Dernièrement, Patamach nous présentait l'un de ses disques "pour l'île déserte". Si j'étais convaincu de devoir n'emporter que quelques CDs pour "mon" île déserte, il n'y a aucun doute sur le fait que celui-ci serait le premier :
Les
Variations Goldberg de J.-S. Bach, dans l'interprétation (de 1981) de Glenn Gould. Que n'a-t-on pu lire sur cette interprétations, qui a autant de farouches détracteurs que d'admirateurs irréductibles ? Pour les uns, Glenn Gould prend tellement de libertés avec le texte de Bach qu'il finit par le dénaturer ; sans entrer dans le débat qui pose la question du choix de l'instrument, puisque certains, s'appuyant sur des critères musicologiques très précis et bien étayés, vont jusqu'à affirmer qu'il est aberrant de jouer Bach au piano !
Pour les autres, ces
Variations sont un enchantement : sous les doigts de Gould, l'oeuvre prend vie, tour à tour dansante, méditative ou mélancolique. 32 variations sur un thème unique donné en introduction, d'une tristesse incommensurable, puis tout s'enchaîne, inexorablement. L'architecture de l'oeuvre est monumentale, et pourtant si fine, si précise et tellement "ciselée" qu'il est quasiment impossible d'arrêter d'écouter l'oeuvre avant qu'elle s'achève, et ce sont 51 minutes de bonheur absolu où chaque note recrée l'oeuvre comme si Gould la faisait renaître à chaque toucher de son instrument. Avec son interprétation, Gould a donné à cette oeuvre une dimension intemporelle complètement inédite.
Écoutez cet album si ce n'est déjà fait : vous y entendrez Gould accompagner de son propre chant la mélodie de Bach. C'est tout simplement décoiffant !
Bonne soirée !
Ph.
:zen: