SPK - Auto Da Fe
Avec Auto Da Fé, SPK clôture sa période industrielle avant d'aborder de nouveaux horizons. Réunissant un travail effectué depuis les premières années du projet de Graeme Revell, on écoute un ensemble de titres divisé en deux parties. La première plus abrupte et bruitiste, et la seconde plus électro, suite logique des choses au regard de la carrière du groupe. Sans atteindre le chaotique Information Overload Unit (premier album, sorti en 1980), les premiers morceaux se définissent par le bruit, une voix saturée et des distorsions sonores à tout va. Une rythmique entêtante nous tient en haleine avec Contact et explore des perspectives presque tribales, tandis que Germanik se rapproche plus du nihilisme sonore par des variations électriques et quelques emportements de voix germaniques. A noter la présence de Retard qui n'est pas le même que celui d'Information Overload Unit. Le très industriel Slogun effectue la transition entre les deux parties : bruits mécaniques lourds à sifflement stridents, bruitiste à souhait, sans doute le plus réussi d'Auto Da Fé. La deuxième partie plus électro et plus posée de l'album démarre avec le minimaliste Metal Field, suivi de Walking on dead steps basé sur le même schéma. Le reste est un peu plus consistant, mêlant électronique et sonorités industrielles sur Twilight of idols, ainsi que chants et percussions avec Culturecide, voyageant dans une autre atmosphère, une autre culture. On sait de quoi est capable SPK sur ce domaine, notamment grâce à l'excellent Zamia Lehmanni (Songs Of Byzantine Flowers), même si entre temps ils auront eu le temps de s'égarer vers du beaucoup moins bon.
http://www.lagouttiere.com/chronique.php?num=200
SPK : Projet de Graeme Revell, fondé en Australie en 1978, migré en Europe par la suite, SPK est normalement l'acronyme de Sozialistisches Patientenkollektiv (Collectif Socialiste de Patients). Ses membres, considérant que le concept de maladie recouvrait essentiellement une opposition politique, pratiquaient une thérapie de groupe par la critique sociale, qui a plus tard amené certains d'entre eux à rejoindre la RAF. La très forte influence psychanalytique du groupe vient de Graeme Revell qui a travaillé dans un asile pour malades mentaux. Mais par dérision, le sens choisi par SPK sera "Surgical Penis Klinik". SPK incorpore une musique bruitiste et violente, des sons électroniques et des rythmiques métalliques très déroutantes produisant une saturation d'informations à la fois physique et psychique s'identifiant au chaos que produit une société saturée par l'information. SPK s'essaiera à une musique électronique plus dansante mais les textes très provocateurs l'empêcheront d'avoir du succès. Par la suite le groupe marquera une dernière étape majeure avec l'album Zamia Lehmani, véritable tournant mystique et spirituel. Aujourd'hui Graeme Revell est un compositeur de musiques de film reconnu.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Musique_industrielle