Pour les profs

  • Créateur du sujet Créateur du sujet Lamar
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Le wisc, je ne suis pas sûr que cela se trouve sur le net et je ne suis pas sûr (mais alors pas du tout) que n'importe qui (sans te manquer de respect, bien sûr) puisse le faire passer à un enfant.
Les logiciels pédago tu en trouves ici (site officiel).
Sinon tu as des logiciels libres, ici et .

Il y a un peu de tout, comme je ne sais pas ce que tu cherches précisément, j'ai plutôt fait dans les pistes à poursuivre soi-même, que dans les autoroutes ! Bonne recherche. Et tiens-nous au courant de ce que tu as trouvé d'intéressant. ;)
 
Une question qui n'a rien à voir avec l'informatique.

Les programmes des concours viennent de sortir et j'ai bien chercher : nulle trace d'un CAPES interne de lettres modernes. Il a été rayé de cette dimension aussi ce CAPES-là ???
 
Oui, je tenterai peut-être le coup demain, mais j'ai peur de ne pas trouver d'interlocuteur au courant...
Ca m'embête pour ma blonde : elle bosse depuis dix ans en contrat, avec d'excellents résultat, une inspection plutôt élogieuse, etc. Mais elle n'a toujours pas passé ce concours, qui tend à devenir de plus en plus difficile à avoir. Elle ne le bosse pas en général, mettant toute son énergie dans son boulot, alors que ça ne lui rapporte que l'estime des gens qui bosse avec elle ou qui ont affaire à elle. Et l'estime, sur la feuille de paie et lors des veilles de rentrée à se ronger les ongles, ça ne lui apporte rien..
 
C'est vraiment dommage effectivement qu'elle ne le passe pas, surtout qu'avec son expérience ce ne serait pas si difficile. Il faut penser à l'avenir, car en contrat, avec les baisses démographiques actuelles, elle pourrait se retrouver au chômage jusqu'en... 2012 ! (date à laquelle les enfants du mini baby-boom de l'an 2000 vont commencer à rentrer en sixième)

Dans mon académie (Clermont-Ferrand), région à la natalité en berne depuis des décennies et qui perds des habitants comme un panier percé, le rectorat ne recrute plus que dans les matières suivantes :

Anglais - Allemand - Arts plastiques - Arts appliqués - EPS - Biotechnologie - Sciences médicosociales - Education musicale - Lettres classiques - Sciences économiques et sociales - Mathématiques - Sciences et vie de la Terre - Technologie

et encore, il ne faut pas trop rêver, en Allemand ou en Lettres classiques, ils cherchent des vacataires acceptant d'être sur trois à six établissements - dit gentiment, la perle rare, dit moins gentiment, le bouche-trou - et quand on parle d'un tel nombre d'établissements dans des zones rurales, ça peut vite dépasser les 1000 kilomètres par semaine - je ne parle pas dans le vide, je parle de conditions d'exercices pour l'année 2008-2009 qui m'ont été décrites par des collègues titulaires ayant plus de 10 ans d'ancienneté - vous imaginez un peu ce que le rectorat peut "offrir" à un non titulaire, avec une telle gestion de titulaires ayant 40 ans, une femme, des enfants... Engagez-vous, rengagez-vous, qu'ils disaient... Bref désolé si mon propos dépasse le cadre de la discussion, mais avant "de signer" les jeunes (et les moins jeunes) doivent être avertis que tout n'est pas si rose ! :eek:
 
Je me suis tué à lui dire qu'elle devait le passer ce concours. Et cette année il faut dire que ... le jour du concours est tombé le jour de... je n'arrive même pas à l'écrire, mais disons que ce n'était pas un jour de fête pour elle..

Pour moi ces situations mériteraient une grève générale sauvage et dure jusqu'à un retour à des conditions humaines (remplacement sur deux établissements exceptionnels et acceptés).
En tant que titulaire j'ai franchement peur de me retrouver d'ici un peu plus d'un an dans des conditions comparables à celles qui m'ont mené à un burn-out carabiné et prolongé (conscience professionnelle aidant j'ai "tenu" plusieurs années alors que je dégringolais visiblement la pente à toute vitesse).
Je ne faisais "que" 500 kms par semaine encore...
Être prof c'est :
- commencer plus tôt que la moyenne (pour que les autres puissent déposer leurs gosses)
- se taper souvent des week-ends d'une journée et demi (et encore)
- bosser sans cesse
- être en représentation devant des gamins shootés au procédurier et venant pour.. ne rien faire...
... enfin, bref ... vous connaissez...
Et les collègues à l'abris, habitant à 5mn à pied du bahut, ayant fait leur trou et implantés dans l'établissement, pétés d'heures sup' et négligeant leur boulot nous font la leçon à coup de "oui mais on a la sécurité de l'emploi".

