien PostScript niveau 1 qui ne peut bouffer que du pixel),
- bref parceque ça coûte moins cher...
3- ou simplement par j'm'en foutisme :
- les défonces et les surimpressions, je m'en fous, c'est l'imprimeur qui se prendra la tête avec ça,
- le TAC à 350%, je m'en fous, si l'imprimeur n'est pas content il a qu'à corriger... (mais gratuitement, et sans rien dire, pour ne pas blesser mon ego)
- le texte flou, je m'en fous, personne ne le verra...
... belle mentalité !
C'est dans cet optique que Adobe y a d'ailleurs intégré des outils de gestion du texte, eux même évoluant à chaque mise à jour du programme.
Là, je crois que tu te plantes... (ou alors il sont devenus très nuls chez Adobe, et ils n'ont même pas compris comment fonctionne le PostScript qu'ils ont inventé...) : les outils de texte ont plutôt été ajoutés pour toutes les applications de Photoshop autres que le Print...
... c'est à dire, pour le Web, pour les applications de vidéo, d'imagerie diverses, etc.,
bref pour toutes les applications qui ne fonctionnent que sur écran, et donc pour lesquelles il n'y a pas de problème de tramé, donc pas de problème de pixellisation, ni de défonce/surimpression...
... voire éventuellement pour des applications de photo domestique, avec sortie sur imprimante jet-d'encre ou laser : les problèmes de défonces/surimpression n'existent pas sur les imprimantes, et les trames stochastiques des imprimantes jet-d'encre domestiques font complètement disparaître le flou du texte, donc, pas de problème.
Mais pour le Print, ça ne fonctionne pas, ou plus exactement ça ne fonctionne pas simplement en pixellisant le fichier, et ça ne fonctionne pas non plus simplement en enregistrant en PDF (ça règle quelques problèmes, mais pas tous). Mais je reconnais que beaucoup aujourd'hui se contentent de l'impression pourrie d'un fichier pixellisé... tant mieux pour eux...
Ici en Afrique j'ai même découvert un graphiste qui fait du logo avec Excel
Excel, comme Word, comme Illustrator, comme Publisher, et même comme powerPoint, a au moins l'avantage de faire du texte
vectoriel... ce que Photoshop ne sait pas faire facilement...
(je répète : même en enregistrant en PDF ou EPS avec conservation des données vectorielles, ça ne règle pas tous les problèmes)