L'environnement de nos ados ... plus dangereux qu'avant ?

L'environnement de nos ados ...

  • Moins dangereux "qu'avant"

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  • Pareil

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  • Plus dangereux "qu'avant"

    Votes: 9 47,4%

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thebiglebowsky

Papy croquettes
Club iGen
22 Mai 2001
16 215
13 142
74
Belgique
Pour une fois, un sujet sérieux !

Hier soir, mon fils aîné (39 ans), m'a demandé si j'estimais qu'aujourd'hui la vie de nos ados était plus "difficile" qu'avant (par avant, il voulait dire dans les années 60/65, au moment où j'étais moi-même ado !) et si leur environnement actuel était plus "dangereux" qu'à cette époque !

J'avoue avoir été pris de court pour répondre immédiatement, compte tenu du fait qu'avec l'âge on a tendance inconsciemment à enjoliver le passé et résilience oblige, à oublier les mauvais moments qu'on a (peut-être) vécus.

Je n'ai pu lui fournir que quelques bribes de réponse(s) argumentant qu'à l'heure actuelle, avec le web et les réseaux sociaux, l'information est "en temps réel" et qu'on est immédiatement au courant de tous les faits divers (locaux ou non) qui, malheureusement émaillent nos vies (je pense plus particulièrement aux suicides d'ados qui semblent suivre une courbe inquiétante, à la violence urbaine, à la solitude, aux difficultés de se projeter dans l'avenir, à la déliquescence des liens familiaux et sociaux - je parle là des liens réels et non virtuels -, au terrorisme etc... ...).

A mon avis, ce flux d'infos continu et immédiat cristallise le sentiment que : "Oui ! la vie est plus dangereuse qu'avant !" - à tort ou à raison ? J'avoue ne pas savoir !

J'ai lu tout un article sur la solitude de certains ados qui, malgré les réseaux dits sociaux, se sentent largués ou abandonnés tant par leur famille proche que par leurs "amis" ... là, j'ai encore plus difficile à comprendre compte tenu du fait que la solitude était un sentiment que je n'ai jamais connu quand j'avais 15 ou 16 ans .... Comme, à cette époque, je n'avais jamais entendu parler de suicides d'ados, d'héroïne, de cocaïne ou de pédophilie, par exemple, alors que, bien entendu, cela existait mais on n'en parlait pas !

OK - en grandissant on avait le LSD et l'herbe mais là non plus, ça ne faisait pas la une des journaux !

Le sentiment de mon fils est que son adolescence était plus cool que celle des ados actuels, raison pour laquelle il m'a posé cette question...

Et là, j'avoue avoir un peu "noyé le poisson" ne sachant pas trop quoi lui répondre précisément (ce qui n'est pas dans mes habitudes !).

Et vous, qu'en pensez-vous ????
 
Je dirais ni plus ni moins dangereux - les dangers ne sont pas les mêmes - et la peur d'un parent pour son ado "inconscient des dangers qui l'entourent parce qu'à cet âge-là on se croit immortel et invincible" peut facilement lui faire oublier les peurs de ses parents à lui à l'âge où c'était lui qui se croyait invincible et immortel.

Pour comparer il faudrait pouvoir être ado avec sa future mentalité d'adulte, ou le contraire et ça, même chez les grands enfants comme toi mon bon zebig, ce n'est pas possible.
 
Je dirais ni plus ni moins dangereux - les dangers ne sont pas les mêmes - et la peur d'un parent pour son ado "inconscient des dangers qui l'entourent parce qu'à cet âge-là on se croit immortel et invincible" peut facilement lui faire oublier les peurs de ses parents à lui à l'âge où c'était lui qui se croyait invincible et immortel.

Pour comparer il faudrait pouvoir être ado avec sa future mentalité d'adulte, ou le contraire et ça, même chez les grands enfants comme toi mon bon zebig, ce n'est pas possible.

