La question qui m'anime est celle de savoir jusqu'à quel point son appartenance à un groupe "gentillement" en opposition a pu influer sur les excès qui ont été sanctionnés.
Donc, je n'attends pas d'intervention d'un modérateur qui viendrait réaffirmer le bien fondé du bannissement, encore moins celle d'un administrateur. Je n'en ai rien à faire.
Le sujet n'est pas celui-là.
Patochman - que dieu seul sait combien je le déteste cordialement- a je crois, dans sa première réponse saisi ce qui motivait mon laïus : non pas le bannissement pour l'exemple (je ne suis idiot à ce point tout de même) mais le bannissement par le fait d'appartenir au groupe, comme une des raisons ayant mené à certains excès.
Il y a répondu avec un aveu d'incertitude.
Là encore, j'ai peut-être mal compris où se plaçait le doute de Patochman.
Salut, da capo.
Je ne te déteste pas cordialement. Je ne déteste pas grand monde, et lorsque c'est le cas, jamais cordialement. Pour reprendre une phrase qui n'est pas mienne, je me contente
de ne pas connaître la moitié d'entre vous à moitié autant que je le voudrais, et j'aime moins de la moitié d'entre vous à moitié autant que vous le méritez.
Mais pour des raisons qui n'ont pas à être expliquées ici (mais que je vais faire semblant d'expliquer quand même), je pourrais afficher la même réaction que Pat. Je ne sais pas, au fond, quoi en penser, et ça me contrarie.
Je ne sais pas quoi en penser du fond des raisons qui ont amené à ce
fait social à propos duquel tu t'interroges, la mise à l'écart d'un des vieux.
Ça me contrarie, parce que j'aime G. à la mesure de l'énervement qu'il peut parfois provoquer chez moi. Quand il fait le testard, quand il refuse de réfléchir. Et quand il joue un rôle qui n'est pas le sien.
Mais ça me contrarie surtout parce que je n'ai pas su lui dire des choses qu'il n'avait pas envie d'entendre. Et que, au fond de moi, je pense que cet épisode lui fera du bien, comme ça a fait du bien à deux autres de mes amis, R. et L.
Parce qu'à un moment, il faut savoir prendre des distances avec son addiction, surtout quand on a l'impression de ne pas être reconnu dans ce qui finit par constituer son réseau social primordial.
Et ça me contrarie encore plus, parce que je n'en sais rien. De ce qui se passe dans sa tête.
En revanche, ce que tu dis fait un curieux écho à une discussion que je viens d'avoir avec ma fille aînée sur les fondements de la sociologie.
Dans ton questionnement, il y a deux facettes. Corrige moi si je t'ai mal compris. Il y a une première interrogation,
est-ce que son ban est du au fait qu'il appartient à un groupe (
que je connais pour en être membre) ? Une sanction pour l'exemple.
Et il y a une autre interrogation :
est-ce que le fait d'appartenir à ce groupe a créé chez G. une dynamique d'expression de son opposition qui a amené à l'obligation, pour la modération, de le priver de son accès aux forums ?
En clair,
est-ce que La Horde a fini par influencer le comportement de G. jusqu'à un point de non-retour ?
Comme la réponse à l'hypothèse de l'exemple a été donnée, je me tourne vers cette seconde question.
C'est une théorie sociologique très établie, que l'appartenance à un groupe peut amener l'individu à des excès, pour "mériter" une intégration, ou pour être reconnu comme un des meilleurs éléments du groupe.
Mais c'est une théorie. Elle est un peu bâtarde, pour tout dire. Elle a l'air de s'appuyer sur les théories holistes (
le groupe exerce une contrainte sur les individus pour qu'ils se conforment à une ensemble de comportements reconnus comme acceptables par le groupe), tout en tirant vers une sociologie des intérêts (
l'individu s'imagine un comportement exemplaire aux yeux du groupe pour prendre un ascendant sur un rôle donné).
Mais, bâtarde ou pas, elle présuppose deux choses :
- dans son versant holiste, elle présuppose que le groupe exerce une contrainte sur ses membres.
- dans son versant individualiste, elle présuppose que l'intérêt à être exemplaire s'accompagne de gains.
- dans les deux cas, elle présuppose que le groupe se soit constitué un système de valeurs et une identité.
Et c'est là que le bât blesse.
La Horde©, si ça devait ressembler à un groupe politique, ça ressemblerait à un hybride entre l'anarcho-syndicalisme des années 50 ("toute organisation étant à bannir, il faut s'empêcher de s'organiser autrement que dans l'action épisodique"), les mouvements punk dadaïstes des années 80 ("la lutte est vaine, mais sa mise en scène est drôle"), et l'autodérision utopique première de Thomas More.
Je dis ça, et je pense que l'intégralité de mes comparses de La Horde n'aura aucune difficulté à fourbir des arguments pour détruire cette définition dans laquelle il serait louche de se reconnaitre.
Au cas où une telle bataille théorique se tiendrait ici, n'oubliez pas qu'elle ne saurait en aucun cas être une représentation fidèle de ce qu'est La Horde©.
Car La Horde© est infidèle par essence, et sa capacité de nuisance réside uniquement dans l'ignorance qu'ont les autres de sa nature réelle.
Arrivederci.
:zen: