Comment on cause la France

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rezba a dit:
macarel, t'es un vrai gabache, toi. :D Z'êtes encore plus cavés que les bitterois, là-bas. Il est du Tarn, Frechescu.
J'suis encore plus gabach que tu crois, je dirai même: plus gabach que moi, ça va être dur.
Quoi que, si le temps compte (25 ans quandmême)
:D
 
Fondug a dit:
Tout de même, tous les patois dérivés des régions d'occitanie, ben on les comprends, les mots sont sensiblement les mêmes...

Gavache, ouais chez nous on dit pébron...

C'est pas complètement anormal, ça a été la langue de la moitié de la France pendant un bon bout de temps, jusqu'à ce que l'autre zèbre impose la langue d'oil. ;)
Ce qui m'a étonné le plus lorsque j'ai commencé à la cotoyer au quotidien (surtout par ses aspects familiers), moi qui suit un alpin, c'est la proximité, justement, entre l'italien, l'espagnol et l'occitan.
Le catalan et l'occitan ne se séparent en deux langues distinctes que vers le 11° siècle, je crois. Les catalans travaillent essentiellement à écrire le catalan différemment. Mais les racines restent souvent les mêmes. Et je me suis aperçu que le patois de la Maurienne, venu du Piémont, était en fait une variante occitane, puisque ces bons piémontais étaient également des occitans. C'est pour ça que, autant je me fous que des gens parlent encore occitan aujourd'hui (même si Max Rouquette, paix à son âme, cher petit vieux adorable, était un magnifique écrivain occitan, qui écrivait ses livres dans les deux langues), autant je pense qu'il est nécessaire de raviver l'histoire de cette langue, et à travers elle, l'histoire de l'Occitanie. Parce que c'est l'histoire de tout un bassin de civilisation.
Au Nord, les choses étaient moins simples. D'abord, la langue d'oil était avant tout une langue parlée (on n'écrivait pas l'oil, on écrivait en latin, c'est Louis XI qui permet que les documents du nord de la Loire soit écrit en langue "vulgaire"). Ensuite, de nombreuses régions parlaient une langue qui n'était pas seulement un dérivé de la langue d'oil, mais déjà un hybride, comme les ch'tis.
 
PATOCHMAN a dit:
Génial ; ce thread commence à vivre et j'apprend plein de trucs... Merci, Messieurs ;) :zen:

Faudrait que je prenne le temps de te parler du Corse. :D
Pendant quelques années, il y a eu dans mon labo un chercheur d'origine corse, qui a fait sa thèse et le début de sa carrière sur le clientélisme en corse. Il racontait des trucs complètement dingues sur le travail de ré-invention de la langue corse. Bon, c'était un corse jacobin. :D Mais son livre sur le clientélisme corse est un bon livre, ceci dit en passant. ;)
 
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Réactions: chagregel
rezba a dit:
C'est pas complètement anormal, ça a été la langue de la moitié de la France pendant un bon bout de temps, jusqu'à ce que l'autre zèbre impose la langue d'oil. ;)
Ce qui m'a étonné le plus lorsque j'ai commencé à la cotoyer au quotidien (surtout par ses aspects familiers), moi qui suit un alpin, c'est la proximité, justement, entre l'italien, l'espagnol et l'occitan.
Le catalan et l'occitan ne se séparent en deux langues distinctes que vers le 11° siècle, je crois. Les catalans travaillent essentiellement à écrire le catalan différemment. Mais les racines restent souvent les mêmes. Et je me suis aperçu que le patois de la Maurienne, venu du Piémont, était en fait une variante occitane, puisque ces bons piémontais étaient également des occitans. C'est pour ça que, autant je me fous que des gens parlent encore occitan aujourd'hui (même si Max Rouquette, paix à son âme, cher petit vieux adorable, était un magnifique écrivain occitan, qui écrivait ses livres dans les deux langues), autant je pense qu'il est nécessaire de raviver l'histoire de cette langue, et à travers elle, l'histoire de l'Occitanie. Parce que c'est l'histoire de tout un bassin de civilisation.
Au Nord, les choses étaient moins simples. D'abord, la langue d'oil était avant tout une langue parlée (on n'écrivait pas l'oil, on écrivait en latin, c'est Louis XI qui permet que les documents du nord de la Loire soit écrit en langue "vulgaire"). Ensuite, de nombreuses régions parlaient une langue qui n'était pas seulement un dérivé de la langue d'oil, mais déjà un hybride, comme les ch'tis.