Je trouve ton commentaire très juste ...
Il est vrai que lorsque j'étais ado je me croyais aussi "immortel et invincible" et peu soucieux de la peur et du chagrin que je causais à mes parents ... :(
Quand un peu plus tard, j'ai annoncé à mes parents que je m'engageais chez les paras pendant 2 ans (et l'époque était relativement troublée !), ma mère n'a pas arrêté de pleurer pendant des mois ... et cela, je n'en ai eu cure ... je l'ai souvent regretté !
Merci de me l'avoir rappelé ! Cela relativise les choses !:zen:
 
Plus dangereux, sans hésitation.
Enfin, avec mon prisme, j'ai pas,de vision globale et universelle.
Mon prisme est double, très rapidement pour un premier post dans ce fil bien intéressant, dans lequel je suis avide de vos avis :
- Une presque ado (14 ans, je sais pas où ça la met...) à la maison.
Laïque convaincu, j'ai dû la mettre dans un collège privé catho, parce que, j'ai été le constater moi-même, les dealers sont à la sortie du collège publique, les bastons quotidiennes, rackets, harcèlements. Ça existait à notre époque, mais à ce point, j'en suis pas certain, loin de là, même si on n'avait certainement pas une conscience aussi nette des problème, comme tu le souligne, thebig.
Ces précautions n'ont pas empêchées ma fille d'être plus qu'embêtée par quelques garçons (dont un a été exclu), avec certaines de ses copines. Ça s'est fini, l'année dernière, aux urgences psy, dans un contexte un peu chaud, et depuis, ça me coûte 50€ par semaine de psychologue, et c'est pas fini, d'après elle :mad:

- Je vois des parents et de jeunes adultes toute la journée en addicto, et évidemment, je suis en contact étroit avec les gens qui s'occupent plus spécifiquement d'ados.
Nous sommes tous affolés par l'adoption massive de certaines conduites à risque, qui, elles, on en est certain, n'existaient pas il y a 10 ans, et encore moins quand nous étions ados.
Vis à vis de l'alcool : les défonces pour certains, loin d'être des "cas" isolés, hebdomadaires ou "binge drinking" qui consistent à s'enfiler très rapidement des quantités massives d'alcool jusqu'au coma ou quasi-coma, et qui deviennent un véritable problème de santé publique. On s'enivrait, mais pas de cette façon massive (et répétée), et pas pour la pure défonce.
Le canabis dont les plans sélectionnés en Hollande ont été exportés dans les pays producteurs exportateurs principales sources de notre "marché" (Maghreb), et qui ont une teneur au moins 10 fois supérieure en THC (la molécule active) au canabis de nos expérimentations adolescentes
Les nouvelles drogues de synthèse, dont la diffusion et la banalisation sont effarantes.
Le NMDA ou ecsasy, qui, en dehors des accidents aigus, te vident les neurone de leur dopamine, provoquant des morts cellulaire massives et précoces dans les régions mésolimbiques et frontales, en particulier, du cerveau, faisant craindre à certains de véritables épidémie futures de démences précoces.
La kétamine est en train de se répandre comme une trainée de poudre (c'est le cas de dire). Il s'agit initialement d'une molécule utilisée pour l'induction de la narcose (faire faire dodo) en anesthésie et médecine d'urgence préhospitalière (humaine, mais aussi très utilisée par les vétos). Comme le NMDA, initialement cantonée aux milieux "technos", elle se banalise à toute vitesse, dans les boites, puis en usage régulier. En usage aigu, sans anesthésiste, c'est déjà casse-gueule. En utilisation chronique, on découvre sa toxicité pour l'arbre urinaire (ça te décape les uretères et la vessie : tu finit par pisser du sang, puis par plus pisser du tout et devoir t'auto-sonder à vie. Sympa...).
Espérons qu'ils éviteront la cocaïne dont les prix se sont effondrés et dont l'usage s'ultra-démocratise et, pour les plus résistants, la métamphétamine, là encore, qui commence à déborder de certains milieux très limités, mais comme le crack, c'est tellement toxique (sur le plan neuro, en particulier), ça devrait rester, il faut l'espérer, très circonscrit.
Mais, bon, pour mes gamins, c'est surtout le risque alcool qui n'était pas aussi prégnant à mon ado qui me préoccupe le plus...

Et puis les années SIDA sont passées. La trithérapie, toussa, font que la prévention et la conscience de ce danger se sont nettement relâchés. Sans oublier l'hépatite B sexuellement transmissible pour laquelle il y a une désaffection nette de la vaccination.

Après je connais mal l'impact de la grande précarité sociale des familles sur nos ados (7 à 13% des français sous le seuil de la pauvreté en fonction du seuil retenu :eek:).


Alors c'est certain, j'ai une vision forcément catastrophiste des choses, parce que, par définition, quand ça se passe bien, on vient pas me voir.

