Vos poèmes préférés

Bois du vin... c'est lui la vie éternelle,
C'est le trésor qui t'est resté des jours
de ta jeunesse,
La saison des roses et du vin,
et des compagnons ivres!
Sois heureux un instant, cet instant c'est ta vie.​

Khayyam, Quatrains, XXXVI.​
 
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Réactions: teo
comme promis un poème de Neruda cueilli de "Arte de pajaros"

Le merle noir (Tordo)

Celui qui me regarde en face
je le tuerai avec deux canifs
deux éclairs de furie
mes deux yeux noirs de glace.

Je ne suis pas né pour la captivité.
Je possède une armée sauvage
une milice de combat
une bataillon de balles noires:
pas même le ciment peut me résister.

Je vole, et vole, et crie, et passe,
tombe et remonte, j’ai mes mille ailes
et rien ne peut arrêter ma fougue,
l’ordre noir de mes plumes.

J’ai une âme de bois brûlé
un plumage pur de charbon:
j’ai l’âme et l’habit noir:
je danse dans l’air blanc.

Je suis le noir Fleurisseur.

Neruda traduit par Aaron
(Arte de pajaros n'a pas été publié en France. c'est donc là une traduction originale d'Aaron)

ceux celles qui ont aimé, vous pouvez en découvrir d'autres :
http://www.francopolis.net/francosemailles/trad-NerudaoiseauxAaronP.html
 
Un qui a le mérite de la brévitude, pardon, de la brièveté :
bash&#244 a dit:
Quel plaisir!
La Vallée de sud
Embaume la neige.
 
J'ai un jour du lire ce poème à l'école et je dois avouer que depuis lors il m'émeut toujours autant:

La grasse matinée

Il est terrible
le petit bruit de l'oeuf dur cassé sur un comptoir d'étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim
elle est terrible aussi la tête de l'homme
la tête de l'homme qui a faim
quand il se regarde à six heures du matin
dans la glace du grand magasin
une tête couleur de poussière
ce n'est pas sa tête pourtant qu'il regarde
dans la vitrine de chez Potin
il s'en fout de sa tête l'homme
il n'y pense pas
il songe
il imagine une autre tête
une tête de veau par exemple
avec une sauce de vinaigre
ou une tête de n'importe quoi qui se mange
et il remue doucement la mâchoire
doucement
et il grince des dents doucement
car le monde se paye sa tête
et il ne peut rien contre ce monde
et il compte sur ses doigts un deux trois
un deux trois
cela fait trois jours qu'il n'a pas mangé
et il a beau se répéter depuis trois jours
Ça ne peut pas durer
ça dure
trois jours
trois nuits
sans manger
et derrière ce vitres
ces pâtés ces bouteilles ces conserves
poissons morts protégés par les boîtes
boîtes protégées par les vitres
vitres protégées par les flics
flics protégés par la crainte
que de barricades pour six malheureuses sardines..
Un peu plus loin le bistrot
café-crème et croissants chauds
l'homme titube
et dans l'intérieur de sa tête
un brouillard de mots
un brouillard de mots
sardines à manger
oeuf dur café-crème
café arrosé rhum
café-crème
café-crème
café-crime arrosé sang !...
Un homme très estimé dans son quartier
a été égorgé en plein jour
l'assassin le vagabond lui a volé
deux francs
soit un café arrosé
zéro franc soixante-dix
deux tartines beurrées
et vingt-cinq centimes pour le pourboire du garçon.

Jacques Prévert
 
suite à Bashô, pour poursuivre dans les haïkus, en voici deux autres de Issa et Shiki
(et merci pour Prévert!)

Sur ma manche
Elle reprend son souffle
La luciole en fuite

Issa

Solitude
Après le feu d'artifice
L'étoile filante

Shiki
 
L'ennemi


Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage
Traverse ça et là par de brillants soleils;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.

Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur?

- O douleur! o douleur! Le temps mange la vie.
Et l'obscur ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croit et se fortifie!

Charles Baudelaire (1821- 1867)
 
Les entrelacs muets des branches
Dans l'air bleu composent les vitraux de l'église primale
Où moi
L'apôtre et Christ vaincu
Amant insolite
Je prie

Les vents s'évadent par ma bouche
Leur souffle étreint le monde d'une étreinte inféconde
Et mon cœur
Pareil au lourd rideau de l'histoire sainte et triste
Saint des saints dévoilé de ma Jérusalem
Lourdement se déchire
À l'endroit de ton nom

Allez, vents de la plaine
Des monts
Du grand désert
Allez dire à qui j'aime que son nom est un fer
Que sous les vitraux bleus
Balancés mollement dans la brise
Ma prière est son nom
Son nom
Qui est la seule vraie croix de mon église sous le ciel

Ô mon amour
Triste pendu entre les arbres qui s'étirent
Comme un soleil
Mon cœur percé perd mon amour
Comme du sang
Comme la brise dans les arbres
Coulent mes larmes
Passent les heures lentement

DocEvil (1970-20??), in Ça vous plaît ? C'est moi qui l'ai fait !
 
