Raisonnement spécieux, qui perd de vue deux éléments importants :
- Bibliothèques et médiathèques sont la prochaine cible des ayants droits qui veulent transformer la culture en simple produit de consommation à valeur ajoutée. Cet accès là sera donc prochainement aussi fermé aux économiquements faibles que les cinémas ou les salles de concert.
A moins de jouer comme toi à Nostradamus, il n'en reste pas moins qu'
aujourd'hui l'accès libre et gratuit à la culture existe, et que par conséquent il invalide toute justification du piratage par cet argument. Y souscrire revient à entériner la condamnation par anticipation, ou le délit d'intention. Le jour où cet accès n'existera plus, si tant est que ça puisse arriver, alors oui, le piratage pour raison financière sera un peu plus justifié (en n'oubliant toutefois pas, qu'encore une fois, l'accès à la culture n'est en rien un besoin vital). A l'heure d'aujourd'hui, en tous cas, cet argument est irrecevable et injustifié. Je te renvoie donc à ta copie.
- La société de consommation s'empresse de mettre, partout et quasiment toujours, sous le nez des populations les publicités les plus aguichantes pour ces "produits", qui donc, classent dans une catégorie du type "intouchables" tous ceux qui n'y ont pas accès, il est donc tout à fait légitime pour ceux ci de refuser de se laisser enfermer dans une sorte de gettho culturel au prétexte qu'il y a bien six semaines que M. Universal n'a pas pu changer sa Rolls dont le cendrier commence à être plein.
J'avoue ne pas bien suivre ton propos : s'agit-il d'une diatribe contre la publicité, la société de consommation, ou que sais-je encore? En suivant le même raisonnement, tu pourrais aussi bien justifier le vol de voitures, "c'est de la faute aux publicitaires, m'sieur l'juge, y font rien qu'à de me donner envie, et moi, en enfant gâté que je suis, j'ai jamais pu supporter la frustration…"
Les ayants droits ne sont pas ceux qu'on pense, se sont des gens dont le seul mérite est d'avoir obtenu de l'argent en pressurant ceux auxquels ils entendent refuser tout accès gratuit à quoi que ce soit. Inutile donc de chercher à culpabiliser les opposants à ces règles débiles, en ce domaine, la loi et la morale sont chacune d'un côté de la barrière. Ah oui, ne viens pas me parler de ces pauvres artistes, qui veulent vivre de leur travail, car si les profiteurs qui les exploitent diminuaient de quelques % leurs profits, les gains de la majorité des artistes pourraient progresser d'un ou deux ordres de grandeur !
J'aurai décidément droit à tous les poncifs…*les éditeurs et producteurs ne seraient que des "parasites", qui se contentent de s'engraisser sur les artistes sans rien faire… c'est bien mal connaître la réalité de ce métier, mais je ne m'étonne guère que tu n'aies pas cherché à te renseigner plus avant, te contentant d'un prêt-à-penser plus compatible avec tes desideratas. Pour faire un peu plus de lumière sur tout ça:
http://www.nonoche.com/goldogate/?p=446
Toi, tu dois être commercial, hein !
Ah, non, perdu… tu fais décidément un bien mauvais voyant. Mais sois gentil de m'accorder la simple bonne foi de mes arguments au lien de me prêter un intérêt personnel. Ca me semble le minimum de respect à devoir à ses interlocuteurs dans un débat. Je ne m'amuse pas à te soupçonner d'être le président de l'amicale internationale des contrefacteurs, j'en attends autant de ta part.
Achetez ma marchandise les yeux fermés, et ne venez pas vous plaindre si c'est de la daube vendue au prix de l'or ! Ceux que je connais qui usent de cette pratique veulent voir avant d'acheter. Savoir si le produit qu'ils achètent correspond bien à leurs attentes, oui, et la loi du marché ne permet rien du tout, toutes les crèmeries fourguent la même camelote, le seul moyen de faire pression sur eux aurait été le boycott, alors ils se sont empressés de le faire interdir !
Encore du grand n'importe quoi. Le boycott n'est nullement interdit (pas plus que l'achat ne peut être obligatoire).
La loi du marché c'est la loi de l'offre et de la demande, et malgré tes dénégations semble pas mal fonctionner depuis des temps immémoriaux. Les mauvais produits qui ne trouvent pas d'acheteurs et sont écartés du marché. Les produits trop chers ne trouvent pas d'acheteurs et les politiques tarifaires sont adaptées en fonction, dans la mesure du possible.
