Lettres mortes

  • Créateur du sujet Créateur du sujet Anonyme
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Que m'a-t-il pris d'écrire ce message ?
Quelle bétise m'a saisi pour que je l'envoie ?

Un message en forme d'adieu alors que je souhaite tout le contraire.
Je ne voulais dire qu'une chose : je pense à toi, souvent.

Mais je suis décidément d'une maladresse rare, doué d'une incomparable faiblesse relationnelle avec celles et ceux que j'apprécie.

Et quand plus tard, je t'ai vue poindre le nez, au lieu de te héler pour m'excuser, rien, j'ai détourné le regard.
J'aurais tant voulu te dire que je comprends ta peine sans la connaitre, et que non, tu ne crées pas de douleur chez moi, seulement un manque, te dire que tu avais ouvert une brèche amicale dans ma carapace et que cette fissure était une cicatrice que j'aimais tant…

Au lieu de tout ça, je lance des invitations que je n'assume pas.
Pardon.

A.
 
Tu as fini par m'appeler. J'y pensais depuis deux semaines mais je n'osais pas comme à chaque fois. Tu m'avais demandé quelque chose qui n'était pas possible, une évènement impossible : un dîner "en famille". L'éventualité de ce repas me révulse et me manque à la fois. Car je pense alors à d'autres repas ... seuls souvenirs de "nous".
Je pense à ce dernier repas, le jour fatal qui accéléra ton départ, ton départ dont je garde la responsabilité au fond de moi. Deux semaines que je me débats avec cette adolescente tétanisée.
Pourquoi. Pourquoi toi qui a aimé la vie et a courru après pendant des années au point de nous oublier, pourquoi ? ...
Je sais, je sais au fond tu avais l'impression que tu n'avais plus personne à quitter.
A quoi bon continuer. Alors tu m'a rien dit, tu m'as laissé dans le silence.
Mais même si je le sais 10 mois plus tard, papa, je m'en remet pas.
J'ai peur pour toi.
Je sais tu a voulu m'épargner car tu n'es pas le premier à avoir voulu franchir le pas.
Comme maman, tu alternes appels au secours et discours rassurants.
Je ne suis pas dupe, cela fait des années que j'ai l'impression que vous êtes mes enfants...

Et je ne peux pas te le dire. J'en ai écrit des lettres mortes, à toi et à maman, jamais posté. Ma vision froide et lucide de notre vie vous auraient foudroyé. Et je me bats pour ne pas vous le dire avec toute la colère qui me caractérise, j'échafaude des moyens de vous le faire comprendre doucement et ça me tue, c'est usant, je n'ai guère de patience.

Je dois partir. Vous devez apprendre à vivre sans moi. Vous devez apprendre à vivre avec vous même sans compter sur moi, sur les joies ou les tristesses que peuvent vous procurer les espoirs et la confiance que vous avez mis en moi. Je ne suis pas l'unique but de votre vie. Ma seul présence ne peut combler toutes vos attentes, ne peut combler ce manque.

C'est pas votre faute, enfin un petit peu, mais vous étiez bien mal en point pour vous en rendre compte. Et même si je lutte pour ne pas être submergé par les feux de la colère, les cendres me consumment petit à petit. Je dois donc partir loin et longtemps. Je dois aussi apprendre à vivre pour moi et pas sous le poids de cette responsabilité qui m'accable et me donne en même temps un but chimérique.

Je t'aime papa.
Courage.

Ta fille.
 
Je me souviens, quand j'étais toute petite, tu m'accompagnais partout. Tu étais là à chaque heure, en chaque endroit. C'est toi qui faisait jaillir les sources. Toi qui rendait les femmes fécondes. C'était grâce à toi que les hommes ramenaient du gibier. Tu étais plusieurs, chaque chose et son contraire. Tu étais la montagne et la mer, le jour et la nuit, l'hiver et l'été, l'eau et le feu. Ensemble, nous formions la véritable jeunesse du monde.

