Merci pour ces considérations philosophiques.
Va-t-en revenir à des sujets plus terre à terre après ça.
Vous n'allez pas croire ce qui suit. J'en suis moi-même effaré.
Je suis en train de refaire le plafond de ma salle de bain (ça n'est pas l'information principale - même si, depuis que je m'y suis mis, je brûle de vous informer que s'il y a bien un truc qui me gonfle c'est de me cogner de l'enduit au plafond). Hier donc, vas-y qu'étale, tire, lisse, descend de l'escabeau, remonte, manque de te vautrer, etc...
19 heures, j'entends une sirène et je me dis que, tiens, y a dû se passer un truc pour que le samu débarque.
Je finis ma gamate et, curieux, je vais jeter un coup d'œil par la fenêtre.
Qui c'est qu'est là ? Les pompiers.
Première constatation. Je suis infoutu de faire la différence entre la sirène des pompiers et celle du samu. Je n'en reviens pas d'être aussi nullos.
Deuxième constatation. Ça pue vachement le cramé.
Et, effectivement, je m'aperçois que de la fumée s'échappe d'un appart dans l'immeuble d'à côté (descente d'organes immédiate, je me trompe en évaluant l'étage, je pense que ça se passe chez des amis).
Nan mais oh ! Deux fois le feu dans la même semaine. Kesse que c'est que ce bordel ?
Les pompiers sont là dehors, la moitié des habitants de la résidence aussi, mais il n'y a pas un seul véhicule.
Les véhicules sont eux à l'arrière du bâtiment (pile là où ils étaient pour le feu de bagnole - v'là des pompiers qui vont connaitre par cœur notre adresse), avec l'autre moitié des habitants. Deux camions, la grande échelle, deux VSAV, un véhicule d'assistance sanitaire et deux véhicules de commandement.
Je sors, par curiosité et aussi pour aller râler auprès de mes voisins directs que, quand même, ils auraient dû me prévenir qu'il y avait un feu. Tu rigoles, me demande la voisine du dessus. Les flics nous ont dit de prévenir tout le monde pour qu'ils coupent le gaz et sortent, on sait jamais. On a gueulé dans les escaliers.
Non seulement je ne sais pas reconnaitre les sirènes, mais en plus je suis sourdingue.
Derrière, je vois mes amis. Le feu c'était pas chez eux mais à l'étage au-dessus. Ça me rassure (je m'en veux pour ça, parce que même si je ne les connais pas c'est terrible pour ceux a qui ça arrive).
Tandis que certains pompiers noient, littéralement, l'immeuble, les autres auscultent les habitants. C'est à dire qu'on se doute pas à quel point mais les fumées toxiques sont montées dans tous les étages.
Le feu a visiblement pris dans le salon, la fenêtre a totalement disparu, les traces de fumée remontent jusqu'au toit. Ça a tellement chauffé que les gouttières sont fondues (trois étages plus haut quand même).
Il semble que les pompiers sont arrivés suffisamment vite pour circonscrire le feu dans le salon. Ce qui n'empêche pas que tout le reste de l'appart est pollué.
De ce que je sais, personne n'a été emmené à l'hôpital pour intoxication.
Des dégâts mais pas de victime.
Ben, l'air de rien, ça m'a choqué.
Sans compter que je suis terriblement désolé pour cette famille qui n'a plus de toit sur la tête (je me demande bien quand l'appart sera de nouveau vivable - on a du mal à imaginer que ça soit possible).
Pêle-mêle, les propos entendus :
-Non mais ça devient invivable ici, tous ces feux. Je pense qu'il faut déménager.
-Merde, j'ai pas fermé la porte à clefs. Faudrait pas qu'il y ait des voleurs.
-J'espère que je vais pouvoir remettre le gaz, il faut que je fasse à manger.
-Faudrait dire aux pompiers de laisser un camion sur le parking, pour la prochaine fois.