<BLOCKQUOTE><font size="1" face="Verdana, Geneva">quote:</font><HR>Posté à l'origine par Franck Aguila:
Bof, je fais ce boulot depuis 1976 et je ne touche pas le double du salaire proposé. A mes débuts j'aurais bien voulu être seulement au SMIC. Ca ne date pas d'hier ce genre de choses.<HR></BLOCKQUOTE>
C'est vrai Franck, moi aussi j'ai démarré en 1976, et pas au smic. Mais il y avait une différence fondamentale, du moins pour moi. C'est qu'on ne m'a jamais embauché en me disant "tu seras un employé comme les autres, mais pour 5 ans seulement, et ton salaire n'évoluera jamais durant ces 5 ans. Et à l'issue du contrat, je te jetterai dehors, et je prendrai un autre jeune aux mêmes conditions. Je serai bien con de ne pas le faire, puisque je suis subventionné pour ça".
A cette époque encore bénie (quoique
), un jeune qui démarrait comme couvreur par exemple, commençait par porter les ardoises ou les tuiles aux autres, allait leur acheter des bières et faisait en général le grouillot. Mais très vite, s'il était compétent, il devenait compagnon à son tour, puis progressait dans son boulot normalement. Le but n'était pas nécessairement de gagner plus d'argent que son patron, mais de progresser à la fois dans ses compétences et au niveau du salaire. La rémunération reçue était en rapport direct avec le travail fourni, sa qualité, la possibilité qu'avait l'entreprise d'en tirer un profit et d'en redistribuer une partie (pas assez diront les marxistes).
Cette possibilité de progression, tant personnelle que professionnelle, fait toute la différence entre les emplois proposés alors et les emplois-jeunes.
C'est pourquoi, des années plus tard, quand je suis devenu "patron" à mon tour, je me suis toujours promis de refuser ce genre de facilités.
Recevoir une aide de l'état pour embaucher quelqu'un à qui on assure en aucune façon la possibilité d'évoluer, de gagner plus, de se former utilement, je trouve ça à chier.
Il n'y a pas que le salaire, il y a aussi la considération que l'on porte aux gens, même à travers leur travail.
Quand aux description de postes, accumulant les compétences diverses, laissant entrevoir des responsabilités multiples, elles sont le jeu habituel de ce style d'annonces "demandons-en toujours plus pour obtenir le minimum". La méthode habituelle qui masque l'incompétence des recruteurs à discerner si quelqu'un est compétent ou non derrière une accumulation de savoirs que devrait détenir le postulant, et qui s'exprime souvent par un certain nombre d'années d'études après le bac (une garantie certaine de
quoi au juste ???), ou l'obtention de diplômes divers, variés, connus, à la mode, ou même étrangers. C'est tellement plus chic d'être diplômé d'une fac américaine pour postuler à un poste de facteur