Mais quand même, les risques me semblent plus nombreux, plus importants en intensité, et les prises de risque (et là c'est une réalité épidémiologique) beaucoup plus importantes qu'il y a 15-20 ans.
 
Merci pour ton témoignage, Bigdidou - témoignage d'autant plus intéressant qu'il est basé sur ton expérience de médecin en contact avec la "partie obscure" de la réalité...

Je crois qu'il convient également de parler de l'éducation donnée à nos enfants !

Dans mon cas personnel, mon père s'occupait des aspects matériels de la vie tandis que ma mère restait à la maison pour s'occuper de mon frère et moi ... avec le résultat qu'à la sortie de l'école, ma mère nous attendait, préparait le goûter, nous aidait à faire nos leçons et devoirs et nous pouvions avoir de longues conversations avec elle sur tous les sujets possibles et imaginables - idem quand mon père rentrait le soir.

Entretemps, nous avions des activités sportives, des petites sorties avec les copains, les visites à la bibliothèque (hé ouais, il n'y avait pas internet) et la lecture le soir (hé ouais, les programmes TV étaient sacrément limités).

Conséquence : pas d'ennui ni de solitude ... nous n'avions pas assez de temps le soir pour faire tout ce que nous désirions - l'éducation était prodiguée directement par nos parents en complément de celle donnée par l'école et tous nos contacts sociaux étaient bien réels !

J'ai reproduit le même schéma avec mes enfants : mon épouse à la maison (elle n'aurait pas voulu faire autre chose que de s'occuper elle-même de l'éducation de nos 3 enfants) et moi au boulot pour m'occuper des choses bassement matérielles mais ô combien nécessaires.

Malheureusement, ce qui était possible "avant" n'est pratiquement plus possible aujourd'hui.

En effet, dans la majorité des cas, 2 salaires sont maintenant quasiment obligatoires pour assurer la subsistance d'une famille avec enfant(s) avec le résultat que les époux travaillant tous les deux, le temps consacré aux enfants diminue drastiquement sans compter la fatigue des parents, les courses à faire après le boulot, et toute la partie "ménagère" qui doit être assumée en rentrant le soir à la maison.

Rien qu'en écrivant le paragraphe qui précède, je remercie le destin d'avoir pu me permettre de reproduire la situation que j'ai connue avec mes propres parents.

Les enfants sont donc majoritairement seuls en rentrant à la maison, ou alors, il faut s'organiser avec des heures d'études - c'est dire que dans ce cas-là, on s'appuie sur l'école, les amis ou la famille proche pour remplacer les parents absents (par la force des choses, bien entendu !).

Dans ce cas de figure, on transmet à l'école et aux professeurs, une partie de notre devoir d'éducation ... or, ce qui pouvait être vrai il y a 40 ans ne l'est plus aujourd'hui, l'école étant devenue une "machine à apprendre", et certains professeurs étant démotivés par une certaine violence ambiante et un désintéressement d'une partie de leurs auditoires.

Loin de moi de crier haro sur les jeunes et les parents actuels ... je considère qu'il était plus facile d'être ado dans les années 60 qu'à l'heure actuelle ... le diktat des modes, des marques et de la technologie n'existait pas, nous avions nos parents pour s'occuper de notre éducation et nos professeurs exerçaient une sorte de sacerdoce qui, malheureusement, se retrouve de plus en plus rarement aujourd'hui.

En plus, l'avenir était rayonnant et dans 90% des cas, l'entrée dans le monde du travail se faisait sans problème.

Très tôt, on m'a inculqué le respect des autres comme vertu cardinale ... j'avoue que mes parents ne supportaient pas un manque de respect, que ce soit vis-à-vis d'eux ou des autres et qu'ils plaçaient des limites claires, définies et raisonnables dans leurs exigences tout en nous expliquant la raison de ces limites...

Mais peut-être que les parents actuels n'ont plus le temps de poser des limites, bousculés qu'ils sont par des difficultés que nous n'avons jamais connues.

Et c'est dommage !
 
Tu décris parfaitement ma situation de parent actuel de 3 gamins (qui bouffent une Ferrari par an) de A à Z, avec notre relative démission de fait, parce que mon épouse et moi on part à 8h00 au boulot, et on rentre au mieux à 19h30, comme tous les parents qu'on connait.
C'est la cata, mais pas moyen de faire autrement.
C'est d'autant plus frustrant qu'à chaque période où la petite famille prend le large en été, on voit les progrès foudroyants des gamins dans tout les domaines quand on s'occupe un peu d'eux...
Il faut ajouter à ça l'explosion du nombre de familles monoparentales (les "mamans solo") et la familles dites recomposées, dont les medias ne cessent de nous chanter louange. Mais, nous, avec les copains des canards, on voit bien que ces familles recomposées, c'est loin d'être l'idylle...
 
