Pour les profs

  • Créateur du sujet Créateur du sujet Lamar
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Si on ajoute à ça le fait que dans certaines zones, plus ou moins "ghettoisées", une forte proportion des garçons de plus de six ans ne va à l'école que lorsqu'elle en a envie, les parents ayant abdiqués toute autorité sur eux, et ce conjointement avec une proportion moindre, mais importante aussi des filles, là, soit pour les mêmes raisons que les garçons, soit parce que les parents les en empêchent carrément, je pense que si les parents ne sont pas responsables de tout, il n'en restent pas moins responsables d'une fraction importante de l'évolution du phénomène, et ce, statistique ou pas !

Bonjour

Va me falloir discuter sérieusement, à l'encontre de mon habitude. Pour préciser, j'ai participé à pas mal de travaux sur la question, tant concernant l'illettrisme que "l'échec scolaire", que la ghéttoïsation de certaines zones (et à ce titre ai défendu les ZEP, mais aussi une autre politique de la ville et de l'urbanisme), la déscolarisation (y compris chez les communautés nomades).

* Les élèves arrivant analphabètes en 6 ème sont rarissimes, beaucoup plus rares qu'autrefois. Une maîtrise incomplète de la langue n'est ni alphabétisme, ni illettrisme. La formation "tout au long de la vie" peut largement y remédier.
Les tests actuellement infligés aux élèves sont un summum de manque de rigueur scientifique. Ils affolent ou rassurent des parents sur des bases bien peu sérieuses, et ne servent qu'à faire croire que les autorités en place font quelque chose. parfois aussi, à classer les écoles et établissements
* Il est probable par contre que le nombre d'élèves arrivant (et restant) démotivés est en augmentation, non tant par l'école que par le fait qu'elle n'est plus ressentie comme ascenseur social (même si ce ressenti ne correspond pas à la réalité). Mais il s'agit d'un problème à résoudre par la société en son ensemble, pas par l'école en particulier (chômage, par exemple). attitude relativement récente (milieu ou fin des années 80)
* Il y a une très nette corrélation entre la carte des maladies "sociales" (ex : alcoolisme) et celles de l'échec scolaire (sortie niveau VI) (et ce, jusqu'au niveau du canton)
* Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Corse mise à part, en France métropolitaine, les régions dont les populations sont les moins diplômées sont celles qui ont connu le plein emploi : la certitude d'avoir un travail (situation depuis le XIX siècle) conduit à ne pas fréquenter l'école, voire à la rejeter. Cela devient un fait culturel, difficile à surmonter. Les statistiques de réussite au bac montrent un différentiel toujours important entre ces régions et celles qui, pour des raisons inverses, ont une culture des études. Le niveau culturel d'une génération tend à se reproduire dans la génération suivante. D'autant plus que dans ces régions, la scolarisation en préscolaire (la plus grande réussite de l'école française, souvent étudiée pour adaptation par les pays étrangers, ce que l'on oublie souvent de citer), facteur le plus déterminant pour pallier les lacunes culturelles parentales est la moins développée (pas de nécessité historiques, besoin de main d'œuvre à bon marché, donc peu qualifié, et habitudes culturelles ne conduisant pas forcément les autorités locales a fournir les efforts financiers. (J'ai ainsi le souvenir des propos d'un sénateur, président de l'Union des Maires de son département, défendre dans une réunion officielle sous l'égide du Préfet qu'ilétait tout à fait légitime pour un maire de choisir une salle des fêtes plutôt qu'une école maternelle, légitimité de par son élection). Le différentiel tend cependant à s'amoindrir.

* Sur la comparaison entre aujourd'hui et hier, je renvoie aux travaux de Charlot (en particulier sur la docimologie), d'Estager (sur le niveau des élèves) et Ph. Meirieu (rapport entre origine sociale et résultats scolaires). Les uns et les autres démolissent l'idée préconçue de la baisse du niveau des élèves. Compte tenu de l'amas de connaissances demandés dans des domaines nouveaux, c'est plutôt le contraire qui se produit.

