d'adapter ses besoins et les possibilités de l'informatique.
Il y a quelques cas dans la vie courante où on a besoins de plus de 6 chiffres significatifs, pas beaucoup où on a besoin de plus de 12 (c'est à dire de mieux que des doubles). Ensuite, c'est souvent un simple problème d'affichage : si tu affiches ton "137" avec 3 décimales, il n'y a plus d'erreur visible, si tu forces l'arrondi à la troisième décimale, tu vas même un peu plus loin que le visible.
Dans les cas où les 12 chiffres ne suffisent pas, soit il faut utiliser des représentation encore plus fines (genre des réels sur 12 ou 16 octets), soit il faut choisir des algorithmes où ces erreurs d'arrondi posent peu de problèmes.
Par exemple, quand il s'agit de résoudre des systèmes d'équations, donc couramment d'inverser des matrices, certaines méthodes (genre pivot) bloquent dès qu'on augmente la taille de la matrice (je me souviens avoir utilisé sous mac os 6
des réels en "extended" qui me permettaient de faire des approximations polynômiales de degré 12 ou 14 plutôt que 8 ou 10, ce qui suffisait dans le cas qui m'intéressait. S'il avait fallu aller au-delà, vu qu'il n'y avait pas (au moins de façon simple) de représentations adéquates, il aurait fallu changer d'algorithmes, passer par des procédures itératives plus lentes mais où ces problèmes se posent moins. C'est entre autres pour cette raison qu'ont été développés des tas d'algorithmes numériques de type itératif moins sensibles à ces problèmes.
Ce qui est assez "amusant", c'est que les problèmes de précision peuvent être vicieux, les bougres. Exemple typique (celui qui d'ailleurs pose problème pour l'inversion de matrices) quand tu dois manipuler des nombres très différents entre eux, exemple tu soustrais 1.0 de 1.0 e15, forcément, ta soustraction ne fait rien même si tes deux nombres ont l'air très simple : 1 dans les 2 cas mais avec une échelle complètement différente. Il faut donc se débrouiller pour éviter d'avoir des calculs de ce type.