Et puis tu as grandi (ou bien est-ce moi qui ai grandi ?). Mais tu étais encore là, non plus plusieurs, mais Un. C'était toi l'astre qui illuminait les êtres et les choses au bord du fleuve. Puis un jour, tu es devenu colère. Colère contre nous. Nous ne savions pas pourquoi. Mais il nous a fallu vivre loin de toi, coupables. Ta parole ne se faisait plus entendre. Tu étais immense et pourtant invisible. Tout-puissant, mais n'agissant plus.

Tu as voulu alors renouer l'alliance. Pour cela tu t'es fait homme. Tu es allé jusqu'à mourir pour racheter nos péchés. Mais là, je n'y ai pas cru. Qu'avions-nous fait pour avoir besoin de rédemption ? La vie, notre vie, n'est-elle pas fondamentale innocence ? C'est ainsi que j'ai compris que c'est moi qui t'avait créé et fait exister pendant tous ces siècles.

Désormais tu n'es plus là. Je suis seule. Et libre.
 
Mon amour,

Sur la route en rentrant du théâtre, il y a une portion de ligne droite bordée de platanes. Je suis fatigué, je dors mal ces temps-ci, plus encore que d'habitude. Alors en regardant les arbres défiler sur le côté droit de la voiture, j'ai eu une pensée triste. Tu sais que je ne l'aurais pas fait, que quand on doit le faire on ne se pose pas la question, que quand on imagine le pire c'est pour mieux se réjouir d'y avoir échappé. Tu sais aussi que ce n'est pas la première fois, que c'est davantage une idée avec laquelle on joue parce qu'on est triste, que la route est froide et qu'on a oublié le reste, tout le grand reste qui nous retient avec ses bras salis d'espoir. Je m'amuse avec ça comme tu fais avec ces films à l'eau de rose que tu affectionnes et dont la légèreté est une violence indolore. Ils projettent seulement l'image de ce que tu n'auras pas : une vie normale, un amour idéal, quelque chose d'à la fois extraordinaire et banal. Je joue avec les platanes pour conjurer ton absence et faire taire le rire que je n'entends plus, ce rire léger qui abolit les bras du monde, ce rire qui m'obsède au point de ne plus pouvoir penser à autre chose. Je joue pour oublier que tu ne m'aimes pas et que dans ton silence imbécile quelque chose de moi meurt pour de vrai.
 
Mon ami que je connais si peu.

Je t'ai fait une promesse de gascon, l'autre jour. Je n'étais pas au rendez-vous que nous nous étions très informellement fixé.
Je n'ai même pas ouvert cette fenêtre de laquelle je t'aperçois, de laquelle nous nous parlons, comme des voisins qui auraient tiré entre leurs deux fenêtres une petite ficelle avec un pot de yaourt à chaque bout.

Je t'ai oublié, comme un salopiaud que je suis. Mes soucis, mes amis, mes enfants, tout ça prend tellement de temps, parfois, et j'en ai si peu pour moi, au fond.

Je t'embrasse. Je laisse la fenêtre ouverte.
 
Cher moulinette,

Ce fut avec le plus grand plaisir que, dans les mains potelées de ma grand-mère tu as confectionné les plus savoureuses purées de pommes de terre de ma vie. Je me delectais de cette onctueuse mousse de patates avec un gros morceau de beurre salé.
Un goût naturel, simple que mon palais n'a pas oublié.
Tu as finit malheuresement à la poubelle un beau jour de printemps.
Maintenant les Mouselines et autres Vico t'on remplacé mais jamais égalé. C'est pourquoi je m'applique encore à écraser les pommes de terres dans l'assiette de mon fiston pour qu'il découvre cette saveut inimitable que tu pouvais nous faire découvrir à l'époque.
Adieu Moulinette en acier, je t'aimais bien....
NED
:love:
 
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Réactions: Aurélie85
Monsieur le Président,

Au seuil de votre départ, j'avoue que je ne sais plus trop quoi penser de vous.

Je vous ai écouté dimanche soir en rentrant du jardin "causer dans le poste" de ma voiture. L'avantage de la radio c'est qu'en supprimant l'image elle oblige à imaginer le visuel à partir des inflexions du discours, du grain de la voix. Et d'abord, votre voix justement, je l'ai trouvée vieillie et fatiguée, un peu cassée comme si elle portait en elle toute l'usure du pouvoir. Etait-ce de l'émotion aussi que trahissait ce léger chevrottement ? On a souvent tendance au romanesque dans de telles situations, aussi je ne saurais décider si cette émotion que j'ai cru percevoir était le fruit de mon imagination ou une réalité tangible. A moins, encore une fois, que vous n'ayez revêtu les atours du séducteur, ceux du Don Juan du pouvoir perpétuellement en conquête, avec une émotion artistement feinte. Tout cela pour une énième conquête d'une responsabilité nouvelle, fut-elle chimérique.

Les éditeurs flairant le bon coup ne cessent de faire paraître des livres sur vous dans lesquels vous vous dévoileriez enfin. Certains disent que, loin de votre image de balourd n'ayant pour seul intérêt que la tête de veau, vous êtes d'une culture raffinée, particulièrement sur l'Asie. Votre intérêt pour les Arts Premiers également tranche avec celui de vos prédécesseurs pour des parties plus "académiques" ou du moins "officielles" de l'art - exception notable faite de Pompidou pour l'Art Contemporain.
D'autres disent que vous êtes l'un des chefs d'Etat les mieux informés de la situation internationale. Votre parole serait autant respectée que disséquée au Moyen-Orient, dont vous êtes réputé fin connaisseur.
Et puis, toujours sur le plan international, l'Histoire retiendra de vous ce refus aussi sage que courageux d'engager la France dans la guerre en Irak, en accord total avec Gerard Schröder, chancelier allemand d'alors.

Et pourtant... Et pourtant... Vous semblez en ce qui concerne votre pays pour lequel, dimanche soir, vous prîtes des accents gaulliens, avoir tout foiré. Dieu sait que votre prédécesseur m'était antipathique, mais il faut lui reconnaître sa maîtrise dans le passage réussi des jalons de ses deux septennats : abolition de la peine de mort et Traité de Maastricht, pour ne retenir que ces deux-là. De vous on retiendra au moins votre dissolution calamiteuse et le "non" au Traité Constitutionnel Européen.
En 2002 vous fûtes réélu avec un score inimaginable dans la Vème République et vous n'en avez rien fait de grand. Nous aurions pu espérer un gouvernement d'union nationale, quelque chose d'inédit, un souffle puissant répondant aux attentes du pays. Mais le soufflé est retombé aussi vite. Et la suite n'a pas été très brillante.

De vous l'on a cessé de dire que vous étiez une girouette, un "teneur de promesses qui n'engagent que ceux qui y croient". Tenez : rien que sur l'écologie dont vous seriez très préoccupé, dès votre réélection une agence comme l'Ademe a vu ses budgets largement amputés. Vous vous êtes toujours dit gaulliste et pourtant nombre de vos décisions ont du le faire se retourner plus d'une fois dans sa tombe. Comme avoir accepté deux cohabitations par exemple.

En tant qu'homme, vous m'avez toujours été au fond plutôt sympathique, malgré les "affaires", malgré tout. Surtout comparativement à "l'autre d'avant", mais je me répète. Vous m'avez parfois fait rire, d'ironie très souvent, avec vos (énormes) gaffes. Mais avouez que vous en avez sorti des pas très finaudes. "Le bruit et l'odeur" c'était très limite quand même... Et dimanche soir vous nous conjurez de ne pas nous laisser tenter par l'extrêmisme. Bon, on pourrait pour le coup dire que vous avez "mûri" sur la question.