* Pour les élèves en difficultés, l'enseignement privé (il n'est pas que confessionnel) a un effet très pervers. On a l'habitude d'expliquer que l'apprentissage permet à des élèves d'émerger. On oublie d'indiquer que cette formation, par une sélection très stricte (avant ou pendant), ne s'adresse qu'à des élèves très motivés, et dispose de moyens considérables (j'ai eu l'occasion d'auditionner pas mal de CFA, et j'en suis resté ébahi). Or, cet écrémage d'élèves et de fonds s'effectuent au détriment des collèges et LP (Viennent dans ces établissements les élèves en difficultés et démotivés, leur donnant leur mauvaise réputation, et ce dans des conditions matérielles ne permettant guère de motiver les élèves . . .). Il en va de même dans une ville connaissent de graves problèmes sociaux : le départ systématique vers l'enseignement privé (qui sélectionne à outrance, n'ayant pas les mêmes contraintes) prive le lycée public d'une partie des élèves qui auraient pu servir de modèle aux autres. Sans compter que la disparition programmée de la mixité sociale et culturelle peut, à très court terme avoir des effets pervers (ex : embrasement de banlieue par des jeunes se ressentant rejetés).

* sur l'attitude des parents vis à vis des enseignants, je conseille à ces derniers (ou plus exactement, je conseillais - l'âge) d'inviter régulièrement un petit groupe de parents à venir suivre un cours, puis en discuter ensuite (ce n'est pas du tout dans la culture des enseignants). Résultats garantis : les parents voient alors d'un autre œil leurs enfants, et découvrent que le travail en classe est bien éloigné de ce qu'ils croyaient.

* Elèves en grandes difficulté (SES, SEGPA, IRA). Il y a eu, au cours des ans un glissement très pervers, et imperceptible d'élèves relevant de structures médicalisées (type IMP) vers les structures de collèges (relevant ainsi d'autant les statistiques de sortie niveau VI, - les IMP n'étant pas pris en compte), tandis que que les élèves relevant des SES . . . étaient dirigés vers les classes "indifférenciées" des collèges, avec une double conséquence, et sur les élèves ne disposant plus d'une structure adaptée, et sur les autres élèves, subissant le contre coup de la présence de ces élèves.

Pour conclure, provisoirement, je réitère : l'illettrisme est pour l'essentiel un mécanisme intellectuel concernant des adultes, rarement les ado quittant le système de formation initiale.

JM
 
Ben écoute, en ce qui me concerne, je n'ai pas étudié la "théorie" de la situation (ni la pratique d'ailleurs), mais depuis des années, je sers de "support technique informatique bénévole" aux établissements fréquentés par mes enfants. À ce titre, j'ai pu, au gré des entretiens "à batons rompus" que j'ai eu avec les enseignants, me faire une idée assez précise quand même de ce qu'est la situation sur le terrain : certains élèves ne viennent en cours (dans le primaire, hein, imagine ce que ça donnera par la suite au collège ou au lycée) que quand il fait trop froid pour aller traîner dehors. Les parents convoqués (à maintes reprises), lorsqu'ils daignent enfin se déplacer, assurent ne pas être au courant, qu'ils croyaient leur(s) gamin(s) (il s'agit fréquemment d'un phénomène familial) à l'école. L'alternative, pour le chef d'établissement, est de faire suivre le dossier, et ainsi mettre des familles en grande difficulté financière, encore un peu plus la tête dans le sac (suppression des allocs), ou laisser couler.

Pour l'illettrisme, ne jouons pas sur les mots : pour moi, un gamin de 11 ans qui a besoin de plus de dix minutes pour déchiffrer un texte simple de cinq lignes, et n'est pas capable d'en écrire un sans faire moins de deux ou trois fautes par mot, j'appelle ça un illettré. comme au collège puis au lycée, il va continuer à faire "la bleue" autant qu'il lui sera possible, et que dès 16 ans,il laissera tout tomber pour aller "dealer avec ses potes", le peu qu'il aura appris lors de ses rares périodes de présence sera vite oublié !

Après ces cas extrèmes, il y a celui, moins extrème, des parents qui envoient leur gamin à l'école, mais "c'est tout". Ils ne s'occupent de rien, ne vérifient jamais si devoirs et leçons ont recu de leur progéniture toute l'attention nécessaire, signent les bulletins de notes sans les lire, etc. Là, une partie des mômes va s'en tirer, mais une autre partie va muter vers le statut de "cancre patenté". On a dans nos forums un membre de cette sorte. Devenu adulte, il confesse ses erreurs, mais se croit seul responsable de sa situation, alors qu'a mon avis, ses géniteurs y sont aussi pour quelque chose ! Lorsqu'à la maison, la seule et unique contrainte des enfants, c'est de "foutre la paix" aux parents, ça engendre ce genre de situation !

