Ecoute, c'est la mer qui roule

à nous d'en faire des rides de sagesse ou des sillons de haine.

C'est toute la difficulté. Il faut croire et croire encore, même dans les moments de doute les plus difficiles... et ils le sont. Croire qu'à nouveau la confiance peut renaître, coire qu'à nouveau on peut croire.
T'ain on m'avait pas dit que ce serait si dur la vie, bordel :eek: :love: :love:


Certes.
Mais les rides de sagesse manquaient cruellement à ton charme déjà dévastateur.
Elles s'accorderont merveilleusement avec ta barbiche poivre et sel.




Rah pitin, j'avais dit que je posterais plus ici. T'as vu ce que tu me fais faire !?
;)
 
Rah pitin, j'avais dit que je posterais plus ici. T'as vu ce que tu me fais faire !?
;)
n'empèche tu lis, et c'est déjà ça…
Moi aussi.
Et j'admire :zen:
très beau fil.

un jour je participerai sûrement, en attendant j'apprécie, je savoure…

Écoute, c'est une mer de mots qui coule, mélopée hardie et enivrante. Ce sont des mots qui claquent, qui frappent qui t'accrochent et t'emporte dans les ressacs d'une âme noble. Accroche toi pour le voyage, il est parfois rude et d'autre fois jubilatoire.

Je me suis pris une grande claque à l'âme en abordant une plage dans laquelle je prenais si peu souvent une place. Sur ce rivage inconnu si loin de mes habitudes, j'ai découvert des mots qui m'ont émus...

[…]

Il est parfois doux de croiser les mots témoins d'une souffrance passée et héraut d'une vie persévérée. Si l'on a toujours besoin d'un plus petit que soit, il est parfois agréable de croiser un plus grand.
…
oui
:zen:
plus qu'agréable

je ne peux plus de coup-de-bouler…
 
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Réactions: rezba
J'viens d'boire un coup avec le type qui a crée ce fil.
Enclenchée une bouteille de Toques et Clochers Haute Vallée 2001 quasiment tout seul.
L'a beau être vioque, il tire sur la tétine, quand il faut.
C'était un chouette type, l'ami verdâtre. Un beau salaud, un grand couillon, aussi. Un grand drogué.
Il dit qu'il voit pas pourquoi son fil remonte, qu'il avait signé pour qu'il soit enterré.
Dit aussi que rezba a pas de bouche.
Ils s'aiment pas trop, les deux zigues. Le verdâtre, il dit qu'le rezba il est incapable d'écrire correctement s'il s'est pas avalé un cornet.


Moi, je préfère penser que les edelweiss fleurissent au mois de juillet.
Et que les panisses seraient meilleurs parfumées à l'anis.
 
J
Il dit qu'il voit pas pourquoi son fil remonte, qu'il avait signé pour qu'il soit enterré.
...............
Moi, je préfère penser que les edelweiss fleurissent au mois de juillet.
Et que les panisses seraient meilleurs parfumées à l'anis.


C'est moi qui ai demandé de remonter le fil du Verdâtre... il manquait un espace d'écriture et il est là de nouveau...
C'est si gênant ?
 
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Réactions: rezba
Pas gênant, m'dame, non ce n'est pas le mot.. :zen:


(Edit : rezba est plus précis que moi dans sa réponse, mais le sens est le même ;) )
 
J'en suis conscient, élène. Et profondément touché. Si tel n'était pas le cas, je ne te dirais tout ça qu'en privé.
Je sais bien que cet espace ne m'appartient pas.
Que ce que j'ai créé par égoïsme soit devenu un bien commun est troublant.
Tes mots, ceux de beaucoup d'autres, furent si généreusement déposés ici que j'en ai parfois honte, eu égard au narcissisme forcené de leur passeur.
Camisol m'appartient, à moi seul. Il fut ma créature. Il est aussi le reflet profondément ancré d'un passé difficile. Au delà de vos mots, ce fil ne peut être autre chose pour moi que celui qui raconte une histoire, et au delà, les souffrances de deux êtres. Qui ont le droit au repos.
C'est avec beaucoup d'amour pour ce que vous êtes et ce que vous m'avez apporté que je vous fait part de mon souhait de laisser ce fil redescendre doucement dans le territoire de son auteur : les archives. Et que je vous demande de me pardonner pour cette manifestation de mon égo.
Je vous assure en échange que je tenterais de recréer ailleurs la fonction qu'il a pu avoir : un échappatoire, un exutoire discret, un dévidoir à secrets.
 