Triple merde, j'avais écris un long texte argumenté, et puis un doigt a ripé sur mon clavier, et hop disparu. :mad: :mad:

Alors pour résumer en une phrase :D :

c'est une évidence pour moi que nos enfants sont élevés dans un monde plus dangereux qu'auparavant.

Voilou, j'ai vachement fait avancer le schmilblick pour le coup :( J'argumenterai une autre fois, peut-être. Pfff
 
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Mes parents ont divorcé quand j'avais sept ans. J'étais à la garde de ma mère qui bossait comme une dingue pour essayer (non sans mal) de joindre les deux bouts. Je suis donc rentré de l'école tout seul très jeune. Faute de moyen aussi, j'ai rarement eu les fringues qu'il fallait - sans compter qu'on achetait tout une taille trop grande pour que ça dure le plus longtemps possible - j'ai eu par compte les moqueries, merci.

Mon fils aîné (12 ans) vit donc avec ses deux parents, tous les deux à temps partiel pour assurer les mercredis avec lui et son petit frère - petit frère que je récupère à 18h à la sortie de l'école le soir. Nous avons la chance d'avoir des salaires corrects, ils ne manquent de rien. Mon fils aîné a un portable minable dont il ne se sert jamais, se fringue comme un clodo, n'a pas de compte Facebook et a pourtant plein de copains. Il est dans un collège public mais, ça va (je ne vais pas la faire bisounours, mais il existe des collège public qui ne sont pas des supermarchés de la drogue, dont certains enseignants aiment leur métier et où les élèves ne passent pas leurs journées à se taillader au couteau, si, si)

Pas de généralité, pas de jugement de valeur et un peu à côté du sujet tout ça. Mais faites gaffe, les gars. Partir de son cas personnel pour conclure sur "les jeunes et les parents de maintenant" ça ne mène à rien.
Parce que si je pars du mien, c'est vachement mieux maintenant.
 
Mais faites gaffe, les gars. Partir de son cas personnel pour conclure sur "les jeunes et les parents de maintenant" ça ne mène à rien.
Parce que si je pars du mien, c'est vachement mieux maintenant.

Tu as entièrement raison, mais difficile de faire abstraction de son cas personnel en tentant d'analyser la situation - raison pour laquelle je me suis permis de poster ce fil afin d'avoir des avis contradictoires.

Si je devais uniquement me baser sur mon expérience personnelle, je dirais qu'à l'heure actuelle nos ados vivent l'enfer alors que durant toute ma jeunesse j'ai vécu comme un bisounours ...:)rateau:) - Mais là n'est pas le propos, car mes propres enfants (39 - 30 et 28 ans) sont maintenant confrontés à une situation qui ne leur laisse que peu de choix :


  • Soit ils veulent vivre "normalement" ce qui sous-entend d'avoir 2 salaires qui rentrent à la maison pour élever leurs enfants, payer leur logement, les charges, se nourrir, se vêtir, payer la bagnole, les vacances etc... etc... avec la conséquence d'avoir des horaires de ouf et le stress qui va avec et moins de temps à consacrer à leur famille
  • Soit accepter de se priver d'un certain confort matériel en se contentant d'un seul salaire, de faire attention à la moindre dépense mais de privilégier leur présence auprès de leurs enfants
Quand je pense qu'il y a 30 ans, j'ai acheté ma maison (maison de rangée "normale" sans caractère particulier dans un environnement sympa, près du centre et des écoles, 2 étages, 4 grandes chambres et une terrasse agréable) pour 25.000 Euros frais compris et qu'à l'heure actuelle les maisons équivalentes dans le même quartier sont estimées entre 200.000 et 250.000 Euros, je me dis que "le monde devient fou" et je me demande comment fait le couple qui débute dans la vie pour s'acheter un logement décent ???

Quand on débute en ayant 250.000 Euros de dettes sur la tête et en s'étant engagé sur 25 ou 30 ans à raison d'environ 1.100 Euros de remboursement par mois (quand on sait que le salaire net moyen d'un jeune qui débute en Belgique est d'environ 1.500 Euros/mois pour un universitaire), qu'on ne me dise pas qu'on a le choix ... soit on loue pour un prix prohibitif (700 Euros/mois en moyenne), soit on s'engage sur le long terme.

Tout cela pour dire que : oui ! à mon époque on avait la possibilité de s'assumer avec un seul salaire et de voir l'avenir avec confiance ... maintenant, c'est pratiquement impossible ... la situation économique, la flambée des prix de l'immobilier et nos habitudes de consommation rendent les projections dans le futur très difficiles pour la plupart de nos grands ados qui, de plus en plus, contraints et forcés, retardent leur départ de la maison familiale... De là, l'émergence d'une certaine génération "no future" avec les dangers et les dérives que cela comporte.

J'ai énormément d'admiration pour les jeunes et leurs parents qui doivent se démerder pour avoir une vie normale actuellement avec le stress "qui va avec" - c'est un problème de société grave de conséquences dont on est encore loin de deviner toute la portée !
 
Dernière édition:
Ouais mais j'ai l'impression que se mêlent deux sujets / inquiétudes dans ce fil qui ne vont pas forcément ensemble.

D'un côté : les dangers (c'est le titre du fil)
De l'autre : la vision de l'avenir que peut avoir un ado vu le monde de m... qu'on leur a tricoté.

Sur le premier item, sans éléments vraiment concrets à apporter au débat, comme je l'ai déjà dit, je suis pourtant persuadé qu'il n'y en a en fait pas vraiment (de débat) - les dangers ayant changé de nature et notre montée en âge induisant un biais dans la vision que nous pouvons en avoir, ce serait un peu comparer des choux et des carottes.

Sur le deuxième...
Bah, c'est dur à dire. Je ne suis plus ado et mes enfants ne le sont pas encore.
Je vais passer la main.

J'ai l'impression, quand même, que l'adolescent n'a pas plus besoin d'un monde de m... pour déprimer que d'un monde en Technicolor pour croire en son avenir...

(Ce qui n'empêche pas les jeunes adultes d'en chier sur un plan bassement matériel, en moyenne sans doute bien plus que moi à leur âge mais il faudrait savoir si on parle des ados ou des jeunes adultes)
 
En ce qui concerne les ados, je reste persuadé que les "dangers", s'ils ont changé de nature et sont certainement moins cachés ou étouffés ( je pense à tout ce qui est de l'ordre des agressions sexuelles, elles ont évidemment toujours existé, mais beaucoup moins cachées maintenant qu'il y a 30 ans ; il n'y a qu'à voir le nombre d'histoires anciennes qui ne sortent que maintenant que la parole se libère), se sont multipliés et pour certains, anciens, intensifiés. Par exemple :
- Pas de SIDA, à notre époque (des grossesses, certes, mais ça existe encore, et les grossesses, ça s'attrape en même temps que le VIH, si je puis dire...).
- Ces deux ados de 15 ans partis faire la guerre en Syrie et rattrapés en Turquie : c'est probablement anecdotique, mais très symptomatique de l'apparition de nouveaux danger inimaginables il y a même un an pour le grand public que je suis.
- Et puis je reviens sur les produits, leurs utilisation qui se limite de moins en moins à la simple expérimentation. Par pitié, chers parents, soyez vigilants, sans conflictualiser, toujours dans le dialogue, mais suivez les choses de près.
- N'oublions des trucs bêtes, comme la dégradation de l'hygiène alimentaire qui nous prépare une belle "épidémie" d'obésité, telle qu'on la voit aux USA, et qui y grève de façon loin d'être négligeable l'espérance de vie, et, presque surtout, l'espérance de vie sans maladie grave et handicapante.
- Je pense que la santé globale de l'enfant et de l'ado s'est d'ailleurs dégradée avec la disparition des pédiatres, spécialistes de l'enfant et de l'ados, qui ont des réseaux spécifiques, remplacés par les généralistes (heureusement qu'on est anonyme, parce que ça, ça me vaut à coup sûr une convocation au Conseil de l'Ordre), forcément moins performants, dès que tout ne tourne pas parfaitement rond. Je le dis avec d'autant plus de sérénité que je suis généraliste. Mes enfants ont leur pédiatre.
Comme on dit, un spécialiste, ça sait tout sur rien, un généraliste, rien sur tout...