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un côté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraimment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurais l'etrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algue
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir
Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche
Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...

Boris Vian (1920-1959)
 
Le Pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)
 
Je ne sais pas si c'est un poème, et pourtant je suis certaine que c'en est un.

Un homme qui pense, non à une femme comme au complément d'un sexe, mais au sexe comme au complément d'une femme, est mûr pour l'amour.

André Malraux, La voie royale
 
TAXI

Je suis délivrée
Je reprends ma pureté comme un sac
Elle et moi dans un taxi
Nous regardons la pluie
Et le néon
Des enseignes chinoises
Dans une rue ordinaire
Je suis anesthésiée
Une musique nègre me tame-tame le cœur
Les feux rouges me font signe d'arrêter
Mais je continue à courir dans la ville
Le chaufeur me regarde
Je ne bouge pas
Ma pureté et moi nous sommes risibles
Je ris
Feux verts
Tout est permis
Même d'écraser les feuilles mortes
Le chauffeur me regarde
Quatre heures
Je ramène ma pureté assise sur une banquette
C'est drôle
Je ne peux rien
La ville embrumée
Les soucis d'amour
Je ne peux rien
Et cet aveugle
Qui traverse avec le chat
Est bien plus important

Denise Jallais
La Cage (1985)
***


VOYAGES

Moi aussi
comme les peintres
j'ai mes modèles

Un jour
et c'est déjà hier
sur la plate-forme de l'autobus
je regardais les femmes
qui descendaient la rue d'Amsterdam
Soudain à travers la vitre du bus
j'en découvris une
que je n'avais pas vue monter
Assise seule elle semblait sourire
À l'instant même elle me plut énormément
mais au même instant
je m'apeçus que c'était la mienne
J'étais content.

Jacques Prévert
Histoires (1963)
 
La musique

La musique souvent me prend comme une mer !
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile
La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile,
J'escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile ;
Je sens vibrer en moi toutes les passions
D'un vaisseau qui souffre ;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions
Sur l'immense gouffre
Me bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir !

Charles Baudelaire (1821- 1867)
 
Liberté

Le vent impur des étables
Vient d'Ouest, d'Est, du Sud, du Nord.
On ne s'assied plus aux tables
Des heureux, puisqu'on est mort.

Les princesses aux beaux râbles
Offrent leurs plus doux trésors.
Mais on s'en va dans les sables
Oublié, méprisé, fort.

On peut regarder la lune
Tranquille dans le ciel noir.
Et quelle morale ?... aucune.

Je me console à vous voir,
À vous étreindre ce soir
Amie éclatante et brune.

Ballade des mauvaises personnes

Qu'on vive dans les étincelles
Ou qu'on dorme sur le gazon
Au bruit des râteaux et des pelles,
On entend mâles et femelles
Prêtes à toute trahison,
Les personnes perpétuelles
Aiguisant leurs griffes cruelles,
Les personnes qui ont raison.

Elles rêvent (choses nouvelles !)
Le pistolet et le poison.
Elles ont des chants de crécelles
Elles n'ont rien dans leurs cervelles
Ni dans le coeur aucun tison,
Froissant les fleurs sous leurs semelles
Et courant des routes (lesquelles ?)
Les personnes qui ont raison.

Malgré tant d'injures mortelles
Les roses poussent à foison
Et les seins gonflent les dentelles
Et rose est encore l'horizon ;
Roses sont Marie et Suzon !
Mais, les autres, que veulent-elles ?
Elles ne sont vraiment pas belles,
Les personnes qui ont raison.

ENVOI

Prince, qui, gracieux, excelles
À nous tirer de la prison,
Chasse au loin par tes ritournelles
Les personnes qui ont raison.

Charles Cros
 
Allez hop ! Un poème à se réciter pour gagner en philosophie. Ça va bien avec mon humeur, ces derniers jours ...
Baudelaire a dit:
Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux:
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Le ventre en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint;

Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague
Ou s'élançait en pétillant
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.

Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un oeil fâché,
Epiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.

- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion!

