C'est pas complètement anormal, ça a été la langue de la moitié de la France pendant un bon bout de temps, jusqu'à ce que l'autre zèbre impose la langue d'oil.

Ce qui m'a étonné le plus lorsque j'ai commencé à la cotoyer au quotidien (surtout par ses aspects familiers), moi qui suit un alpin, c'est la proximité, justement, entre l'italien, l'espagnol et l'occitan.
Le catalan et l'occitan ne se séparent en deux langues distinctes que vers le 11° siècle, je crois. Les catalans travaillent essentiellement à écrire le catalan différemment. Mais les racines restent souvent les mêmes. Et je me suis aperçu que le patois de la Maurienne, venu du Piémont, était en fait une variante occitane, puisque ces bons piémontais étaient également des occitans. C'est pour ça que, autant je me fous que des gens parlent encore occitan aujourd'hui (même si Max Rouquette, paix à son âme, cher petit vieux adorable, était un magnifique écrivain occitan, qui écrivait ses livres dans les deux langues), autant je pense qu'il est nécessaire de raviver l'histoire de cette langue, et à travers elle, l'histoire de l'Occitanie. Parce que c'est l'histoire de tout un bassin de civilisation.
Au Nord, les choses étaient moins simples. D'abord, la langue d'oil était avant tout une langue parlée (on n'écrivait pas l'oil, on écrivait en latin, c'est Louis XI qui permet que les documents du nord de la Loire soit écrit en langue "vulgaire"). Ensuite, de nombreuses régions parlaient une langue qui n'était pas seulement un dérivé de la langue d'oil, mais déjà un hybride, comme les ch'tis.