Pour reprendre une expression de Sa Majesté l'Amok, je suis content de voir toutes ces réflexions frappées au point du bon sens...
Moi aussi, je suis indépendant, et je ne vais pas vous répéter ce que vous avez si bien dit, néanmoins, quelques petites réflexions:
- juridiquement, une période d'essai de 2 ans est une ineptie, il ne faut pas 2 ans pour se rendre compte qu'on fait l'affaire sur un job, ni pour l'employé, ni pour le patron, là dessus on est d'accord.
- maintenant, pourquoi un tel contrat ? Pour la "flexibilité", encore un mot con à la mode tiré d'un vague épisode de caméra café (ah le langage d'entreprise... j'adoooore).
Ce besoin de flexibilité vient notamment d'un point: aujourd'hui, licencier en France, c'est pour un patron - et surtout un patron de PME - jouer à la roulette russe, tant l'usage aux prud'hommes est généralisé et les condamnations prononcées - bien souvent à l'emporte pièce et pour des considérations "politiques" ou "syndicales" et non juridiques, peuvent foutre en l'air une petite entreprise.
Bien sûr, il y a des enfoirés de patrons, mais il y a aussi de sacrés enfoirés de salariés, et croyez moi aux prud'hommes ça se voit pas toujours... La faute à l'organisation (conseillers non professionnels ? allez savoir...). En degré d'appel, c'est pas toujours mieux.
Le droit du travail est l'un des droits les plus complexes, les plus "bureaucrates" que l'on puisse avoir dans notre arsenal juridique... Faut pas laisser ça à des non professionnels du droit si vous voulez mon avis.
Tous les patrons que je fréquente, professionnellement notamment, hésitent à embaucher justement parce que licencier est devenu un énorme risque financier, les condamnations aux prud'hommes devenant de plus en plus ahurissantes...
Et c'est un des derniers endroits ou la lutte des classes existe encore, parlez à des conseillers prud'hommaux syndicalistes, leur vision du patronat est effarante... et vice versa, il faut l'avouer...
Deux mondes opposés qui ne se comprennent pas... Des fois je rêve d'un syndicalisme à l'allemande, mais bon...
Et pour ce qui est des loyers, là encore, demandez vous pourquoi on vous fait tant chier à vous demander plein de documents et un sacro-saint CDI (un fonctionnaire c'est mieux hein): pareil: si vous devez expulser un locataire qui paie pas son loyer... comptez en moyenne 2 ans: 2 ans pendant lesquels vous ne serez pas payé de vos loyers... je comprends les proprios qui prennent leur précaution, même si ce ne sont pas les plus nantis qui sont les meilleurs payeurs...
J'ai vécu 10 ans en Belgique, et là bas on vous loue (louait en tous cas) un appart extrêmement facilement, sans même vous demander une fiche de paie, étonnant, non ?
En contrepartie, tu ne paies pas ton loyer, tu es dehors en 3 à 6 mois, été comme hiver.
Là encore, qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit: ce n'est pas terrible quand ça tombe sur une famille en difficulté, hein, mais là, que l'Etat prenne la relève, ce n'est pas le rôle des propriétaires privés.
Et mettez vous à la place du propriétaire dont le locataire ne paie pas le loyer, se maintient dans les lieux au nez et à la barbe du proprio...
Ce ne sont sûrement pas les solutions miracles, mais des éléments de réponse.... Mes 2 cents, quoi
Et pour les banques, j'ai adoré qu'en tant qu'indépendant, jamais en découvert (et ayant négocié tout de même un découvert par précaution), on me refuse un crédit à la consommation de 9.000 euros sur 5 ans, ou plutôt qu'on ne me le donne que sous la caution de ma femme (mariage en séparation de biens, quand même), qui elle est salariée... Le truc le plus comique, c'est qu'ils n'ont même pas regardé les crédits perso que nous avions puisqu'il s'agissait de souscrire un crédit... professionnel....
Donc j'ai patienté et j'ai fait ma propre banque et réduit mes prétentions en matière de véhicule... que j'aurais bien emplafonné dans leur vitrine
