coup de coeur/de pompe littéraire

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pareil le roman m'emmerde, j'aime bien le style de certains auteurs comme Céline, Châteaubriant et cetera mais je prefere lire si on parle de literature Russe par exemple Serge de Radonège ou son disciple Épiphane le Sage enfin des trucs écrits par des gens sans dent et qui ne se lavaient pas comme on t'enseigne a l'école.
 
Les Entretiens de Confucius.

Je les lus aussi, quand j'etais etudiant et peut-etre meme encore lyceen, je ne sais plus exactement. Mais une belle source d'inspiration en tout cas.
 
Quelques livres en cours :
a) Histoire de l'Angleterre de Bernard Cottret.
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C'est plaisamment écrit, avec une certaine ironie, de l'humour et un attachement certain à l'Angleterre.
Dans l'ensemble, c'est assez saignant...

b) Communication et Information de Gilbert Simondon.
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Recueil de textes (conférences ou cours) traitant donc de la question de l'information. Le genre de livre qui vous muscle le cerveau (mais qui nécessite un peu d'entraînement préalable pour éviter d'avoir trop de courbatures...) Je dois dire que je n'avais jamais vu la communication et l'information sous cet angle et les concepts sont vraiment passionnants (mais je n'en suis qu'au début).
c) Les savants croient-ils en leurs théories ? de Jean-Pierre Dupuy.
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Sous les dehors plaisants du titre, on a un historique (critique) des sciences cognitives, qui jargone un peu mais pas trop non plus.
 
Hasard : je relis depuis quelques semaines des romans de Vian et paf! Gondry sort en avril l'Écume des Jours.

Un de mes romans préférés (je l'ai lu une bonne dizaine de fois au minimum) mais que je n'avais pas rouvert depuis une vingtaine d'années. J'avais relu l'Automne à Pékin et d'autres livres de Vian mais de loin en loin.
Bref : la crainte d'être déçu (ah! les amours de jeunesse).

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Hé bien pas du tout. Je le retrouve toujours aussi génial, peau-étique et tous les adjectifs laudateurs que je peux trouver. De plus, comme du temps avait passé, je (re)découvre des images ou des jeux de mots que j'avais oubliés ou carrément ignorés. Une vraie merveille colorée dans un océan de grisaille.

PS : j'ai regardé (sans le son) la bande-annonce du film de Gondry. J'aime bien Audrey Tautou mais elle me paraît un peu pas-assez-jeune pour le rôle de Chloé ; le reste du casting est bien trouvé. Il semble cependant que l'on ne retrouve pas la souris (ce serait dommage).
Pour la bande-son, j'espère que Ellington sera bien là ;) [il y avait un beau Solitude dans Be kind, rewind !]
 
Est-ce que le procédé du Meurtre de Roger Ackroyd est repris ?
 
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Réactions: Romuald
Ce n'est pas un roman, et pourtant:


Certains thrillers sont moins instructifs !

Le mec il a tout faux et il essaye encore de nanarder tout le monde :rateau: :D
Vivement le livre de Cahuzac sur la vraie vérité vraie :rateau:

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PS : j'ai regardé (sans le son) la bande-annonce du film de Gondry. J'aime bien Audrey Tautou mais elle me paraît un peu pas-assez-jeune pour le rôle de Chloé ; le reste du casting est bien trouvé. Il semble cependant que l'on ne retrouve pas la souris (ce serait dommage).
Pour la bande-son, j'espère que Ellington sera bien là ;) [il y avait un beau Solitude dans Be kind, rewind !]


Moi quand j'ai vu déjà que c'était Gondry qui allait fait ce film j'ai dit aie... il est génial mais c'est un réalisateur de merde, faudrait qu'il reste directeur technique ou un truc comme ça... sinon il met des super maquettes partout, il créer un univers magnifique et il oublie de faire un film et de faire jouer les acteurs, ça donne du coup des films vides, sans âmes. Il en a réussi un, Eternal Sunshine, il devait pas être tout seul sur le coup.

Là quand j'ai vu le casting, j'ai perdu tout espoir... comment on pouvait faire un choix plus banal et cliché ? Au lieu de prendre des acteurs pas ou peu connus qui auraient tout donné pour l'occasion. Bref, il a probablement fait un film d'intéressant, mais à partir d'un chef d'œuvre, du coup c'est forcément un échec.

Tu l'as vu du coup ?
 
Bin non. J'ai juste relu le livre assez récemment.
 