Et j'en ai plein d'autre, des cas comme ça, je ne vais pas tous te les énumérer.

Ah si, encore un qui date de mon enfance : dans ma classe, au milieu des années 60, l'abonné à la dernière place s'est fait piquer par l'institutrice à signer lui même son bulletin de notes. La mère, convoquée par le directeur, qui s'étonnait qu'elle n'ai pas réagit à l'absence de carnet de notes (mensuel à l'époque) lui a déclaré (sans rire) que son fils lui avait affirmé qu'il n'y avait pas de livret en raison de (sic) "la grêve des stylos" ! Celui là, je ne sais pas ce qu'il est devenu, mais je ne serais pas étonné d'apprendre qu'il a fini ministre, PDG d'un grand groupe, ou haut fonctionnaire (technocrate) :siffle: :D
 
Après ces cas extrèmes, il y a celui, moins extrème, des parents qui envoient leur gamin à l'école, mais "c'est tout". Ils ne s'occupent de rien, ne vérifient jamais si devoirs et leçons ont recu de leur progéniture toute l'attention nécessaire, signent les bulletins de notes sans les lire, etc. Là, une partie des mômes va s'en tirer, mais une autre partie va muter vers le statut de "cancre patenté". (...) Lorsqu'à la maison, la seule et unique contrainte des enfants, c'est de "foutre la paix" aux parents, ça engendre ce genre de situation !

Ce cas là se retrouve couramment maintenant, c'est même, je le crains la majorité des parents.
Et cela fait énormément de dégâts au niveau des gamins. Certains vont s'en sortir, malgré tout et il est vrai que souvent après avoir "convoqué" des parents de gamins qui nous posent problème, on est d'accord pour dire que le gamin est vraiment très bien par rapport au soutien et à l'environnement qu'il reçoit chez lui. Mais certains ne vont pas réussir à s'en sortir, malgré les efforts de l'école, mais qui pour eux n'ont pas d'effet, et ceux là vont mettre en péril le système, parce que leur mal être va s'exprimer par de la violence, à l'égard de l'institution scolaire qui les met face à leur douloureuse situation familiale. L'enfant ne peut pas remettre en cause sa famille, c'est normal, il remet donc, parfois violemment, en cause les professeurs et l'école. Malheureusement les choses ne vont pas en s'améliorant, car l'école devient un bien de consommation comme un autre et que l'on ne s'implique pas dans le supermarché dans lequel on va faire ses courses. On entre, on achète ce que l'on veut et on s'en va. L'école va fonctionner comme ça, de plus en plus. Et gare aux profs qui n'auront pas été capable de fournir au moment demandé la prestation demandée.
Vivement la rentrée, que je n'ai plus le temps de réfléchir à ce genre de choses :D
 
Bon, alors là je réagis : d'une l'un des "chercheurs" cités pour moi n'est qu'un pseudo-philosophe réformé en pédagogo. Et rappelez-vous la vieille boutade à propos des tests de QI : ils ne serviraient qu'à mesurer l'aptitude des testés ... À passer des tests de QI... Idem pour les études "décisives" prouvant "scientifiquement" que le niveau a monté. On est dans une culture de l'audit où les gamins eux-mêmes deviennent de la chair à mesures technocratiques.
On n'apprend du mesurable PARCE QUE c'est mesurable et que ça pourra être audité pour légitimer les nouvelles "rationalisations" mis en place par des technocrates qui veulent se faire mousser.
La réalité hors-chiffres : 85 % de reçus au bac avec des gamins faisant des fautes proprement monstrueuses qui relèvent de la non-maîtrise du langage lui-même ("sait" remplacé par "c'est"). Les effets sont dévastateurs sur la logique elle-même (les collègues de maths mentionnant comme faute récurrente la confusion entre la cause et la conséquence, la volonté d'appliquer sans jamais avoir à justifier...)
Nous avons aujourd'hui de nombreux bacheliers qui sont effectivement dans une situation de non-maîtrise de leur langue. La longueur des textes diminuent régulièrement au bac parce que les élèves lâchent prise au bout de qunize lignes, en S il est admis qu'un élève réussisse en faisant une faute tous les trois mots, en L enseigner la philosophie à des gamins qui ne lisent pas, trouvent normal de rendre des copies d'une feuille et ne sont plus habitués qu'aux exercices technique où on leur apprend et réapprend depuis le collège à déchiffrer leur propre langue. Résumé : ils ne savent pas lire mais connaissent des figures de style que je ne connais même pas.. À ce compte, pour nos chers technocrates leur niveau est supérieur au mien. En effet, la capacité à produire un raisonnement philosophique ce n'est pas mesurable ...
 
