Pour le QI, Proceedings of the Academy of Science-New-York = P.N.A.S.
Pour le cancer de testicules, Cancer.
Huhu.
Bon, commençons par la plus sérieuse en apparence. L'étude Meier sur la baisse du QI chez les consommateurs précoces de cannabis. Effectuée par suivi d'une cohorte de 1037 jeunes adultes, tous nés dans la même ville de Dunedin, une bourgade de 100 000 habitants au Sud de l'Ile sud de la Nouvelle-Zélande.
Il ressort de cette étude que, chez ceux qui ont fumé tôt de la marie-jeanne, le QI a en moyenne diminué de 8 points par rapport aux autres.
Bien.
Interrogeons donc nos données.
Notre échantillon est-il représentatif ? Quantitativement, 1000 individus suffisent à amener le taux d'erreur statistique à des intervalles très respectables. Ainsi, sur une population de 1000, dire que le QI a en moyenne progressé de 2%, c'est dire, en fait, que nous avons 95% de chances de ne pas nous tromper en disant que ce taux a progressé entre 0,4 et 3,6%.
Désolé de ramener les choses à une petite réalité statistique.
MAIS ! Mais cela n'est valable QUE pour la grande moyenne. Les intervalles de confiance au sein d'une même population diffèrent en fonction des grandeurs de variations, et, bien sûr, des sous-échantillons.
En l'espèce, nous avons-là deux sous échantillons : les adolescents qui ont commencé à fumer très tôt et qui ont perdu 8 points de QI, et ceux qui n'ont jamais fumé ou qui n'ont fumé que plus tard, et dont le QI a continué de légèrement progresser.
Que nous dit l'étude ?
Que le premier échantillon, celui qui permet à la presse de dire "Le Cannabis est mauvais pour le QI des ados", est composé de moins de 50 individus. (ça se lit en anglais
ici). La variation statistique moyenne de ce groupe est de 8 points sur une moyenne de 100, donc de 8%.
Quelle est la marge d'erreur lorsqu'on affiche un taux de variation de 8% sur un échantillon de moins de 50 individus par rapport au même indicateur sur une population de 980 individus ?
7,5%.
Avoir 95% de chances de se tromper de 7,5% en prédisant une variation de 8%, ça me laisse pantois, ma foi.
Maintenant, interrogeons nos critères. Le QI. C'est un instrument controversé, décrié pour ne mesurer qu'une partie des fonctions du cerveau, selon le critère prépondérant de la vitesse de réaction de la fonction d'analyse.
Interrogeons également la population. 1000 individus nés dans les années 70 à Dunedin, est-ce représentatif ? S'est-on ici assuré que Dunedin, petite ville isolée d'un pays au taux de consanguinité l'un des plus élevés au monde, soit représentative de la population mondiale pour mesurer l'intelligence et sa perte sur une échelle de mesure qui ne favorise qu'un seul type de fonctionnement cérébral ?
Et qu'en est-il du genre des 50 fumeurs précoces ? Alors que l'on sait, depuis une étude néozélandaise, que le QI moyen des femmes est maintenant supérieur de 3 points à celui des hommes, et a augmenté plus rapidement pendant les trente ans de la période d'analyse ? Autant de filles que de garçons dans nos cinquante fumeurs précoces ? Ou, plus certainement, beaucoup plus de garçons ?
Bref. Pour parler sérieusement. Le cannabis provoque de nombreux effets. Je l'ai utilisé depuis très tôt, notamment pour devenir un peu plus bête. J'avais un QI hors norme, et ça me gênait dans mes relations sociales.
Maintenant, l'étude sur les cancers des couilles.
HinHin.
En fait il y en a 3 convergentes. 3 études qui mesurent l'incidence de la déclaration de prise de marie-jeanne chez des individus atteints de cancer des testicules. 3 études dans lesquelles l'échantillon de cancéreux est très faible (163, 369, 187). Dans cet échantillon de cancéreux, la part des fumeurs de marijuana était en moyenne de 20%. Soit environ 30, 70 et 35 individus par échantillon.
Pour obtenir le dernier résultat, le plus probant, on a redressé cet échantillon d'une trentaine selon des critères (je cite) d'âge, d'origine ethnique, de cryptorchydism (un important facteur de risque), de niveau d'éducation, de religion, d'histoire familiale, de consommation de tabac et d'usage de drogues récréatives.
L'échantillon s'est réduit de moitié. Et ceux qui consommaient de la cocaïne en plus de la marie-jeanne voyaient leurs taux de cancers diminuer. HinHin again.
Non, sérieusement. Vraiment sérieusement.
Le cannabis est une substance toxique. Beaucoup plus lorsqu'elle est sous forme de résine que de fleurs ou de pollen. La toxicité de l'herbe est néanmoins sujette à de fortes variations en fonction du taux et du types d'insecticides et de pesticides employés durant la culture, de la pollution des terres, de la méthode de pousse, et de la modification génétique.
Mais elle reste de toute façon moins toxique que sous forme de résine, où elle arrive chez le consommateur coupé (à hauteur parfois de plus de 30%), avec de la paraffine, des résines synthétiques, du pollen d'autres fleurs, de la terre, des excréments animaux,
Mais, même pure, c'est une substance toxique.
Aussi, une question est importante du point de vue de la santé publique : combien de morts par an du fait du cannabis ? O overdose, l'éventualité de 1 cas pour 1000 de cancer des testicules, lui même mortel à 2% des cas.
Fichtre.
Certainement quelques accidents de voitures dus à la distraction de l'envappé, et certainement autant d'évités grâce au surcroit de concentration possible grâce à un usage maitrisé de cette drogue "programmatrice". What else ?
Des idiots ? Qui ne l'étaient pas au départ ? Plus que par l'alcool ? Moins ? Irrémédiables ?
Et combien de patients guéris grâce aux vertus thérapeutiques incontestables ?
Des morts, pourtant, le cannabis en compte par centaines. Non du fait de l'usage, mais du trafic. Et des biens pillés, des richesses soustraites à la collectivité par des mafias qui se servent de ce produit, le plus répandu de tous les produits prohibés, pour assurer la trésorerie nécessaire à leurs investissements dans des trafic plus lucratifs (prostitution, cristaux de meth, drogue de synthèse) ou plus dangereux (trafic d'armes, d'organes) et au financement des très complexes circuits de blanchiment, qui alimentent notre chère crise mondiale.
Une dernière chose : la France est le pays d'Europe où l'usage du cannabis est le plus répandu dans la jeunesse. Et le pays dans lequel la polytoxicomanie précoce d'association alcool/cannabis est la plus fréquente. Elle est aussi le pays le plus répressif en la matière. Ça ne vous interroge pas, ce lien de possible cause à effet entre l'interdit et la consommation ?
Moi si. Je dois être trop con, pour m'interroger de la sorte. D'avoir trop fumé ?