Et avec la tête ? [V.4]

"Ce n'est vraiment pas sorcier"

Et les cinq mots obligatoires suivants :
  • Flonflon
  • Honorable
  • Flairer
  • Chiromancienne
  • Chafouin
Ce n'est pas sorcier! Je ne faisais que circuler dans la Foire du Trône, l'esprit tranquille et un peu somnolent après une longue nuit consacrée à la lecture du premier tome de Morgane Kingsley "Démon intérieur"... Aussi le Flonflon des manèges m'ôta toute possibilité de flairer la présence de cette honorable Chiromancienne à l'air chafouin.
Lorsque je réalisai enfin sa présence, il était trop tard, mon avenir était scellé...
(...ce message vous parviendra peut-être si les démons qui m'entourent depuis ce jour fatal me laissent... AAAAAH! je me meuuuurs....)
 
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Bonjour à tous,
Voici ma proposition de thème :

"Ce n'est vraiment pas sorcier"

avec les cinq mots obligatoires suivants :
  • Flonflon
  • Honorable
  • Flairer
  • Chiromancienne
  • Chafouin

Réponses pour le 21 septembre avant 22h00


Paul écouta la performance musicale et scénique de ses amis, jusqu'à une volontaire conclusion en flonflons, qui l'amusa autant que ses amis qui en avaient eu l'idée.
Entre les morceaux joués et jusqu'à leur conclusion, Paul avait entrepris de faire la conversation à une jeune femme à l'allure très honorable, et très raisonnable dans ses propos.
Une preuve que depuis bien longtemps déjà un concert rock attire tout le monde et non une poignée de rebelles.
Bien que s'étant souvent trompé dans ce domaine, Paul eut comme l'impression de flairer la possibilité d'une relation sentimentale intéressante.
Sa plus grande récente erreur dans ce domaine avait été de consulter une chiromancienne... Non pour s'y faire dire l'avenir mais pour lui faire la cour, pendant que cette dernière lui prenait la main.... La chiromancienne n'avait pas été sensible à son charme et l'avait soulagé de quelques dizaines d'euros...
Cette fois-ci, c'était différent.
Il y eut bien cet importun chafouin qui essaya de détourner l'attention de la belle à son propre avantage... Mais cette charmante jeune femme eût tôt fait de réduire à néant les espoirs de l'individu, pour passer davantage de temps seule avec Paul.
Ce dernier se dit que les stratagème tordus comme avec sa nécromanciene ou la tentative d'intrusion frôlant l'impolitesse du ridicule personnage chafouin ne valaient décidément rien.
Bien souvent, fort heureusement, les choses se révèlent plus simples que ça.
 
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- Flonflon !
  • Mouflon !
  • Téflon !
  • T’es con, Téflon c’est une marque pas un nom ! T’as perdu !
  • Regarde dans le dico !
Le visage chafouin, elle referma vivement le Larrousse.
  • Bon, ça va, c’est bon. Alors bufflon !
  • Pff ! Bufflonne, je veux bien mais pas bufflon! Bouffonne ! De toute façon, j’en ai marre de ce jeu ! Allez, on va à la ducasse ?
-T ’as des sous ?
  • Un peu, et toi ?
  • Un peu aussi.

La place de la ville sentait la saucisse grillée, la bière et la barbe à papa. Les forains s’étaient installés là depuis deux jours, amenant avec eux leur lot de musiques, de lumières et des manèges étincelants. Des lamas broutaient dans un coin, assaillis par une horde de mômes qui n’osaient trop s’approcher.
Cathy dit à son cousin : ils ont la trouille de se faire cracher dessus !
  • Ça doit être dégueulasse ! On attend pour voir si un s’ en prend une giclée ?
  • Non, viens, on va prendre une pomme d’amour ?
  • OK, tu payes, puisque tu as proposé !
Ils déambulaient parmi les stands, la pomme au bout d’un bâton et regardaient les enfants faisant la queue aux manèges. Eux les toisaient du haut de leurs quatorze ans, jamais ils n’iraient dans ces attractions pour bébés.
- Tiens, ça c’est pour nous, lui dit-il en avisant le tir à la carabine, viens, tu vas voir !
D’un geste sûr, il cassa le canon, mis un plomb et tira dans le carton. Le bruit du projectile claqua au fond de la boite laissant un trou net dans le rouge de la cible.
  • Fais-en autant, si tu peux !
  • Je ne tire pas sur des trucs qui ne bougent pas ! Et elle se dirigea vers une sorte de cage où voletaient des ballons de toutes les couleurs… En moins d’une minute et quatre plombs plus tard, les cinq ballons n’étaient plus que des lambeaux.
  • T’as vu : deux d’un coup !
  • Et moi, tout dans le rouge ! Monsieur, qu’est-ce qu’on a gagné ?
  • Où sont vos parents ?
  • Au travail.
  • Vos scores sont honorables mais il faudrait les faire plusieurs fois. Vous avez encore de quoi ?
Posément, Cathy mis le dernier plomb qu’il lui restait dans la carabine.
-J e crois que vous essayez de nous rouler ?
  • Ça va, foutez moi le camp !
  • Pas sans nos gains... Et elle referma la carabine d’un coup sec. Le doigt sur la détente, elle attendait.
  • Alors ?
Il aperçu du coin de l’oeil deux gendarmes en tournée qui se dirigeaient vers son stand.
  • Messieurs ! La gamine me menace !
  • Alors mademoiselle ?
Cathy raconta son histoire. Le gendarme regarda le tenancier, puis la cage à ballons et les baudruches crevées, la cible encore dans sa boite, jaugea d’un œil expert le carton troué.
- Donnez leur ce qu’ils ont gagné ! Je repasserai tous les jours et peut-être resterais-je assis sur ce banc avec mon collègue pour reposer nos jambes ?
L’homme du stand tendit deux des gros lots aux enfants…
  • Et, toi Cathy, ne menace plus jamais des gens avec une arme, dit le gendarme.
  • Oui, papa ! Et elle parti en courant avec son cousin, tous deux étaient hilares en voyant la mine déconfite du forain.
  • Je mets tout dans l’estafette ?
  • Oui vas-y et ne rentre pas trop tard à la maison !
Riants encore de ce bon tour, ils continuaient leur visite, s’arrêtant de ci de là…
  • On fait un tour dans les chenilles, ou le train fantôme ?
  • Les chenilles, c’est plus près !

Ils faisaient la queue quand Cathy poussa un cri.
  • Qu’est ce t’as ?
  • Le chien, là bas vient de flairer sous la robe !
  • Et alors ?
  • J’ai pas de culotte !
  • Si ta mère sait ça tu vas te faire engueuler !
  • Tu ne lui diras pas ?
  • D’accord mais je te donne un gage ! Viens derrière la roulotte de la voyante…

La chiromancienne circulait avec une roulotte à l’ancienne mode dont seul le timon d’attelage dénonçait la nature moderne aussi sûrement que le camping car garé devant avec la même décoration.
-Lève ta robe ! Pas derrière, devant ! Toi aussi tu as des poils ?
Cathy virait au rouge écarlate à deux doigts de pleurer.
- Regarde, j’en ai plus que toi, lui dit-il en baissant son jean.
Elle ravala ses pleurs, osa un sourire :
- C’est tout petit !
 
Dernière édition:
Souvenirs juste romancés d'une jeunesse bien éloignée de celle de nos jours...
Qui aurait cru il y a à peine un demi-siècle que la jeunesse baignerait dans le porno sans même connaître l'emballement du cœur qui nous saisissait à la vue d'un bout de fesse entre-aperçu sous une robe qui vole...

Alors, 5 mots:
Lapin
Voiture
Magie
Buche
Poignée

Le thème (même si nos textes semblent en faire peu de cas)
Que faire en ce cas?

Au fait, merci de m'avoir désigné.
Date: le 12?
 
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Réactions: Human-Fly
Souvenirs juste romancés d'une jeunesse bien éloignée de celle de nos jours...
Qui aurait cru il y a à peine un demi-siècle que la jeunesse baignerait dans le porno sans même connaître l'emballement du cœur qui nous saisissait à la vue d'un bout de fesse entre-aperçu sous une robe qui vole...

Alors, 5 mots:
Lapin
Voiture
Magie
Buche
Poignée

Le thème (même si nos textes semblent en faire peu de cas)
Que faire en ce cas?

Au fait, merci de m'avoir désigné.
Date: le 12?



C'était enfin le jour de notre première rencontre "IRL", dans la vraie vie. Après plusieurs dialogues sur le net d'une particulière richesse, approchant parfois une sorte d'osmose. Comme si, à tout le moins, une partie d'elle semblait faite pour fusionner avec moi.

Arrivé sur les lieux du rendez-vous avec une demi-heure d'avance, je ne la vis pas.
Mon intérêt pour elle n'avait pas été aussi réciproque qu'espéré, et il me faudrait bientôt admettre qu'elle m'avait posé un lapin.
Mais comme sortie de nulle part, elle apparut soudain, souriant légèrement, encore plus intimidée que moi. Exactement à l'heure.

Nous ne tardâmes pas à parler de tout, de rien en sirotant un café.
Puis notre dialogue se teinta de plus d'intimité, de charme, presque de sensualité...
Nous eûmes envie de nous promener plus loin, seuls...
L'idéal était de rejoindre non loin une plage le plus directement, en voiture.
Ne possédant le permis de conduire ni l'un ni l'autre, nous fîmes le choix d'un taxi.