Enfin voilà, vous me laissez perplexe. Seriez-vous un être bicéphale, voire tricéphale ? Une personnalité reconnue à l'international, une girouette indécise au national, et derrière tout cela un homme pudique, sensible.

Oui je reconnais, Monsieur le Président, que ma lettre manque d'argument, de démonstration, de tenue que sais-je. Elle reflète ma perplexité.

Au revoir Monsieur Le Président.
 
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Réactions: macelene, mado et NED
Marc,

depuis 18 ans, tu troubles ma vie. Ce soir, tu m'as encore donné de la joie et du bonheur (même si celui-ci est aisé en ce moment). Ton humilité, ton exigence et cette démente manie de jouer avec la persévérance ont changé ma vie. Je ne t'en remercierais jamais assez. Je t'enverrais bien un tableau mais Brooklyn est loin et qu'en aurais-tu à foutre ? Rien. Quoique, tu es si ouvert. Merci encore pour cette soirée. Quoiqu'elle ne te connaisse pas, elle te remercie de ce que tu m'as apporté, ce soir en particulier.
On ne se voit qu'une fois par an et lors tu fais tellement peu de cas de moi mais tu ne te prives jamais de me donner tout ce que tu as.
à l'année prochaine,
Take Care
Rémi
 
Vues du bord, vous étiez belles, grandes et majestueuses. Des Gauches aux creux splendides.

Mais moi je n'étais pas sur le bord. J'étais ensérré dans les plis de l'océan que vous formiez. J'ai démarré sur la crête de la première d'entre vous. Mais tout allait trop vite. Je suis tombé. Et là, ça a été terrible. C'est que vous étiez nombreuses derrière. Toi, la deuxième, tu m'a écrasé. J'ai cherché à remonter. Mais, comme cela arrive souvent dans ces cas là, mon front a heurté le fond. Dans ton maelström, j'avais nagé à l'envers. Quand j'ai pu atteindre enfin le jour où l'on respire, tes amies étaient déjà là. J'ai pensé un instant que c'était fini. Mais une force que je ne connaissais pas m'a fait nager et encore nager.

Quand j'ai réussi à rejoindre la plage, je me suis assis, avec ma planche cassée en deux à côté de moi. Pour retrouver mon souffle.

Et je vous ai regardé longuement déferler. J'ai contemplé votre puissance impassible, votre force indifférente à tout ce qui n'est pas elle. J'ai écouté le bruit que vous faisiez en vous fracassant avec grâce, ce bruit qui évoque le lointain.

Et j'ai réalisé que j'étais vivant.
 
Ces visages, que trop tu embrasses, revendent mon intelligence pour un sourire, que tu harcèles en possessions innocentes.
Pardonne, pour sauver mon âme, un temps - mon départ désespéré.
Toi, marchand d'émotions n'as jamais appris à me voir pleurer ces perles liquides que tu m'as précieusement capturées.
Chacun, y compris moi - n'ont que des mots à faire tomber pour tout faire empirer, même par volonté de soulever un avenir nouveau, meilleur.
je suis le plus heureux, malgré toi :)

je ne veux plus te voir.
 
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Réactions: mado
Il est des jours où je ne te reconnais plus. Ton discours est pour moi comme une langue étrangère. Ces jours de peine où Anankè fait entendre sa voix.

Et d'autres jours, tu es moi. C'est toi qui fait que je m'étonne devant ce que je trouvais hier si banal. Tu me reconduis à l'origine de ce que je vois aujourd'hui. Au matin de mes sensations.

Là où étaient toutes mes frayeurs et toutes mes joies aussi.

Mon enfance
 
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Réactions: joanes
Mon cher copain le correcteur.

Je sais ce que tu vas me dire, oui oui, je sais.
L'année dernière je t'ai bien fait marrer.
Je sais.
Note bien que moi aussi tu m'as bien fait rire quand j'ai vu que tu me faisais passer aussi près du but.