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Sinon, c'est amusant que tu parles de ces enfants qui restent de plus en plus longtemps chez leurs parents, parce que c'est un indicateur en France qui va précisément contre mes sensations et plus vers les tiennes.
La France est un des pays d'Europe où les enfants quittent le plus tôt le domicile. Un peu plus tôt qu'en Allemagne, elle -même devant l'Angleterre, loin devant les pays plus à l'est, et évidemment du sud qui détiennent des records absolus.
Devant, il y a comme toujours les pays scandinaves, qui décidément, malgré leur discrétion, ont beaucoup de choses à nous apprendre, même s'ils connaissent leurs problèmes :nesoyonspasbisounours:
 
- Pas de SIDA, à notre époque (des grossesses, certes, mais ça existe encore, et les grossesses, ça s'attrape en même temps que le VIH, si je puis dire...).

Nous ne devons pas être tout à fait de la même époque alors - le SIDA est apparu massivement dans les médias à peu près en même temps que tout un tas d'hormones dans mon organisme (et tout aussi massivement...) avec à l'époque beaucoup de fantasmes et de désinformation autour (je me rappelle d'une tante craignant de l'attraper après avoir mangé une pomme tombée par terre...)
A l'époque, tu l'attrapais, tu crevais. Point.
De ce point de vue-là, il était beaucoup plus dangereux d'être ado dans les 80's que maintenant, je trouve.

- Ces deux ados de 15 ans partis faire la guerre en Syrie et rattrapés en Turquie : c'est probablement anecdotique, mais très symptomatique de l'apparition de nouveaux danger inimaginables il y a même un an pour le grand public que je suis.

Mouais...
Je me rappelle de cette histoire quand j'étais jeune d'un ado s'étant jeté par la fenêtre après avoir vu Superman - nouveau danger aussi ou expression différente de problèmes autres et récurents ?

- Je pense que la santé globale de l'enfant et de l'ado s'est d'ailleurs dégradée

Je ne dis pas que tu as tort sur ce plan - juste que j'aimerais avoir des chiffres, des faits.
Parce que là encore, si je me compare (médecin généraliste une fois tous les 36 du mois et basta) avec mes gamins (pédiatre et, pour l'un, podologue + suivi dentaire et occuliste régulier)...
 
Si vraiment tu veux des chiffres et des faits, parce que ça t'intéresse j'essaierai fe te trouver ça.
C'est actuellement un débat énorme dans la communauté médicale où on s'écharppe joyeusement à ce propos. Les MG peuvent tout faire, la pédiatrie, la gynéco, la géronto, en passant de l'un à l'autre à chaque consult, et les pédiatre, les gynécos médicaux ne voient pas ça du même oeil, et à mon avis de médecin généraliste, ils ont raison.
Un médecin (un pédo-psy, je crois), qui avait osé dire récemment à la radio que, peut-être, les médecins génèralistes ne géraient pas avec la même acuité la santé de l'enfant (en particulier sur le plan préventif) que les pédiatres vient de se faire trainer devant le conseil de l'ordre. Alors que c'est une évidence.
Tous les indicateurs concernant la médecine prèventive de l'enfant (couverture vaccinale, suivi des courbes pondérales...) depuis la raréfaction des pédiatres et la quasi-disparition des médecins scolaires sont à la baisse.
Le pédiatre, qui a plus de temps, travaille souvent ailleurs (-> formation par osmose, circulation des idées au contact, etc...), est plus à l'écoute de ce qui concerne spécifiquement l'enfant et l'ado, gère à mon avis mieux cette période que le MG. Après, certains d'entre nous ont plus la fibre pédiatrique que d'autres, qui auront plus la fibre gynéco ou géronto, psy, addicto ou que sais-je. Mais faut retomber sur Terre, tu peux pas être au top sur tout.
Sinon, je suis né en 67. Le début de la vraie explosion du SIDA dans la population génèrale c'est quand j'étais, de mémoire, en 2e ou 3e année de médecine.
 
c'est une question pour LaHorde !
Ne quittez pas je transfère votre appel :D

sinon, moi, j'ai voté choix 2.

Ils ont accès plus facilement aux vices mais si les parents sont là et font bien leur taff, ils feront gaffe.
Leur mentir en leur disant que tout va bien et en les enfermant dans une bulle n'est pas un solution.
D'où la nécessité parfois de les "combattre".

Ensuite ca dépend bien sûr dans quel environnement ils grandissent.
 
