Ben là, au stade où on en est rendu des arguments des uns et des autres, il n'y a qu'une alternative possible : soit on interdit les fumeurs, soit on interdit les non fumeurs.
Pour les fumeurs, leur négation du tabagisme passif est purement et simplement pitoyable, j'ai perdu quatre membres de ma famille à cause du tabac, un grand oncle, d'un côté, et toute une famille de l'autre, tonton et tata fumaient, et ma cousine, qui n'a jamais fumé de sa vie est décédée à 29 ans d'un cancer du fumeur. Ils n'ont pas su ce qu'ils avaient fait à leur fille, car ils sont morts du même mal plusieurs années avant elle, et elle a toujours tenu à leur cacher son état. Par chance pour moi, ma cousine était plus âgée que moi, et lorsque j'ai compris que la dernière fille que j'avais rencontré serait la mère de mes enfants, j'ai immédiatement décidé (et mis en application cette décision) d'arrêter de fumer. Malgré ça, mon fils aîné qui est venu au monde 16 mois après que je me sois définitivement arrêté, l'a été avec une affection que le médecin de l'institut Gustave Roussi qui le suivait attribuait à au moins 75 à 80% de probabilité à mon tabagisme passé (ma femme n'a jamais fumé). Comme je suis un petit veinard, il s'en est sorti, sans conséquences prévisibles à terme, mais au lieu d'avoir deux glandes surrénales, comme le commun des mortels, il n'a plus que les deux tiers d'une seule, et deux belles cicatrices en croix sur l'abdomen.
Alors qu'en est il, face à ça de ceux qui assument ? Assument ils d'emporter leurs prochain (qui ne leur a rien demandé) avec eux dans la tombe ? En plein air aussi, on intoxique le voisin, je m'en rend compte souvent sur les quais de gare ou malgré l'interdiction, être sous le vent d'un fumeur fait qu'on fume plus que lui (parce que la fumée de sa clope, on la renifle aussi quand il ne tire pas dessus, mais la garde simplement à la main en attendant que le vide se fasse autour de lui … Mais manque de bol, 10m plus loin, il y en a un autre).
Je sais qu'arrêter de fumer, c'est possible, je l'ai fait (même si aujourd'hui, c'est plus difficile qu'en 1982, quand moi je l'ai fait, vu que les "aides" efficaces pour y parvenir ont été retirées du marché au profit de solutions qui le sont bien moins, mais ont le mérite de rapporter beaucoup plus d'argent aux labos pharmaceutiques), et pour ceux qui ne trouvent pas d'autre motivation, préserver la santé de ses proches pourrait peut-être faire l'affaire ?
Interrogés un par un, les fumeurs font tous très attention à leur entourage, prennent toutes les précautions, etc … Mais alors, qui sont ces gens qui nous enfument un peu partout au nom de leur sacro-sainte liberté (y compris où c'est interdit de le faire) ?
J'en ai vu faire certains, qui, comme Nounours, par exemple, font ce qu'ils disent faire (au moins pour le temps que j'ai passé en sa compagnie, et où cette question, je le précise, n'était pas sur le tapis), malheureusement, pour un comme lui, il y en a beaucoup qui ne le font que juste au moment où on leur pose la question. J'en connais pas mal d'autres qui prétendent le faire, mais en réalité n'en font rien ! Ceux là assument, effectivement, que ruiner la santé, voire la vie, de ces gens dont ils n'ont rien à faire est moins grave que se priver (même provisoirement) de leur plaisir de fumer.
Alors, je vais dire une chose aux fumeurs respectueux : parmi les fumeurs, vous représentez une minorité de trop peu d'importance pour qu'on cesse les (soit disantes) persécutions. Pour un ou une comme vous, il y en a combien (10 ? 100 ? 1000 ?) qui n'ont rien à foutre des dommages qu'ils peuvent causer aux autres (et le tabagisme passif n'est que l'un d'entre eux, certains orphelins, veufs ou veuves pourraient vous en parler mieux que moi).
Gildas, je suis persuadé que tu fais ce que tu dis faire, mais je t'assure que tu es, de ce point de vue, un cas beaucoup trop rare. Si tu en doutes, retrouvons nous un soir Gare de l'Est, et prenons un train ensemble, là, je suis certain que tu comprendras ce dont je parle.
EDIT : Ah, j'ai failli oublier, les "non fumeurs" là, pour l'essentiel, deux écoles se présentent :
1) L'école "pendons les tous", j'ai trop d'amis fumeurs pour que je puisse y adhérer, sans compter que ça heurte, de toute façon, beaucoup trop ma conscience,
2) l'école "faisons leur la morale jusqu'à ce qu'ils arrêtent". Là, c'est lourd lourd (autant pour ceux qui la font que pour ceux qui la reçoivent, d'ailleurs), mais nécessaire, faute de mieux.
Maintenant, si les fumeurs peuvent proposer une troisième voie de dialogue (autre que "je fume et si ça te gêne tant pis pour toi", s'entend) je suis prêt à examiner toute proposition susceptible de nous mener vers un débat dépassionné, car le nœud du problème est là : comment dépassionner le débat ?
Cela dit, s'ils lisent ce fil, ceux qui doivent se marrer vraiment, ce sont les actionnaires des cigarettiers