Lettres mortes

  • Créateur du sujet Créateur du sujet Anonyme
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Toi, oui, toi.

Toi qui me fait travailler depuis des années.
Toi qui me permet de manger, de payer le loyer et de rembourser le crédit de ma bagnole.
Toi qui m'a mis le pied à l'étrier et grâce je peux faire le métier qui me passionne.
Toi qui t'apprêtes à offrir plein de CDI à plein temps rémunéré correctement pour ce que je fais dans ton gourbi pour pas cher, sans visibilité à court et moyen terme.

Je suis le candidat idéal, ne l'oublie pas.
 
Je laisse tomber. Je dépose les armes. J'arrête ce combat qui n'existe pas.
J'ai cherché longtemps en vain mais je ne peux pas arrêter la machine.
Tu m'a toujours noyé sous un flot de paroles, cette loghorée de mots toujours sombres. Je ne sais plus si au départ j'ai sauté de plein pieds dans cette spirale ou si j'ai lutté pour en sortir. C'est un peu des deux je crois mais surtout je n'ai pas eut le choix.
Aujourd'hui j'ai compris. Il faut que j'arrête de noter dans ce petit carnet à l'intérieur de ma tête, des faits des paroles et des mots, afin de les analyser pour leur trouver un sens. Ils en ont peut être pour toi, du moins je l'espère, ils n'en ont plus pour moi.
Ton histoire n'est pas la mienne bien que nous ayons vécue ensemble ces moments.
C'est un bien grand mot en fait : ensemble.
Oui je suis issue de ta chaire mais je ne t'appartiens pas. Je ne suis pas ton jouet, que tu peux pleurer ou casser selon tes envies, tes peurs et tes angoisses. Je sais, tu ne fais jamais exprès de tirer sur ma moustache quand ça ne va pas, c'est simplement ton mode de fonctionnement et il est bien trop tard pour le changer.
Tu as donc raison sur ce point, il faut que je t'accepte telle que tu es, même si tu demandes la lune à chacune de tes phrases, même si tu me pompes l'énergie au passage. Mais, ce n'est pas mon rôle de trouver les solutions à tes problèmes qui existent seulement dans ton petit monde...
J'ai pêché par excès de confiance. Je ne sais pourquoi il m'est venu cette idée saugrenu qu'en disant simplement la vérité, tu l'entendrais, l'accepterais, t'y résoudrais et repartirais de plus belle. Or, c'est tout le contraire, ces vérités t'ont bousculés, malmenés. Bien malgré moi, cette main tendue que je pensais secourable actionnait en fait un des rouages de ta torture, celle que tu t'infliges inlassablement.
Cette prise de conscience devait être au départ la tienne.
Cependant je ne regrette rien même si tu le fera pour deux.
Je te promets donc de faire la sourde oreille pour ne plus te fuir.
Je te promets d'essayer d'attrapper les bons mots et de jeter le reste.
Alors peut être laisseras tu de temps en temps ton dur labeur pour lever la tête et m'apercevoir. J'espère être là au moment où tu te permettra de vivre ces quelques instants de bonheur. J'espère surtout être capable de m'en contenter.
 
Chers pseudos,

Qui êtes vous, vous qui habitez cette terre étrange, sans fondations ?

Quel élan vous pousse à chercher à regarder les êtres et les choses à travers une petite fenêtre ?

Pourquoi écrivez-vous ici ?

Et à qui ?
 
Cher Monsieur (ou madame?) P.

Cela fait maintenant quelques semaines que vous vous faites un peu plus présent dans mon esprit. Il y a une année, vous-souvenez vous? Il y a une année, vous m'avez détruite. Maintenant, je vais mieux. bien mieux. ça vous en bouche un coin hein?
Vous êtes apparu aussi vite que vous avez disparu il y a quelques mois. Disparu mais, pas complètement, vous êtes toujours là à me rappeler que je suis sensible, que je ne suis pas à l'abri de votre emprise. D'ailleurs, cette nuit, vous m'avez rappelé à l'ordre. L'angoisse monte, sert la gorge, vous me faites trembler, mon rythme cardiaque augmente, ma respiration aussi, la gêne respiratoire commence, la nausée me prend à la gorge, des fourmillements autour de la bouche. Je veux fuir cet endroit, ce lit, cette angoisse, j'ai l'impression que je vais gerber. Pire, mourir. Je dois lutter contre vous. Mais vous faites partie de moi. Vous êtes moi. Je suis vous. Je lutte contre moi-même. Contre un sentiment terrible de faiblesse. Oui, vous m'avez rendu faible, mentalement, puis physiquement. Mais aujourd'hui, Monsieur P, je vais mieux.