Je m'incruste pour présenter un libre que j'ai lu il y a quelque mois et qui m'avait bien scotché, c'est Un livre sans nom d'un auteur anonyme.

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C'est un policier qui sent l'alcool, la transpiration et le sang. Un peu de fantastique, et une histoire haletante de bout en bout :)
 
Dernière édition:
(Je découvre le fil (suis pas encore un habitué du Comptoir))

Alors gros coup de coeur pour l'ouvrage de Olivier Clément, Sources, que je lis et relis avec une joie toujours nouvelle depuis 4 ans.

Si vous voulez lire un livre sur ce qu'est l'essence du christianisme, son message profond, Sources est un ouvrage tout à la fois clair et incroyablement subtil et étonnant.
Olivier Clément éclaire les écrits des Pères de l'Eglise et c'est un véritable trésor qu'il nous donne à comprendre. Un trésor c'est d'ailleurs le meilleur mot qui convient à ce livre essentiel.
 
(Je découvre le fil (suis pas encore un habitué du Comptoir))

Alors gros coup de coeur pour l'ouvrage de Olivier Clément, Sources, que je lis et relis avec une joie toujours nouvelle depuis 4 ans.

Si vous voulez lire un livre sur ce qu'est l'essence du christianisme, son message profond, Sources est un ouvrage tout à la fois clair et incroyablement subtil et étonnant.
Olivier Clément éclaire les écrits des Pères de l'Eglise et c'est un véritable trésor qu'il nous donne à comprendre. Un trésor c'est d'ailleurs le meilleur mot qui convient à ce livre essentiel.
Un trésor comparable à celui que l'on trouve dans las caves du Vatican ?

Je suis athée et fier de l'être alors tous ceux qui voudraient me soutirer de l'argent au nom d'une quelconque religion je leur dis AVFE… La poignée de gravillons suit… :mad:
 
(Je découvre le fil (suis pas encore un habitué du Comptoir))

Alors gros coup de coeur pour l'ouvrage de Olivier Clément, Sources, que je lis et relis avec une joie toujours nouvelle depuis 4 ans.

Si vous voulez lire un livre sur ce qu'est l'essence du christianisme, son message profond, Sources est un ouvrage tout à la fois clair et incroyablement subtil et étonnant.
Olivier Clément éclaire les écrits des Pères de l'Eglise et c'est un véritable trésor qu'il nous donne à comprendre. Un trésor c'est d'ailleurs le meilleur mot qui convient à ce livre essentiel.
Tout ceci me fait penser que je ne pense pas avoir parlé de L'Histoire de ma vie de Giacomo Casanova, dont le tome 1 est paru à La Pléiade et simultanément dans la collection Bouquins (Robert Laffont).
J'ai donc lu ce tome 1 et ai été surpris : je m'attendais à autre chose. Après une petite hésitation, je suis entré dans le récit avec bonheur, déçu en bien, comme on dit.
Le charme de la langue de Casanova et ses italianismes séduisants renforcent une histoire extraordinaire, à la fois triviale et exemplaire, d'un jeune homme pressé et (le plus souvent) inconstant.

Disons que, dans l'absolu, je préfère ces confessions à celles de St Augustin :D
Surtout, si les religions m'intéressent, c'est plutôt comme objet historique.

Ceci posé, en attendant les tomes 2 et 3, je suis passé à d'autres sujets, dont une histoire intéressante des Origines de la France : Quand les historiens racontaient la nation de Sylvain Venayre.
Son objet est l'étude de la façon de penser et de décrire les origines de la France (en tant que nation, disons) au cours d'un long dix-neuvième siècle qui partirait de 1789 à 1914 (grosso modo). C'est vraiment intéressant et d'une lecture aisée. Évidemment, il y a comme une résonance avec certains thèmes vivement débattus ces dernières années.

Le dernier opus de Jean-Philippe Toussaint, Nue, est d'une très bonne tenue, toujours un peu proustien (un goût pour la phrase qui s'étire) mais avec des pirouettes (retrouvées, c'est heureux), signes de l'humour pince-sans-rire de l'auteur (quelque chose que j'appellerais l'humour belge, de Magritte à Dominique Abel, un humour qui manque singulièrement à leurs voisins du sud). J'aime beaucoup Jean-Philippe Toussaint.
[et d'ailleurs je suis bien déçu de ne pas trouver ses premiers films, La Salle de bain (réalisé par John Lvoff), Monsieur et La Patinoire).