Je suis bien d'accord avec toi. Chui pas fan de l'intégrisme relatif de certaines régions visant à "obliger" l'apprentissage des langues régionnales ancestrales, mais connaitre d'où vient la langue et les coutumes contemporaines est chose importante. Ca m'rappelle l'édition de Fr3 Languedoc Roussillon en occitan...

Et comme on dit à Capestang "si l'as pas lou sida, lé fa péta". Cherchez pas, ça ne veut rien dire, enfin presque, enfin j'me comprends... :D
 
Fondug a dit:
Tout de même, tous les patois dérivés des régions d'occitanie, ben on les comprends, les mots sont sensiblement les mêmes...

Gavache, ouais chez nous on dit pébron...

houlala....un Pebron dans mon premier chez moi, ça signifie alcoolique....
alors bon, méfi! sinon, collegue, je te tanne le tafanari....;)....:D


macarel a dit:
J'suis encore plus gabach que tu crois, je dirai même: plus gabach que moi, ça va être dur. D

Lorsque j'etait en formation a Beziers, j'avais un collegue qui disait toujours que les narbonnais pour les bitterois, c'etait des tete plates...mais j'ai jamais trop compris pourquoi....:confused:


Fondug a dit:
Je suis bien d'accord avec toi. Chui pas fan de l'intégrisme relatif de certaines régions visant à "obliger" l'apprentissage des langues régionnales ancestrales, mais connaitre d'où vient la langue et les coutumes contemporaines est chose importante. Ca m'rappelle l'édition de Fr3 Languedoc Roussillon en occitan...

oui, c'est important, pas l'enseignement obligatoire, mais la rechercher personnelle de son patrimoine...mais a condition que ce soit vraiment une recherche personnelle....;)
 
stook a dit:
Lorsque j'etait en formation a Beziers, j'avais un collegue qui disait toujours que les narbonnais pour les bitterois, c'etait des tete plates...mais j'ai jamais trop compris pourquoi....:confused:

Pire, quand on jouait au tarot à la fac à montpellier, avec tous les potes biterrois, dès qu'y'en avait un qui jetait le 11 d'atout, fallait entendre l'esclandre "Huuuuu narbonnaaaaiiiss huuuuu !!"
 
Quel bonne idée ce fil ... l'patois j'aquerre (j'aime)!!!
Mes parents ont beaucoup bougé lorsque j'etais tchiote , née au Mans .... grandi a Paris ... ado dans le nord .... ce qui fait que je n'ai attrapé aucun patois ..... mais je suis quand même tombée amoureuse de celui ci .... En ecrivant ça , j'ai pas trop réfléchi , mais je crois que je pourrais être plus attachée à une region qu'a mon pays .... eh oui c'est ça , je suis une terrienne du nord de la France !!!

ravise ichi quèques règles générales de base :

le son SE devient souvent CHE : ex : CHA (ça) , ICHI (ici) , CHUQUE (sucre)
le son CHE devient souvent QUE : ex : CAUD (chaud) , MARQUÉ (marché)
le son EAU devient IAU : ex : IAU (eau) , CAPIAU (chapeau) , VIAU (veau)

le suffixe ..MENT devient ..MINT : ex : MÉDICAMINT , QUASIMINT
le suffixe ..AGE devient ..ACHE : ex : NETTIACHE (nettoyage) , ch' MENGEACHE
le suffixe ..ABLE devient ..APE : ex : CAPAPE , IRRÉPARAPE

Familles de mots

A partir d'un mot , toute une déclinaison est souvent possible : ex :
RAMON
balai

RAMONETTE
balayette

RAMONER
balayer

RAMONACHE
balayage

le préfixe RE devient AR : ex : ARGAGNER (regagner) , ARJUER (rejouer)
Pour simplifier , seuls RAMON et JUER seront indiqués.
Au total, plusieurs milliers de mots peuvent se décliner


....................... aller , salut tertous , allez y duch'mint mais pas trop quand même ... mi, a c't'heure , j'a r'monte mes maronnes (pantallon) et j'va r'trouver mon ouvrache ... j'a r'viendrau !!!
Et grosse baisse a Patoch pour sin biau thread :up: :love:
 
Pour un mec du sud de la drome, quel effroi !

