Ce n'est que le vent qui s'agite

Frédo est passé me dire "au revoir" aujourd'hui ... un pote de longue date qui part définitivement en Australie dans 2 jours ! ... encore un qui me quitte ...:(
Il était marrant Frédo ... il était le sosie parfait du chanteur du groupe America et malgré qu'il ne sache pas aligner deux notes sur une guitare ... ni chanter d'ailleurs ... :confused: ... il s'amusait comme un fou à les imiter en parodiant le fameux "Horse with no name" ... et ça amusait tout le monde...
Aujourd'hui, il n'a pas voulu le faire ... pas le coeur à ça disait-il ...
Alors, et pour Frédo, on reprend tous en choeur :

On the first part of the journey
I was looking at all the life
There were plants and birds and rocks and things
There was sand and hills and rings
The first thing I met was a fly with a buzz
And the sky with no clouds
The heat was hot and the ground was dry
But the air was full of sound
I've been through the desert on a horse with no name
It felt good to be out of the rain
In the desert you can remember your name
'Cause there ain't no one for to give you no pain
La, la...

After two days in the desert sun
My skin began to turn red
After three days in the desert fun
I was looking at a river bed
And the story it told of a river that flowed
Made me sad to think it was dead
You see I've been through the desert on a horse with no name
It felt good to be out of the rain
In the desert you can remember your name
'Cause there ain't no one for to give you no pain
La, la...

After nine days I let the horse run free
'Cause the desert had turned to sea
There were plants and birds and rocks and things
there was sand and hills and rings
The ocean is a desert with it's life underground
And a perfect disguise above
Under the cities lies a heart made of ground
But the humans will give no love
You see I've been through the desert on a horse with no name
It felt good to be out of the rain
In the desert you can remember your name
'Cause there ain't no one for to give you no pain
La, la...

Salut Frédo ... que le destin ou le hasard fasse que nos chemins se croisent encore une fois avant qu'il ne soit trop tard...:zen:
 
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Réactions: katelijn
Finalement, passé 35 ou 40 barres, les lettres mortes s'accumulent. Avant, on n'y croit pas. On se dit que la mort c'est pour les autres, et puis un jour on fait le compte.

Un compte comme ca, sans raison valable. On y pense, simplement.

Et d'un seul coup, on se rend compte de ceux qui sont restés sur le bord de la route.

J'ai souvenir de Didier. Pas vraiment un ami, pas vraiment. Mais un mec avec qui j'ai fait un bout de route, sous d'autres latitudes, sous d'autres moments. J'ai le souvenir d'un soir en jeep, sur la route entre les Trois Ilets et Fort de France, au retour d'un reportage. Il pleuvait. Et Didier conduisait comme un dingue. Nous avions des bandes magnétiques et des photos à déposer le plus vite possible, avant le bouclage. Nous avons tracés comme des fous, doublant toutes les lignes de voitures par la gauche, sur la mauvaise file. Jeunes, insouciants.

J'ai aussi le souvenir d'une traversée sur la navette, lorsqu'il m'a fait écouter Prince sur son nouveau Discman. "C'est génial, non ?!", et son sourire lorsqu'il me parlait de sa nouvelle conquête : "elle a des cuisses incroyables". Merci, Didier, j'avais vu. Oui, des cuisses incroyables.

Un après midi, je venais de faire l'amour avec ma copine du moment. J'étais bien. Il faisait beau, et les feuilles des bananiers bougeaient lentement. Je suis sorti sur la terrasse, dans sa maison pas loin du carrefour du "Rond point du Viet-Nam héroïque", observant l'hélicoptère qui tournait. A ce carrefour, Didier venait de faire un grand saut du pont, quittant sa moto toute neuve sous le choc d'une voiture. L'hélico était celui du SAMU.

Didier travaillait pour Patrick, qui possédait une radio FM. Patrick, quelques années plus tard laissait, lui aussi, son âme sur le bitume au guidon de sa Harley.

Didier était venu s'installer aux Antilles avec Philippe. Philippe est mort un soir de 1999, une balle dans la tête lors d'un braquage.

Il était temps que je parte.
 
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Réactions: rezba
C'est marrant, je ne sais pas si c'est moi ou si c'est dans l'air, mais là, je me dis qu'il y a au moins deux ou trois personnes ici avec qui j'aurais aimé me risquer sur le bizarre en regardant le soir tomber. Sans rien dire, pour une fois. Juste comme ça. Un quatuor d'horizons parallèles dans le soir. Va comprendre.
 