Oui! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Apres les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés!
 
l-

le berceau de l'enfance,ou est il a present
je n'ai plus d'esperance,il n'y a plus d'enfants
l'homme est parti a la conquete,d'un univers qui soit a lui
vivre sa vie vivre sa quête,et nous somme restés ici
sur cette terre que nous aimons,qui aurait pu etre la notre
loin des canons de deraison,enfin survivre comme les autres
mais l'homme est venu en soldat,nous a reunis sur la place
il y avait dans ces yeus là,tout le mepris de notre race
et l'homme a posé sur mon coeur,sur le vieillard et sur l'enfant
sur nous qui lui faisions si peur,un fusil au canon brulant
tout n'est plus que nuit maintenant,l'homme a tiré l'homme a fait feu
sur le vieillard et sur l'enfant,et sur moi ,et sur toi mon dieu
mon dieu quand l'homme reviendra,sans avenir et sans passé
j'ai peur qu'il s'habille en soldat,a corps perdu a coeur blessé
l'homme est de sang ,l'homme est violence
meme si tu n'a pas voulu,
s'il n'a plus en toi d'esperance
il sera a jamais perdu.
 
Tristesse

Ramenez-moi, disais-je, au fortuné rivage
Où Naples réfléchit dans une mer d'azur
Ses palais, ses coteaux, ses astres sans nuage,
Où l'oranger fleurit sous un ciel toujours pur.
Que tardez-vous? Partons! Je veux revoir encore
Le Vésuve enflammé sortant du sein des eaux;
Je veux de ses hauteurs voir se lever l'aurore;
Je veux, guidant les pas de celle que j'adore,
Redescendre, en rêvant, de ces riants coteaux;
Suis-moi dans les détours de ce golfe tranquille;
Retournons sur ces bords à nos pas si connus,
Aux jardins de Cinthie, au tombeau de Virgile,
Près des débris épars du temple de Vénus :
Là, sous les orangers, sous la vigne fleurie,
Dont le pampre flexible au myrte se marie,
Et tresse sur ta tête une voûte de fleurs,
Au doux bruit de la vague ou du vent qui murmure,
Seuls avec notre amour, seuls avec la nature,
La vie et la lumière auront plus de douceurs.

De mes jours pâlissants le flambeau se consume,
Il s'éteint par degrés au souffle du malheur,
Ou, s'il jette parfois une faible lueur,
C'est quand ton souvenir dans mon sein le rallume;
Je ne sais si les dieux me permettront enfin
D'achever ici-bas ma pénible journée.
Mon horizon se borne, et mon oeil incertain
Ose l'étendre à peine au-delà d'une année.
Mais s'il faut périr au matin,
S'il faut, sur une terre au bonheur destinée,
Laisser échapper de ma main
Cette coupe que le destin
Semblait avoir pour moi de roses couronnée,
Je ne demande aux dieux que de guider mes pas
Jusqu'aux bords qu'embellit ta mémoire chérie,
De saluer de loin ces fortunés climats,
Et de mourir aux lieux où j'ai goûté la vie.

Alphonse de Lamartine (1790 - 1869)
 
LA POMME ET L'ESCARGOT



Il y avait une pomme

A la cime d'un pommier;

Un grand coup de vent d'automne

La fit tomber sur le pré !



Pomme, pomme,

T'es-tu fait mal ?

J'ai le menton en marmelade

Le nez fendu

Et l'oeil poché !



Elle tomba, quel dommage,

Sur un petit escargot

Qui s'en allait au village

Sa demeure sur le dos



Ah ! stupide créature

Gémit l'animal cornu

T'as défoncé ma toiture

Et me voici faible et nu.



Dans la pomme à demi blette

L'escargot, comme un gros ver

Rongea, creusa sa chambrette

Afin d'y passer l'hiver.



Ah ! mange-moi, dit la pomme,

puisque c'est là mon destin;

par testament je te nomme

héritier de mes pépins.



Tu les mettras dans la terre

Vers le mois de février,

Il en sortira, j'espère,

De jolis petits pommiers.



Charles Vildrac
 
D'un auteur que je n'aime pas trop par ailleurs [largement surévalué à mes yeux ...] mais là, c'est mignon :
L’Idole
Sonnet du Trou du Cul

Obscur et froncé comme un œillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d’amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu’au cœur de son ourlet.

Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse
Pour s’aller perdre où la pente les appelait.

Mon Rêve s’aboucha souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.

C’est l’olive pâmée, et la flûte caline ;
C’est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos !


Albert Mérat.
P. V. ─ A. R.​
 
D'un auteur que je n'aime pas trop par ailleurs [largement surévalué à mes yeux ...] mais là, c'est mignon :

Il y a une certaine constance chez toi, c'est bien :

Puisqu'on cite plus haut l'album zutique de Rimbaud, source d'émoi de mon adolescence, autant citer l'un de mes préférés (sinon mon préféré) de ces textes :

Pour pas flooder :

Ma petite quéquette,
Sort de ma braguette,
Je pisse et péte,
En montant chez Kate*.

Moralité : eau et gaz à tous les étages…


Gainsbourg : eau et gaz à tous les étages





*qui?®© :confused: