Pour les profs

  • Créateur du sujet Créateur du sujet Lamar
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mais je suis sidéré, souvent, par le peu d'intérêt que portent les parents à leur progéniture...
:up::up:

Juste pour illustrer : réunion de rentrée de CM, deux classes, 47 familles concernées, 13 présentes.
Réunion d'info pour une classe découverte, 36 familles concernées, 15 présentes.
Réunion d'info pour le passage en 6ème, 24 familles concernées (le principal du collège, la CPE et le directeur de la SEGPA se déplacent systématiquement et font leur présentation), 8 présentes...

Trop de réunion tue la réunion ? :mouais:

Bon, je file en réunion (commission paritaire)... :(
 
J'avais posté il y a quelque temps concernant un TBI que je dois toucher pour la rentrée prochaine.

Finalement, ce sera un Interwrite 1077, avec le vidéopro intégré et les enceintes itoo.

Quelqu'un connait le logiciel qui va avec (il y a une version mac, mais pour le moment incompatible avec la version PC :mouais:) ?
 
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Réactions: Lamar
Sur le site du Café Pédagogique :

Etats-Unis : Un rapport souligne les bienfaits de NCLB
Réalisée par une équipe du Center on Education Policy, une étude vient redorer le blason de la loi No Child Left Behind. Selon elle, le programme NCLB a eu un effet positif à tous les niveaux. Notamment il n'a pas entraîné une baisse de niveau pour les plus forts ou les plus faibles. Cette étude s'oppose à d'autres travaux plus critiques sur les effets de NCLB.
Etude
 
J'ai vu aussi il y a peu une tablette interwriter mais la moins chère vaut 400€:(.

J'ai mis sur le même thème un post dans la section iphone
"Je suis prof et envisage de projeter des cours et exos par vidéoprojecteur commandé par un MB pro. Existe-t-il un logiciel qui permettrait à l'iphone d'écrire des annotations dans keynote en wifi (keynote sur le macbook et l'iphone qui prendrait la main pour modifier ou compléter)."

Connaitriez-vous sinon une autre possibilité et moins chère qu'une tablette interwriter?
 
Histoire d'apporter ma pierre dans la gueule du débat, comme disait Val à l'époque où il traînait avec Font et était encore drôle...

Nous avons eu des réunions d'entente et d'harmonisation ces dernières semaines et j'ai été étonné de voir comment, comme souvent, les débats étaient possibles en petit groupe, mais devenaient plus inquiétants dès que le cadre institutionnel nous enfermait.
Langue de bois et langue de bois devant, discours beaucoup plus authentiques et constructifs dans un cadre informel. Il faut dire que je n'ai jamais été doué pour les discours institutionnels, en ce qui me concerne et que la peur commence à lier les langues un peu partout (disons l'inquiétude, pour être rassurant).

Pour ce qui est des notations nous avons souvent deux groupes qui se distinguent chez nous (mais qui s'harmonisent, rassurez-vous) :
- D'un côté de joyeux drilles pour qui tout va toujours merveilleusement, les élèves sont de plus en plus intelligents et éveillés et qui poussent l'herméneutique de copie jusqu'à considérer que "c'est de la balle" est une délicieuse métaphore propre à rendre le caractère transcendant d'une activité (je pousse un peu)... Pour ceux-là les élèves disent des choses fabuleuses même quand ils balancent l'idéologie qu'ils ont biberonné à la télévision et qu'ils ont lu le texte ou le sujet d'un derrière distrait...
- D'un autre côté d'affreux pisse-froid qui tiennent absolument à ce qu'une copie soit philosophique et réchigne sourdement à mettre la moyenne à un élève qui donne l'impression de sortir de classe de première sans avoir eu un seul cours de philosophie. Bref ! Des aigris qui exigent une problématique ou une tentative de soulever un problème dans la copie, qui supportent mal qu'on leur dise que Freud est un philosophe ou que Kant aurait dit que "tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien"....

Ma vision du problème est malheureusement trop complexe pour faire l'objet d'une consigne pédagogique. En même temps, elle n'est pas incompréhensible non plus. Seulement, je pousse la déformation professionnelle jusqu'à estimer qu'il faut d'abord poser un problème avant de donner des solutions. Ça fait vraiment emmerdeur. Je me contente de constater que :

1. Les élèves ne sont pas débiles, et sont la plupart du temps parfaitement capables de faire une dissertation philosophique en suivant les consignes essentielles (chercher un problème, organiser leur réflexion dans une problématique et tenter de dépasser la simple opinion).
2. Étrangement, ils se paient pourtant pour une grande partie d'entre eux des piteuses qui sont facilement, disons, à cinq-six points en dessous de ce qu'il devrait avoir s'il s'y mettait vraiment.
3. Comment expliquer un tel paradoxe ? Par un seul mot : malentendu. Les élèves, déformés par la "culture" qu'on leur impose et les méthodes d'enseignement démissionnaires ne peuvent plus comprendre ce qu'on attend d'eux. Quand ils le font, il faut que ça passe par une sorte de "déclic" qui prend souvent plus d'un an (d'où parfois d'assez bon résultats de mes redoublants). Allez expliquer par exemple à l'heure actuelle que "donner son opinion" n'est pas un sommet de liberté, mais bien souvent un acquiescement à la servitude, rien que pour voir...

Où en est-on, à l'heure actuelle en philosophie ?
Nous notons comme tout le monde ce que l'élève a tenté de faire, et non ce qu'il a fait. Ayant une tendance avérée à la compassion, ça ne me dérange pas toujours, mais force est d'avouer que ça finit par poser des problèmes. Les élèves, en effet, ont un flair particulièrement aiguisé pour déceler ce qui leur permettra de sauver les meubles, et ils s'adaptent de plus en plus à la médiocrité de ce qu'on leur demande. D'autant plus que l'idéologie courante est plutôt au "c'est la note qui compte" plutôt qu'à l'idée qu'on apprend pour soi ("truc de soumis" en langage de djeunz, "truc de looser", dans le langage ambiant).

Or, il faudrait à la fois prendre les élèves tels qu'ils sont (pas de raison non plus d'être LE bousilleur de moyenne par définition, ça commence à bien faire) mais en même temps faire en sorte que cette notation continue à récompenser ceux qui tentent vraiment de faire des réflexions philosophiques. Il faudrait en même temps être un peu ambitieux vis-à-vis de ce qu'on veut arriver à faire comprendre aux élèves, tout en continuant à être réalistes pour gérer la situation actuelle. Bref! Il faudrait qu'on se donne les moyens à la fois de "gérer la catastrophe" (parce que catastrophe il y a, par exemple dans le niveau d'orthographe des élèves, influencés par les modes des fautes d'orthographe volontaires qu'on connaît bien sur Internet) et se donner les moyens de former tout de même des élèves qui s'opposeront à cette catastrophe. Ca nécessite de faire remonter des problèmes à nos supérieurs, chose que plus personne ne fait puisqu'on a bien tous compris que celui qui fait remonter un problème EST un problème. Du coup ça se rengorge pour jouer au bon prof dans l'air du temps, de peur de passer pour un sale con, laissant la critique de la catastrophe aux vrais coincés du.. bulbe...

Entendre, ou lire que notre enseignement est fait "pour les plus mauvais" est à la fois vrai et révoltant.
De fait, il ne vise effectivement que les mal-comprenants (comme dirait Bedos, vous voyez, j'ai des références, décidément). C'est gentil, si on veut, mais ça laisse les autres purement et simplement de côté. Qu'est-ce que c'est que cette légende selon laquelle les "bons" seraient capables de se démerder tout seul. Personnellement j'ai largement pâti pendant ma scolarité de comprendre certaines choses plus vite que d'autres tout en ayant besoin d'explications insoutenables et inutiles pour d'autres choses (genre : "désolé, mais il faut appliquer et c'est tout, c'est pas une réponse, monsieur").
Je me suis fait ch... comme un rat mort en cours de français à devoir dire des conneries du genre : les "sifflantes, c'est pour rendre la présence des serpents". Surtout quand les cours ne sont consacrés quasi qu'À ce type de conneries. J'aurais adoré qu'on m'explique les origines des sciences et les controverses des mathématiciens de l'antiquité, mais au lieu de ça il fallait se taper l'experimentite chronique des cours de science...
L'école est bien souvent faite UNIQUEMENT pour ceux qui ne comprennent pas. Les autres s'y emmerdent et finissent par croire que ce sont eux les débiles.
On broie des gamins et on contrevient à un véritable égalitarisme qui serait de permettre à TOUS les élèves de s'épanouir. TOUS ne signifiant pas LA MAJORITÉ, mais CHACUN. Voilà l'école républicaine qu'on va bien finir par démolir.
On ne peut pas passer la scolarité entière d'un élève à lui réapprendre à écrire, voire à déchiffrer sa propre langue. Il faut le mettre en situation d'apprécier une lecture, et pour ça il faut sortir de la logique de l'audit dans laquelle on est et permettre aux vrais profs "à l'ancienne" (ceux qui ont su créer tellement de vocations déjà) de faire leurs cours comme ils l'entendent.