Si si, j'ai apprécié la blague.
Je t'assure.
Enfin plutôt après, avec le recul...

Bref.
Tout ça pour te dire que cette année, j'ai fait en sorte de la jouer sérieux, alors je te serais reconnaissant de faire pareil.
Je sais que tu m'apprécies beaucoup et que tu aimerais me revoir tous les ans, mais ouvre les yeux.
Une telle relation est impossible.
Juste une lettre une fois par an, pas plus, c'est trop dur pour moi.
Je ne pourrai pas tenir.
Trop platonique, pas assez de surprise, de rebondissement, de passion...
Je suis comme un petit oiseau sauvage qu'il faut sans cesse étonner, tu comprends?
Oui, je suis sûr que tu comprendras, va.
Avec le temps ta blessure se refermera, et puis... tu sais bien qu'un jour tu trouveras un autre mec à saquer, va, la vie continue. ;)

Allez, je t'embrasse, et je compte sur toi pour assurer.

Grosse bise,
ton Bobby qui se souviendra toujours de toi.
 
Salut vieille branche !

Ca fait plaisir d'avoir de tes nouvelles. Je vois que tu es toujours correcteur d'exam, et que tu t'éclates toujours autant a faire louper les exams d'un poil de fion.

Encore cette année je sais que tu saurais nous faire rire avec la note qui va bien pour que ces pauvres tâches d'étudiants se retapent une année de plus.

Allez, on s'appelle fin juin pour fêter ça !

Bisous sur la truffe.

Bassou.
 
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Réactions: bobbynountchak
Chère madame, ou cher monsieur, petite fiotte d'étage

Je suis venu dernièrement dans ton immeuble, aider une de mes connaissances à déménager son gourbi. J'ai, durant ce temps, accroché mon vélo à la rampe métallique de l'escalier qui menait du hall à la cave, sans y voir malice.
Tu y as vu, toi, justicier des co-propriétés. Et pour me signifier ton désagrément, de voir ainsi parqué mon destrier urbain, tu ne m'as pas gratifié d'un petit mot courtois qui m'eut montré l'étendue de ton inculture crasse. Non. Sans autre avertissement, tu as mouillé ta culotte en perçant par trois fois les magnifiques Acrobat© de chez Hutchinson™ dont sont montées mes jantes d'acier.
Je te pisse à la raie, crevure de rez-de-chaussée.




Cher imbécile.

L'autre jour, tu as cru bon d'accompagner ton enfant, ainsi que ceux de son école, tout au long du périple déambulatoire que firent nos adorables et néanmoins bruyants marmots autour de leur quartier pour fêter dignement Monsieur Carnaval.
Ce faisant, tu n'as pas manqué de te faire toi-même accompagner de ton fidèle ami, un molosse argentin albinos comme les péronistes les affectionnaient.
Lorsque ta saloperie de clébard a sauté sans crié gare au cou du chien du petit vieux qu'il croisait, là, à cent mètres de l'école, avec les enfants tout autour, et que tu n'as mis pas moins de huit minutes à faire lâcher prise à ton abruti de chien de guerre, j'ai failli lui trancher la gorge, à ton molosse. Avec ce laguiole bien aiguisé qui traine dans ma poche.
J'aurais du, vu ta réaction ultérieure, ulcéré que tu étais parce que nous avions prévenu la maréchaussée que ton arme par destination venait de faire une victime. Incapable de t'excuser devant les enseignants. Inconscient de ta propre bêtise.
Je te pisse à la raie, promeneur de meurtrier à pattes.
 