Oui c'est bizarre. Ce doit être dans l'air.

(Et ça n'a rien à voir avec toi Doc. Mais ça pourrait :) )
 
Lettre a Geert..., Gerardo

Mon petit frère ... toi qui est partie très loin... Tu me manques ... tu ne peux pas savoir a quel point, nos conversations de tous les jours me manquent ... ça va faire un an que tu est partie ... toi qui voulais partir .. le ras le bol de ta vie, le fait que tu n'acceptes pas qui tu est...
tu est partie sans le vouloir .. un stupide accident qui a mis fin a ta vie...
 
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Réactions: thebiglebowsky
Madame, dont j'ai oublié le nom. Vous étiez ma voisine il y a quelques années. Une toute petite femme au soir de sa vie vivant seule dans cet appartement parisien loin de votre vie d'avant. Je vous disais bonjour lorsque je vous croisais dans le couloir et les choses se limitaient à cela.
Jusqu'au jour où votre porte a malencontreusement claqué alors que vous étiez sur le pallier. Une seule porte s'est ouverte cet après-midi, la mienne. Et j'ai découvert votre monde de solitude, votre vie d'avant que vous m'avez racontée, lorsque votre mari était en vie. Votre vie sur les routes d'Algérie ou il creusait des puits dans les villages les plus reculés. Vous qui viviez parmis les Algériens sans être colonialiste. Puis l'arrivée en France, ce pays que vous ne connaissiez pas et la difficulté de s'adapter. Les années de galère et la mort de votre mari. Puis la solitude de la vieillesse. Cette putain de solitude qui vous a tué alors que j'étais là, juste séparé par un mur et que je n'avais pas frappé à votre porte comme j'avais l'habitude de le faire pour voir si vous aviez besoin de quelque chose alors que je descendais faire des courses.
Vous n'étiez pas une amie, à peine une connaissance, mais je pense à vous souvent...
 
Hier soir, j'ai regardé Cinema Paradiso ... seul !
Je me suis repassé la scéne des "baisers coupés" au moins 5 fois avec toujours la même émotion ... le noir et blanc leur va si bien ... ils sont intemporels et tellement présents...
Devant ces images abîmées et sautillantes, j'ai écrasé quelques larmes sans savoir si c'était sur moi que je pleurais...
Paradoxalement, je me sentais bien dans mon triste délire ... ce que je voyais était beau ... ce que je ressentais étais beau ! J'avais l'impression de voyager dans le temps, de toucher l'absolu ... la force des images en quelque sorte...
Et puis, le silence ... trop lourd le silence !
Je suis sorti et j'ai marché un peu, profitant de la fraîcheur nocturne ... en marchant, j'avais en tête certains de vos textes peuplant "Ecoute, c'est la mer qui roule" ou "Les villes de grande solitude" ... j'ai pensé à vous ... à toi Xavier dont la plume me ravit, à toi Rezba, l'initiateur de certains de mes tourments, à toi Amok pour la force de tes textes, à Alèm, mon frérot marmiteux, et à tous les autres, trop nombreux pour être nommés mais tellement importants dans ces instants fragiles... trop importants peut-être...
Et puis, il a commencé à pleuvoir et je suis rentré...
Le sommeil m'a surpris sans trop de peine ... la fatigue sans doute ...:zen:
 
"L'initiateur de certains de mes tourments" ?
Pfff, c'est dur, ça.
Je vois bien ce que ça a d'affectif, venant de toi, mais ça me plonge dans un "abysse" de culpabilité.
Ik houd van u.
 
"L'initiateur de certains de mes tourments" ?
Pfff, c'est dur, ça.
Je vois bien ce que ça a d'affectif, venant de toi, mais ça me plonge dans un "abysse" de culpabilité.
Ik houd van u.
Remonte vite de ton abyssale culpabilité ...:D
Ce que j'ai voulu dire, et en fait, tu l'as très bien compris (;)), c'est que la lecture de certains de tes posts rouvre de vieilles blessures de guerre que j'avais depuis longtemps enfouies ... preuve s'il en est que, au-delà de la distance qui nous sépare, nous vivons toutes et tous les mêmes épreuves et faisons montre des mêmes faiblesses ou de la même détermination face à l'adversité...
C'est probablement lié à notre "humanité" ... en fait, "la mer qui roule" roule pour tout le monde... et c'est très bien comme ça !;)
Mon problème, c'est que mes parents ne m'ont appris qu'à aimer ... or, dans le monde où nous vivons aujourd'hui, il faut pouvoir aussi détester ou plutôt "ne pas aimer" ... et ça, j'en suis incapable ... malheureusement ...:(
 