Maintenant pour ce qui est des concours.
Il y a un double problème :
1. Les concours sont devenus parfois les seuls lieux où l'on sélectionne encore les étudiants, ce qui fait qu'au moins on est sûr de leurs compétences. Je suis désolé de le dire, mais autant je suis très heureux d'avoir fait un DEA et j'estime que mes études valent quelque chose, autant j'ai vu des collègues d'une nullité profonde réussir à la fac (on dit cooptation quand on est poli, et autre chose quand on l'est moins)... Et je suis obligé d'avouer que j'ai vu des nuls complets sortir avec une maîtrise en ayant recopié leur mémoire sur un profil Hatier. Ce n'est pas l'intérêt des profs non plus de se priver d'élèves. L'université est bien malade.
2. Les concours fonctionnent selon une logique très inquiétante : ouverture de vannes quand on a besoin de main d'œuvre, fermeture quand on n'en a plus besoin. Ce qui fait qu'avoir tel ou tel concours relève parfois d'un véritable exploit et parfois d'une quasi-formalité (si en plus on compte la disparité entre les différents concours, certains recrutant à la sortie de la licence, du moins jusqu'ici et d'autres nécessitant une formation ultrapointue..)

Il faudrait qu'on se demande ce qu'on veut offrir aux élèves. Personnellement je dirais que les compétences sont essentielles. Se donner la possibilité d'avoir un bon prof, ça demande un investissement et une liberté de prof. Ca demande autre chose que simplement former des nervis taillables et corvéables à merci, mais de vrais passionnés de leur discipline. Ce n'est pas la tendance...
Pour ce qui est de la "pédagogie", il faut se méfier de ce que ça cache. Combien de fois avons nous entendus des élèves (je dis bien des élèves) dire : lui il est bon dans sa matière, mais il est nul comme prof. Comprendre : il a des connaissances, mais il ne nous tient pas assez la main pour qu'on les biberonne. j'ai entendu ce genre de conneries jusqu'à propos de prof de fac. Quand j'étais à la fac, je considérais que c'était à moi d'écouter le prof, et pas à lui de se faire respecter, d'avoir du "charisme" et autres fariboles de ce type. Si l'élève n'est pas capable d'écouter, c'est lui le nul, pas le prof (je parle de la fac, pour le lycée, je serais un peu moins tranché).
Aujourd'hui le pédagogisme fait que certains de mes collègues (jeunes) se verraient bien faire un travail d'éducateur, voire n'animateur, plutôt que leur difficile travail de prof. L'avenir est là, et personnellement, ne veux pas de cet avenir-là.
La tendance est malheureusement à l'inversion des valeurs :
- le bon prof qui travaille ses cours, lit ses copies et tentent de progresser dans sa matière est un looser bon à plus ou moins long terme pour un burn-out (tout ça sans accepter d'heures sup' parce qu'il est déjà blindé avec ses heures sur deux ou trois établissements), tout ça dans l'indifférence générale puisque ce genre de boulot ne se VOIT pas.
- le mauvais prof qui se fait voir, corrige ses copies de façon "cool" et rapide, ne cherche même plus à apprendre quoi que ce soit sur sa matière et tente au maximum de remplacer ses cours par de l'animation, lui est bien vu, riche et en bonne santé.

Cela dit, j'aimerais bien que ma blonde, avec ses dix ans de bons et loyaux services, son DEA et ses compétences reconnues par tous ceux avec qui elle a eu a travailler soit intégrée. Ne serait-ce que parce que c'est illégal de maintenir quelqu'un en CDD autant de temps. Mais je continue à trouver que certaines personnes qui ont exigé ce passage par charrette, parfois de manière plus ou moins occulte, parce qu'ils étaient nombreux n'ont pas fait là quelque chose de très glorieux. Mais, comme dirait Kipling, "ceci est une autre histoire..."