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Réactions: Fab'Fab et PATOCHMAN
Monsieur le sinistre cuistre qui faite régulèrement chier votre chien dans le parking souterrain de l'immeuble dans lequel je gare mon véhicule, sachez que si vous trouvez un étron dans votre boîte à lettre, c'est celui que votre immonde bestiole à 4 pattes a laissé à l'endroit même ou je pose mon scooter, sur MA place numérotée et que je me suis fait un plaisir de transporter habilement et sans m'en mettre plein les mains jusqu'à la dite boîte à lettre.
Je n'irais pas jusqu'à vous dire que je vous emmerde, puisque globalement, c'est déjà fait ;)
 
Me voici donc entre chien et loup, à la limite où la volonté de dire marque le pas face à l'indicible, au lieu précis où la pensée renonce à s'incarner. Non que les mots soient absents où qu'ils soient vains à décrire les mouvements qui animent mon esprit et mon cœur. En dépit de leur imperfection et de mes efforts pour les contraindre, je me suis résigné à eux, à leurs imprécisions, à leur violence. J'ai même appris à me satisfaire parfois de leur encombrante fidélité. Ce qui me réduit au silence, c'est autre chose que l'impossibilité d'une phrase. C'est l'effroi d'une certitude et la crainte d'un cœur où je n'habite pas, c'est la terreur de la conséquence.

Il y a des choses qu'on ne dit pas pour la seule raison qu'on ne doit pas les dire. Ce n'est pas tant que la morale s'y oppose. Dans le secret de ses ombres, la pensée fait peu de cas de l'éthique. C'est juste que les choses qu'on dit, on les dit à quelqu'un, quelqu'un qui, même sur l'oreiller ou dans l'intimité de la promenade, reste une âme étrangère à laquelle nous lie le seul mystère de l'abandon. Car pour finir rien d'autre n'existe entre nous que ce mystère. Ne pas dire, c'est alors ne pas dévoiler, ne pas exposer, ne pas altérer. Ainsi, ne pas t'écrire, c'est renoncer au langage qui abîme, à l'innocence inconséquente des sentiments. C'est taire une pensée qui nous ferait du mal.

Tu ne sauras jamais combien je me suis tu pour préserver nos orangeades, ni comme je me tairai.
 
Vous qui étiez ma vie et qui êtes partie.
A qui dire à quel point vous me manquez alors que je suis censé vous avoir oublié?
A qui dire que vous hantez mes jours et mes nuits?
A qui criez ma douleur quand je vous imagine entre ses bras?

Garder en moi tous ces sentiments contradictoires et continuer de vivre comme si le passé était éteint. C'est comme ça qu'on avance...
 
Bonjour Rock'n'roll

Je t'ai rencontré un jour de printemps, un après-midi ensoleillé. Tu t'appelais The Kinks.

Et puis, ensuite, tu as changé de nom. The Yardbirds, The Move

Et, plus tard, The Stooges, MC5

Et encore après, New York Dolls, Sex Pistols

Je t'ai rencontré tellement tôt et tellement souvent que mon rapport au monde a pris ta couleur et ton rythme

Bien à toi.

Nous ne faisons qu'un
 
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Réactions: PATOCHMAN
Je n'aime pas la trace que tu laisses dans ma vie.
Je n'aime pas les rêves qui n'en sont pas mais que je n'ose appeler cauchemards.
Je n'ai pas aimé ces cris, cette violence.
Ni cet air de folie qui a soufflé sur moi.
Ta folie !
Je suis bête comme chou, pas bête comme tout.
Moi je croyais que sous le mauvais il y a toujours du bon qui traine par là, même si c'est en grattant un peu.
Même les deux pieds et les deux mains dedans, chez toi il n'y a rien de bon.
J'allais dire que faire l'amour l'était mais...
Je préfère la douceur d'aujourd'hui.
J'ai failli te haïr, mais le faire était rentrer dans ta haine. Je veux fermer toutes les portes qui mènent à toi. Je t'ai fui comme si tu étais le diable, j'ai vu par la suite que tu l'étais.
Si j'écoutais la vilaine petite voix, je te souhaiterais du mal... je pense que tu y es en plein, sans que je ne fasse rien de plus.
Même si tu hantes mes nuits, je te nie.