Bon, alors là je réagis : d'une l'un des "chercheurs" cités pour moi n'est qu'un pseudo-philosophe réformé en pédagogo. Et rappelez-vous la vieille boutade à propos des tests de QI : ils ne serviraient qu'à mesurer l'aptitude des testés ... À passer des tests de QI... Idem pour les études "décisives" prouvant "scientifiquement" que le niveau a monté. On est dans une culture de l'audit où les gamins eux-mêmes deviennent de la chair à mesures technocratiques.

Réponse ultra courte (pas par manque de respect pour ce que tu dis), mais par manque de temps.

Les études que j'évoque vont dans ton sens : elles démontrent que l'affirmation que le niveau baisse est basée sur des "mesures" sans fondement. par ailleurs, pour la rigueur, je n'ai pas affirmé qu'elles démontraient que le niveau (et encore moins le Q.I.) montait.

Si ne pas savoir lire est signe d'illétrisme ou d'analphabétisme, commettre de nombreuses fautes d'orthographe n'a aucun rapport. L'orthographe obéit à des mécanismes a-culturels (je développerais une autre fois),

Le manque de rigueur dans le raisonnement, d'une tout autre gravité, est-il la conséquence génétique d'une baisse générale, ou une modification dans la transmission des savoirs et des savoir-faire (dont les enseignants ne sont que les vecteurs, pas les auteurs).
Savoir : de 5 à 6 heures semaines de français en 1970 à 3 à 3,5 heures/semaine aujourd'hui
Sciences de la terre : réduction à 1h-1,5h sans dédoublement obligatoire
Education Physique en 6ème : passage de 3 à 5 h/semaine
et limitation stricte à 25h/semaine le temps scolaire, EPS compris, d'un élève de 6 ème, qui depuis 1970 ingurgite en moins d'heures, en plus, une initiation à une seconde langue, les TICE, . . .

Savoir faire : en dehors d'une liberté pédagogique de plus en plus restreinte pour des enseignants à qui on demande surtout de boucler un programme, assimilé ou non (de la pire ineptie, cette réponse : "mes élèves de 4 ème n'ont pas acquis les mécanismes du calcul, mais ce n'est pas au programme, et je fais celui-ci" que j'ai mainte et mainte fois entendu, même si le programme de 4 ème est inassimilable, pas seulement en Math, si ces bases ne sont pas solides, et ce parce que lors de l'inspection, le cahier de texte bien rempli est devenu la priorité), la mise en place de technique a eu des effets redoutables : les TICE (obligatoires pour le Brevet des Collèges) et qui laissent à croire à tout un chacun, qu'en passant 1h/semaine devant un PC, on acquière toute la connaissance du monde, alors même que la navigation sur le net est à l'opposé de la rigueur et de la logique (Wiképédia en est un parfait exemple).
Livres scolaires réduits à peau de chagrin, et laid, au nom de la santé dorsale des chérubins, alors que le livre scolaire est le LIVRE par excellence de la curiosité, du goût de l'étude, de la recherche, . . . dans des familles dont les seuls supports de lecture sont ceux des journaux de petites annonces et le programme Télé.

Plus long que prévu, mais encore trop court. Je reviendrais.
@+
JM
 
Infos pour ta compagne à propos du Capes interne de LM : les textes au JO/BO sont sortis, fixant d'une part le président du jury et d'autre part le programme. Donc ce Capes existera bien en 2010.
Président de jury
Programme (celui des collèges et lycées, comme d'hab')

Je rappelle toutefois que comparativement et eu égard au nombre de postes, l'externe est plus "facile" à réussir que l'interne.

Bonne suite de vacances.
Lalis :zen:
 
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Réactions: Le docteur
Hô (pas l'oncle, hein, les pédagologues), tiens, j'ai attrapé un Fraggle...

