R.E.M Esch / Alzette Luxembourg - 20 sept 2008
La Rockal qui accueille le groupe ce soir, semble sorti de nulle part. Pas facile d’y arriver, le Gps nous arrête un peu trop tôt, et après un détour par le centre ville, nous voici revenus a notre point de départ, mystère de la technique. Mais nous comprenons vite dans quelle direction il nous faut nous diriger au vu des voitures qui se suivent à la queue leu-leu. La réceptionniste de l’hotel nous ayant alertés sur la difficulté de se garer, nous stoppons sur un parking proche, et décidons de finir à pied. Nous ne sommes pas les seuls d’ailleurs à opter pour cette stratégie.
Le paysage autour de nous est indescriptible, finalement bien dans l’esprit de la pochette de Accelerate, sauf que nous sommes au beau milieu d’une friche industrielle. Les bâtiments sont marrons, rouillés, et il y a des gravats partout autour de nous, sacré chantier . j’aurais bien du mal à imaginer qu’une salle de concert puisse savoir été érigée ici, sans la présence d’une tour ultra moderne pour me rappeler que la vie continue. Après un chemin qui me semble interminable, nous touchons au but car il y a une queue importante pour rentrer. J’y gagne un Cd d’un guitariste amateur, et après une fouille en règle, nous pénétrons dans la salle.
Le bâtiment est construit dans l’esprit du Zenith par la taille et la forme, mais c’est brut de béton. A l’intérieur, il ne faut pas chercher quoi que ce soit, il n’y a absolument rien. C’est d’un dépouillement poussé à l’extrême : la scène, la régie, et le vide absolu, du jamais vu non plus. Nous nous plaçons environ au 5ème rang, légèrement décalés sur la gauche par rapport à Mike, et alors que nous pensons que le concert débute à 20 h 30, We Are Scientists débute son set aux environs de 19 h 40.
Dès les premières notes, c’est fort, et le son est particulièrement clair et bien équilibré. Pas aussi sourd qu’à Paris malgré que nous soyons situés à une place assez proche, et pas de grésillement désagréable comme à Nice. Ca démarre bien, et pour les avoir vus il y a de cela pas mal de temps, je n’ai pas le sentiment que leur répertoire se soit particulièrement enrichi avec un 2ème album que je nai pas écouté, mais dont aucun morceau ne ma emballé a priori. Reste que pour ceux qui découvraient 5 morceaux du gig étaient susceptibles de justifier le fait de se trouver là ce soir.
La tension monte ensuite d’un cran, avec l’affairement habituel sur scène, et tout particulièrement lors de l’accordement de la guitare de Peter. Les bras se lèvent pour applaudir, un murmure secoue la foule au moins les premiers rangs. Doolittle a recu de benzedrine un SMS nous informant qu’elle a été retrouvée, ainsi que des titres répétés lors des répétitions. La nouvelle nous met en émoi, et le groupe déboule sur scène peu après 21 H.
Comme tous les concerts de la tournée, le début est formidable, quel que soit l’ordre des morceaux joués. Il y a dans cette entame une absolue perfection, à la fois sonore, mais aussi parce qu’elle permet à Michael d’etre dans le bain immédiatement. Pas de temps mort, qu’il soit debout assis, dos au public, les bras levés ou en train de soulever sa chemise pour faire admirer son ventre il y a dans cet homme un sens absolument inné du spectacle. Quel showman, de plus le temps n’a absolument emprise sur lui. Si j’ajoute à cela que Mike est absolument aux anges avec son instrument -comme sur toute la tournée serais je tenté d’ajouter - , et que Peter semble de très bonne humeur et particulièrement en joie du retour de son instrument fétiche, je ne peux rien rajouter de plus. Dès le 4ème morceau, nous avons déjà 2 surprises à ce niveau, I took your name (joué seulement depuis Oberhausen le 19 et repris tous les soirs depuis) et Walk unafraid moins inattendu - absolument énormes. Le concert se poursuit avec une liste d’enfer, Finest Worksong joué pour la 4ème fois seulement. Personnellement il n’y a pas le moindre soupçon de rejet du moindre souffle de morceau jusqu’à the great beyond, un peu plus faible, tout est relatif, et je me rends alors compte qu’on en est deja au 12 ème morceau : quelle claque magistrale.
Lorsque retentissent les premiers accords de Strange Currencies, on se regarde avec rogerio, et il nous faut bien 10 secondes pour identifier le morceau. Les surprises continuent. Exhumming McCarthy me comble d’une joie indescriptible, et Rockville que je ne compte pas parmi les plus belles réussites du groupe interprété par Mike avec Michael en appoint me fait revenir sur mon jugement. C’est splendide, et le plaisir de Mike n’en est que plus grand. Il reçoit d'ailleurs une ovation méritée. Mais je ne suis pas au bout de mes surprises, comme à Werchter ou je voulais entendre Turn you inside out, et que nous avions écouté l’apres midi dans la voiture, dans une superbe interprétation, les dieux sont avec moi, il se produit exactement la même chose avec Just a touch, écouté l’après midi, interprété le soir, et de quelle manière, le sommet du concert pour moi. La suite est classique d’une fin de concert du groupe, et si I’ve been high fait quelque peu retomber la tension, mais pas l’intensité du concert, Bad day et Orange crush remettent le groupe sur des rails rock. Imitation conclut la 1ère partie, seul autre morceau un peu plus faible, mais qui pourrait le leur reprocher, en tout cas pas les spectateurs présents ce soir, dont certains en sont à leur premier concert d'ailleurs (on peut dire qu'ils auront été particulièrement gâtés ce soir).
Le rappel est connu de tous, tous les concerts du groupe se finissant avec ces titres, jusqu’à ce que Michael nous annonce qu’ils vont interpréter un titre pas joué depuis longtemps, et ils entament Submarine, suivi de End of the world, puis Man on the moon. Je sais alors depuis longtemps que c’est bientot fini, et franchement j’en redemanderais encore bien un peu, un final avec Radio free europe, et on aurait là le meilleur du meilleur.
Au final que dire du concert de ce soir, que j’ai oublié de vous dire que Michael est descendu par 3 fois chanter devant les premiers rangs, provoquant l’hystérie à chaque fois, que Mike en a fait de même, mais on frôle l’anecdote. On est loin du concert banal de Rock en Seine, plus de la moitié des chansons étaient nouvelles par rapport à la liste de Paris, Un show absolument inoubliable, si on avait réussi, enfin serais je tenté de dire, à obtenir un mot plus gentil de Michael a la fin, alors là oui, on pouvait dire que l’on touchait à l’exeptionnel. C’est mon 7ème et probablement dernier concert de la tournée, mais il se situe au sommet.
Quelques images pour finir de l’environnement, et un salut amical à tous ceux que j'ai croisés là-bas