Jamais on n’aura la grève dont je parle, vu le chacun-pour-soi qui règne chez nous..

Allez, retour aux copies... et une petite pensée pour le spectre de la rétention de note ... qui ferait sans doute plier le gouvernement, parce que les grèves...

Ah ! Je suis content, l'année prochaine ce sera rétroprojecteur pour tout le monde à mon étage... Je vais enfin pouvoir entrer dans le XXIe siècle pour mes élèves...
 
jusqu'à un retour à des conditions humaines (remplacement sur deux établissements exceptionnels et acceptés).

En moins de cinq ans, le système a été "optimisé" : d'une part, la "règle" des deux établissements maximum est progressivement passée à trois, puis maintenant bien plus ; d'autre part, c'est terminé les remplaçants restant à attendre dans leurs établissement d'origine qu'un poste se libère - désormais "on" leur trouve du travail, quitte à les "balader" d'établissement en établissement. Je vois mal comment on pourrait revenir en arrière, après une telle "amélioration" de la "gestion", passée quasiment comme une lettre à la poste, sans que personne ne bronche ! Désormais, la seule issue pour nous autres profs, c'est un regroupement des établissements éparpillés, et donc une dégradation des conditions d'accès des élèves, mais une amélioration de celle des profs - on est mieux lotis quand, en tant que remplaçant, on est sur un gros établissement, car la probabilité de partir ailleurs est plus faible.

"oui mais on a la sécurité de l'emploi".

Franchement, la sécurité de l'emploi, c'est un gros gros leurre. Avec la baisse démographique, même les collègues bien tranquille dans leur trou et leur poste fixe peuvent "gicler" du jour au lendemain - les mesures de carte scolaire, cela concerne tout le monde, et les bonus pour retrouver un poste sur la commune ne servent à rien quand il n'y a plus d'établissement sur cette fameuse commune.

Allez, retour aux copies...

Idem ;)

rétroprojecteur pour tout le monde à mon étage...

C'est une plaisanterie, ou tu voulais dire "vidéoprojecteur" ?! :eek:
 
Oui, désolé.. bizarrement je suis assez classique dans mon enseignement. Il faut dire aussi qu'en philo on est plus ou moins sommé d'en rester à la craie ou au feutre.

Je ne crois pas sinon que tous les profs soient en danger. J'en connais pas mal qui ne risquent quasiment rien et qui te foudroient de leur mépris si tu te plains des conditions de travail, parce qu'ils savent pertinemment ne rien risquer, eux.

Je ne crois pas tellement aux regroupements d'établissements. L'opinion publique se mobilise davantage pour une école fermée que pour les conditions de travail de ces fainéants qui ne font que dix-huit heures ...
La plupart du temps quand je parle de ça on me rigole au nez.

Et n'oublions pas le sacro-saint "intérêt de l'élève" dont ont plein la bouche tous les collabos qui tentent de tourner le système à leur avantage.
C'est simple, pour moi cette expression est devenu une boussole inversée : plus un collègue à le mot "intérêt de l'élève" plein la bouche, plus en général il s'en contretape.
On est trop dispersés, trop occupés à essayer de s'en sortir et de ne pas trop se faire avoir pour pouvoir s'unir et se battre. Notre temps de travail augmente sans cesse, seul s'en sortent ceux qui bâclent leur boulot, les conditions sont de plus en plus ignobles (le mot n'est pas trop fort) pour nombre d'entre nous (mais encore minoritaires, quand on y pense).
 
