Pascal 77 a dit:
Ah ça, sur ce point, je crains que Microsoft n'y soit pas pour grand-chose, le principal fautif s'appelle ... Atari, incapable de fournir un suivi technique de ses machines. Par exemple, à l'époque, avec Jean Marie Cochet, directeur commercial d'Atari france, et à la suite de plaintes de clients se plaignant de bugs non reproductibles ailleurs que sur leurs machines, nous avions désassemblé les rom de tout un lot de Méga ST 1 (douze machines identiques, présentant la même version de rom), nous avions trouvé cinq versions différentes du Gem et six du Tos. Quelqu'un chez Atari corrigeait des bugs de la rom au fur et à mesure qu'ils les trouvait, et par la même occasion en introduisait de nouveaux (effets de bord), sans rien annoter, ni documenter, et le tout sous le même n° de version. Ce genre de comportement a scié à la base les ambitions "professionnelles" d'Atari, en tuant la confiance de ses clients potentiels. Dommage, il y avait du potentiel, en 1989/90, pour la moitié du prix d'un Mac II fx, on avait un Atari TT, aussi puissant, ET un logiciel pour architecte (ZZ Volumes) plus performant qu'Architrion (on créait en 3D directement, le logiciel en tirait les plans ensuite), qui lui, coûtait deux fois le prix du Mac II fx. Malheureusement, le manque de suivi technique précédemment évoqué à tout coulé, entrainant la faillite de la société, que le marché "domestique" ne pouvait suffire à faire vivre.
Alors là, c'est la première fois que j'entends parler de ce problème. C'est vraiment édifiant! Pourtant R. Czuba nous à fait part d'anecdotes vachement croustillantes, avec le recul...
Quant au potentiel, je suis 100% d'accord. D'abord, Atari ne facturait pas 5000$ (environ la différence de prix entre un IIfx et un IIci) le "nouveau controlleur DMA", une façon polie de dire que avant, c'était tout pourri. Les Macs ont toujours eu une architecture un peu limite à mon gout, et quand on voyait le prix d'un IIfx, seul le processeur 40% plus rapide que celui du IIci justifiait un peu le prix. Ainsi que les six slots Nubus.
Quant au TT, il avait une architecture nettement plus "noble", même si l'histoire a montré que ce genre d'architecture est finalement passé de mode, au profit des architectures type PC et fortement normalisées, où l'augmentation des fréquences de processeurs, bus, etc... suffit pour évoluer et évite de trop se casser la tête.
Cependant il n'a pas fallu attendre le TT pour avoir des machines convaincantes.
En Allemagne (comme par hasard) fin des années 80, (et je ne t'apprendrai rien, c'est juste pour nos autres lecteurs

), il y avait déjà une grande synergie autour des MegaST avec des cartes accélératrices jusqu'au 68030, les fameuses cartes Matrix (j'avais une C32 dans le mien) qui montraient bien qu'il y avait un besoin de puissance pour la PAO.
Calamus (que j'ai toujours trouvé absolument merveilleux) faisait ses débuts, mais il y avait aussi PPM (que j'ai peu apprécié, mais soit), Retouche Pro... Des logiciels prets à foutre une raclée aux tenors du Mac.
Tu nous parles de ZZ-Volume, je me souviens aussi de DynaCadd... Un peu moins haut de gamme, pas ridicule du tout.
Evidemment, toute la partie MAO, et c'est même tragique que 99% des gens n'ait retenu que ca du ST et dérivés.
Ceci dit, quand on dit que Atari a laissé tout pourrir jusqu'au Falcon, je ne suis qu'a moitié d'accord.
OK, le Falcon est pas la bombe attendue (m'enfin, ca reste une machine tout à fait unique en son genre et bien sympatique si elle avait été mieux exploitée), mais quand je vois comme ils se sont démenés au niveau software (MultiTOS, pas assez convaiquant à cause de son AES trop lent, SpeedoGDOS, franchement convaiquant, AtariWorks, convainquant si on a des petits besoins)... Personnellement, entre mon Falcon qui tournait sous MagiC et le IIsi de mon père en système 7.1... Ben y'en avait un franchement lent, désuet, bridé, et l'autre était rapide, permettait de formatter le disquettes en faisant autre chose

, avait une interface bien plus attrayante, et le multimédia se limitait pas à afficher un Quicktime de 160x120, et ca se bidouillait facilement. De nouveaux traitements de texte puissants apparaissaient (Papyrus, Script 3), Calamus continuait se se "monstriser" avec sa versions SLC délirante, Cubase Audio et Logic Audio faisent leurs débuts, les allemands de Maxon essayaient aussi bien que mal de nous pondre un SGBD correct (me souviens plus de son nom), le domaine publique était en plein boom, les développeurs avaient enfin compris comment programmer proprement et respectueusement envers le systeme, avec des interfaces relativement unifiées...
Bref, si avec le recul, on peut imaginer que tout cela se soit cassé la gueule, à ce moment là, ca n'était pas vraiment perceptible... Parce que le vent nous était pas si défavorable.
Bref, l'histoire des ST et consorts est parsemée de conneries monumentales, mais aussi de coups d'éclat, autant d'Atari que des développeurs (principalement allemands d'ailleurs). On a juste manqué d'un peu de chance
