Alors tu en prends la responsabilité .....
Dimanche soir, j'ai écrit beaucoup ... très beaucoup comme disait mon fils quand il était petit...
Ce n'était plus une plume que je maniais, c'était une rotative ...!
J'ai gueulé à l'injustice, appelé la vengeance, renié ce que j'avais de bon au fond de moi...
Après quelques pages d'éructations morbides mais combien jubilatoires, je n'étais plus que l'ombre de moi-même, un erzatz de zebig, une carcasse immonde qui croupissait dans sa merde...
Même Dieu en a pris sur la gueule comme si Dieu était responsable de mes problèmes de petit bourgeois s'apitoyant sur son pauvre sort que d'aucuns jugeraient encore très enviable...
Passé la colère, vint la déprime avec ses flots de pages dont l'encre se mêlait aux larmes...
Puis vint le doute avec un cortège de points d'interrogations comme si ma vie avait été un immense point d'interrogation dont je n'arrive pas à dessiner la fin...
S'ensuivit le remords ... qu'avais-je donc fait de mal pour me retrouver à 3H du mat en train de noircir des tonnes de papier ?
La bouteille de Vodka commencait à en prendre pour son grade (je devrais dire "degré" !!!) et c'est au moment précis où je vidais mon ennième verre que je crus sentir une présence à mes côtés ... une présence tranquille et réconfortante ... une présence humant la lavande, le pain frais et la confiture de myrtilles... je n'osais tourner la tête de peur que tout s'évanouisse, que tout disparaisse...
Je sentis une main prendre ma main et la plume glissa sur le papier ... quelques lettres d'abord et puis une simple phrase : "l'aimes-tu ???" - sans hésitation j'écrivis : "oui ! je l'aime plus que tout !!!!"
Et ma main de continuer à écrire comme si elle ne m'appartenait plus ... et cette main me parlait d'enfants et de bonheur, de prairies inondées de rosée, de ciels clairs et lumineux, de rires dans l'escalier et d'odeur de chocolat dans la cuisine...
Le chagrin et l'alcool ne font pas bon ménage ... rêves et cauchemars se superposent à mon regard vascillant... je tombais sur le lit et m'endormit tout habillé jusqu'au petit matin...
Je me réveillais dans un sursaut ... "Grand-Mère !" m'écriais-je !!! mais rien ni personne ne me répondit à part les cognements d'une migraine "pulsative" à l'extrême...
Je me levais péniblement ... et surpris, commencait a admirer les entrelas d'un coquelicot surperbement dessiné sur la page droite de mon carnet quand je me souvins que jamais, ô grand jamais, je n'avais réussi à dessiner un coquelicot... ... ... ... ... ...