Aujourd'hui, la mer qui roule a laissé sur le rivage un petit coeur transi et fatigué ... il venait je ne sais d'où, balloté par les flots et poussé par le vent...
Il s'est échoué au pied de la jetée et c'est miracle si je l'ai aperçu, trop faible qu'il était pour crier sa détresse...
Il palpitait à peine et au creux de ma main il ressemblait à une rouge colombe...
Je l'ai tendrement réchauffé et réconforté mais rien n'y fit ... sa blessure profonde lui enleva son dernier souffle de vie...
Alors que je le déposais sur le sable, une vague plus forte l'emporta et de vagues en vagues, il rejoignit l'horizon...
C'est alors que je vis "la Lumière" ... ... ... ... ... ...
 
ce soir, j'ai bu. S. était à mes côtés, consentante, amicale et chaleureuse. Pas libre mais touchée, délicieuse enfant réunionnaise. Cette après-midi, E. est venue me dire qu'elle voulait me montrer la raffinerie, pas par pur esprit démonstrateur mais parce qu'elle y travaille, qu'elle vit à côté et qu'elle se dit que nos solitudes pourraient bien profiter ensemble du vent de l'atlantique.

la drache qui n'en est pas une m'ayant surpris après quelque bouteille de champagne ce soir m'a fait penser que sa blondeur était aussi appréciable que le vent de sa martinique et que le vent dans l'estuaire de la Loire.

je vais rêver d'elles...
 
Rêve, rêve, mon doux ami. Mange tes rêves, vis la vie, regarde les lumières s'allumer, sois ton propre allumeur de réverbères. Pars, erre, berbère de l'atlantique, crieur d'amour, montreur de douceur. File tes chimères, soigne ta douleur aux creux de leurs aisselles. Dispose de ton corps, guide toi de ta tête. Tète. Bois le lait cru et bourru, laisse les bulles te promener, enivre toi de leur henné.
 
Et voilà ... tu pars vendredi ...
Il est chouette ton appart ... bien lumineux, bien exposé, avec une belle terrasse qui promet de belles soirées d'été ...
On l'a choisi ensemble comme si l'on devait réaliser un "ultime" projet avant de voler chacun de nos propres ailes vers des horizons séparés...
Vendredi on pourra dire "chez toi" et "chez moi" ... on ne dira plus "chez nous" ...
Bien entendu, on restera "amis" ... on reste toujours "amis" dans ces cas là jusqu'au jour où l'oubli commence son oeuvre ...
Nos 3 enfants sont heureux pour nous ... heureux qu'on soit heureux même si ce n'est plus ensemble ... ils sont là pour nous rappeler que l'Amour a existé mais qu'il n'a pas survécu à ces cinq dernières années durant lesquelles la vie nous a rattrapés...
Cinq années de lente déliquescence, de profonde incompréhension, de discussions stériles en combats d'arrière-garde, de guerres perdues d'avance sans qu'il y ait ni vainqueur ni vaincu...
La cassure n'a pas été nette ... la blessure n'a pas été mortelle ... le couteau a été tourné et retourné dans la plaie jusqu'à ce jour ...
Des années pour me rendre compte que tu ne m'aimais plus ... et quelques semaines pour tenter de l'accepter...
Aujourd'hui, je n'ai pas osé te dire que je t'aimais encore et que, probablement, je t'aimerai toujours ... tu étais trop heureuse, trop resplendissante de voir poindre une nouvelle vie à l'horizon ... de sentir le vent de la liberté caresser tes cheveux ... je n'ai pas voulu gâcher ces instants devenus trop rares ... c'eut été égoïste de ma part !
Je t'ai regardé comme si ma vie était devenu un quai de gare ... vendredi, je ne te dirai pas "adieu" mais "sois heureuse" ...
Plus facile d'écrire que de parler ... plus facile de taper des mots que de dénouer une gorge serrée par le chagrin...
Tu ne liras pas ces mots ... "le vent qui s'agite" est un peu mon jardin secret dans lequel mes sentiments prennent leur envol vers un infini virtuel ... je me plais à les imaginer traverser l'espace pour arriver dans l'incertain...
"Pour le meilleur et pour le pire" avions-nous dit ! J'ai décidé de ne garder que le meilleur, le souvenir d'un amour unique et sincère ... je remercie le ciel de t'avoir mis sur mon chemin et puisse le ciel t'aider à retrouver la paix et la sérénité...
Tu n'as pas été mon "premier" amour ... au moins seras-tu le dernier !
Tu m'as donné 3 enfants formidables ... aujourd'hui ils nous entourent et nous réconfortent ... ils sont la synthèse de ce que nous avions toujours espéré ensemble.
Pas de regrets, pas de remords et pas d'amertume ... juste quelque chose qui me fait mal dans la poitrine ... une douleur un peu sourde et lancinante qui mettra du temps à guérir, pour autant qu'elle guérisse un jour...
Il faisait beau aujourd'hui ... le soleil était au rendez-vous et il y avait de la douceur dans l'air ... c'était un temps merveilleux pour te murmurer "Je t'Aime" ... ...:(
 