Vachement bien faîte ta créature Rezba, je n'y ais vu que du feu en découvrant ce fil.

Et d'ailleurs j'en profite pour dire aux participants que plusieurs fois en vous lisant je me suis dit :
"Ahh ... vous aussi ..." :zen:
 
« Une fois que quelque chose est détruit, la vérité n'émerge que lentement et l'on se met, quelque part, à douter de soi-même. »
(Aram Khatchaturian)​
 
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Réactions: joanes
Y'a t'il meilleur éveil possible ?

La douce et timide lumière d'hiver entre dans la chambre, et me sort doucement de mon sommeil.

Comme sur un nuage, je flotte les yeux encore clos. Souvenir d'un soir agréable, d'une folie exacerbée par l'alcool. A déambuler dans les rues de cette ville, cette fille sur mon dos, à rire tellement fort que s'en surprenait plus d'un.

Nous avions bu, beaucoup. Jusqu'où étions nous allé ?
Je ne sais plus complètement. Souvenirs mêlés à une forme de rêve, je n'aurais su le dire à cet instant.

Mais d'avoir ouvert les yeux les réponses sont là. Nous n'avions pas encore partagé cela.
Blottie contre moi, elle me regarde de ses grands yeux bleus que je ne pourrais oublier. Ses longs cheveux blonds comme les blés glissent le long de ses courbes.

Le "Wouah !" intérieur est tellement puissant qu'il s'échappe de mes lèvres, et son magnifique sourire se transforme en un petit rire.
C'est bien elle, l'image et le rêve ne font qu'un.

Mes doigts frissonnent d'un contact avec sa peau si douce.

Nous ferons l'amour.
Le petit déjeuner face à la mer attendra.

Les rouleaux puissants ne taperont pas contre la berge, mais au plus profond de ma poitrine et dans la sienne que je tiens au creux de ma paume. L'ivresse est bien plus complète ainsi.
 
Je me réveillai plutôt en forme en dépit de la bouteille de Côtes de Bourg que j'avais sifflée la veille.
Comme chaque matin, je m'étirai, ouvris la fenêtre pour constater l'état du ciel et de l'océan. Aujourd'hui le ciel nous offrait un monochrome bleu, néanmoins plus terne que celui de l'océan pour une fois inoffensif. Satisfaite, je mis de l'eau à bouillir pour faire le café. Le temps que la petite marmite chante, je me connectai à internet pour écouter les nouvelles à la radio mais n'appris rien que je ne connaissais déjà. En me levant vers le bar de ma toute petite cuisine, je croisai le regard de Michèle qui me fixait quotidiennement de cette photo posée là sur un coin du bureau. Je lui souhaitai une bonne journée de chat, où qu'elle se trouve à cet instant.
Après mon premier café, je me lavai soigneusement puis dénichai quelques habits propres et de saison parmi un fratra de vêtements sales. Je décidai de faire deux lessives immédiatement.

L'instant d'après, je contemple un des plus beaux sites de l'île. C'est mondain, j'y croise que des gens importants au regard de la vie locale. Mes tongs claquettent sur le sol en marbre.
Une responsable certainement très importante arrive en hélicoptère pour remettre à cet hôtel de prestige un éco-label. Mais il parait que c'est pas que marketing.
Je mange trois huîtres, bois du champagne et discute avec un apiculteur convié lui aussi en tant que fournisseur.
Le temps est radieux, je rentre à pieds silencieusement, agitée de pensées décousues.

Mes lessives sont prêtes. Alors que je les étends à mes fenêtres, j'interpelle le charmant voisin.
Nous convenons d'un rendez-vous imminent pour récupérer ma plante qu'il a guérie, et puis, c'est l'occasion de voir le terrain.
Ca y'est, je suis chez lui, sous les arbres, dans un hamac. Je me promène parmi d'innombrables espèces dont certaines m'impressionnent réellement. C'est un véritable enchevêtrement de toutes sortes de végétaux et de p'tites bêtes.
Une tente assez vaste surplombe l'endroit. Des petites cabanes en bois servent de cuisine ou de chambre d'amis. Ca et là, des lits, des coussins, une clairière, des toiles tendues entre les arbres.
On y croise aussi des bougies et un bouddha.
Pendant que l'on discute de choses et d'autres qui nous entourent, je me demande s'il a conscience de mon appréhension toute révérencieuse de ses arbres, sa terre et de son endroit tout entier.
Pressée par des choses à faire, je lui signale mon honneur d'avoir vu et respiré cet endroit et prends congé, à pieds, ma plante guérie sous le bras.

Après un détour par la papeterie, je décide de rentrer au village en longeant le rivage. Le rocher de Ramonette est paisible et m'invite à faire une pause. En face, des dizaines de bâteaux de toute sorte et de toute taille vont et viennent. Je me dis que chacun a un but, un truc plus ou moins urgent et utile à faire. Je me fais généralement cette réflexion quand j'observe les fourmis qui grouillent au bas des pins maritimes.

Je lis dans le soleil en fumant une de ces agréables roulées sans filtre. J'ouvre une bière. Les vagues roulent en bas du rocher.

J'entends des pas dans les herbes sèches. Je lève la tête et mets mes lunettes : c'est une none, toute drapée dans son costume gris et blanc. Elle me frôle et disparaît tout en bas du rocher.
Je l'oublie vite et replonge dans le quotidien de Nakata.

Puis elle apparaît de nouveau. Cette fois, j'engage la conversation :

-"Bonjour, c'est étrange que l'on vienne méditer au même endroit. On est très différente, je pense", dis-je entourée de mon tabac, mon livre, ma plante et ma bière...
-"Certes, mais le seigneur est présent en chacun de nos coeurs."
-"Point de seigneur dans le mien, moi c'est la Nature la force en laquelle je crois. Ici elle contraint toutes nos activités, on ne peut que la respecter."
-"C'est un bon début", qu'elle me dit.
-"Je ne crois pas que c'est un début, mais au contraire l'aboutissement de longues réflexions et expériences, madame." (Peut-être aurais-je du dire "Ma soeur", pensai-je).
-"Nous venons de Bourges, nous sommes 4 et avons laissé les autres au monastère. Vivre dans un monastère ou sur une île est une expérience assez proche, vous savez."
Je pensai qu'ici, on pouvait jouir de bien des plaisirs qu'elle ignorait mais m'abstenai de peur de la choquer.
Prenant congé, elle me demanda mon prénom, me souhaita bonne chance et précisa après un instant d'hésitation, qu'elle s'appelait Soeur Marie-Bertrand. A quoi je répondis que j'aurais aimé connaître son vrai prénom, pas ce nom professionnel....

Je replongeai dans ma lecture. Sur l'océan, les bateaux continuaient leur va et vient.
Tranquillement.
 
Je regarde juste le golfe, grâce à cette branche que tu as coupée...
La mer est comme on l'aime.
On pourrait sortir et écouter les vagues se pulvériser sur l'étrave et les écoutes claquer, comme tu m'as appris à aimer...
Tu es encore tombée.
J'ai un grand trou dans la tête.
Je suis sur le pont ; je tiens bon...
 
C'est pas drôle. J'avais oublié d'enlever une alerte. J'ouvre si peu souvent ce tiroir, de toutes façons.
L'hibernation, c'est comme la camisole, c'est juste un sommeil dont on est pas maître du réveil.