Je vous déteste car vous avez pourri ma jeunesse, mon enfance même si je n'avais pas encore conscience de votre existence, et vous continuez, comme vendredi soir, où je n'ai pas osé aller jusqu'au bout, pas comme "lui", pas comme "eux". Ok, c'est peut-être pas grave, mais vous arrivez encore à me bouffer et c'est ça qui est grave. J'ai perdu ma liberté d'action à cause de vous. Est-ce que vous me laisserez en paix un jour? Vous souvenez-vous? j'ai tout arrêté, de boire, de fumer, de sortir, voir mes amis, puis petit à petit d'aller au cinéma, au théâtre, de prendre l'avion, le train, la voiture, le bus, j'ai arrêter de m'alimenter, je n'arrivais plus quand vous étiez trop présent. Pour finir, ultime coup, vous m'avez fait arrêter mes études. Je vous déteste.

Je suis tombée dans un cercle vicieux que beaucoup, beaucoup plus que l'on ne croit, connaissent bien. On ne mange pas, on se sent faible, l'angoisse augmente, la panique arrive, impossible de manger lors vous êtes là, faiblesse, angoisse qui coupe la faim, angoisse qui augmente de ne pas avoir mangé, etc.

J'ai enfin rompu, plus ou moins, ce cercle, mais j'ai mal encore avec tous ces souvenirs. Je n'accepte pas d'avoir été aussi faible. Je n'accepte pas d'être tombée dans ce cercle. Maintenant, tout est différent, vous comprenez, vous n'avez plus la même emprise sur moi qu'il y a une année. J'ai appris à vous connaître, à reconnaître vos symptômes. Les médicaments et médecins m'ont énormément aidé, fait prendre 10 kg, que j'ai évidemment reperdu… Mais cette différence d'état entre hier et aujourd'hui, je ne l'accepte pas. Je n'accepte presque pas que vous ne soyez plus aussi présent qu'avant. Je me suis habituée à votre présence, vous comprenez? Je vous attendu pendant mes derniers examens en février. Vous n'étiez pas là, j'en étais presque déçue, j'avais honte de m'être comporté de telle manière. Je n'ai rien senti. Je ne vous ai pas senti. Même pas de stress. Il paraît que c'est normal. Moi j'avais presque l'impression d'être anormal en étant normale… Je m'étais tellement habituée à vous. Comment expliquer qu'il y a rien eu cette fois-ci alors qu'il y avait tellement une année en arrière? Comment expliquer aux gens que vous aviez disparu, alors que vous étiez tellement présent. Les gens se sont surement demandé si je n'avais pas fait exprès de vous provoquer, Monsieur P. Moi-même, j'en suis parfois à me demander si je suis pas coupable de vous avoir créer de toute pièce dans ma tête. Une maladie des boyaux de la tête comme disait ma mère. Trois claques et ça repart qu'elle ajoutait. J'ai eu beau me foutre des gifles et essayer de me raisonner, impossible. J'avais perdu la tête.

Ces journées ensoleillées me rappellent dans quel état physique et surtout mental j'étais à cause de vous. Vous aviez tellement d'emprise sur mon corps, sur mon esprit que je suis arrivée au point de plus pouvoir sortir de chez moi. Peur de vous. Peur d'avoir peur. On appelle ça l'agoraphobie. Ah oui?

La belle saison arrivant, tout cela me ramène il y a 12 mois. C'est pendant cette période que vous m'avez fait perdre pied, alors que le soleil se montrait. Je vous déteste, car je hais la perte de maîtrise qui vous est associée. Je vous déteste, mais vous faites partie de moi, je déteste cette partie de moi.

