Tiens, ça fait longtemps que j'ai pas participé à ce thread !
Allez, je m'y mets:
Alors...
l'Autre.
Les mots :
Boucle/ Verre / Etrangement / Ecrire / Suite.
Assise sur le Sofa, Oriane passait distraitement les mains dans ses cheveux; ses doigts glissaient doucement le long de ses
boucles rousses, semblables à une coulée de lave. Voilà déjà une éternité qu'il l'observait, comme un chasseur observe un grand fauve, prêt à bondir, mais au fur et à mesure que le temps passait, il se trouvait complètement hypnotisé par le mouvement de ses doigts, ces doigts qu'il avait si souvent caressés, qui l'avaient si souvent caressé, fins, agiles, arborant des ongles parfaits, qu'elle entretenait avec un soin comparable à celui qu'un samuraï consacrerait à l'entretien de sa lame; ces ongles, à présent, lui faisaient peur.
Elle ne disait plus rien, gardant ses yeux couleur d'émeraude fixés sur le miroitement de la liqueure à la surface des glaçons flottant au fond du verre qu'elle tenait entre ses doigts fins; De temps en temps, elle agitait machinalement son
verre, le choc des cubes de glaces entre eux et contre les parois produisant un tintement caractéristique,
étrangement musical. Finalement, posant son verre sur une table basse aux motifs orientaux, elle se leva avec cette grâce dont elle ne se départissait jamais, même légèrement imbibée d'alcool, et elle se dirigea vers lui, sa robe bleue tournoyant avec grâce derrière elle, effleurant en un bruissement presque imperceptible le tapis dans lesquels ses orteils nus s'enfonçaient doucement.
Il sentit ses entrailles se tordre; le silence presque total dans lequel elle se déplaçait ne faisait qu'augmenter son salaire. Elle s'approcha encore et encore et, plongeant le feu de ses yeux dans les ténèbres des siens, elle vint se presser contre lui, alors qu'il sentait son corps tiède se presser contre lui, sa poitrine collée contre la sienne, il sentit la douceur de ses mamelons à travers la fine épaisseur de tissu qui protégeait ses seins du regard du monde.
Pendant tout ce temps, elle n'avait cessé de caresser ses cheveux de la main droite, et, pour la première fois depuis une heure, ses doigts laissèrent s'échapper ses cheveux ( où étai-ce l'inverse? ) et virent se poser avec douceur sur sa joue, faisant bondir son coeur. Après l'avoir regardé encore quelques instants, elle posa ses lèvres sur les siennes et il se sentit fondre en elle, pendant qu'ils échangaient un baiser passionné, que personne, personne n'aurait pu décrire, mais dont il savait qu'il était le dernier; car alors qu'il se sentait presque défaillir par la sensation de sa langue caressant la sienne, il sentit une caresse sur son cou, ou plutôt une déchirure; et pendant qu'avec ses ongles, elle lui tranchait la carotide, sans cesser toutefois de l'embrasser, un comprit que son sang coulait à flots de sa blessure ouverte, et il sut qu'il était en train de mourir.
"Tout ça pour ça", murmura t'elle pendant qu'il se cramponnait à elle dans un dernier sanglot. "Tout ça pour
l'autre..."
Et alors qu'il tombait à terre, alors que ses yeux prenaient leur dernier cliché, il vit un morceau de papier, tombé à terre, sur lequel il avait écrit ce qu'il n'aurait jamais du
écrire, ce pourquoi il prenait à présent congé de la vie à présent.
"L'autre..."
Bon bne voilà pour moi, @ la prochaine !