Dans un autre genre, un livre intéressant aussi, La Crise de l'art contemporain, d'Yves Michaud. Si on met de côté quelques piques dont l'auteur aurait pu se passer (mais il faut bien s'amuser un peu, quand l'occasion se présente), l'atout de ce livre est de bien poser la question, qui a passablement animé les vingt dernières années (pas que ces années-là mais c'est la période cernée par l'auteur). L'analyse est pertinente et n'hésite pas à parler de ce qui gêne (à gauche comme à droite ; peu importe, en fait).

En ce moment, j'en suis à finir À l'ombre des jeunes filles en fleur de l'inépuisable Marcel P. Je me suis décidé à recommencer la lecture de sa Recherche de la première à la dernière ligne [la dernière fois, je m'étais arrêté piteusement à la fin de Du côté de chez Swann]. Je dois dire que les deux cents premières pages m'ont paru très longues (!) mais qu'une fois arrivé aux Verdurin et à un Amour de Swann ça devient autrement captivant.
Je retrouve par exemple davantage de Saint Simon que je ne pensais, évidemment dans les portraits parfois très caustiques ou ironiques. Le style, un peu étouffant, fini par être étourdissant.
J'en ai encore pour un petit moment... :D
(et la liste de ceux qui attendent est toujours plus longue !)
 
alors va falloir que je réfléchisse...j'ai lu quelques livres ces derniers temps, mais la plupart n'était pas extraordinaire. Alors un lvre que j'a trouvé par hasard qui est assez light et qui m'a bien plu c'est "une pièce montée" de Blandine de Callet. En fait cest lors d'un mariage, et on voit la mariage à tour de rôle de la perspective de différents invités. C'était vraiment bien. Sinon, et je pense que c'est assez connu, j'ai lu "le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" de Mary Ann Shaffer. C'est aussi pas un livre super profond ou complèxe, mais c'est une histoire qui m'a bien plue et les personnages sont tellement attachants. J'avoue que c'est ma femme qui me l'a filé et j'étais sceptique au début, mais finalement c'est elle qui avait raison. Voilà!
 
En ce moment, j'en suis à finir À l'ombre des jeunes filles en fleur de l'inépuisable Marcel P. Je me suis décidé à recommencer la lecture de sa Recherche de la première à la dernière ligne [la dernière fois, je m'étais arrêté piteusement à la fin de Du côté de chez Swann]. Je dois dire que les deux cents premières pages m'ont paru très longues (!) mais qu'une fois arrivé aux Verdurin et à un Amour de Swann ça devient autrement captivant.
Je retrouve par exemple davantage de Saint Simon que je ne pensais, évidemment dans les portraits parfois très caustiques ou ironiques. Le style, un peu étouffant, fini par être étourdissant.
J'en ai encore pour un petit moment... :D

☞ Absconsum quia absurdum :D

J'ai lu deux fois la «Recherche» in extenso, de «Longtemps je me suis couché de bonne heure» à «...dans le Temps».

⤑

La première fois, comme un qui dût traverser en apnée d'interminables couloirs d'eau souterrains, en nageant à force de volonté et en aveugle à travers un milieu liquide pâteux et sans lumière. Jusqu'à ce tome ultime du «Temps Retrouvé», où, soudainement, semblait poindre une lumière de sens promettant une émergence au grand air -

- lorsque le narrateur, jetant un œil rétrospectif sur le fleuve souterrain de son écriture, se trouve saisi abruptement d'une révélation : c'est comme si le Temps, en présentant successivement des facettes multiples des individualités d'Odette, de Swann, d'Albertine, de Gilberte..., les avait fait poser pour son acte d'écriture, à l'instar de modèles pour un peintre, afin qu'il puisse en révéler au jour l'«Essence» éternelle.

⇄​

Nanti du mode d'emploi de ce 'sens' qui lui donnait 'direction' et 'propulsion', ma deuxième lecture, dans la foulée, eut cette vitesse exécutive (plus de 200 pages par jour) destinée, par l'accélération du 'film de l'écriture' présentant les 'calques' successifs des profils des personnages, à faire ressortir, lumineuse, leur «Essence» invariante promise au jour de l'Idée.

La seule «Essence» qui ressortit fut le mince «Attribut» qui semblait s'attacher comme une sorte de 'constante comportementale' à chacun de ces «Sujets» : la «Coquetterie» d'Odette ou la «Jalousie» de Swann.

☟

Contemporain de Henri Bergson, qui foudroya son époque en déclarant que la singularité des individus s'exprime purement dans une durée accessible à la seule intuition - Marcel présuma qu'une essence platonicienne pouvait s'invoquer là, en tant que noyau éternel et immuble des individualités singulières jetées dans le Temps de l'existence, lequel n'en serait donc qu'une sorte d'«étirement» (selon le mot de St Augustin).