Merci, Lalis. :)
 
Bon, renseignements pris, ce n'est pas si simple que je pensais... :hein:

Le principe : le CAPES interne de Lettres Modernes, comme le CAPES externe d'ailleurs, n'a pas de programme particulier. Le programme est celui de l'enseignement secondaire (collège et lycée).
Selon cette logique, il ne serait pas surprenant que ce CAPES ne figure pas à la page http://media.education.gouv.fr/file/special_6/18/8/special6-CAPES-interne_62188.pdf

Sauf que...
... dans la logique des diférents B.O., on devrait voir soit comme pour les lettres classiques :
Lettres classiques
Le programme des épreuves est celui des lycées d'enseignement général et
technologique et des collèges.
Soit comme pour d'autres n'ayant pas de programme :
La réglementation en vigueur ne prévoit pas de programme pour les sections : Documentation, Éducation musicale et chant choral et Langues vivantes étrangères.
En l'absence de toute référence à ce concours, il y a lieu de craindre qu'il soit supprimé.
L'an dernier, on pouvait lire ça : ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/bo/2008/special4/MENH0800401X.pdf

Il n'y a plus qu'à attendre le B.O. précisant les sections ouvertes et/ou fermées pour l'an prochain. L'an dernier il est sorti le 15 juillet : ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/bo/2008/special5/special5_annexe2.pdf

Seule certitude : pour des raisons d'économie, des préparations ont été supprimées dans certaines académies (Versailles par ex).

Le Docteur, je ne peux pas faire mieux pour ta compagne pour le moment...
Cela dit, il y a plus de 700 postes à l'externe cette année, et même si c'est un concours difficile, le nombre de candidats par poste est bien inférieur à ce qu'il était de mon temps (je sais, je suis antique, mais quand même :D). Je connais plusieurs membres du jury : l'une d'entre eux m'a dit pas plus tard que lundi qu'une fois que le tiers des meilleurs est reçu, les jurys admettent des candidats moyens, voire très moyens, parce qu'il y a des postes à pourvoir et qu'en période de suppression massive, ça ferait mauvais genre de ne pas remplir l'effectif. Comme il est impossible de recruter à 4/20, il leur est demandé de monter leurs moyennes.
Reste le pb des conditions d'inscription de l'année transitoire : la licence ne suffit plus pour la session 2010. Sauf pour ceux qui ont été présents aux épreuves 2009.
Mais il vaut mieux là aussi attendre car les décrets n'en sont qu'au stade du projet et il y a eu pas mal de rififi autour de leur examen en CTPM (Comité Technique Mixte Paritaire) et au CSFPE (Conseil Supérieur de la Fonction Publique d'État), la FSU s'étant abstenue, ce qui a permis à l'administration de l'emporter contre le front unanime des autres syndicats (et des positions du SNESUP-FSU et du SNUIPP-FSU). Je ne vous refais pas l'histoire.
Là dessus, Luc Chatel remplace Darcos et Santini n'est plus secrétaire d'état à la fonction publique. Wait and see.
 
Je m'étais fait exactement les mêmes réflexions que ce que tu décris au début ;). Pour ce qui est de l'externe à mon avis ça ne va pas être facile pour elle dans la mesure où en général elle ne prend pas le temps de faire une préparation (le boulot!). Par contre elle a un DEA... Espérons seulement que le passage par la formation qu'ils nous concoctent à grand renfort de pédagogo ne va devenir obligatoire... Je vais essayer de la convaincre, mais en général elle attrape des boutons dès qu'elle entend le mot "concours"... Je sais : c'est pas bien mais après dix ans à faire ce boulot, et à le faire très bien, en plus, je comprends sa rancœur ...
Même si dans l'absolu je considère que tout le monde doit passer le concours.
 
