Avant de tirer des conclusions, il faudrait connaître l'origine véritable de la panne à l'aide d'un diagnostic électronique (voire logiciel) sérieux.
Sur un système correctement dimensionné (comme le sont les Macs), la grande majorité des pannes proviennent de causes sans rapport avec l'échauffement.
Il peut s'agir de l'évolution d'un défaut (généralement chimique ou mécanique) ou de l'usure normale d'un composant du seul fait de son utilisation, sans rapport avec la température, qui provoque à terme la dégradation de ses performances ou sa destruction, lesquelles peuvent pour le coup avoir une cause thermique. La cause peut également être totalement extérieure (choc, contrainte mécanique, agent chimique, corps étranger provoquant court-circuit ou faux contact, ...).
Dans ces cas de figure, même si le symptôme peut être lié à la chaleur, la cause réelle de la panne ne l'est pas. La chaleur ne fait que révéler cette panne, de façon permanente, et parfois en l’aggravant, ou bien de façon passagère et purement circonstancielle.
Toutefois, même si la chaleur n'a qu'un rôle révélateur de la panne, le dysfonctionnement de l'appareil n'implique pas forcément que sa réparation nécessite le remplacement d'un composant (ou par soucis de rentabilité, de l'ensemble de la carte qui le contient).
En effet, parmi les pannes intermittentes, on compte notamment celles causées par l'encrassement et l'oxydation des circuits, à cause des produits contenus dans l'air de ventilation.
En particulier, lorsque l'appareil est utilisé dans un environnement pollué par des poussières, par des fumées (environnement fumeur, proximité d'une route, d'une cheminée, d'une chaudière, d'un incinérateur...) ou par une forte concentration d'ions dans l'air, la surface des circuits se recouvre progressivement d'une couche de salissure qui :
- s'immisce entre les connexions électriques, provoquant des faux contacts ;
- crée des ponts plus ou moins conducteurs entre les circuits, créant des interférences entre les signaux, modifiant les marges de bruit ou provoquant des court-circuits ;
- isole la surface du boîtier des puces de l'air qui les refroidit, réduisant leur capacité de dissipation thermique et provoquant leur échauffement.
De plus, la partie de la poussière qui est de nature fibreuse peut s'agglomérer en « moutons » qui obstruent les chemins de ventilation et gênent la rotation des ventilateurs.
Ironiquement, quand on pousse la ventilation en croyant pouvoir régler de cette façon le problème d'échauffement qu'on commence à constater, on augmente le débit de polluants et on accélère encore plus l'encrassement de la machine.
Le premier réflexe à avoir lorsqu'une machine commence à montrer des signes de dysfonctionnement matériel (i.e. pas logiciel) après un durée notable de bon fonctionnement, c'est de l'ouvrir afin d'en dépoussiérer l'intérieur, dégraisser les surfaces et désoxyder les contacts. Si l'on est un tant soit peu habile, soigneux et prudent, c'est une opération qui peut éviter le renvoi de la machine au SAV, notamment quand celle-ci n'est plus sous garantie.