Ph. Glass,
Organ Works
Les orgues, c'est d'abord des souvenirs d'enfants, l'entrée le dimanche matin, en vacances avec les grands-parents dans le temple de Royan ou mon père écoutant JS Bach sur son énorme matériel d'audiophile ou encore, plus simplement, le générique d'un dessin animé que vous connaissez tous. Ca vibre, ça frissonne, ça résonne dans les voies aériennes, je n'ai retrouvé cette sensation, décuplée, que dans les concerts des
Young Gods ou quelques soirées tech, cette sensation de l'air qui vibre dans mon corps, dans mes poumons, au plus profond, que je prend éphémèrement conscience physique de la vibration de mes atomes, matière électrique soudain sensible.
Les orgues, c'est
la beauté,
le son, divin, ces tubes brillants qui exhalent ces tourbillons sonores, ces piques, ces failles, ce relief majestueux,
la Voix sans parole,
le message porté, l'élévation ou la chute, le rebond, le Vide et le Plein. La Grâce totale.
D'autres, ici et ailleurs, en ont parlé bien mieux que moi (
Cf. Doc ou Rezba, entre autres, dans un fil perdu de vue, ou pas ?), j'aimerai juste dire que, l'orgue, il vous faudrait essayer, tranquillement allongé, l'esprit ouvert, yeux mi-clos: ce sont des ondes qui vous traversent, vous font voyager, vous êtes photons et partez en croisière, lente, à la vitesse de la lumière, au travers le temps et l'espace, vous êtes léger, vous êtes véloces, vous vous abandonnez, vous abandonnez ce corps si lourd et devenez, un moment, juste esprit, l'esprit du musicien et sans doute, un peu plus.