Au risque de surprendre, je ne suis pas une acharnée défenseuse des concours, pourtant c'est mon gagne pain depuis... 20 ans.
En tout cas, les concours sous leur configuration actuelle (je ne parle pas du contenu ni de la forme des épreuves, c'est un autre débat) ne conviennent pas / plus aux besoins d'aujourd'hui.
Je me targue de connaitre les systèmes de formation européens (éducation comparée, qu'on dit, et c'est ma spécialité "scientifique") et j'ai toujours regardé avec un peu d'envie les systèmes dits "simultanés", où formation académique et formation au métier sont conduites concomitamment. Ce système a l'avantage de permettre une familiarisation progressive avec le métier, par le biais de stages, eux aussi en alternance, dès la 1ère année de formation (en général directement après l'équivalent du Bac et à la fac ou dans des collèges universitaires). La sortie se fait de plus en plus avec un master en poche (Bologne). Selon les pays, les lauréats sont inscrits sur une liste d'aptitude dans laquelle les établissements piochent, ou cherchent un job par eux-mêmes. C'est l'inconvénient majeur d'un système sans concours.
Le système dit "consécutif", c'est le français : licence dans une spécialité disciplinaire (académique) puis formation. Ça se pratique aussi en Irlande, Royaume Uni avec le PGCE ou dans les hautes écoles pédagogiques du canton de Vaud. Par exemple. Mais avec une différence de taille : le concours et sa place dans le cursus. Depuis la création des IUFM, tout le monde (je généralise, c'est vrai) est d'accord sur un point : en plein milieu, le concours fout en l'air toute velléité de formation un tant soit peu professionnalisante. Je ne fais pas ici le procès des institutions qui m'ont nourrie depuis 20 ans, je ne parle que de la place du concours et du concours lui-même. Il suffit de remonter qqes pages de ce fil pour voir l'oraison funèbre des IUFM. C'est bon, on ne tire pas sur un corbillard.
Ce qui m'a toujours semblé de la plus profonde injustice est qu'un étudiant (puis stagiaire) en IUFM entre avec une licence, et en sort avec... une licence. Ou tout diplôme avec lequel il est entré. Aucune valorisation des deux années passées à bosser le concours puis comme stagiaire.
C'est le système concours qui induit ça : le concours délivre un grade, alors que la formation à la fac délivre un diplôme.
J'avais fondé des espoirs en Bologne, mais force est de constater que ce qui aurait pu être une occasion de reconnaitre une formation (je ne parle toujours pas de sa qualité, mais de son existence) en la rendant diplômante s'est tourné en machine à détruire toute formation.
Je n'ai aucune raison de me réjouir de cette perspective (doux euphémisme) et je pense que personne n'aurait intérêt à le faire.
Oui, il était nécessaire de réformer la formation des maitres. Oui, il fallait mettre sur la table les 20 années d'IUFM pour en faire un bilan sans concessions mais sans non plus les assassiner a priori. Oui, il fallait analyser sans passion les conséquences d'une éventuelle fin du système des concours (parce que si on veut harmoniser LMD, allons jusqu'au bout de la logique, supprimons les concours).
Mais pas ça.
Masters bidons, concours bidons (dixit Molinié). Profs bidons ?
Personne, et en premier lieu les familles, les élèves, leurs parents, n'a à y gagner.
Tant pis si je déterre la hache de guerre. J'ai lu les pages où il était question des expériences des uns et des autres en IUFM. Vous êtes tombés sur des tocards. Il y en a partout, et comme partout à des postes où ils sont nuisibles, et ça se voit.
Moi, je n'ai pas fait l'IUFM, trop vieille. J'ai fait le CPR et j'en disais pis que pendre. J'en garde le souvenir de journées d'un ennui mortel où nous corrigions nos copies en cachette. Et comme je faisais partie des happy fews (agrégée très bien classée d'une discipline rare), j'avais une paix royale car les IPR pensaient que mon seul savoir savant me garantirait le savoir enseigner. Et bien entendu, ça ne se passait pas toujours comme je voulais en classe. Parce que l'on ne m'a jamais appris comment faire classe. Je n'ai jamais entendu parler, dans ce qui m'a tenu lieu de formation, de didactique, mot dont j'ignorais même l'existence, ni de pédagogie.
Sauf dans un module optionnel sur la lecture où le formateur, dont je suis devenue ensuite collègue à l'IUFM et amie, nous a fait vivre des expériences de lecture. Très GFEN, très pédagogies actives. Le déclic. La révélation. Et toute la suite de ce que j'ai fait a été bouleversé par cette expérience de véritable formation. C'était constructiviste, réflexif et tout ce qui déplait tant aux contempteurs des IUFM. Mais c'est ça qui m'a fait comprendre mon métier.
Je n'ai rien à regretter de ce que j'ai fait de ce métier : depuis 20 ans, je forme les profs des écoles, j'en suis fière. Et j'ai la prétention de penser que je les forme bien. Malgré la dégradation constante des conditions de travail.
Si j'étais entrée en formation une quinzaine d'années plus tard, je crois que j'aurais aimé "faire" l'IUFM. Parce que, de ce que j'en vois de ma place il est vrai un peu biaisée, ce qui y est proposé est justement ce dont j'aurais aimé bénéficier quand j'étais au CPR. Alors ça n'aurait peut-être pas suffi et j'aurais certainement râlé, mais ça aurait eu le mérite d'exister.
 