Pour les lillois, et qui ne connaissent pas déjà, allez donc manger a l'gaiette, l'estaminet qui va bien, carte en chti et tout. Le pavé au vieux lille est bien top, la carbonnade itou, et la tarte à la ricorée et sa mousse de speculos, un régal !!
 
Ouaip. Comme dit le pote avec qui je viens de manger :

Vié d'ours !

:D:D
 
Fondug a dit:
Pour un mec du sud de la drome, quel effroi !

Eh , fait gaffe a t'guiffe ... t'é parle a une file ... j'ai pô d'biroute mi !!! :mad: :mouais:

Tu veux une traduction , ou ça ira comme ça !!! :zen: :D :D :D
 
sofiping a dit:
Eh , fait gaffe a t'guiffe ... t'é parle a une file ... j'ai pô d'biroute mi !!! :mad: :mouais: :D

Tu veux une traduction , ou ça ira comme ça !!! :zen: :D :D :D

heu non ça ira...
bon où est ma pelle ?
 
Fondug a dit:
Pire, quand on jouait au tarot à la fac à montpellier, avec tous les potes biterrois, dès qu'y'en avait un qui jetait le 11 d'atout, fallait entendre l'esclandre "Huuuuu narbonnaaaaiiiss huuuuu !!"
Heureusement que je n'habite pas Narbonne:D
 
A la premiére lecture j'ai un peu ramé ... a la deuxième je me suis bidonné ... je resiste pas a l'envie de poster cette histoire de Cafougnette ....

les aventures de Cafougnette : Zeph Cafougnette (Zeph étant le diminutif de Joseph), mineur de Denain, est le héros des poèmes de Jules Mousseron (1868-1943) qui se définissait comme un poète mineur (poète et mineur de fond !)
Cafougnette est devenu si populaire qu'on l'accomode à toutes les sauces dans les histoires drôles du nord...





LA FIN DU MONTE
À Alfred Hazard

Ch'étot du temps d' l'étoile à queue
Annoncé pa les arménachs.
Not' coeur battot comme un hoch' queue
Tell'mint qué nous avott's el trac !

In n' parlot fauque ed fin du monte,
D' délug', d' boulevers'mint sans parel !
La lun', comm' du burre, allot fonte
Dins l'immens' payèl du solel !

Et l'feu s'répandant su la Terre
Couvrant l' mont' dé s' terrip fléau,
Un grand trembelmint d'allot faire
Craqu'ler not' planèt' comm' del chaux !

Ah ! c' cop-là, ch' n'étot point pou rire !
D'après l' prédiction des anciens,
L'Etoile à queu', - n'y-a pas à dire, -
Ch'étot vraimint la fin des fins !

Aussi chacun i riot jonne.
Malgré l' prochaine égalité,
Beaucoup trannott'n dins leu marronne
D'vant l' grand jug'mint d' l'éternité !

El pus heureux ch'tot cor les biêtes.
Tout l' z' animaux d' nos alintours
N' sé souciott' pas eun' seul' milette
D'être aussi près del fin d' leus jours.

Mais les avar's, les mauvais riches,
Les égoïst's ed' parvénus,
Ceux qui-ont toudis l'air d' s'in fiche,
In v'là qui-étott'nt bin arkaius !

Les pauvr's, bons bougr's, par habitude
Fixés su l'sort des sans-av'nir,
S'démandott'nt avec inquiétude,
Si d' l'autr' côté ch' n'étot point pir',

La vie humain' est si bizarre !
In y rincontr' peu d' gins contints,
Et malgré tout, ch'est putôt rare
Qu'in quitt' l'existenc' joyeus'mint.