- Ces deux ados de 15 ans partis faire la guerre en Syrie et rattrapés en Turquie : c'est probablement anecdotique, mais très symptomatique de l'apparition de nouveaux danger inimaginables il y a même un an pour le grand public que je suis.

S'engager en mentant sur son âge dans la Coloniale ou la Légion pour aller se faire tuer ou crever d'une maladie tropicale dans la brousse de Madagascar ou les rizières du Tonkin, a été une aventure assez courante pour nombre de jeunes Français durant des décennies. Mais ce danger-là était idéologiquement légitimé par tout un système de valeurs. À la suite de l'embuscade d'Uzbin de 2008 qui avait coûté la vie à dix soldats, des familles ont porté plainte pour « mise en danger de la vie d'autrui et non-empêchement de crime ». Ce n'est évidemment pas le signe que la guerre est devenue plus dangereuse, mais que le rapport de la population au danger a changé radicalement. On a oublié l'époque où la Convention faisait du jeune Joseph Bara, tué à 13 ans face aux Vendéens, un héros national, en exaltant son sacrifice.

Les morts d'Afghanistan ont aussi déclenché une polémique sur la question de savoir si l'on n'avait pas envoyé là-bas des jeunes soldats inexpérimentés, là où des vétérans endurcis eussent été plus à leur place. En fait, l'âge moyen des soldats français morts en Afghanistan est de 30,4 ans, même si quatre soldats tués à Uzbin avaient entre 19 et 20 ans (Pertes militaires françaises en Afghanistan - Wikipédia). L'armée et l'État n'ont surtout pas eu le courage de répondre ce que savent tous les historiens militaires, tous les vieux soldats aussi : la guerre a toujours été faite par des gamins, encadrés par quelques vétérans. C'est une constante historique. On affecte de l'ignorer aujourd'hui, parce que l'idée nous en est devenue insupportable.

Il suffit de voir ce que le cinéma nous montre de la guerre. On fait incarner, dans Il faut sauver le soldat Ryan ou dans La Ligne rouge, les troufions de 20 ans de la guerre réelle par des acteurs qui frôlent ou ont dépassé la trentaine. L'âge moyen des GI's inhumés au Cimetière et Mémorial américain d'Omaha Beach est de 24 ans, tous grades confondus, ce qui laisse supposer que l'âge moyen des simples soldats et petits gradés devait être inférieur (STEVE SWENSON'S BLOG: The Normandy American Cemetery and Memorial at Omaha Beach). Pour la guerre du Vietnam, les statistiques vont dans le même sens :

58,148 were killed in Vietnam […] Of those killed, 61% were younger than 21, 11,465 of those killed were younger than 20 years old, of those killed, 17,539 were married, average age of men killed was 23.1 years, five men killed in Vietnam were only 16 years old, and the oldest man killed was 62 years old

Source : Vietnam War Myths and Facts
 
L'environnement comme les mentalités ont changé c'est sur mais je ne penses pas plus dangereux ...

j'ai connu l'alcool a environ 25 ans et certaines drogues a partir de 35 pas parce que j'en vais pas a ma disposition mais par conviction

au moins la moitié de mon entourage de milan nés en fin d'année 60 ne sont plus de ce monde , enterrés par le sida ou l'héroïne , voire dans des accidents causé par la vitesse de grosses cylindrées dont ils n'avaient surement pas la maitrise

a mon époque d'ado je ne supportais pas d'avoir constamment mon pere sur le dos et ma mere au foyer me surveiller comme la casserole sur le feux , je revais de les voir divorcer comme certains parents de mes copines dont il me semblait qu'elles avaient une totale liberté

mes enfants , et surtout ma fille qui a 25 ans aujourd'hui , eux m'accusent de les avoir laissé beaucoup seul , donc de liberté , au profit de mon travail et d'avoir divorcée 2 fois


2 vies différentes , 2 parcours différents, 2 entourages different mais au final pas de grand changement : une bonne scolarité sans problème , pas mal de sport et quelques conneries sans reelle gravité


pour moi chaque époque a eu son " mal" , la différence est que aujourd'hui ce "mal" est médiatisé a mort

a un'autre époque on parlait de sida , drogues , cancers , divorces , violences dans les cité , violences a l'écoles ect, ect, a demi mots , aujourd'hui on en parle ouvertement ... a tort ou a raison


:zen:
 
Un autre fait dont il convient de tenir compte :

La tranche des 18-24 ans représente environ 8% de l'ensemble de la population belge alors que cette même tranche représente 23% des automobilistes qui ont perdu la vie dans un accident de voiture

Causes principales :

Manque d'expérience
Surestimation des capacités personnelles
Prises de risques accrues dues à l'âge
Alcoolémie et usages de produits stupéfiants

Source : Institut belge de la sécurité routière (IBSR)
Jeunes conducteurs - IBSR

Et tout cela malgré que les véhicules actuels soient de plus en plus sûrs !