Mon père m'a demandé un jour de choisir, la vie ou la mort. J'ai choisi de vivre, de parler de vous à mon entourage, de me dévoiler, enfin. De dire que je souffrais. Que j'avais une phobie qui me bouffait la vie et que vous vous étiez greffé en plus par-dessus. J'ai choisi de vivre, mais j'ai de la peine à vivre. Parce que vous êtes toujours un peu là, et ce passé me tire en arrière, je n'arrive pas à avancer. Pourtant ce passé, il est sensé être derrière. Mais il a l'air d'être tellement présent. C'est terrible.

J'espère qu'un jour je vivrai sans penser à vous. Paraît que c'est long de "guérir" d'un trouble panique, de s'en sortir.

Voilà, Monsieur (ou Madame?) Panique, j'en ai finis avec vous pour aujourd'hui. Je vous récrirai surement. Mais pas tout de suite, ça fait mal pour l'instant.

Votre fidèle future-ex prisonnière,

Aurélie.


PS: Joyeuses Pâques Monsieur P.
 
Cher ami, collègue et simple connaissance,

Je suis content d'avoir si régulièrement des nouvelles de vous. Grâce à une mobilisation de tous les instants, vous contribuez magnifiquement à l'essor de la modernité, et cela me remplis le coeur, et surtout, ma boitamel©.

Je suis même étonné parfois. Toi qui est si peu familier, habile avec le monde informatique, comment fais tu pour arriver à transférer tous ces mails, que je compte par dizaines aisément.

Alors, vraiment, merci.

Merci, car grâce à vous tous, j'ai enfin pu dépasser les 500 mails reçus dans la journée.

Je sais bien, je sais bien, la communication est vecteur d'informations importantes, de petits sourires, ou tout simplement d'échanges.

Transmet ce message à tout ton carnet d'adresse et tu connaîtrais le bonheur, les bons vieux ppt* rempli d'images "rigolotes", de situations cocasses, d'appel à témoins, de témoignages forts et bouleversants.


Le sort de cette petite, zut comment s'appelait elle déja… Bref on s'en cogne. Le sort de cette petite disais-je donc, m'est confié par un simple mail. Merci, je vais voir de ce pas ce que je peux faire.

Merde… Je suis désolé, mais une simple recherche rapide** vient de m'apprendre que cet enfant, atteint d'une terrible maladie est décédé il y a pas moins de 5 ans. Vous n'étiez sûrement pas au courant, je suis désolé, toutes mes condoléances.


Bref, sans doutes êtes vous aussi au courant que je suis payé a rien faire, et dans un grand élan de solidarité, vous m'avez gâté pour ne point que je m'ennuies.

Mais je vous rassure, j'ai moultes choses à faire dans ma journée, et n'ai point le temps de lire toutes ces conneries dont vous m'assaillez.

J'ai aussi strictement rien a péter de toute cette fange dont vous vous faites un plaisir de noyer l'intégralité de votre carnet d'adresse.

Hormis le fait de devenir officiellement le boulet du coin, le trou du cul de base, cette chaîne formée ne vous apportera jamais bonheur, santé, amour et pognon. Votre vie n'est, et ne sera que ce que vous en faites. Nostradamus et Paco Rabanne réuni ne peuvent infléchir votre destiné.

Vous croiriez en un dieu, peu importe lequel, avec foie fervente que vous me seriez infiniment plus sympathique.

Voilà. J'ai été content d'avoir de vos non nouvelles, puisque la plupart des trucs trofendar©, cédlabal©, tuvatemaré© sont plus vieux que votre faible, trop faible, "expérience" en informatique.

Votre Bassou à vous, qui ne manquera pas de vous envoyer vous faire foutre au prochain mail débile, dont votre esprit étriqué, beauf et sans jugeote n'aura pas été capable d'arrêter de faire le relais d'une connerie latente, sur le net, comme en permanence dans la vie courante.

Bisous.


