Les chasseurs ont des quotas imposés au maximum, mais pas de quota minimum, à ma connaissance. On ne les oblige pas à tuer un certain quota, on leur interdit de tuer davantage. Va donc obliger un chasseur à faire un truc qu'il n'a pas envie de faire... déjà que leur interdire quelque chose, c'est délicat et dangereux.
Pour ce qui est de la régulation, elle se fait très bien sans nous, c'est quand on extermine ce qui nous dérange qu'il faut ensuite réguler. Donc, on ne régule pas, quand on empêche les sangliers de venir batifoler dans nos jardins, on adapte l'environnement à notre intérêt, c'est tout.
Par contre, bizarrement on ne parvient pas à réguler une population pourtant peu nombreuse, mais qui ne se gêne pas, elle pour venir batifoler dans nos jardins, arme à la main : les chasseurs. Une chasse à cour à encore fini dans des habitations il y a peu de temps, avec mise à mort dans le jardin (ils appellent ça "servir" le cerf, ces braves gens). Et pour ce qui est des enfants qui se font blesser par des sangliers, ils sont nombreux aussi à se faire blesser par des chasseurs. Une amie, enfant, c'était pris du plomb dans la cuisse au beau milieu de la cour de son école. Affaire étouffée, bien sûr, puisque les mairies de cambrousse sont des républiques bananières.
On se rappelle bien de ça quand on part un dimanche, dans l'espoir fou de se promener en campagne dans mon pays de viandards. Mon amie fait du cheval, on risque sa peau à cause d'une minorité très souvent malintentionnée et agressive.
Pour revenir à ce que dit Pascal, oui la peur est une forme de conscience. C'est plus qu'un signal pour moi, mais une réaction psychologique. Quant à l'idée de mécanisme, il faut toujours se rappeler que c'est une image, une analogie pour être plus précis. La comparaison d'un réaction animale avec un mécanisme ou une "fonction" n'est qu'une méthode de pensée pour prospecter de façon scientifique dans le vivant. Or, on finit vite par oublier l'essentiel : le mécanique est second par rapport au vivant et juger de quelque chose de vivant comme d'un mécanisme ou d'une fonction n'est qu'une simplification analogique. Ça marche, mais ce n'est pas pour autant la vérité.
Tout ça pour te dire que je suis parfaitement d'accord avec toi, en fait : la peur en tant qu'émotion devrait suffire à nous faire réfléchir. Et les expériences faites sont bien au-delà d'une prédation.
Lévi-Strauss disait que le "barbare, c'est d'abord celui qui croit à barbarie", c'est-à-dire celui qui considère l'autre comme un barbare. Ce qui m'interpelle c'est que les hommes ne sont jamais aussi bestiaux que quand ils disent des autres animaux : ça n'est qu'une bête. Alors ils se reproduisent comme des lapins, détruisent l'écosystème et réduisent à l'état de choses et de produits les quelques êtres vivants qu'ils estiment être encore nécessaires à leur existence.
La formule est choquante, mais Adorno et Horkheimer, si ma mémoire est bonne (dans la Dialectique de la raison ?) disaient qu'à partir du moment où l'on s'est mis à industrialiser la mort des animaux dans des abattoirs modernes et "rationalisés" on est à deux doigts de faire subir la même chose aux êtres humains. Ce qu'on a fait, du coup.
Pour ce qui est de la régulation, elle se fait très bien sans nous, c'est quand on extermine ce qui nous dérange qu'il faut ensuite réguler. Donc, on ne régule pas, quand on empêche les sangliers de venir batifoler dans nos jardins, on adapte l'environnement à notre intérêt, c'est tout.
Par contre, bizarrement on ne parvient pas à réguler une population pourtant peu nombreuse, mais qui ne se gêne pas, elle pour venir batifoler dans nos jardins, arme à la main : les chasseurs. Une chasse à cour à encore fini dans des habitations il y a peu de temps, avec mise à mort dans le jardin (ils appellent ça "servir" le cerf, ces braves gens). Et pour ce qui est des enfants qui se font blesser par des sangliers, ils sont nombreux aussi à se faire blesser par des chasseurs. Une amie, enfant, c'était pris du plomb dans la cuisse au beau milieu de la cour de son école. Affaire étouffée, bien sûr, puisque les mairies de cambrousse sont des républiques bananières.
On se rappelle bien de ça quand on part un dimanche, dans l'espoir fou de se promener en campagne dans mon pays de viandards. Mon amie fait du cheval, on risque sa peau à cause d'une minorité très souvent malintentionnée et agressive.
Pour revenir à ce que dit Pascal, oui la peur est une forme de conscience. C'est plus qu'un signal pour moi, mais une réaction psychologique. Quant à l'idée de mécanisme, il faut toujours se rappeler que c'est une image, une analogie pour être plus précis. La comparaison d'un réaction animale avec un mécanisme ou une "fonction" n'est qu'une méthode de pensée pour prospecter de façon scientifique dans le vivant. Or, on finit vite par oublier l'essentiel : le mécanique est second par rapport au vivant et juger de quelque chose de vivant comme d'un mécanisme ou d'une fonction n'est qu'une simplification analogique. Ça marche, mais ce n'est pas pour autant la vérité.
Tout ça pour te dire que je suis parfaitement d'accord avec toi, en fait : la peur en tant qu'émotion devrait suffire à nous faire réfléchir. Et les expériences faites sont bien au-delà d'une prédation.
Lévi-Strauss disait que le "barbare, c'est d'abord celui qui croit à barbarie", c'est-à-dire celui qui considère l'autre comme un barbare. Ce qui m'interpelle c'est que les hommes ne sont jamais aussi bestiaux que quand ils disent des autres animaux : ça n'est qu'une bête. Alors ils se reproduisent comme des lapins, détruisent l'écosystème et réduisent à l'état de choses et de produits les quelques êtres vivants qu'ils estiment être encore nécessaires à leur existence.
La formule est choquante, mais Adorno et Horkheimer, si ma mémoire est bonne (dans la Dialectique de la raison ?) disaient qu'à partir du moment où l'on s'est mis à industrialiser la mort des animaux dans des abattoirs modernes et "rationalisés" on est à deux doigts de faire subir la même chose aux êtres humains. Ce qu'on a fait, du coup.