Les études que j'évoque vont dans ton sens : elles démontrent que l'affirmation que le niveau baisse est basée sur des "mesures" sans fondement. par ailleurs, pour la rigueur, je n'ai pas affirmé qu'elles démontraient que le niveau (et encore moins le Q.I.) montait.JM

Passons sur des "études" publiées dans des revues sans comité de lecture réels, où l'on se coopte et qui, de par leur recherche effrénée d'une autonomisation par rapport à leur discipline d'origine (la sociologie....) ainsi que par le "fumeux" de leur discours, présentent toutes les caractéristiques d'une pseudo-science...
Qu'est ce que "LE" niveau ? Je l'ignore. Parlons plutôt des connaissances et des aptitudes des élèves. Et de notre référentiel. Que comparer, et par rapport à quoi ? Si l'on compare les connaissances scientifiques d'un élève de troisième à celle d'un élève "équivalent" des années 1960 alors, sans discussion, "le niveau monte". Mais s'il s'agit de quantifier la facilité d'expression d'icelui (j'adore ces archaïsmes), alors, sans discussion, le niveau d'utilisation et de compréhension du français baisse. Et la responsabilité en incombe principalement à des idéologues tels que Mérieux et ses boys, ainsi qu'à l'influence de la secte Bourdivine. Lorsque l'on en vient à considérer l'écrit non comme un mode de communication et d'expression obligatoire mais comme on objet d'investigation rejeté en dehors de la construction de l'individu (d'où la dérive techniciste qui prive l'élève de tout plaisir à la lecture, et transforme les bibliothèques en "CDI" déserts ou fermés...), on sépare le monde de l'écrit, consubstantiel à notre culture, du monde ressenti de l'élève. Par la peur ridicule de l'élitisme (la physique médiévale pensait que la nature avait horreur du vide, la pédagogie officielle a, elle, horreur de l'héritage culturel de notre civilisation...), on construit, avec l'assentiment des professeurs de lettres, tout un appareil d'étude de la langue d'origine universitaire que l'on utilise (ou que l'on feint de faire utiliser) par une population qui ne possède pas la langue à étudier...

Si ne pas savoir lire est signe d'illétrisme ou d'analphabétisme, commettre de nombreuses fautes d'orthographe n'a aucun rapport. L'orthographe obéit à des mécanismes a-culturels (je développerais une autre fois)

Ben voyons. Je vois poindre l'évangile selon Bourdieu (avec dans le ciel empourpré les portraits de Lénine, Staline et Mao): "l'orthographe est un moyen inventé par les classes supérieures et imposé aux classes inférieures pour proroger leurs avantages sociaux " (je cite de mémoire cet infâme à écraser).

Le manque de rigueur dans le raisonnement, d'une tout autre gravité, est-il la conséquence génétique d'une baisse générale, ou une modification dans la transmission des savoirs et des savoir-faire (dont les enseignants ne sont que les vecteurs, pas les auteurs).
On y vient. Oui, il y a une modification dans la façon d'enseigner, et les effets de cette modification sont, pour l'essentiel, néfastes. L'enfant "au centre", "acteur de son savoir" et autres formules d'inspiration généreuse ont aboutit à la peur incoercible, pour nombre de mes collègues, de transmettre (un gros mot!) un savoir à l'élève... qui, bien sur, doit tout découvrir par lui même (par la vertu du travail de groupe et de l'expression libre...). La liberté pédagogique n'est conquise qu'après la titularisation; avant, il faut en passer par la pédago "officielle", et après, accepter de ne progresser qu'à l'ancienneté (ce qui ne me pose aucun problème...)

La navigation sur le net est à l'opposé de la rigueur et de la logique (Wiképédia en est un parfait exemple).
Et s'il existait plusieurs logiques et plusieurs rigueurs ? Pour un scientifique, l'hypertexte est un bonheur, mais l'utiliser réclame une discipline (au sens presque étymologique du mot) et, dès lors, en effet, toute la connaissance du monde est accessible (ce qui ne veut pas dire compréhensible... parfois, il manque un médiateur, tiens, un... prof ?). C'est pour cela qu'il faudraot former les élèves à une logique "en réseau"... lorsque c'est nécessaire. Personne ne sera étonné de voir que l'utilisation (la non utilisation plutôt) de l'informatique en classe est catastrophique. Pour l'essentiel, ces magnifiques outils servent surtout à perdre du temps... (par contre, pour le prof, c'est un gain de temps et un champ d'expression et de recherche fantastique...).