PS : Ah ! Je me permet tout de même de vous conseiller de me contacter si jamais vous souhaitez arriver à des solutions beaucoup plus efficaces pour pourrir les gens de votre entourage. Sans vouloir exagérer mes connaissances en informatique, je dois pouvoir envoyer des mass mails sur un panel d'abrutis, comme vous, d'environ 2 a 3,000 mails par heure.

* Toi même devient un expert en informatique : Renommes ton fichier pptmerdique.ppt en pptmerdique.pps et ton fichier sera directement lancé en diaporama. Ouais je sais, on la trouve jamais la touche pour lancer le diaporama.

** Un petit secret perso : http://www.hoaxbuster.com




Finalement, cette lettre n'est pas restée lettre morte, elle est partie :)
 
Tu te reconnaitras ou pas dans ce petit mot. Je m'adresse spécialement à toi, tu fais aussi partie de mon entourage et rassure toi, tu n'es pas le ou la seul-e, c'est bien cela qui me fait peur.

Tu as des excuses ou tu n'en as pas.
Tu as fait des efforts ou tu n'en as jamais fait, tu es fatigué ou tu n'en as rien à battre.

Je m'en fous en fait. Nous sommes en démocratie, tu fais ce que tu veux comme on dit. Mais sache que je ne veux entendre de ta part ni plaintes ni jérémiades au soir des prochaines échéances électorales, toi mon ami-e qui ne n'est pas inscrit sur les listes.

Tu ravaleras tes déceptions, tu ravaleras tes joies. Tu n'auras qu'un droit: celui de te taire car tu n'auras rien fait. Rien. C'est facile de laisser aux autres la difficile tâche de choisir.

Que te faudra-t-il donc pour te décider à voter ? Qu'ils nous privent de ce droit ?

Bien à toi
Teo
 
Enfant,

J'ai mis du temps à t'écrire, parce que c'est compliqué. Je ne sais rien de toi. Je ne connais ni ton parfum, ni ta démarche, ni même ton prénom. Je n'ai jamais entendu ta voix. Tu n'es pour moi qu'un âge, une ville et une image. Tu n'as pas d'autre existence en dehors de cela, pas d'importance, pas de poids. Somme toute, je n'aurais pas eu la moindre raison de t'écrire si tu n'étais pas simplement le plus beau regard qui m'ait jamais croisé.

Le rayon de tes yeux délimite les possibilités du langage. Toute tentative pour les décrire me semble vaine, irrémédiablement vouée à l'échec. Car l'éclat qui vibre au bord de tes pupilles — dont l'obsession me noie, cet éclat a un rapport direct avec le Ciel, avec l'éternité, avec tout ce dont on peut parler mais qu'on ne peut pas dire, et l'arc parfait de ta paupière est un mystère saint.

Je n'arrive pas à détacher mon regard du tien, comme d'un horizon où sont tous les bateaux, tous les voyages. Dans sa lumière dansent les pêchés que j'imagine et le pardon qui m'est accordé. Il ne me juge pas, mais il me transperce; il ne me voit pas, mais il me regarde mieux qu'aucun regard des hommes qui m'ont vu.

Enfant, tes yeux brillent de mes larmes et je ne sais pas pourquoi !
 
A un passant,

Nous marchions tous les deux dans cette rue. Etait-ce à Berlin ? Ou bien à Paris ? Je ne sais plus bien

Nous ne marchions pas dans le même sens

Nos regards se sont rencontrés

Et, dans un éclair, dans ton regard, j'ai vu ce qu'était ta vie, tes joies et tes peines, tes désirs et tes frustrations. J'ai vu aussi que, comme moi, tu aimais Joyce. Que tu écoutais Varèse.

Ton regard m'a dit que tu voyais la géographie de mon existence. Que tu aimais ce que j'avais aimé

Pendant un instant, nos vie n'ont plus été séparées que par une fissure impalpable

Je me suis retourné, quelques mètres après. J'ai vu que toi aussi, tu me regardais.