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Réactions: michio et Lamar
"Même si dans l'absolu je considère que tout le monde doit passer le concours."
Et bien non.
Je rejoint Lalis.
Il est infect de voir que des scientifiques thesards, donc aptes à enseigner en fac, doivent passer un concours pour enseigner à un niveau inférieur leur propre matière.

Soit les diplômes universitaires ont une valeur, et ils suffisent (s'il faut trier pour obtenir les profs, autant se baser sur leurs notes, un dossier, des stages, un concours de boules ou un tiorage au sort, ce sera plus clair!) ;)

Soit ils n'en ont pas, et alors autant fermer les filières "éducation"

Soit on considère que pour enseigner, il est plus important de savoir réciter "l'évangile selon Bourdieu" et "Le petit De Vecchi sans peine" que de prétendre enseigner sa discipline. C'est l'approche moderno-modernante de la pédagauchie, à laquelle répond en miroir l'archaïsme de certaines conceptions gouvernementales...

Entre ces modernes Charybde et Scylla, le prof, seul, humain, trop humain, face à ses classes (avec le secour de son mac, c'est mieux :D)

Une illustration de ce "décalage" entre formation teinté d'idéologie égalitariste et la réalité d'un terrain:
Il y a deux jours, une future prof, stagiaire IUFM, biologiste comme moi, vient voir un collègue. C'est une étudiante brillante, major et tout, venue faire pendant l'année une étude sur la pédagogie constructiviste de mon estimé collègue. Pendant qu'elle patiente, une de mes élèves de troisième, très brillante mais ayant fortement souffert d'ostracisme à cause justement de ses capacités, de ses goûts et de sa sensibilité, est venu me dire au revoir avec quelques autres élèves. Nous discutons un peu, il y a pas m'al d'émotion dans cet échange (celui qui ose me dire qu'il n'y a pas d'affectivité entre les profs et certains élèves ne me fera pas croire qu'il a réellement enseigné ;)).

La stagiaire ne perd rien de cette discussion aux antipodes de ses conceptions. A un moment, après que j'ai dit à cette élève que j'espérais qu'elle ne s'était pas trop ennuyée lors de certains cours, notre étudiante me déclare "mais nous devons faire notre cours pour les plus mauvais, pas pour les meilleurs" (Pedagogo TM ©IUFM - SVT2009). Une fois mes élèves partis vers d'autres aventures, je lui répond " As tu seulement envisagé que les efforts et démarches faits pour s'adresser aux plus mauvais pourraient aboutir à dégrader la qualité de l'enseignement délivré à la majorité des élèves moyen et à faire souffrir ceux dont on ne s'occupe plus jamais, car ils contreviennent au sacro-saint dogme de l'égalité, les bons élèves ; le tout pour des résultats négligeables, voire nuls?"... Je n'ai pas obtenu de réponse...
Cette brillante étudiante est perdue pour les sciences: elle a des connaissances, certes, mais ce n'est pas une scientifique. Elle enseignera, fera sans aucun doute une belle carrière après une réussite éblouissante aux concours, mais jamais ne doutera de la doxa que l'on lui a faite ingurgiter. Ne confrontant pas ses théories aux réels mais s'efforçant de voir le réel distordu pour correspondre à ses conceptions; elle abandonne de ce fait la base de sa formation scientifique au bénéfice d'une orthodoxie pédagogique qui fera d'elle le soldat interchangeable d'une guerre perdue.
C'est un regrettable gâchis...
 