Dins l' ciel rayonnant, suspindue
Comme eun' bell' montre et s'chaîne in or,
Infin l'étoîle à queue est v'nue
Sans causer au monte aucun tort.

Quand in n'a pus vu cheull' comète,
Chacun r'parlot d' ses émotions :
« Mi, qui disot Zeph Cafougnette,
J'avos bin pris mes précautions !

Avant qu' l'étoile à queu' s'amoutre,
J' m'étos mis inter deux mat'las,
Et tant qu'alle n'a point été outre,
Ej' n'ai jamais bougé dé d'là...

Chaqu' momint j' rinfrognos m' n' échine
Pou t'nir moins d' plache ed' large et d' long,
Tout minc' comme inter deux tartines
Eun' misérap trinque ed' gambon !

Ch'est vrai... in n' sait jamais... peut-ête
Qué l' laine à mat'las m' protégeant,
Dins l' z' espitur's ed' not' planète
Ej' m'aros artrouvé vivant !

- Ouais ! qu'i fait l'un d' ses comarates
Té pouvot fin bin réussir,
Mais t' s'ros bintôt kaïu malate :
Té t' s'ros innuyé à morir.

Qu'est-c' t'aros fait su l' tierr' du monte,
Tout seul, dins l'Univers intier ?
- « Bé, qu'i dit Zeph, acout' queu conte !
Eh bin ! j' m'aros mis cabar'tier ! »


..............................................................................................................................


J'ai fort quièr el français, ch'est l' pu joli langache,
Comm' j'aime el biau vêt'mint qué j' mets dins les honneurs.
Mais j' préfèr' min patois, musiqu' dé m' premier âche,
Qui, chaqu' jour, fait canter chu qu'a busié min cœur.
L' patois s'apprind tout seul, et l' français, à l'école.
L'un vient in liberté, l'autr' s'intass' comme un rôle.

Jules Mousseron :love: :D :D :D :D :D
 
PATOCHMAN a dit:
Combien de fois ne m'est-il venu à l'esprit "quelle tête de cazzu!" à l'esprit, en lisant certains posts :D


il fut une posteuse italienne de MacGé qui m'appelait tout le temps "cazzo", je comprenais pas jusqu'à ce que je la rencontre en vrai...

et là... pfiouuuuuu...

c'était Hors-Charte ! :D

mais vlo ti po qu'eum'tieute seufipaingue, el viens veus racointer des cafougnettes (jeustmin), eun'di po ein capiau seuf à Lille (Rijsel peur ches intimes) mais ein capieu com' ches mots d'euch'frinçais mais cheu "au" i'stransfeurme in "eu" in pit'chard eu in ch'ti. Mais sinon, nouzottes, enn'va mi braire des insultes com' ches tetes de cazzu (ein instreumint eud'carnaval ? :D) mais a's'ginre de biloutes qui vo t'faire braire, bah enn'vo dire "bit'eud"kiiens (ou tchiens)" ou "face eud'chicons !" :D :D :D

cafougnette étant devenu par chez nous un synonyme d'histoires ou bêtises (pas de cambrai celles-là pourtant ! :D)
capieu : chapeau
nouzottes : nous, nous-autres, chez nous
enn' : on
kiiens : ki-iens = chiens
chicons : vous savez ce que vous buvez dans la chicorée ? pas sûr mais nous on aime ça ! ;)
biloute (biroute) : b... et par extension petite garçon (tiot biloute)
braire : parler (par ext. gueuler, crier, etc...) voire "t'eum'fait braire" (tu me fais chier !)

au fait, sofie, avec wassingue, tu as par extension, wassinguer. ;)

à propos d'Amiens, une vieille blague traine en picardie : "si c'est Omiens (Amiens), ch'é ochi l'tien !" ;)
 
tiote biloute. Petite garçon.
Après, on s'étonne que la Picardie dispute à la Champagne-Ardennes et à la Lorraine le titre de région les plus reculées de France, sexuellement parlant. :siffle: :D
 
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