Pour les livres, j'ai du mal à voir comment on peut se "réjouir" d'une orthographe en faillite et sacraliser l'écrit. Les livres scolaires ne sont pas utilisés (c'est pour cela que j'ai écrit le mien, d'ailleurs) car ils n'apportent plus rien: ils "présentent" bien, mais n'aident en rien l'élève (toujours cette obsession du "il doit découvrir tout seul"...).

Pour les curieux, j'ai développé ces idées ici: http://www.exobiologie.info/SVT/page9/page13/page13.html
 
Qu'est ce que "LE" niveau ? Je l'ignore. Parlons plutôt des connaissances et des aptitudes des élèves. Et de notre référentiel. Que comparer, et par rapport à quoi ? Si l'on compare les connaissances scientifiques d'un élève de troisième à celle d'un élève "équivalent" des années 1960 alors, sans discussion, "le niveau monte". Mais s'il s'agit de quantifier la facilité d'expression d'icelui (j'adore ces archaïsmes), alors, sans discussion, le niveau d'utilisation et de compréhension du français baisse.
Tu oublies également le taux de gamins sortant du système à la fin du primaire dans ces années-là.
Pas sûr que leur niveau était si supérieur à celui des élèves d'aujourd'hui.
Ils connaissaient sans doute toutes les préfectures de France et tous les chefs lieux de canton du département, mais point de sciences, de langues étrangères, de TICE, etc, etc...
Il me semble aussi du devoir de l'école de la République de tenter (seulement tenter, d'aucun dira "faire semblant", car à défaut de vrais moyens, on saupoudre, on dissémine, ... et on ne peut pas vraiment faire) d'empêcher le fossé entre ceux qui ont (les ordis, l'anglais / l'allemand / ... à la maison, et accessoirement les parents pour les y aider...) et les autres.
Utopie, utopie ?

rigolpazavexa a dit:
Si ne pas savoir lire est signe d'illétrisme ou d'analphabétisme, commettre de nombreuses fautes d'orthographe n'a aucun rapport.
Quoiqu'un peu excessif (ça n'a pas forcément "rien à voir"), j'ai rencontré plein de gamins ne sachant pas lire (= se contentant de décoder l'écrit, pas de compréhension du contenu), pourtant excellents en orthographe. Et réciproquement des gamins ne maîtrisant pas le lexique d'orthographe correspondant à leur âge (genre échelle Dubois Buyse, ou dérivé), mais excellents lecteurs.
Dans ces conditions, les approches style Nina Catach, par rapport au public que je fréquente, sont les plus appropriées.
Humanisme quand tu nous tient.

DrFatalis a dit:
Oui, il y a une modification dans la façon d'enseigner, et les effets de cette modification sont, pour l'essentiel, néfastes. L'enfant "au centre", "acteur de son savoir" et autres formules d'inspiration généreuse ont aboutit à la peur incoercible, pour nombre de mes collègues, de transmettre (un gros mot!) un savoir à l'élève... qui, bien sur, doit tout découvrir par lui même (par la vertu du travail de groupe et de l'expression libre...).
Je te rassure : mon gamin en a rencontré de ces profs qui sont là pour transmettre LE savoir, mais les élèves, les gamins, rien à faire (voir d'autres interventions plus tôt dans le fil pour les détails de ma pensée -un peu poussive ces jours-ci :sleep:).
Peut-être un juste milieu ?
Si une approche était infaillible ou au contraire pourrie totale, on n'en débattrait pas, on ne les utiliserait pas (et la façon de les utiliser selon les personnes qui les utilisent peuvent transformer "une bonne" méthode péda en catastrophe absolue.

C'est pas tout ça, mais demain, y'a plage, faut aller reposer le cerveau :rateau:
 
Merci, Lalis pour cette info, bonnes vacances depuis l'île de Ré ...
Merci Fatalis pour cette réponse avec laquelle je suis d'accord à 100% (et il semblerait qu'on ait les mêmes "penseurs" dans le nez. Ça m'évite de rédiger une longue réponse sur l'iPhone ;)
Juste une réaction tout de même : la faute d'orthographe que j'ai cité dépasse largement la seule et diabolique ortho-graphie castratrice, c'est un indice de la transformation de la langue en hiéroglyphes figés ... C'est donc lié aux problèmes de raisonnements. La maîtrise de la langue, pas grave? Bintiens...
 