Je suis désolé, mais cette fois-ci je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi, Viktor.
La simple connaissance de sa matière n'est à mon avis pas suffisante pour pouvoir prétendre enseigner. Négligé les sciences de l'éducation et les différentes recherches et expérimentations serait à mon avis une grave erreur. Ensuite, ne pas tomber pas dans les excès comme ceux que ta collègue illustre parfaitement, il y a évidemment un pas qu'il ne faut pas franchir, mais tu ne peux, même toi, nier que tu ne t'occupes pas que des élèves particulièrement doués que tu trouves dans tes classes ?
Il est évidemment tentant de dénoncer les excès, mais il ne faut pas tomber dans l'excès inverse.
 
bonjour,

je ne voudrais pas être l'ombre noire… Mais comment se fait-il que le niveau des élèves soit si bas… ?
J'ai le sentiment qu'il faut aujourd'hui ne plus faire confiance à l'éducation pour enrichir nos enfants !

j'ai eu l'occasion de rencontrer une classe de 1ere STI… Pour mesurer le niveau général, j'ai donc proposé un petit jeu, en demandant aux élèves de bien vouloir m'instruire sur des personnages célèbres, les réponses sont éloquentes :

- Denis Diderot ? >> un sportif
- Benito Musolini ? >> un musicien
- Lech Walesa, Antonio Meucci, Vincent Auriol, Edgar Allan Poe ? >> qui ?

… et ce ne sont assurément pas des cas isolés !

j'ai donc une question, Les parents peuvent-ils évaluer les enseignants ? et à qui faut-il s'adresser si l'on pense qu'un enseignant alanguira nos enfants ?
 
J'ai le sentiment qu'il faut aujourd'hui ne plus faire confiance à l'éducation pour enrichir nos enfants !
Depuis quand on attend que les gamins qui passent entre nos mains sortent de l'école en sachant tout sur tout.
Sortis de l'école, pour beaucoup, il n'y a rien. Le néant culturel. Le vide sidéral de la curiosité, de l'envie de découvrir autre chose que le dernier épisode de Secret Story, La Nouvelle Star ou la Star Academy (quand je dis rien, je parle des activités suivies, pas de celles, nombreuses, disponibles).
Un livre ?
Mais quel est cet objet incongru ? Je vais plutôt aller discuter avec le voisin d'en face... sur MSN. :siffle:

Mais l'Ecole ne peut pas, et ce n'est pas non plus son boulot, faire lire les enfants à la maison, les faire se coucher à une heure normale (est-ce normal quand des CM de 10-11 ans arrivent le lundi matin et racontent un épisode des Experts, ou Esprits criminels - rien que ça déjà-, y compris celui qui termine vers 0h30...), faire quelques activités un peu éducatives, ...
Et quand on lit il y a quinze jours, "ma fille ce sera pas là, elle part en vacances avec nous, mais elle revient pour le jour de la sortie des classes", l'avenir est sombre, chers collègues.

Mais n'oublions pas qu'en 1960, il y avait 30% de la population qui allait en études secondaires, et 25% sortait sans aucune qualification. Que 10% de jeunes de 18 ans ayant de grosses difficultés en lecture, c'est deux fois moins que chez les plus de 50 ans... qui ne savent probablement pas non plus qui sont Poe ou Diderot (Walesa, ils l'ont vécu avec Solidarité...).

Attention, je suis également choqué que des jeunes de 17 ans ne sachent pas à quoi correspondent le 11 novembre ou le 14 juillet par exemple (une sacré paquet en JAPD), ou à quoi correspond 1492...
Bon, le 112, ou le 118218, ils connaissent tous :siffle:
 
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Réactions: Phil1982
"Je suis désolé, mais cette fois-ci je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi, Viktor."
Encore heureux, le monde serait si monotone... :D

"La simple connaissance de sa matière n'est à mon avis pas suffisante pour pouvoir prétendre enseigner.". C'est vrai, il faut aussi aimer les enfants et les jeunes gens. Accepter leurs (immenses) défauts pour pousser leurs (grandes) qualités, apprécier leur compagnie malgré la pénibilité, parfois, avoir la passion de faire comprendre, de partager un savoir... entre autres.

"Négligé les sciences de l'éducation et les différentes recherches et expérimentations serait à mon avis une grave erreur. " Encore faudrait il que ces "Sciences" existent! :p Lorsque j'ai voulu faire un DEA en "Sciences de l'éducation", à Toulouse, j'ai reçu une réponse qui m'a amplement renseigné: elle me précisait que cette formation "ne s'adressait PAS à des étudiants en sciences"...
J'ai vainement cherché des revues de sciences de l'éducation, des publications scientifiques réelles, des comités de lecture, des referees, des expériences (telle cohorte a reçu tel type d'enseignement, telle autre un autre, comparons après 5 ans...) mais rien, le néant (si, une étude canadienne). Des articles d'autocongratulation ou des resucées absconses tentant de dissimuler le vide des concepts derrière l'enflure sémantique du discours, j'en ai trouvé. Plein.
Les "sciences" de l'éducation se présentent avec tous les attributs des pseudo-sciences.
Entendons nous biens: je ne nie pas les progrès effectués dans la psychologie de l'enfant, dans la prise en charge des différents handicaps : tous cela, la psychologie cognitive et autre, est bel et bon, mais son utilité reste limité à des enseignement sdans des cadres spéciaux. Vouloir généraliser abusivement peut mener à la catastrophe...