Mais si, chez Platon, l'«essence» est accessible à l'Idée, c'est parce qu'il s'agit d'une structure logique absolument générale (il n'y a pas d'«essence» de l'«individuel», mais l'«individuel» peut seulement être le «participant temporel d'une essence» comme le «Vrai» ou le «Bien») ; et si, chez Bergson, il y a un noyau durable des singularités, ce dernier n'est en rien une 'essence générique' accessible à la raison, mais un pur 'irrationnel' qui ne se livre qu'à l'«intuition».

C'est donc en vain que, dans le «Temps Retrouvé», Marcel convoque une «essence» platonicienne dans une «durée» bergsonienne. Vouloir réduire la singularité d'Odette à l'essence de la 'Coquetterie', c'est volatiliser le 'sujet' : Odette, pour la réduire à une Figure Allégorique : le simple support de l'Attribut : 'Jalousie'. Mais faire d'Odette une Figure Allégorique de la Jalousie, c'est l'abolir comme 'sujet' doté d'une durable singularité.

⇆

Un romancier ne peut pas rendre raison de l'existence, càd. faire du Temps le mode d'exposition d'une Idée. Marcel eût été mieux inspiré de placer la «Recherche» sous le patronage de cette déclaration de Shakespeare :

«Life is a Tale, told by an Idiot, full of Sound an Fury, signifying Nothing».

☝︎
 
Dernière édition par un modérateur:
[C'est ce que je préfère, dans Shakespeare : des citations, de courts passages ou maximes, un monologue ou un dialogue incisif ; à part la Tempête, ses pièces me rasent assez vite : trop longues, trop de trop.]

En fait, après un démarrage un peu difficile (je continue de considérer les débuts du roman comme empreints de sensiblerie), c'est un peu comme avec le Rêve dans le Pavillon Rouge : environ deux cents pages pour entrer dans le monde de l'auteur pour, ensuite, être captivé. J'avais été plus prompt à réagir avec St-Simon (où, c'est plutôt après la mort de Louis que ça baisse un soupçon d'intensité).

Mais, n'étant pas philosophe pour deux sous, je ne me risque pas dans des analyses bergsoniennes de la Recherche :zen:

Mais ce qui m'étonne à la lecture de Proust, c'est de réaliser à quel point c'est différent de l'image qui nous en est donnée habituellement.
 
J'avais oublié de mentionner deux lectures agréables, dans un genre tout autre (encore que, avec Bergson, on soit bien obligé de réviser ses sciences...) :

La Quadrature du cercle et le nombre Pi de André Krop.
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Histoire de la théorie des ensembles de Jean-Pierre Belna.
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Les deux ont des qualités semblables, dont la mise en perspective historique des notions qui nous semblent quasi-évidentes (nous voyons le résultat de la formalisation des mathématiques, comme un tout cohérent qui serait sans problèm(atiqu)e interne). Dans les deux cas, les livres sont clairs, précis (c'est heureux) et assez simples à appréhender (pour la théorie des ensembles, c'est un brin plus délicat, car il y a quelques définitions problématiques auxquelles nous ne sommes pas habitués).

Bref, récréatif et instructif.

Une bonne collection.
 
Je conseille à Macomaniac de relire encore une fois "La Recherche". :D
La première caractéristique, c'est que chaque lecture est différente. Je ne sais plus qui disait qu'à chaque lecture on ne sautait pas les mêmes passages. En fait on n'est pas obligé de sauter des passages. Mais, c'est vrai, en tous cas pour moi (et je ne suis pas le seul) qu'à chaque lecture, ce sont d'autres facettes sur lesquelles on se focalise.

Pour moi qui aime retourner voir un paysage que j'ai aimé et qui y trouve chaque fois à la fois la même chose et à la fois autre chose, Proust c'est la même chose. Comme un photographe retourne au même endroit parce qu'il sait que la lumière sera autre, je relis Proust régulièrement non seulement pour y retrouver ce que j'y ai déjà trouvé mais aussi parce que je suis sûr d'y trouver d'autres choses que je n'avais pas trouvées la fois d'avant (sans compter celles que j'ai oubliées :D).