Notre promenade le long de la plage, loin de la foule, nous conforta dans l'idée qu'entre elle et moi, la magie avait désormais sa place.
Bientôt, nous fûmes enlacés et échangèrent de longs baisers passionnés.
Jusqu'au moment où elle me repoussa.
Rendez-vous fut pris la nuit suivante, quelques heures après nos baisers.
Sur la plage. Dans une petite crique fort discrète.

Je me rendis fiévreux au lieu du rendez-vous, dans la nuit qui faisait étinceler les étoiles sur la mer.
Elle était là, allongée sur le dos, les yeux clos, d'une merveilleuse beauté dans toute sa nudité.
Elle semblait aussi inerte que je la crus morte.
Presque aussi immobile qu'une buche.
Je m'approchai d'elle sans un bruit.
Arrivée à côté d'elle, je ramassai une poignée de sable, dont je fis glisser les grains sur ses seins...
Enfin, elle me regarda en riant, puis en souriant simplement, nos regards perdus l'un dans l'autre...
 
Alors, 5 mots:
Lapin
Voiture
Magie
Buche
Poignée

Le thème (même si nos textes semblent en faire peu de cas)
Que faire en ce cas?

Au fait, merci de m'avoir désigné.
Date: le 12?

Le jour où je me suis retrouvé sur le carreau…

Le marteau s’abattit : « Adjugé à ce monsieur au premier rang ! Félicitations, monsieur. Et nous passons maintenant au lot suivant… ».

Je n’écoutais plus. Figé par la consternation, je restais assis, immobile comme un lapin pris dans la lumière des phares, à regarder l’adjudicataire se lever avec peine pour rejoindre l’assistante du commissaire-priseur, en vue de donner ses coordonnées, d’effectuer son paiement et de prendre possession du manuscrit que je convoitais. La mise à prix avait été fixée largement à la portée de ma bourse, et j’avais cru pouvoir remporter l’enchère pour une poignée d’euros supplémentaires, étant persuadé que j’étais le seul de tout Paris à connaître la valeur véritable de l’opuscule présenté.

J’avais croisé ce vieillard cacochyme en arrivant à l’entrée de l’hôtel des ventes ; vêtu d’un costume gris à rayures suranné, d’une chemise blanche au col empesé et d’une cravate de soie noire élimée, s’appuyant sur une canne ferrée à pommeau doré, il sortait d’une longue voiture de maître noire et bordeaux rescapée des années folles. Qui aurait pu deviner que ce nonagénaire, derrière lequel flottaient des effluves mêlés de vétiver, de patchouli et de naphtaline, venait pour le manuscrit dont j’avais moi-même eu connaissance par la confidence de mon mentor sur son lit de mort ? Ce vieux fossile avait fait monter l’enchère avec acharnement, et je l’avais suivi jusqu’à ce qu’il se lasse de mon acharnement et triple le dernier montant que je pouvais me permettre d’annoncer.

Accablé par la fatigue des derniers jours, par le manque de sommeil et par la contrariété, j’emboîtais le pas, dans un état second, à l’homme voûté qui sortait déjà de la salle, à petits pas, avec son acquisition sous le bras. Je cherchais un moyen par lequel je pourrais l’en déposséder discrètement avant qu’il ne regagne sa limousine avec chauffeur. Dans le hall encombré de badauds qui consultaient les affiches des prochaines ventes, au lieu de se diriger vers la sortie, je repris espoir en le voyant entrer dans les toilettes où je m’engouffrais à sa suite ; un lascar taillé comme une armoire à glace se lavait les mains, et je jugeais préférable de me diriger vers les urinoirs pendant que ma cible s’enfermait dans une cabine. L’importun se sécha soigneusement les mains et sortit enfin.

Certain d’être seul avec ma proie, je m’approchais du WC, prêt à bousculer le vieux que j’entendais marmonner derrière la porte pour lui prendre le carnet dès qu’il ouvrirait. Le loquet tourna, le battant pivota et le spectacle me saisit : l’homme était transfiguré, il se tenait droit comme un I et me toisait avec des yeux étincelants et un rictus sur son visage étonnamment juvénile. « Désolé, mon ami, me dit-il d’une voix doucereuse en brandissant l’ouvrage, je n’ai pas pu attendre pour apprendre et réciter ce court rituel de magie que je cherchais depuis si longtemps, afin de retrouver la jeunesse et la vigueur qui m’abandonnaient inexorablement. Sans rancune, prenez donc quelque repos… ». Son regard se vrillait dans le mien sans que je puisse m’en détacher ; je sentais la torpeur m’envahir ; puis mes jambes se dérobèrent et je tombai comme une bûche sur le carrelage froid, pendant que le mage empochait le carnet, et m’enjambait avec légèreté, puis sortait des toilettes en sifflotant tout en faisant tournoyer sa canne au bout de ses doigts.