Et puis le monde nous a séparé
 
Mon amour,

Oui je sais, ce dominatif doit être attribué à l’âme sœur mais j’emm*rde les convenances et t’appelle ainsi car je t’aime. Non, je n’éprouve pas ce sentiment de désir charnel à ton égard, bien sûr que non, tu sais bien que mon besoin de testostérones est trop fort. Mais je t’aime ; je t’aime comme j’aimerai m’aimer dans quelques années. J’aime ces traits communs que tu me miroites, j’aime ces différences qui me font réfléchir, j’aime les perspectives que tu m’offres. Je t’aime comme j’aime ceux qui partage mon bagage génétique…
Par contre, je n’aime pas cette pudeur qui m’empêche de te tendre cette main correctement. Cette main que toi tu m’as tendue pour moins que ça. Je n’aime pas ton silence. Je n’aime pas cette impression de fuite, de mal être si profond que le mensonge n’est plus possible et que les mots restent coincés dans cette gorge nouée.
Si tu savais comme tes souffrances me rongent. Cette affinité magnétique me pique le cœur. Je te sens en moi. Je n’imagine même pas ce que cela doit être chez toi…cette douleur au centuple ! Non, et tu ne dois pas imaginer non plus l’inverse. J’apprend l’égoisme mais jene peut lutter contre ça.
Alors me voilà comme une imbécile…le temps m’a brouillé l’esprit. Je ne sais plus que faire. Mon épaule est tienne. Mes bras veulent t’enlacer. Mes oreilles cherchent à écouter le moindre de tes maux. Mes yeux espèrent te montrer un avenir lumineux…mais je reste douloureusement misérable. Je n’arrive même a pointer pourquoi ceci a changé en si peu de temps. Je suis perdue…tu es perdue…arriverons-nous à nous croiser ? J’y crois !
Je t’embrasse, et si cette douceur te soulage, fait glisser ces caresses lentement en attendant de pouvoir fermer les yeux et te laisser emporter vers le bien être ultime.

Melle G
 
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Réactions: mado
Tu les as vus, Philippe ? Tu l'as vu celui-là, juste devant moi, qui s'est penché pour te voir sortir du corbillard ? Tu les as vus les petits vieux que leurs jambes ne tenaient plus venir s'adosser au mur dans la cour ? Faut dire aussi, il n'est pas grand le temple. Avec tout ce monde, comment voulais-tu ?
Et elle, la petite pharmacienne sur le mur d'en face ? Elle a pleuré tout le temps. Ça m'a surpris parce que c'était la seule dans la cour. Et puis elle était en face de moi, je ne pouvais pas la rater. Moi ? Moi j'ai reniflé, c'est pas pareil.
Ça a dû te faire bizarre de voir nos gueules… Ça me fait penser que je ne te verrai jamais triste. C'est pas plus mal tu me diras. N'empêche.

Et puis tu veux la vérité ? La vérité, c'est que je t'en veux.
Je t'en veux pour ta mère, belle comme une piéta, pour son cri déchirant le silence de notre affection interdite, pour son chagrin impénétrable.
Je t'en veux pour Jean-Charles. Ton frère, il doit commencer à en avoir ras la casquette que le temple d'Orthez lui dévore sa famille. Et puis il a le bras qui fatigue : tu sais pourtant combien c'est lourd une mère quand ça pleut.
Je t'en veux pour Jean-Louis, parce que les amis, c'est comme les enfants, on ne devrait jamais leur survivre. J'ai mal à l'épaule de Jean-Louis.
Je t'en veux pour le petit Fabien. Celui-là, c'est juste parce que je l'aime bien. J'ai pas aimé ses yeux gonflés. Si toutes ces conneries sur la résurrection des corps ont le moindre fondement, le tien a intérêt à courir vite.
Je t'en veux pour la petite pharmacienne. Je ne sais pas qui tu étais pour elle, mais on n'a pas le droit de faire de la peine aux gens comme ça.
Je t'en veux pour tout ça, pour tous ceux-là et pour tous les autres.

Est-ce que j'en fais, moi, du jogging ? 42 ans, t'avoueras, t'es pas raisonnable.
En plus, il fait vraiment un temps de merde. On est mi-avril et y fait pas chaud putain !
Allez, je vais me rentrer.

