Jacques
Pour la petite histoire : depuis le début («
Lion»), les installateurs téléchargeables d'
OS X sont des paquetages comportant, dans le sous-dossier
SharedSupport de leur dossier général
Contents, un disque virtuel
InstallESD.dmg.
- I => le InstallESD.dmg des installateurs de «Lion 10.7» & «Mountain Lion 10.8» montait un volume intitulé Mac OS X Install ESD dans l'espace duquel on trouvait tout pour rendre heureux l'utilisateur : il y avait le dossier des Packages (contenant les .pkg d'installation), un disque virtuel BaseSystem.dmg contenant un Système OS X abrégé démarrable (de type «Recovery HD») + les Boot_Files (fichiers de boot) permettant le lancement du Système en question : un démarreur boot.efi + un cache de démarrage kernelcache + un fichier d'instruction de boot com.apple.Boot.plist.
=> en conséquence, il suffisait de demander à l'«Utilitaire de Disque» de restaurer le contenu du volume Mac OS X Install ESD dans celui d'une clé USB et cette clé se trouvait illico démarrable, car les Boot_Files permettant de lancer le Système contenu dans le BaseSystem.dmg se trouvaient copiés de facto dans l'espace-racine du volume de la clé.
- II => le InstallESD.dmg des installateurs de «Mavericks 10.9» à «El Capitan 10.11» monte un volume intitulé OS X Install ESD dans l'espace duquel on ne trouve plus tout ce qui aurait permis de rendre heureux l'utilisateur : il y a bien toujours (forcément) le dossier des Packages (contenant les .pkg d'installation) et aussi (forcément) le disque virtuel BaseSystem.dmg contenant un Système OS X abrégé démarrable (de type «Recovery HD») - mais les Boot_Files qui permettaient antérieurement le lancement de ce Système n'existent plus : ces fichiers de boot ont été carrément supprimés de l'espace-racine du volume monté => on ne peut donc plus créer une clé démarrable par simple restauration au volume d'une clé USB du contenu du volume OS X Install ESD, car la clé manquerait des fichiers permettant son démarrage (en premier le boot_loader: boot.efi exécutable par l'EFI).
=> en compensation de cette soustraction des Boot_Files, les ingénieurs de la ont créé à partir de «Mavericks» un utilitaire permettant la création d'une clé d'install démarrable (at: Contents/Resources/createinstallmedia). C'est cet utilitaire qui se trouve appelé par la commande publiée par Apple (avec sa syntaxe ad hoc) et qui, après formatage de la clé de destination et copie de l'installateur, va repêcher à l'intérieur du disque virtuel du Système abrégé BaseSystem.dmg les originaux des Boot_Files (dispersés dans des dossiers différents du répertoire System) afin d'en opérer une copie, dans l'espace-racine du volume de la clé, à l'intérieur d'un "dossier de démarrage" spécifique intitulé : .IABootFiles. Opération qui consiste à re-créer en mode indirect ce qui était fourni en mode direct par les 2 premiers installateurs.
☞ cette « petite histoire » me paraît illustrer le sens de l'« évolution informatique » : une augmentation de la sophistication formelle obligeant, pour parvenir à un résultat constant (une clé d'install démarrable) à recourir à des moyens d'une complexité accrue. Complexité accrue « en amont » (au niveau de la conception par les ingénieurs), qui engendre forcément une complexité accrue « en aval » (au niveau de la mise en pratique par les utilisateurs).
Qu'il ait germé dans l'esprit d'une équipe d'ingénieurs informaticiens de la l'idée délirante de supprimer la belle simplicité antérieure de
Boot_Files d'emblée présents dans le volume
Mac OS X Install ESD du disque
InstallESD.dmg (ce qui fait que ce volume recelait égalitairement dans son espace tout ce qu'il fallait pour qu'il soit démarrable) ; pour oblitérer les fichiers de démarrage, et créer un utilitaire spécial
createinstallmedia afin de les recréer dans l'espace de destination du volume d'une clé d'install en allant chercher leurs paradigmes en plusieurs endroits planqués du disque secondaire
BaseSystem.dmg du Système abrégé : j'avoue que la contemplation de cette séquence historique me paraît donner raison à
Jean-Jacques Rousseau pour qui l'Histoire revient à un processus d'accroissement de l'artefact destiné,
en fin de compte, à satisfaire des besoins naturels invariants.