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Réactions: al02 et kanako
Jean-Luc....
J'aurais plein de choses à te dire. Mais pas ici.
Je voudrais juste te dire que je viens de voir ta signature. Et que savoir que K&P vont revenir me faire plier de rire devant mon écran me ravit d'avance.
Dans mon pays du vent, la mer roule pas mal, en hiver. Et j'ai deux wc, pour servir de théâtre à K&P. ;) :D
 
C'est mieux quand la fête continue.
:zen: ... j'en ai connu des fêtes ! Beaucoup de joyeuses et quelques unes de tristes aussi où la mélancolie et la désespérance dansaient ensemble sous les lampions ballotés par le vent...
Je n'en ai effacé aucune de ma mémoire et au gré de mon humeur, je repense aux unes et aux autres d'égale manière ... si facile de se laisser aller dans un spleen malgré tout réconfortant...
Mais j'ai décidé de regarder devant et d'occulter mes rétros ... la vie est devant et demain sera un autre jour ... le soleil brillera encore et toujours, un peu voilé peut-être mais toujours aussi chaleureux...

Cela ne m'empêche pas de repenser à cette petite mélodie :

C'était tout juste après la guerre,
Dans un petit bal qu'avait souffert.
Sur une piste de misère,
Y'en avait deux, à découvert.
Parmi les gravats ils dansaient
Dans ce petit bal qui s'appelait...
Qui s'appelait... qui s'appelait... qui s'appelait...

Non, je ne me souviens plus du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens ce sont ces amoureux
Qui ne regardaient rien autour d'eux.
Y'avait tant d'insouciance
Dans leurs gestes émus,
Alors quelle importance
Le nom du bal perdu ?
Non, je ne me souviens plus du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens c'est qu'ils étaient heureux
Les yeux au fond des yeux.
Et c'était bien... Et c'était bien...

Ils buvaient dans le même verre,
Toujours sans se quitter des yeux.
Ils faisaient la même prière,
D'être toujours, toujours heureux.
Parmi les gravats ils souriaient
Dans ce petit bal qui s'appelait...
Qui s'appelait... qui s'appelait... qui s'appelait...

Non, je ne me souviens plus du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens ce sont ces amoureux
Qui ne regardaient rien autour d'eux.
Y'avait tant d'insouciance
Dans leurs gestes émus,
Alors quelle importance
Le nom du bal perdu ?
Non, je ne me souviens plus du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens c'est qu'ils étaient heureux
Les yeux au fond des yeux.
Et c'était bien... Et c'était bien...

Et puis quand l'accordéoniste
S'est arrêté, ils sont partis.
Le soir tombait dessus la piste,
Sur les gravats et sur ma vie.
Il était redevenu tout triste
Ce petit bal qui s'appelait,
Qui s'appelait... qui s'appelait... qui s'appelait...

Non, je ne me souviens plus du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens ce sont ces amoureux
Qui ne regardaient rien autour d'eux.
Y'avait tant de lumière,
Avec eux dans la rue,
Alors la belle affaire
Le nom du bal perdu.
Non, je ne me souviens plus du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens c'est qu'on était heureux
Les yeux au fond des yeux.
Et c'était bien... Et c'était bien.

:zen:
 
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Réactions: Paski.pne