Adishatz Balou. Prends soin de toi. Garde un rosé au frais. On se le boira en juillet, en écoutant l'Harmonie dans la nuit de Moncade. Ça sera joli. Tu verras.
 
Maman,

Tu n'auras plus de mes nouvelles pendant au moins une semaine. Tes coups de téléphone du fin de ton exil m'énerve au plus au point et ce n'est pas bon pour toi, ni pour moi. Je te laisse donc seule face à ta souffrance, je te laisse seule dans ta prison mentale et véritable. Ils ne te feront pas de mal, j'ai confiance en eux. Tu nous as berné, tu as fait semblant de mieux aller. Et puis bien sûr tu as recommencé dès qu'on a eut le dos tourné. On ne t'a jamais demandé de nous jouer la femme heureuse, on t'a seulement dit de nous prévenir si tu souffrais. Tu nous as prévenu à ta manière, la seule que tu connaisse, ce langage que l'on souhaite stopper. Tu as encore eu de la chance, tu n'as fait de mal à personne. Et oui ce que tu redoutait est finalement arrivé. Tu es enfermée et pour un moment maintenant mais ce n'est pas le pire, le pire c'est l'enfermement mental dans lequel tu te justifie, tu te complais ...
C'est un système de survie qu'il faut casser et il faut que tu en prennes conscience.
Il faut que tu te soignes et je ne peux pas t'aider, les autres non plus.

Bon courage.
Pour le matériel on verra plus tard.

Ta fille.
 
Chère A..5,

Un jour le soleil est devenu noir

Mon coeur en a été serré

P. était là

Le monde avait des angles tellement saillant que je ne pouvais plus voir un visage sans que les forces le déforment

Tu vois, comme dans un tableau de Bacon

Tu comprendras
 
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Réactions: Aurélie85
Cher voisin.

Je crois bien que nous ne nous sommes jamais vus.
Ou peut être comme ça vite fait dans l'escalier, ou au rez-de-chaussée, allez savoir.

Bref.
J'ai choisi cette entrée en matière pour vous faire savoir que si contact visuel il y a eu, il a été peu marquant.
Ca ne m'empêche pourtant pas de connaitre assez bien votre vie privée. Oui, j'ai l'ouïe fine.
Et je tiens à améliorer votre quotidien, car tous les jours je constate que celui-ci ne doit pas être facile facile.
je sais, je ne suis qu'amour de mon prochain, dévouement, don de soi.

C'est pourquoi j'ai pris la liberté de vous acheter :
- pour la nuit, un assortiment de ces machins à pulvériser dans la bouche (et le nez aussi je crois, vous vérifierez, je n'ai pas pris le temps de lire les notices) qui aident à mieux dormir. Enfin ça aidera surtout votre femme, je pense. A priori, vous, vous dormez bien. je tiens d'ailleurs à vous témoigner mon admiration : pour faire autant de bruit en dormant et ne pas se réveiller soi-même, il faut certainement beaucoup de talent.
A moins que vous n'ayez des problèmes auditifs, ce qui m'amène à mon deuxième présent :

- Pour le jour, un de ces appareils miniaturisés appelé "sonotone". :) Utilisé correctement (c'est à dire mis dans le bon orifice et tourné sur la position "marche") il devrait vous aider durant la journée à mieux entendre votre entourage, ET SURTOUT à mieux vous entendre vous-même. Ca devrait vous permettre d'éviter de vous égosiller à chaque phrase. Vous constaterez par la même occasion que non, non, vous n'avez pas ce petit filet de voix tout frêle que vous pensez avoir. Il s'agirait plutôt d'un bel organe au demeurant.

Voilà, j'espère que ces quelques présents aideront à ramener le calme et la sérénité chez vous.
Ne me remerciez pas, j'y tiens, votre bien-être est très important pour moi.

Bisous.
Signé : un voisin du dessus anonyme.


PS : Il va de soi que si vos problèmes auditifs ne s'améliorent pas d'ici quelques temps, j'envisagerai de faire poser chez moi le beau parquet flottant dont je rêve depuis si longtemps. Et j'achéterai de belles chaussures à talons pour ma douce et tendre moitié pour équilibrer. Si le bruit que vous faites ne vous gêne pas vous-même, j'ose espérer que le désagrément sera pour vous minime. Hein oui? ;)
 
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Réactions: Burzum
Cher voisine.