Et Proust rend assez facilement intelligent (pas moi, faut pas exagérer :D) : les bouquins qui parlent de Proust sont rarement inintéressants. Je suis en train de lire "Proust est une fiction" de François Bon et "le dictionnaire amoureux de Marcel Proust" de Enthoven père et fils. Dans les deux cas, et dans des registres très différents, c'est passionnant. Et petite note trop souvent oubliée quand on parle de Proust, dans les deux cas, il y a plein d'humour parce que Proust aussi est plein d'humour. Il y a aussi les cours au Collège de France de Antoine Compagnon qu'on peut télécharger et qui sont superbes (comme ses bouquins).

Et sinon, je vais replonger dans l'original sous peu après une petite suspension de presque 2 mois mais Proust supporte très bien les pauses comme il supporte à peu près n'importe quoi : c'est assez riche pour ça.

Et sinon, je viens de m'acheter un très beau bouquin : "Poèmes" d'Andrée Chedid qui regroupe une bonne part de l'oeuvre poétique de celle qui est aussi la mère de Louis Chedid et la grand-mère de M, mais dont les poèmes m'avaient déjà beaucoup touché il y a une quarantaine d'années à la grande époque de la revue "Poésie 1" dans les années 70, la poésie pour 2 Francs, à l'époque. En tous cas, si vous pensez "Chedid", faites un petit effort, remontez jusqu'à Andrée, ça vaut le voyage.

Un qui me plait bien pour la définition de la poésie :

Pour le jeune homme épris
Des grenades pour parements

Pour la fille égarée
Une langue de mésange

Pour la veuve
L'écorce d'un tremble

La cerise du loriot
Pour ta prunelle mon enfant

Pour le poète
La soif
 
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Robert Van Gulik - «Le Collier de la Princesse»​

Extraordinaire personnage que ce Robert Van Gulik, né sujet hollandais, polyglotte hors pair, amené par ses différents postes d'ambassade à résider un peu partout dans le monde mais surtout en Orient, marié à une aristocrate Chinoise, Consul du Japon en fin de carrière, membre de la confrérie des joueurs de luth chinois qui ne comptait que quatre élus, dessinateur dans le style Ming classique et graveur de planches sur bois, auteur d'études érudites exclusivement consacrées à des sujets marginaux : le luth horizontal chinois, les gibbons, la sexualité dans l'Orient ancien à laquelle il consacra plusieurs ouvrages dont le rarissime : «Erotic Colour Prints of the Ming Period».

Dans ce dernier ouvrage, Robert Van Gulik se présente comme un amateur favorisé par la chance, qui aurait réussi à acheter chez un antiquaire chinois un manuscrit unique de l'époque Ming comportant une série de planches érotiques gravées - révélant par là que l'art de l'estampe érotique chinoise, dont les seuls documents existants à ce jour relevaient d'époques bien postérieures, avait commencé sous cet ancien Empire. Il s'avère que Van Gulik dessina lui-même de toutes pièces dans le style typique des Mings, pour ensuite les graver et les imprimer à la main, les gravures érotiques qu'il fit passer pour des originaux anciens : il est donc, par le truchement de cette formidable plaisanterie littéraire d'un style irréprochable qui aurait ravi Borjes - le créateur historique du Canon pictural de l'art érotique chinois.

La plus grande notoriété littéraire de Robert Van Gulik est d'avoir écrit 14 romans policiers dans le style chinois de l'entrelacement, situés imaginairement sous les Tangs et dont le héros, le juge-détective Ti, est emprunté à une figure historique célèbre de cette période. Ces romans, écrits directement en Anglais, sont illustrés de la main de Van Gulik par des estampes gravées dans le style chinois postérieur des Mings dans lequel il s'était précédemment fait la main en publiant le vrai-faux manuscrit des : «Erotic Colour Prints of the Ming Period».

Ces histoires du Juge Ti de Van Gulik sont pour moi une source de délectation inépuisable et appartiennent à ces livres rares que je ne peux me lasser de retrouver et dont pas une année par conséquent ne passe sans que je les relise.

De toutes ces histoires merveilleuses, «Le Collier de la Princesse» est mon préféré. La souplesse dans l'art de l'entrelacement de l'auteur y atteint pour moi sa perfection. Et comment oublier le personnage de Maître Calebasse, un 'double' du Juge Ti en rupture d'office, qui lui déclare à une croisée de chemins : «C'est une fois que nous sommes devenus des coquilles vides, que nous pouvons véritablement aider les autres» ; ou celui de la jeune fille Fougère, à laquelle le Juge Ti adresse ces paroles : «Tu ne m'aimes, Fougère, que parce que je te rappelle le temps heureux passé dans la compagnie de ton père»...
 
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