bien
ils semblerait qu'il faille réajuster le débat, si j'ai bien compris, il semblerait qu'on vous demande de régler des problèmes qui dépasse le cadre de votre fonction, que vous ne pouvez plus enseigner, même en primaire et pour finir que cela serait la faute des parents qui auraient démissionnés !!!!
Alors une anecdote, novembre 2008, je suis surpris d'être devant une psychologue qui tenait à me voir, me demandant mon accord pour faire un test suite à un ennui profond de mon enfant en classe.
La conclusion : elle aurait des capacités qui lui permettrait de "sauter" une classe. Mais elle tient à me prévenir que la directrice est contre toute forme d"élitisme"
soit ! mais le plus amusant ce sont les reproches
voici donc le type de réflexion qu'il est possible d'entendre :
- vous serez t-'il possible d'adapter votre vocabulaire afin d'être en concordance avec celui de son âge
-
et stimuler un enfant, ne pourra que le desservir et produire un décalage avec ses camarades.
-
veuillez laisser faire le travail des instituteurs
"
A cela je réponds qu'il est évident qu'il ne faut pas faire confiance à l'enseignement, que le niveau des enseignants d'aujourd'hui est très approximatif; (je ne ferai pas l'affront d'un sourire lors d'un jeu TV, un prof d'histoire/géo avait réussi à situer le Suriname en Asie) - Si être professeur se limite à de l'animation, il serait temps d'élever le niveau des examens, ou des concours. Une profession à la dérive qui assurément passe plus de temps à faire la grève pour refuser les réformes, quand ce n'est pas pour s'affranchir de leur absentéisme quotidien
il faut donc améliorer le niveau des enseignants, et pourquoi pas lancer une étude d'harmonisation sur la docimologie pour laisser le moins de place à l'appréciation et les humeurs de l'enseignant.
Au départ j'ai cru que ton message était du second degré. Puis j'ai relu le dit message, ainsi que tes autres interventions et j'en ai conclu, que malheureusement, nous étions en face d'un "digne" représentant (au sens de représentatif) du parent d'élève, imbu de lui même, qui sait mieux que quiconque ce que doit être l'enseignement prodigué à son surdoué de gamin, qui est capable à partir d'une erreur d'un professeur de mettre toute une profession dans un même panier (800 000 personnes tout de même, mais que des mauvais), qui sait mieux que les intéressés pourquoi ils font grêve et qui sait ingurgiter et recracher les informations reçues par les médias, sans les faire passer par la case analyse et réflexion. Merci pour toutes tes interventions, on les rencontre dans le quotidien de notre métier, maintenant les voilà aussi sur les forums. Super.
Alors, quelques rectifications :
- l'absentéïsme des enseignants, sans doute remis au goût du jour par la récente enquête publiée par notre propre ministère (je suis le seul à trouver étrange un ministère qui publie des infos négatives, sans analyse sur ses "employés", ou alors il y a une stratégie derrière tout ça ?) que l'on trouve relayée
ici ou
là. Mais en lisant les infos réelles, à la source, on constate que la réalité est toute autre. Cher parent d'élève, va lire
ceci et
cela et reviens nous dire ce que tu en penses (je remets le lien cité sur le forum de France 2, car il ne fonctionne par directement :
http://www.insee.fr/FR/FFC/DOCS_FFC/ip606.pdf).
- la grève pour refuser les réformes : bien informé comme tu l'es, tu sais sans doute, que contrairement à ce qu'un ancien ministre de l'éducation a fait croire à l'ensemble de la population, les jours de grève sont intégralement prélevés sur les salaires des grévistes ? Donc tu te doutes que la grève n'est pas un simple moment festif, où l'on peut rester chez soi à se reposer, ou aller dans la rue discuter avec les collègues que l'on voit par ailleurs pendant toute l'année. Alors peut-être peux-tu imaginer que ces grèves, trop nombreuses et trop dispersées à mon goût (je suis favorable à une grève illimitée, avec grève des notes, des examens et des orientations), tu peux imaginer que ces grèves ont une raison. Tu penses que c'est pour refuser les réformes ? Sais-tu combien de réformes, mineures ou fondamentales nous mettons en oeuvre chaque année scolaire ? Il y en a plusieurs par an, qui sont mises en place, avec ou sans moyens supplémentaires (de plus en plus souvent sans d'ailleurs, mais l'éducation des enfants coûte déjà si chère), qui vont durer quelques années, quelques mois ou quelques semaines (quand elle n'ont pas disparues avant d'avoir été réellement mises en place). Ne parle pas que de ce que tu entends à la télé, renseigne-toi, participe au conseil d'école, recherche les infos, parle aux enseignants qui ont ton enfant en classe et tu découvriras une autre réalité que celle du jt de TF1. L'enseignement est en réforme permanente, quasiment au quotidien.
- tu veux laisser moins de place à l'appréciation et aux humeurs de l'enseignant ? Tu penses, ou tu souhaites que le système scolaire soit robotisé, un problème - une réponse ? Donc sans prendre en compte la dimension humaine de l'élève ? Cela va donner des catastrophes pour tous ceux qui ne sont pas dans le moule, pas dans le système organisé au moindre coût par nos dirigeants. Si les enseignants ne prenaient pas en compte le côté humain des élèves qu'ils ont en face d'eux, le système exploserait : il n'est pas adapté à de (trop) nombreux gamins qui sont en classe actuellement, qui ne connaissent pour la plupart plus aucune règle de la vie en communauté et qui n'ont pas un respect naturel de l'Autre. Ton enfant se débrouille bien, tu es derrière, tu le suis, l'encourages, parfait, c'est ce qu'il faut faire, mais il ne faut pas oublier le respect que l'on doit aux autres, même s'ils font des erreurs, même s'ils ne pensent pas comme toi. Sans cela la vie ensemble n'est pas possible.
- la docimologie (au passage je te remercie, je ne connaissais pas ce mot, la prochaine fois que je passe à "une famille en or" ou à "la roue de la fortune" je ferais un malheur), sujet intéressant. Tu sais sans doute que l'éducation nationale va maintenant travailler à partir d'un socle commun de connaissances et évaluer les élèves en termes de compétences validées et non plus avec des notes chiffrées. On va voir ce que cela va donner, en segpa nous utilisons ce système depuis des années, nous en sommes contents, les élèves aussi, moins les parents qui aiment avoir des notes (ils ont eu des notes, ils veulent que leurs enfants aient des notes).
- les parents démissionnaires : contrairement à toi, aucun de nous ne met tous les parents dans le même panier. On trouve maintenant de plus en plus de parents consommateurs de l'école et qui n'ont plus le respect indispensable envers les enseignants pour que leurs gamins
aient confiance en ce que leurs maîtres vont leur apprendre. Tout est remis en cause, négociable, contredit, chez ses parents-là. Sont-ils la majorité ? J'espère que non, je suis persuadé que non, mais ceux-là se font entendre et perturbent le système négativement, et leurs enfants on les retrouve dans les classes, se sont les 4 ou 5 qui perturbent la classe et qui empêchent l'enseignant de faire correctement son boulot pour l'ensemble de la classe.
- dernier point, pourquoi prendre les conseils de la psychologue pour des reproches ? Ce sont des conseils de bon sens, tout simplement, ensuite c'est toi le parent, c'est toi qui décides. Par contre, le "laissez faire le travail des instits" ne me semble pas idiot. Tu peux le compléter, à ta façon mais sans remettre en cause ce que fait celui qui est un professionnel : ce n'est pas parce que tu as fait des enfants et que tu es allé à l'école que tu sais mieux "enseigner" que quelqu'un qui a reçu une formation pour faire ce métier. Confiance ne doit pas être confondu avec confiance aveugle néanmoins.
Désolé j'ai été un peu long, j'espère ne pas avoir fait trop de fautes (15 ans dans l'enseignement spécialisé laissent des traces) et ne pas avoir écrit trop de bêtises.