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Singulièrement personne navait occupé la villa alors que bien dautres belles demeures avaient été investies sans vergogne. Dans les lointains souvenirs on disait quelle avait été la villégiature destive dune grande famille aristocratique qui y menait ici toute sa progéniture respirer lair iodé. De grandes fêtes y avaient été données où de jeunes hommes fringants en costumes de lin, des jeunes femmes en robes légères de cotonnade, des canotiers et des rubans fleuris menaient la sarabande. Telle vieille paysanne prétendait y avoir livré quantité de belles volailles ; telle autre les plus beaux fruits de son verger. Certains avançaient même des noms : la famille De..., Madame la Comtesse Du..., Monsieur le Prince Des...
Quoiquil en soit, crainte ou respect, la villa était restée vide. Et ce nétait sans doute pas par peur quelle fut hantée, car ici tout un chacun ressemblait peu ou prou à un fantôme. [/...]
:zen:Merci de vos encouragements ! L'histoire continue !
Rodolphe sétait installé sans plus de façon dans la villa. Le bûcher comprenait une provision suffisante de bois pour alimenter encore deux années la cheminée du petit cabinet où il avait décidé de resserrer son existence. Il trouva aux alentours quelques fermes pour lui assurer un ravitaillement frugal. Ici il y a bien longtemps que personne ne posait plus de questions. Certaines commères hors dâge prétendaient toutefois avoir reconnu un visage leur rappelant ceux des étés de la villa. Mais dautres soutenaient quil ne sagissait là que de pures affabulations de vieilles folles. Et comme rien ne résistait bien longtemps à la puissance de dilution des brumes, les caquetages séteignirent assez vite.
Une fois sommairement installé, Rodolphe passa le plus clair de son temps à arpenter les grèves, sans but, dans la trouble et légère ivresse que procure limmersion prolongée dans les brouillards.
Sa vie devenait une estompe.