Ce n'est qu'une réflexion…
mais s'il existe un forum "prof" on peut sectoriser toutes les professions (un forum gardien de prison peut-être aussi très éducatif !), et comme il est certain que les fonctionnaires sont des spécialistes de la grève, on ne va pas tarder à avoir un problème !

Bien, tu aura déblatéré ici une fois de trop, je t'avais déjà averti, ça n'a pas suffit, donc d'autres mesures s'imposent

Ce genre de réflexion (que je n'efface pas aux fins d'éducation des foules, afin que le motif de la sanction qui te frappe soit bien clair pour tout le monde), tu peux les garder pour toi, ici, elles n'intéressent personne. Afin d'ailleurs que tu puisses bien t'imprégner de cet état de fait, je t'informe officiellement qu'il te sera désormais interdit de venir poster ici.

Bien entendu, toute tentative de ta part de contourner cette interdiction, en ouvrant un autre topic ailleurs pour continuer à déverser ta bile, se traduirait par ton éviction pure et simple de MacGeneration. Merci de te le tenir pour dit !
 
Les insultes maintenant.
Et pour ce qui est de ta "réflexion" : à la différence des gardiens de prison (relire Foucault dans Surveiller et punir, le passage sur le panopticon si tu veux des arguments sérieux pour comparer tout de même les deux professions) les profs utilisent du matériel informatique pour leur boulot.
Mais on est tellement à fond dans notre truc, pour des feignants de grévistes qu'on ne peut pas s'empêcher de revirer sur l'éducation régulièrement au lieu de se limiter aux questions techniques. Mea culpa, mea maxima culpa, d'ailleurs...
Quant aux énormités poujadistes et haineuses anti-prof et anti-fonctionnaires ... Ca commence à bien faire...
 
Je suis en train de me demander comment exprimer mon désaccord avec la politique d'OOo en matière de correcteur orthographique français.
Je m'explique : par défaut ils nous infligent le dictionnaire mixte "classique et réforme" (la fameuse "réforme de 1990" qui n'est en fait qu'une série de recommandations au grand dam de ses idolâtres).

Le premier geste que je fais en général quand j'installe OOo, c'est de virer cette horreur.

Et là je m'aperçois que NeoOffice a fait encore mieux : il est invirable le dico dément. C'est le dictionnaire par défaut, et ça le reste. Autrement dit, je n'ai plus qu'une solution : NeoOffice -> poubelle.

J'ai essayé d'expliquer ça sur le site de Dicollecte qui avait d'ailleurs un commentaire tout à fait judicieux sur la page de téléchargement du dictionnaire Réforme only. Ils s'étaient en effet émus de voir que tout le monde téléchargeait à qui mieux mieux ce dictionnaire et rappelaient qu'il valait mieux ne l'utiliser que dans certains cas.
J'ai donc laissé un commentaire (pseudo L'ignorant) pour attirer leur attention sur le fait que, franchement, le dictionnaire mixte n'était pas non plus une bonne idée.

Je vous donne le lien de mon intervention.

Bon, on me rappelle que ce n'est pas le lieu. Je me suis inscrit sur les forums d'OOo, mais j'hésite un peu. Quelque chose me dit que je vais me faire jeter.
Je réalise que le lobby pro-réforme fournit via des associations du matos clé en main pour les auteurs de dictionnaires. Donc j'ai peur que ça finisse au mieux en statu quo, au pire en éjection directe du malotru....
En plus, la réponse de Dicollecte est claire : ça va pas être facile de me faire entendre, si je le comprends bien. Sur le forum français ça n'ira nulle part, et la page de discuss est vraiment une page pour contributeurs, je ne vois pas où poster.
Qu'en pensez-vous ???
On est vraiment dans une logique pédagogique et éducative qui va dans le mur, et tout y contribue. Il est où le frein ???
 
Bonjour. Je suis en train de tenter désespérément de renoter des mots grecs en analogique (avec des accents rigolos à placer du genre ō avec en plus un ´au-dessus de la barre. J'ai fouillé partout, j'ai tenté de mettre l'accent d'abord puis la barre ensuite... rien...
Là je sèche vraiment... En même temps ça me gave ces orthographes analogiques qui changent suivant les auteurs...
 
J'ai un peu testé pas mal de langue. Pour l'instant je n'en ai pas trouvé une qui inclut ces options cabalistiques..
 
J'ai acheté Abbyy FinreReader Express pour Mac pour voir si ça améliorait la reconnaissance de caractère.
Je suis extêmement déçu, et dans l'état je déconseillerais l'achat de ce produit : zéro option. Purement et simplement. Le terme d' "express" n'est pas là pour rien.
Si on veut un OCR qui balance tout sans avoir rien à faire, ça peut être un bon choix. Mais si on veut avoir la main, c'est vraiment très limité.
- pas de "préférences" purement et simplement
- possibilité de rectifier les zones, de reconnaissance mais après que le fichier ait été reconnu une première fois. Tout est à refaire une deuxième fois, donc.
- Une seule possibilité pour les .PDF : texte sous l'image, ce qui n'est pas le plus lisible, mais vu les possibilités limitées de réglages avant le scan, ça vaut peut-être mieux.
- Aucune possibilité de régler la qualité de l'export des images dans les .PDF, qui est réglé sur une compression un peu trop forte, ce qui dégrade le .PDF par rapport à l'original.

J'ai demandé un remboursement. J'espère qu'ils vont faire quelque chose.
Il semblerait que la version Windows possède un correcteur orthographique etc. Comme souvent sous Mac...
 
Après un coup de gueule en règle contre Abbyy, deux petites choses :

- Une (légère rectification) à propos d'Abbyy FineReader Express : l'efficacité peut être correcte sur des textes de livres et le résultat est plus facile à récupérer pour en faire du texte éditable. Il exporte dans un .RTF spécial Word comme ReadIris. Mais la mise en page et plus simple et le texte est plus facile à récupérer pour le mettre dans ... Pages, par exemple. Le job est d'assez bonne qualité.
Bref ! Pour un travail rapide et expéditif vers un fichier texte si l'on veut essentiellement du texte, ReadIris peut être un OCR correct. Par contre il ne tient pas la route à mon sens pour de l'export en .PDF dans la mesure où il dégrade la qualité du .PDF d'origine.
Pour faire des sauvegardes sous forme de .PDF ReadIris reste au-dessus.

Reste l'impression qu'on nous prend un peu pour des truffes sous Mac. Quand je me rappelle ce que je pouvais faire avec mon ensemble Omnipage /PDF Converter Pro (comprenant un éditeur de .PDF) ça me navre un peu tout de même.

- Je voulais signaler aussi un concept intéressant, qui à mon avis en reste encore au stade de concept : PageHand. Peut-être certains ont-ils vu passer une news sur ce logiciel, mais je trouve qu'il mérite le coup d'œil. PageHand est encore en anglais uniquement et est peut-être encore un peu basique (on aimerait évidemment un traitement des images à la Pages). Son format de sauvegarde par défaut est tout simplement ... le .PDF. L'idée, donc c'est que vous sauvegardez tous vos fichiers en .PDF sous une forme qui n'est éditable que par PageHand. Celui-ci ne peut pas non plus ouvrir les autres .PDF (:() ...
On se prend à rêver de nos collègues néophytes utilisant cela au lieu de cette ... de Word et nous envoyant des documents en .PDF, à nous, à la repro, etc.
Si ça avait été le cas on aurait sûrement le droit depuis longtemps d'envoyer des documents à la repro par Mail, là où je bosse. Enfin, je me plains pas on a une bonne imprimante et ceux qui se démerdent tout seul... se démerdent tout seul. Autre chose intéressante dans ce logiciel : la simplicité et la l'intuitivité (ça se dit ?) de l'interface qui s'adapte à ce que vous êtes en train de faire ou en train de chercher à faire en un clin d'œil (via une barre latérale protéiforme).
Je le répète, en l'état je ne suis pas sûr que je l'utiliserai, mais je le conseillerais bien à ma mère comme traitement de texte (ch.. c'est en anglais, elle est anglophile, mais ça a ses limites, en particulier auprès de mon beau-père, enfin bref! c'est ma vie...). Donc, si c'était en français je le conseillerais bien à ma mère. Déjà que je suis en train de la pousser à acheter comme premier ordi un ... iMac G3 ... Ben oui, pas cher, beau simple et robuste, qui dit mieux ? Bon, c'est encore ma vie, d'accord...

C'était les tests de l'été du docteur...;)