J'écris peut-être mal, mais je sors rincé des corrections, parce que j'ai voulu faire mon boulot le mieux possible alors que j'avais d'autres problèmes à gérer à côté.

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Dans un tout autre registre...

Ma blonde a réussi à dégager des ses finances le moyen de m'offrir un iPhone. J'ai été longtemps à estimer qu'un téléphone portable c'était un outil annexe qui ne devait pas coûter très cher, mais en même temps j'étais à la fois branché à mon Mac et à mon Palm. Ajoutons à cela un iPod qui théoriquement aurait pu me servir pour écouter des podcasts, mais que j'avais trop peu souvent sur moi pour en faire cet usage honorable régulièrement. Or, depuis que je ne me tape plus 100 bornes par jour pour aller au boulot (mais ça va sans doute revenir, rassurez-vous :) ) j'accumule mes podcasts sur iTunes (qui m'emm... régulièrement à m'arrêter mes abonnements quand je n'écoute pas assez d'émissions).
Bref ! J'ai aujourd'hui une machine qui fait en même temps téléphone / PDA / lecteur de MP3 / terminal Internet, et j'avoue que c'est génial.

Reste un problème peu documenté : les documents justement.

J'ai eu la joie de réaliser que tout ce qui arrivait par Mail était lu (PDF. documents Numbers, Pages ... les documents CSV sont même mieux lus que sur le Mac semble-t-il... Word et Excel sont sans doute aussi lu, mais je n'ai pas encore testé ces formats diaboliques sur ma machine).
J'ai commencé à faire mumuse avec Stanza qui est d'une ergonomie et d'une joliesse redoutables pour parcourir des œuvres en .epub. J'ai même trouvé le moyen de transformer des PDF en ce format avec Calibre. Manquerait par contre un truc pour annoter.

Quelqu'un aurait-il fait le tour des lecteurs de documents sur iPhone.
Pour vous donner les problèmes que me pose Stanza en ce moment :
- manque une possibilité d'annoter.
- pas de possibilité de distinguer deux bibliothèques (j'en aurais bien fait une consacrée aux œuvres et une autre consacrée aux extraits, comme sur mon Mac).

Sur ce, je retourne m'occuper de mes rats (non, je ne les dissèque pas moi, je le soigne, et j'en ai un d'opéré et un d'éclopé en ce moment, décidément, c'est pas la période)... Bonjour à tout le monde...
 
A propos de cette question d'école "prévue" pour les "mauvais", ceux qui comprennent pas...
Il me semble que c'est notre boulot de faire que ce ne soit pas le cas. Mais je suis peut-être encore jeune (enfin si, un peu, encore, merde, quoi... ;) ), naïf et utopiste -je suis dans la boîte depuis une quinzaine d'année seulement-

Quand j'ai mes 25 gamins, CM1 + CM2, avec 5 enfants non francophones arrivés en France entre février 2009 et juin 2007, mes deux gamins du voyage, le tout avec des enfants "normaux" et ceux avec des problèmes plus ou moins glauques (le père en prison, la mère alcoolique, le beau-père violent, ...), et le petit handicapé en souffrance (et sans matos adapté ni AVSco -ce sera que l'an prochain, après 3 ans de démarches...:mad:), il faut bien s'occuper de tout ce petit monde, et les faire avancer, et tant qu'à faire, s'épanouir un peu.
Ca va du CP débutant (petit africain non francophone arrivé en février), au CP renforcé (enfant du voyage de 12 ans), au CE2 (un autre non francophone), aux CM "classiques", avec les "bons" et les moins bons...
C'est mon boulot, ça m'éclate (ça m'épuise aussi, surtout quand je n'ai pas de défouloir) mais je n'ai pas l'impression ni de faire quelque chose d'extraordinaire, ni de laisser "les bons" de côté. Juste, avec les collègues (la même équipe dans une école de ZEP -9 classes dont 2 CLIS- depuis 2002), croire (à tort parfois malheureusement) qu'on peut encore faire monter quelques marches à nos élèves, tous, avec certains qui montent plus vite que d'autres.

Certes, c'est l'école primaire, et la problématique est différente, et la formation était également différente : quand j'ai vu un reportage il y a quelques semaines dans Envoyé Spécial sur ce jeune prof qui maintenant "enseigne" "la gestion de la discipline" au collège, j'avoue m'être bien marré ! Ah ? Il faut "oser" trouver des activités motivantes pour les élèves ?
Oh ? Il faut se mettre accroupi pour expliquer individuellement un point particulier à un élève ?

Nous avons eu de nombreux échanges ici-même sur la didactique, mais il me semble que ces éléments en font partie intégrante.
Je crains, pour l'avoir vécu avec mon gamin, que certains profs (là encore, problématique spécifique : le primaire n'est pas le collège ni le lycée !) estiment qu'ils enseignent LA matière. Et ne s'occupent même pas de savoir si tel ou tel gamin est "bon" ou "mauvais" (et encore moins pourquoi ça marche pas...) : ils "enseignent" leur matière.
Je ne dis pas que telle ou telle matière est plus importante que telle ou telle autre. Juste que l'enseignement passe par se mettre à la place du gamin, comprendre où, comment et pourquoi il s'est planté. La pédagogie, ce gros mot, passe par là.
Ce n'est pas se contenter de dire : "tu as 7/20, tu n'as pas travaillé sérieusement", quand le gamin a bossé 2h (sans doute mal vu le résultat) à préparer son contrôle, le premier de l'année, le truc un poil stressant pour certains mômes.
Comprendre qu'en arrivant en décembre on est tous crevés. Tous. Que mettre des contrôles juste avant les vacances de Noël, ce n'est pas se donner les moyens que nos élèves aient de bons résultats, même s'ils sont "au point".
Avoir conscience et connaissance que certains vivent la violence au quotidien, la misère, ne mangent pas le matin, sont seuls le soir, ... car, sans devenir éducateur, nos élèves sont un tout. Ils ne laissent pas leur problème à l'entrée de l'école, du collège ou du lycée.
Dire à un gamin tabassé à la maison qu'il mériterait d'en prendre une, dévaloriser un môme que ses parents traitent comme un raté ou un incapable, malheureusement, ça se voit dans les établissements scolaires.
Tout cela, ce n'est pas notre métier, mais trop le mettent de côté alors que c'est une des clés du succès de notre métier.
Ce n'est pas la clé de la réussite non plus : ce serait trop facile et on se ferait chier :rateau:

Bon, j'arrête de rêver... c'est les vacances :up::up:
(certes, après avoir fini de ranger ma classe demain :mouais:)
 
Je vous lis depuis quelques temps, là (oui, hein ! j'en ai du mérite ! :rateau:), et mon "regard extérieur" m'amène à me poser la question suivante : Vous êtes quoi, en fait ?

Votre titre, c'est enseignant, non ? Moi, bêtement, je pensais que vous étiez là pour "enseigner", alors quoi ?

L'échec scolaire ? Mon analyse personnelle, au vu des infos récoltées ici ou là, me pousse à conclure que dans une majorité de cas, il trouve son origine dans des raisons extra-scolaires. Est-ce bien le rôle de l'enseignant de mettre cet échec en échec ? (non non, je sais, mais j'adore ce genre de tournure de phrase :D).

Non, je demande, parce que sinon, la solution est simple, chacun de vous accompagne chacun de ses 30 ou 40 élèves 24 heures par jour, leur fait faire leurs devoirs à la maison, leur colle les baffes nécessaires quand il le faut, leur fait leur gros câlin le soir avant de dormir, et leur prépare leur p'tit dej le matin avant qu'ils ne se lèvent, rien de compliqué, yaka !

Bon, redescendons, personne n'a encore pensé à prévenir l'incapable qui vous sert de ministre que l'éducation, c'était le rôle des parents, pas celui des profs (quel que soit le niveau d'enseignement), et que la lutte contre l'échec scolaire, ça ne pouvait pas se dérouler que sur le terrain de l'école, et qu'essentiellement, ça n'était même pas majoritairement l'affaire de l'école ?

Non, je demande, parce que là, ça n'est plus de l'enseignement, on vous demande carrément de les élever, les moufflets, à la prochaine étape, vous allez voir qu'en plus on va finir par vous demander de les faire vous même, comme ça, les "parents" seront tranquille, pour le compte, z'auront plus qu'à s'occuper de prévenir les allocs lorsque vous les leurs livrerez "clés en main" ! :siffle: :rolleyes:
 
Toi, mon Pascal, t'as un truc à demander à la prof principale de ta fille, ou bien ?
:D

:coucou:

Non non, rien à demander pour ma fille dont le prof principal m'a assuré que malgré qu'elle ait été intégrée à une classe "difficile" cette année, tout se passait pour le mieux pour elle, ainsi que ses notes en font foi ! :love:

Toutefois, en ce qui me concerne, je n'exige des enseignants que de l'enseignement, l'éducation de nos enfants (enfin, de ma fille, ses frères volant maintenant de leurs propres ailes) relevant de notre responsabilité, à ma femme et à moi, responsabilité que nous assumons pleinement, bien qu'en apparence nous allions dans ce sens, à contre-courant du phénomène de mode actuel :siffle:

J'ai toujours considéré les enseignants comme mes alliés, en tant que tel, je les respecte et leur apporte mon soutien autant qu'il m'est possible. Cela dit, j'ai bien dit "alliés", pas "larbins chargés de faire ma partie du travail à ma place", il y a là, je pense, une subtile nuance que certains (parents et ministres) ne semblent pas percevoir :mouais:

Et comme dit mon co-modo et ami Dos Jones : "c'est mon avis, et je le partage !" ;)
 
Pascal, une fois de plus entièrement d'accord avec toi. Tu as mis le doigt sur le problème essentiel de l'éducation actuellement et de sa place dans notre société : on lui demande de résoudre des problèmes qui dépasse le cadre strict de l'éducation et qui sont liés au monde dans lequel nous vivons. La liste est longue de toutes les petites entraves qui font que notre boulot est de plus en plus dur et de plus en plus voué à l'échec : les parents démissionnaires et qui achètent la paix dans leur famille en se pliant aux quatre volontés de leur gamin (parce que le pauvre il ne faut pas le contrarier, parce que la vie est dure et que ce n'est pas notre rôle de parents de rajouter de la difficulté, parce que j'ai autre chose à faire qu'être sur le dos de mon enfant, etc... etc...), la télé et la facilité avec laquelle elle expose des fautes, des approximations, des comportements irrespectueux des autres et des lois, etc... , l'image du prof dans la société (fainéant qui ne pense qu'à ses vacances, qui tyrannise les gamins, qui obtient des résultats minables en gaspillant des moyens considérables, cela étant sans doute dû à ses nombreuses absences injustifiées), ... Je pense que la liste pourrait être encore allongée.
Tout cela fait que nous ne pouvons plus nous permettre d'enseigner simplement une matière (ou plusieurs en ce qui concerne le primaire) que nous maîtrisons parfaitement et que les élèves sont prêts à recevoir. Ce n'est plus le cas. Nous sommes obligés de prendre en compte l'individu qui se cache derrière l'élève. Nous mêmes nous sommes parfois fatigués, découragés, énervés, ... et cela nuit à la qualité de notre travail : pourquoi ne pas l'accepter de la part de nos élèves ? Nous savons aussi que certains vivent des situations quotidiennes terribles, que nous ne serions peut-être pas capables d'accepter, nous en tant qu'adultes.
Alors, bien sûr, enseigner à des élèves motivés, qui travaillent, qui respectent les règles, qui suivent les méthodes qu'on leur enseigne, c'est agréable, c'est valorisant, mais c'est malheureusement assez rare. On peut le regretter, c'est sûr, mais il faut tenir compte de la réalité de la situation.
Pour ma part j'enseigne en segpa, avec des élèves en difficultés scolaires, très faibles intellectuellement parlant (très très faibles même), mais qui connaissent des conditions de vie pour la plupart assez pénibles. Je n'ai pratiquemment rien réussi à leur apprendre cette année (6°), à part, se tenir correctement, se respecter (un peu, suffisamment pour vivre en communauté) les uns les autres, ainsi que ceux qui les entourent, prendre confiance en eux, être content de venir au collège. Voilà en gros le bilan d'une année scolaire avec les 6° segpa de mon collège. Pour résumer la situation, un exemple très simple : j'ai reçu une sorte de tableau (peinture) réalisée par une élève, signé par quelques camarades à elle, disant qu'elle était contente de son année, que j'étais un prof génial, à l'écoute, etc... (eh oui, je suis un prof génial :siffle:), bref, message de sympathie intéressant, même si personnellement je me fiche complètement d'être apprécié par les élèves, je ne suis pas là pour remporter une élection, mais le problème c'est qu'il y a une faute à chaque mot, ou presque et que j'enseigne le Français :eek:. Mais cela ne me gène pas, la gamine est contente de venir au collège, elle a pris confiance en elle, dans le système scolaire en général, elle est prête à repartir sur de nouvelles bases et à apprendre ce dont elle aura besoin dans sa vie future de citoyenne. Évidemment mon cas est extrême, tout le système éducatif ne se résume pas à la segpa, mais cela permet de voir que la prise en compte de l'individu n'est pas forcément une chose négative, nous n'enseignons pas à de purs esprits.
(désolé, pas le temps ni l'envie de me relire, je sais, ce n'est pas bien, mais si vous constatez de grosses erreur ou des aberrations dans mon post, et bien ... c'est normal :rateau:).
 