J'ai cru remarquer que vous viviez avec votre fille.
Malgré les liens forts qui vous unissent à coup sûr, j'imagine aisément que supporter ainsi sa progéniture au quotidien peut être source de tensions passagères de temps à autres...

En fait, je n'imagine pas du tout, je suis au courant.
Vous me direz, quatre ou cinq petites engueulades par semaine à 170 décibels chacune, c'est normal entre une mère et une fille qui vivent seules sous le même toit.
On se chamaille gentiment, quoi. :)

J'ai imaginé que, peut être, éventuellement, la source de vos petits conflits pouvait être la cuisine, le manger, la bouffe.
C'est pourquoi j'ai déposé au pied de votre porte un assortiment de couteaux de cuisine (je les ai aiguisés personnellement), un hachoir à viande, une scie à os, une pelle et une pioche. (hasard total, les deux dernières étaient en promo à Casto® je n'ai pas pu résister, je suis un amoureux des belles choses. Et puis quand on aime, on ne compte pas. ;) )

J'ose espérer que ces menus objets vous aideront à améliorer le quotidien de votre fille et SURTOUT le vôtre.

Cordialement
Un voisin d'en face anonyme.

PS : vous savez que je suis toujours prêt à aider mon prochain. N'hésitez pas à frapper à ma porte, même en pleine nuit, si jamais vous avez besoin de menus services, pour des tâches que vous ne pourriez accomplir seule dans le futur. (comme creuser un trou dans le parc en face, ou tendre des bâches dans votre salle de bains...) ;)
 
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Réactions: Fab'Fab et jugnin
T'as un beau panel de voisins sympathiques et tout et tout dis moi mon Bobby. :D
 
Cher habitant anonyme de mon immeuble.

Je ne sais pas ou tu habites exactement. (je peux te tutoyer, hein?)
Je trouve ça regrettable, mais tu sais ce que c'est, ces vieux bâtiment résonnent tellement, il est parfois difficile de savoir d'ou provient un bruit, même répétitif.

Je trouve ça d'autant plus regrettable que j'aimerais beaucoup te rencontrer.
Oui.
Pour te prévenir.
En effet, tu sembles avoir un ami insistant qui cherche à te joindre absolument à peu près tous les jours.
Le problème c'est que tu n'es jamais là quand il téléphone.
Tu ne peux donc pas décrocher quand il t'appelle. C'est ballot.

C'est d'autant plus ballot que ton ami semble avoir un besoin vital de te joindre...
Au point de téléphoner tous les quarts d'heure...
je sais que ton ami est libre tous les jours de la semaine de 16H à 19H, et qu'il gaspille tout son temps libre à tenter de te joindre sans succès. J'en suis malheureux pour lui, tu ne peux pas savoir.

C'est pourquoi j'aimerais te rencontrer, pour t'offrir, au choix : un téléphone avec répondeur intégré, un marteau, ou un fusil de chasse.

Je suis au quatrième, première porte à gauche, n'hésite pas à venir me voir pour prendre ton beau cadeau.

plein de poutous.
Un voisin impatient de te rencontrer.



EDIT :
T'as un beau panel de voisins sympathiques et tout et tout dis moi mon Bobby.:D

A-DO-RA-BLES! :D
(Remarque, comme ils sont tous sourds, la musique à burnes jusqu'à 6H du matin ça ne les a jamais dérangé. Faut bien qu'il y ait des avantages. ;))
 
Bon, je surfe sur la vague du Bobby, c'est l'heure de se défouler des voisins semble t'il.


Mes chers voisins, et particulièrement du dessus,

Comme vous le savez sans doutes, nous vivons ma femme et moi au rez-de-chaussée. Vous ne manquez pas de nous dire bonsoir et autre bon appetit lorsque nous dînons dans notre joli petit jardin avec, éventuellement, des amis.

