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Opportunisme crasse ?

Je me permets une incursion, non pas tant que le point de départ me tienne à cœur, même si l'un de mes descendants milite dans la même organisation que la dame dont il était question, mais penser que mettre la dépénalisation dans le débat public serait de l'opportunisme me parait bizarre.

J'ai longtemps milité pour la dépénalisation, du temps où j'étais encore vaillant. Cela m'a même coûté de l'argent, lorsque l'État s'était mis en tête de réduire au silence, au nom de l'article L3421-4 du Code de la Santé Publique, toutes celles et ceux qui osaient poser publiquement la question de la dépénalisation, ou de la légalisation, et les condamnaient à de lourdes amendes.

Dans le même temps, des gens très sérieux, des économistes, des juristes, des criminologues, planchaient sur la question de la prohibition, de l'économie de la prohibition, etc.
Ce qui a permis, au fur et à mesure, de déplacer le curseur du discours de la dépénalisation, souvent caricaturé comme la revendication des fumeurs, vers le curseur de l'économie mondiale.
Peillon vient de là. Il a commencé à s'intéresser à l'économie de la drogue en travaillant sur les paradis fiscaux au début des années 2000 (son livre, "les milliards noirs du blanchiment). Dans les années 1990, le chiffre d'affaires global de l'économie de la drogue est devenu beaucoup trop gros pour rester dans l'économie souterraine. L'argent de la drogue a eu besoin d'être réinjecté dans l'économie réelle, et cela s'est fait en dynamisant un marché bancaire juteux, le off-shore, qui servait avant tout aux banques elles-mêmes. Aujourd'hui, les capitaux contenus dans les paradis fiscaux sont équitablement répartis entre les bénéfices du trafic de drogue et l'évasion fiscale des grandes banques et des grandes entreprises. Et ces capitaux se fondent. Fusionnent. Et les deux systèmes qui les alimentent se soutiennent l'un l'autre.

Pourtant, la question de la dépénalisation du cannabis reste un quasi tabou en France.
La France est le pays d'Europe dans lequel l'arsenal répressif est un des plus importants. Elle est aussi l'un des pays d'Europe dans lequel la consommation a explosé ces dernières années.
En France, le cannabis importé (je ne parle pas de l'autoproduction "agricole" indigène) génère les bénéfices illégaux les plus importants.
La dangerosité du cannabis, eut égard aux substances fortement addictives que sont les deux principales drogues légales, est sujette à un diagnostic scientifique extrêmement fiable et précis, qui y compris met en cause le trafic, et la coupe du produit.
Et pourtant, tout débat là-dessus est enterré vite fait bien fait.
Par une ironie de l'histoire, Europe Ecologie est le seul parti à inscrire la légalisation de la culture du cannabis dans son programme, et feu le NPA la dépénalisation.
Pourtant, il y a unanimité désormais à gauche pour dire que la politique de répression est un échec. Mais seul un Daniel Vaillant, ancien ministre de l'intérieur, prend des positions fortes là-dessus.

Etre engagé politiquement, prétendre à gouverner, et prendre position pour ce débat, c'est prendre des risques très importants.
Peillon, il n'agit pas par opportunisme, il agit par conviction, sur ce coup-là. Et il prend des coups.
Ça vous parait maladroit qu'il le fasse en ce moment ? Parce que la presse, trop contente d'avoir enfin trouvé une écolo fautive de quelque chose, part comme une fusée sur l'histoire de ce week-end ?
Et si l'écolo en question n'est pas coupable de blanchiment, mais de fraude fiscale, on aura enterré le débat pour plusieurs années quand même ?
Sans préjuger du fonds de l'affaire. Mais compte-tenu de la vitesse de circulations des faits, des sources (avec les bons syndicats de policiers réacs toujours prompts à dégainer plus vite que leur ombre, avant même que les auditions soient terminées), il semble difficile de ne pas se dire que l'intérêt des défenseurs de l'ordre le plus conservateur à délégitimer les plus ardents promoteurs politiques d'une légalisation du cannabis n'entre pas en jeu dans le brouhaha ambiant.


Sinon, très bien le touitte de français de souche. :D
 
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Réactions: wip
et sinon il y a personne pour autorisé la recherche sur l'usage médical du cannabis ? parce qu'il y a beaucoup de "consommateur" qui le trouve moins lourd a supporté que les opiacés pour les personnes atteinte de maladie grave (Cancer, Sida en stade avancé, ...)
 
@camisol
Si je penche pour l'opportunisme crasse concernant Peillon, ce n'est pas parce que je suis contre le débat, loin de la.
C'est sa fonction de ministre de l'éducation qui me fait tiquer : l'amalgame est tellement facile avec 'laissons les élèves se droguer' (d'ailleurs oncques ne s'en est privé). S'il a envie d'en parler, pourquoi ne pas passer par une proposition de loi, ou commanditer une étude ? Mais balancer ça au micro tout de go, désolé, ça fait le mec qui a envie qu'on se focalise sur lui, après pour quelle raison, ego qui le taquine ou contre-feu délibéré, tout va tellement vite que demain de toutes façons on parlera d'autre chose.
 
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Réactions: gwen
Pourtant, la question de la dépénalisation du cannabis reste un quasi tabou en France.
La France est le pays d'Europe dans lequel l'arsenal répressif est un des plus importants. Elle est aussi l'un des pays d'Europe dans lequel la consommation a explosé ces dernières années.