Comme d'hab, quoi, spécialité technocratique : comme ceux qui peuvent ne veulent pas se faire chier à faire, on va exiger de ceux qui ne peuvent pas de faire :siffle: :rolleyes:
 
Comme d'hab, quoi, spécialité technocratique : comme ceux qui peuvent ne veulent pas se faire chier à faire, on va exiger de ceux qui ne peuvent pas de faire :siffle: :rolleyes:

Je ne suis pas sûr de bien comprendre (je suis même sûr de ne pas avoir compris) :rolleyes::D
 
Comme d'hab, quoi, spécialité technocratique : comme ceux qui peuvent ne veulent pas se faire chier à faire, on va exiger de ceux qui ne peuvent pas de faire :siffle: :rolleyes:

Je ne suis pas sûr de bien comprendre (je suis même sûr de ne pas avoir compris) :rolleyes::D

Ben : ceux qui ont les moyens d'éduquer les enfants (donc les parents) ne souhaitant (pas tous, hein !) pas s'y frotter, on demande* aux enseignants de le faire à leur place, sans toutefois leur en donner les moyens, bien entendu (cf l'excellente illustration de Lalis) :D


(*) Pitite leçon de vocabulaire : demander est ici synonyme d'exiger :siffle:


EDIT : Ah, j'oubliais, comme on ne leur en donne pas les moyens, ils n'y parviennent pas, ce qui permet à ceux qui ne leur ont pas donné ces fameux moyens de les livrer en pâture à l'opinion publique, naturlich ! :o
 
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Réactions: Lamar
bien… ils semblerait qu'il faille réajuster le débat, si j'ai bien compris, il semblerait qu'on vous demande de régler des problèmes qui dépasse le cadre de votre fonction, que vous ne pouvez plus enseigner, même en primaire et pour finir que cela serait la faute des parents qui auraient démissionnés !!!!

Alors une anecdote, novembre 2008, je suis surpris d'être devant une psychologue qui tenait à me voir, me demandant mon accord pour faire un test suite à un ennui profond de mon enfant en classe.
La conclusion : elle aurait des capacités qui lui permettrait de "sauter" une classe. Mais elle tient à me prévenir que la directrice est contre toute forme d"élitisme"… soit ! mais le plus amusant ce sont les reproches… voici donc le type de réflexion qu'il est possible d'entendre :
- vous serez t-'il possible d'adapter votre vocabulaire afin d'être en concordance avec celui de son âge…
- …et stimuler un enfant, ne pourra que le desservir et produire un décalage avec ses camarades.
- …veuillez laisser faire le travail des instituteurs…"

A cela je réponds qu'il est évident qu'il ne faut pas faire confiance à l'enseignement, que le niveau des enseignants d'aujourd'hui est très approximatif; (je ne ferai pas l'affront d'un sourire lors d'un jeu TV, un prof d'histoire/géo avait réussi à situer le Suriname en Asie) - Si être professeur se limite à de l'animation, il serait temps d'élever le niveau des examens, ou des concours. Une profession à la dérive qui assurément passe plus de temps à faire la grève pour refuser les réformes, quand ce n'est pas pour s'affranchir de leur absentéisme quotidien…

il faut donc améliorer le niveau des enseignants, et pourquoi pas lancer une étude d'harmonisation sur la docimologie pour laisser le moins de place à l'appréciation et les humeurs de l'enseignant.