Cependant, chère voisine du dessus, vous êtes pas sans savoir que pour profiter du jardin, je passe un peu de temps à l'entretenir. J'aimerais vraiment, mais alors vraiment beaucoup que vos mégots arrêtent de "malencontreusement" tomber à côté de votre cendrier.
Vu le nombre de mégots que je retrouve, il me semble urgent de palier à ce problème, soit par la consultation d'un ophtalmologue, soit par celle d'un neurologue.
Car la quantité, proche du paquet quotidien, dénote soit d'une vue de près très médiocre, dont vous n'avez peut être pas conscience, soit d'un Parkinson.

Dans tous les cas, des solutions existent. Et au pire, je veux bien vous offrir des patchs pour vous aider à arreter de fumer, à la condition bien entendu que je ne retrouve pas les patchs usités dans la pelouse de mon petit carré de jardin.


D'autre part, j'ai bien conscience que beaucoup d'entre vous dans notre immeuble commencent le travail de bonne heure, ou que vos enfants maintenant adolescents, voir post ado, aiment à sortir faire la "teuf" le soir.
J'ai aussi conscience que la porte de l'interphone est relativement lourde.

Je ne pense pas en revanche qu'il vous soit impossible de prendre garde a ce qu'elle ne claque pas systématiquement comme un éléphant qui se jetterait du 4ème étage (Non, Madame X, je ne parlais pas de vous précisément, malgré votre surpoids évident).

Avec une épaisseur de mur entre la porte d'interphone et mon salon, ce claquement systématique a des heures frisant l'indécence, arrive a nous vriller les tympans.

Je ne doute pas donc, qu'il serait souhaitable pour vous d'y faire attention, tout ça dans un soucis de ménager votre oreille interne. Je ne voudrais pas que votre audition souffre d'une perte même minime.

PS : Dimanche soir, nous dînons chez mes parents, donc vous pouvez y aller, nous ne rentreront pas de bonne heure.

PS : La porte d'accès au garage souterrain est situé a l'intérieur du bâtiment, après la porte d'interphone, et le garage est lui même fermé a l'autre bout par une porte automatique. Je ne pense donc pas qu'il soit nécessaire pour la grognasse qui rentre avant moi chaque soir de fermer cette porte à double tour.

D'autant plus quand je rentre avec les bras chargés de courses, et que je suis approximativement à une dizaine de mètres derrière vous.
Je risquerais de penser que vous le faites dans l'esprit de m'emmerder et je ne manquerais pas de vous repasser la jupe en passant en moto le matin.
 
Tiens j'ai oublié mon courrier important du jour.

Cher Monsieur,

Je suis dans le regret de vous annoncer qu'il me sera impossible de vous restituer le rétroviseur de votre Laguna.

J'ai dû procéder à l'ablation de celui ci en urgence, après que, nous ayons, un collègue motard et moi même, diagnostiqué un comportement incohérent et agressif de votre véhicule préféré.

Je suis peiné, mais je me dois de vous dire qu'il serait préférable pour votre sécurité, et celle des autres utilisateurs du réseau routier, que vous fassiez euthanasier cette voiture, et que vous retrouviez un status de piéton, bien plus sûr au demeurant.

Cette opération a été réalisée avec la technique dite de la botte de moto levée. Le seul effet que l'anesthésie (technique du klaxon) a eu, fut un magistral majeur levé en ma direction.


Je comprend bien votre colère, mais votre véhicule à failli me mordre et provoquer la chute du miens par l'intermédiaire d'une queue de poisson. Il est donc exclus que je puisse vous rendre votre rétroviseur droit, car la méthode d'ablation, ne m'a pas permis de m'en saisir.
Soyez conscient que de toutes façons je ne voudrais vous le rendre, cet accessoire n'étant que purement esthétique, il ne vous est donc d'aucune utilité.

En ce qui concerne le rétroviseur gauche, je vous enjoins a contacter l'autre motard, je n'étais pas en charge de l'ablation de celui-ci.


Je vous pries, monsieur, d'accepter mon indifférence la plus totale. Et croyez bien, monsieur, qu'à notre prochaine rencontre, nous nous occuperons de votre rétroviseur central.

Bisous,
Ton bassou.