Quand à savoir "pourquoi ils sont nuls"... Je ne pense pas que les élèves soient si nuls (les parents, en revanche...). Les meilleurs sont même parfois exceptionnels. Ce qui se passe, c'est qu'ils ne fonctionnent pas selon une logique comparable à la notre (nous, les vieux c...). Apple avait, il y a quelques années, sorti un document sur les enfants "numériques" vs "classique". Pensant à du pur marketing, j'y avais jeté un oeil amusé. Quelques années plus tard, je trouve l'ensemble assez pertinent.
Beaucoup d'élèves rejettent plus la façon de fonctionner de l'institution scolaire que ce qui y est enseigné, ou qui devrait y être enseigné.
Un exemple: je prête mon camescope à une élève "médiocre" de 6ème pour qu'elle réalise un reportage sur "la vie sur Terre "(dans le cadre d'un projet d'Arte pour envoyer un message vers une etoile lointaine via un radiotelescope - oui, je suis un des rares profs dont les élèves seront connus à l'autre bout de la Galaxie!). Cette élève me rend une petite merveille: elle a instinctivement réalisé un "tourné-monté" avec des interviews, des micro-trottoirs, des travelling, une arrivée d'un train... Elle était capable de créer un story board de qualité sur un projet. Mais, cela sortant du cadre scolaire, c'est toujours une élève, de troisième maintenant, cataloguée "médiocre"...
Je râle lorsque je vois la façon dont l'enseignement du français se saborde, par exemple, ou lorsque je vois que les langues sont toujours aussi mal enseignées qu'à mon époque.
Avant de dire "le niveau baisse", il faut savoir de quoi l'on parle: si on se compare aux années 50, les élèves d'alors étaient bien meilleurs en français, mais ne connaissaient pas, le plus souvent, une autre langue vivante; leurs connaissances en mathématique se limitaient à l'arithmétique et à la géométrie usuelle, sans trace d'algébre, de trigo où d'approche vectorielle (pour la plupart). La géographie demeurait centrée sur la France (en exagérant, ils savaient qu'Arras est le chef lieu du pas de Calais, mais pas où positionner Londres, Tokyo ou Los Angeles sur une carte du monde...). Les connaissances scientifiques étaient fragmentaires, voire absentes, hormis des notions élémentaires d'anatomie, de mécanique ou de chimie "cuisine"... Cette éducation correspondait à une époque, mais les époques changent, plus vite que les gens...

Quant à savoir que faire si un prof est mauvais (tout le temps, on a tous été mauvais une fois...), malheureusement, rien. C'est d'ailleurs un vrai problème, même s'il se pose rarement (sur 40 profs, j'en trouve 1 ou 2 qui ont un problème, soit par fainéantise avérée - le plus rare - soit le plus souvent à cause d'un mauvais contact avec les enfants). Beaucoup plus gênant, que faire si les parents sont nuls ? Dernièrement, un de mes élèves de cinquième (extrêmement intelligente mais n'obtenant que des résultats moyens, car tourmentée par des questions philosophiques hors de sa portée, pour le moment) disait en classe qu'elle espérait finir cet été le livre de Hawkings "une brève histoire du temps". Je lui ai demandé si elle le comprenait, elle m'a dit que le soir, elle le lisait avec ses parents qui lui expliquait ce qu'elle ne comprenait pas (s'il y avait davantage de géniteurs de cet acabit, la plupart des problèmes de l'école s'évanouiraient). Elle a eu beaucoup de mal à comprendre que les autres élèves n'avaient pas de parents susceptible de la même activité... C'est un exemple un peu extrême, mais je suis sidéré, souvent, par le peu d'intérêt que portent les parents à leur progéniture...