De toutes façons.
Les choses
n'appartiennent jamais
à ceux qui les ont créées.
C'est tant mieux.
Sauf que des fois.
Dans le tréfonds des bois.
On oublie de regarder derrière soi.
Et que la lumière,
dans les clairières,
ne sert qu'à s'illuminer,
alors qu'on avait juste envie de pisser.
Sans voir les arbres creux.
De tous ceux.
Qui sont partis.
Pendant qu'on pionçait.
Sans penser au loup,
tapis tout au fond des bois.
Là-bas.
Là où c'est tout froid.

---------- Nouveau message ajouté à 17h34 ---------- Le message précédent a été envoyé à 17h30 ----------

Et puis c'est quoi tout ces bordels d'encodage sur les posts 830 à 868 ?
Benjamin !!!! :mad:

Hein, quoi ? Il est plus là ?
Envoyez-moi le jean-foutre responsable, que je lui fasse relire le cul au gain de hamam !
 
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Réactions: WebOliver
:(


Cette pluie continue me rend mélancolique.
Et puis, des dizaines de fois je me suis rendue sur ce terrain, là-bas à quelques kilomètres le long du rivage, pour tenter d'y faire survivre une petite chartreuse très courageuse et ses deux chatons. C'est que ce lieu est particulier. Un champ qui descend sur une des plus belles criques de l'île. Au pied des falaises, l'océan tout bleu, même quand il pleut. J'aime lire là-bas, au pied du totem. Pile là où ce très cher ami vit la plupart du temps, quand il n'est pas ailleurs, trop loin sur le continent comme en ce moment.

Mélodie, c'était son nom tout naze, m'a apprivoisée dès le lendemain du départ de cet ami, ma muse, alors que je venai sur ses terres en quête de je sais pas quoi.
Immédiatement, je l'ai rebaptisée Nakata, du nom de ce héros improbable qui parle si bien le chat.

Mais voilà, depuis l'ouverture de la chasse, je la croisai moins souvent elle et ses chatons.
J'en reviens tout juste. N'y trouvant personne, j'ai passé quelques coups de fils.
Les chatons sont morts gelés avant hier. La chatte, je sais pas. Peut-être m'observait-elle perchée sur une branche d'un de ces majestueux pins maritimes. Ou elle a gelé, elle aussi.
Quelque chose a disparu de ce lieu, y emportant mes récentes habitudes.

J'y reviendrai demain, si les chasseurs sont ailleurs et que le climat est plus favorable, peut-être reviendra-t-elle miauler à mes pieds.

Je culpabilise, c'est con.
C'était bien prétentieux de penser que je pourrai faire du bien à cette petite famille.
Il fallait les choper et les foutre dans mon appart en attendant mieux. Je l'ai pas fait par égoïsme.
C'est con, mais je culpabilise.

Dehors, il pleut silencieusement sur l'océan. Et dans ma tête.


:(
 
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Réactions: Amok et Craquounette
Du haut de la montagne rouge, la mer envahie la côte, ballote d'un côté, de l'autre, roule son eau sur la terre ouverte et les yeux mi-clos, renverse les boussoles, bascule les points cardinaux, embrume l'horizon, recouvre les roches lisses et fragiles, les frappe éperdument. L'éternité est dans ce flot, ceux qui savent l'écouter la trouveront. Sa force est plus forte que leurs silences. Écoute...
 
Trou Noir
Qu'est-ce que je fais là ?
Impossible de m'en rappeler
Premiers symptômes
Faire des listes
Tout écrire pour ne pas oublier

A noter : revoir la mer pour trouver un peu de sérénité

Ecouter les vagues s'écraser contre les rochers
Plonger mon regard dans ses abîmes

Bleu profond
Vert
Turquoise
Selon son humeur

Jeter un message à la mer
Lire les bouteilles à l'envers

Y croire encore
 
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Réactions: Etoile d'araignee
Je suis Chez Moi.. Quelle drôle de rencontre.
J'ai failli ne jamais aller au bout de cet escalier il y a quelques années.
Merci à celui qui suivait mes pas ce jour là.

A ceux qui lui ont succédés.

Surtout toi.