Pourtant, il me semble que l'on court davantage après les go-fast, qu'après les planteurs. Il n'y a qu'à voir les balcons de certaines régions de France. Pour en être convaincu si besoin, écouter des gamins qui, en pleine rue, parlent de cannabis et de leur dernier trip comme on parle de ses dernières vacances. Ne penses-tu pas que dépénaliser permettra de convaincre le moins retissant d'essayer ce qu'une certaine élite goûte avec un appétit de fin gourmet ? Le moins cérébral ne fumera t-il pas la chose au point d'en faire exploser sa vie, son œuvre, sa bourse et avec elles la première once de réflexion qui pourrait être tenté d'émerger de son cerveau ? Dans un sens éduquer ne passe pas forcément par une dépénalisation. Surtout qu'en l'état actuel des choses l'envie d'éducation se dissout aussi vite dans l'envie d'argent facile qu'une aspirine dans un verre d'eau.
 
Quelqu'un à une idée sur ces formes géométriques rondes que l'on voit un peu partout ?

Différentes couleurs et tailles qui m'ont fait tilté… :siffle:

On est à Roswell tout de même… Zone 51 etc… :heu: :p

J'allais le dire...:D

---------- Nouveau message ajouté à 19h24 ---------- Le message précédent a été envoyé à 19h23 ----------

Ah ben pour le côté communauté, c'est vu. Reste à trouver le côté management.

Ben, c'est pas ça justement le management : en faisceaux ...:up:

---------- Nouveau message ajouté à 19h28 ---------- Le message précédent a été envoyé à 19h24 ----------

A propos de la dépénalisation du cannabis, il n'y a rien de bizarre à parler d'opportunisme. Je peux vous dire que chez pas mal de djeunz le sujet est apparemment essentiel. Celui qui légalise (carrément) obtient leur vote (parce qu'une partie d'entre eux sont apparemment convaincus que c'est déjà dépénalisé, ou du moins se conduisent comme si)...

---------- Nouveau message ajouté à 19h30 ---------- Le message précédent a été envoyé à 19h28 ----------

Maintenant que deux drogues légales soient l'une une drogue dure potentielle, l'autre d'une toxicité avérée assortis de quelques rigolos effets secondaires ne me paraît pas un argument suffisant pour "légaliser" une drogue de plus, aussi peu addictive soit-elle (mais parlons un peu de son caractère désocialisant)...
 
Ne penses-tu pas que dépénaliser permettra de convaincre le moins retissant d'essayer ce qu'une certaine élite goûte avec un appétit de fin gourmet ? Le moins cérébral ne fumera t-il pas la chose au point d'en faire exploser sa vie, son œuvre, sa bourse et avec elles la première once de réflexion qui pourrait être tenté d'émerger de son cerveau ?

C'est une certaine élite qui fume??? Premieres nouvelles.
Fumer au point d'en faire exploser sa vie, son oeuvre, etc, faut quand meme etre doué, j'ai déjá essayé sans jamais réussir.
Faut arrêter les conneries, dépénaliser n'aurait qu'un effet : faire couler une certaine partie de l'economie souterraine. Et je dis ça, je ne dis pas que ce serait une bonne chose : ça priverait de revenus une bonne partie de la population française, en particulier la frange la plus pauvre.
Et la je parle des détaillants, pas des grossistes.
Bref, ce genre de décision pourrait certes avoir des conséquences économiques et sociales, mais ça ne changerait rien a "qui qui fume, qui qui fume pas".

Le seul effet notable serait l'enrichissement soudain d'une société suisse qui engrange les têtes par barils de 100 kg en attendant patiemment que la dépénalisation tombe quelquepart.
 
Cela m'a l'air totalement fumeux comme propos :D

:D

C'est une certaine élite qui fume??? Premieres nouvelles.

Le propos n'est pas : "une certaine élite qui fume". Il est : "lorsqu'une certaine élite fume". Et par une élite j'entends une personne supposée capable de garder une raison ; une juste mesure. Je ne fais donc pas de distinction de classe mais juste une distinction quant à une capacité à gérer une addiction éventuelle voire à s'en préserver.

Fumer au point d'en faire exploser sa vie, son oeuvre, etc, faut quand meme etre doué, j'ai déjá essayé sans jamais réussir.

Sans doute parce que, précisément, toute ta vie ne s'est pas trouvée résumée à attendre ses moments là ;)
 
Dernière édition:
Très honnêtement, au lieu de vouloir dépénaliser le shit, ils feraient mieux d'étudier la pénalisation de l'alcool et du tabac, ça serait plus utile, parce que par chez nous, ceux là désocialisent bien plus que le hashish ! :rolleyes:

Ah oui, j'oubliais, ceux là on ne peux pas, l'argent qu'ils représentent est beaucoup plus important que les vies qu'ils suppriment (ainsi que celles qu'ils ruinent autour des victimes) ! :mouais:
 
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Réactions: albert-r
Ouais, mais là vous débattez. Vous êtes des donc des criminels.

Ce matin, ou hier, Peillon ne militait pas pour la dépénalisation du cannabis, mais pour sa mise en débat. De s’asseoir autour d’une table pour essayer de comprendre un phénomène massif, de parler de son traitement social et politique, et des interactions entre les deux et du bilan occasionné en termes d’économie et de santé publique. Des trucs un peu compliqués, c’est vrai.

Mais la droite a dit qu’il était irresponsable de débattre de ces choses-là. Puisque la drogue c’est mal. En vrai c’est pas compliqué, vous voyez. Alors on ne parle pas de ça, c’est tout, et si on le fait, c’est qu’on est pour la mort des enfants. Vous voudriez pas avoir des enfants morts sur la conscience, dites ? :o
 
Le cannabis, c'est en moyenne 8 points de moins de QI, et le doublement du risque de développer la variété la plus agressive du cancer du testicule.(même avec un usage réduit modérés et même erratiques). :siffle:
 
Avec des sources, ce sera plus intéressant.
 
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