Les jeunes qui atteignent 18 ans à l'heure actuelle n'ont pour la plupart (je n'en fais pas une généralité) comme objectif que de passer le permis et de s'acheter une voiture ... bien souvent payée par les parents.

Je comprends très bien leur réaction, la voiture restant à leurs yeux un idéal de liberté et de mobilité ... je comprends d'autant mieux que je me souviens avoir perdu ma première vraie "petite amie" parce qu'à mon époque je n'avais pas de bagnole, et ce au profit d'un con qui avait une 4CV pourrie de chez pourrie ...:D:D:D

Il est vrai aussi que dans les années 60/70 l'habitude était d'envisager l'achat d'une bagnole quand on disposait d'un boulot, qu'on était mariés et qu'on pouvait se la payer soi-même ... c-à-d aux environs de 25 ans minimum sans compter le fait que la circulation n'était pas ce qu'elle était aujourd'hui !

J'avoue aussi que si les bagnoles n'avaient pas évoluées en matière de sécurité, ce serait une véritable hécatombe aujourd'hui : pas de ceintures, pas d'airbags, pas d'ABS, pas de crash test et j'en passe et des meilleures ... t'avais un accident à 50 kms/H, t'étais pratiquement mort !:rateau:

Malheureusement, et pour beaucoup, la voiture, au-delà d'un moyen d'assurer la mobilité, participe au besoin de "prises de risques" de certains jeunes adultes ... elle les accompagne dans leurs sorties et je ne suis pas certain que le vieil adage : "Boire ou conduire, il faut choisir" soit bien ancré dans tous les esprits - il suffit de lire les faits divers le lundi matin pour se rendre compte des dégâts du weekend !

Pour mes propres enfants, j'ai solutionné le problème d'une autre façon :

D'abord, j'étais dans l'incapacité financière de leur payer une bagnole ... ensuite, je leur ai appris à conduire moi-même, avec ma propre voiture dans le cadre de la "filière libre" ... Quand j'étais certain de leurs capacités à maîtriser une bagnole, ils ont passé leurs permis respectifs (tous du premier coup !) et ensuite, ils pouvaient utiliser ma voiture comme bon leur semblait et en toute confiance à la seule condition qu'au premier incident dont ils étaient responsables ... le marché passé avec eux était terminé et ils se débrouillaient !!!!!!

Petite anecdote : quand j'avais acheté ma BMW neuve, mon plus jeune fils était frustré parce qu'il pensait que je ne la lui prêterais pas ... Je lui avais dis que le marché tenait toujours et qu'il pouvait l'utiliser comme son frère et sa soeur l'avaient fait auparavant avec mes autres voitures et toujours aux mêmes conditions ... Pas de chance, deux semaines après l'achat de ma BM, alors que mon fils s'était arrêté à un passage pour piétons, un gars n'a pas eu le temps de freiner et lui a enfoncé l'arrière ... argh ! Je ne vous dis pas comment il était stressé quand il m'a téléphoné pour annoncer l'accident !:D:D:D

Mais conformément à nos accord, et comme il était en droit ... il a pu continuer !!!!!:rateau:

ps : maintenant, comme je roule en Partner Tepee, personne n'aurait voulu l'emprunter !:love:
(un des - nombreux - avantages de rouler en Tepee !!!!!!);)
 
Un des dangers typique des 80s inconnu des jeunes d'aujourd'hui, c'est quand même de se retrouver avec une coiffure "mulet", une veste à èpaulettes géantes et manches relevées, un jean taille sous les bras et des baskets montantes fluo !

À côté de ça...
 
Un des dangers typique des 80s inconnu des jeunes d'aujourd'hui, c'est quand même de se retrouver avec une coiffure "mulet", une veste à èpaulettes géantes et manches relevées, un jean taille sous les bras et des baskets montantes fluo !

À côté de ça...
...y'a aussi les pulls tricotés par Moman...
:rose:
 
ouais, mais ils ont Miley Cyrus et Nabilla...


Je suis pas sur que ce soit mieux.