Quant aux moyens de savoir si ça nous plaira (radios, etc ...) si tu est prêt à te fader 50 ou 60 heures de soupe pour avoir ... peut-être ... l'occasion d'écouter dix secondes d'un truc intéressant qui à 9 chances sur dix d'être coupé par une pub pour le marchand de lessive du coin, libre à toi, mais merci de ne pas l'imposer aux autres !
D'où j'impose quoi que ce soit à qui que ce soit? Et puis, il faudrait choisir ton camp, bonhomme, tu ne peux pas d'un côté reprocher qu'on te donne envie de consommer, et de l'autre dire que tu n'as aucun moyen de savoir si ça peut te faire envie…
Enfin, lorsque j'achète de la musique, c'est pour me faire plaisir, effectivement, donc payer au prorata du plaisir procuré me paraîtrait normal.
Ca serait normal si le vendeur est d'accord avec ce principe. C'est le cas de certains (offres "satisfait ou remboursé", ou "essai gratuit", qui s'appliquent même à certains artistes, comme Gustave Parking, les spectacles de rue, les développeurs de sharewares, ou encore récemment Nine Inch Nails), mais ça ne justifie pas de considérer que si certains peuvent se le permettre, alors tous les autres se devraient de le faire.
Le contrat de vente implique un accord mutuel. Décider unilatéralement que tu as un droit d'essai avant de payer, c'est une violation des droits du vendeur.
Lorsqu'un de mes clients me demande quelque chose, il ne paie que si je lui fournis ce qu'il m'a demandé, puisqu'ils veulent faire de l'art un produit commercial ordinaire, pourquoi seraient-ils exonérés eux, de l'obligation de fournir ce pourquoi on les paie ?
Parce que tu compares un produit de commande avec un produit de grande consommation. Mais tu peux tout à fait en faire autant en commandant une œuvre à un artiste, avec les mêmes conditions. Attention cependant, ça n'est pas le même tarif qu'une œuvre "prêt à porter", où le coût de production est mutualisé entre les différents acheteurs…
Ceux là, selon diverses études, dont une menée conjointement par le département de la justice américain et son homologue en charge du commerce, sont une minorité tellement infime qu'en parler ne sert pas à grand chose (cette étude concluait que pour que les majors perdent une vente sur un titre, il fallait qu'il soit téléchargé entre 2000 et 10000 fois).
Là aussi, il faut être un minimum cohérent : si on ne peut se fier aux estimations de manque à gagner causé par le piratage qui sont fournies par les éditeurs (car totalement farfelues et impossible à chiffrer sérieusement), l'inverse doit être aussi vrai.
Il n'en reste pas moins qu'il y a une évidence qui me paraît incontestable : si demain 100% de la population télécharge sans payer, alors plus aucun artiste n'aura de moyen de vivre de sa production. Et donc la culture y perdra beaucoup. Et donc il faut lutter contre le téléchargement illégal.
Quant à la règle, vu comment elle a été établie, je ne te dis pas où ils peuvent se la mettre (voir mon commentaire suivant)
Oui, il vaut mieux que tu évites, je sens confusément que tu en deviendrais grossier, en plus.
Une démocratie comme la notre ? Ça me ferait bien rire si ça ne me navrait pas tant ! Vous n'avons pas les politiciens que nous méritons (quoi que là, j'ai bien l'impression que nous avons ceux que tu mérites), mais ceux qui nous sont imposés. Où as tu vu qu'il nous était possible de voter pour qui on voulait ? nous pouvons voter pour qui ils veulent, et ils ont bien pris soin d'établir la règle électorale de manière à ne pas prendre en compte les bulletins blancs, et quant à militer, ils ont les outils biens rodés pour nous en empêcher. Dès 1789, à peine la démocratie était-elle envisagée en France que la bourgeoisie s'est empressée de la confisquer à son seul profit ! Non, l'argument tient très bien, il y a bien longtemps qu'il n'existe plus de démocratie nulle part dans le monde, si tant est qu'il en ait réellement existé une un jour !
Pardonne-moi, mais il me semble, sans vouloir trop m'avancer, que tout un chacun est libre de fonder son propre parti, que chaque citoyen est libre de se présenter à toute élection dans notre pays, et que nul ne te force la main à reserver ton vote aux "gros" partis. Que je sache, aucun parti n'a été interdit dans notre pays, et les députés ont la légitimité du suffrage universel. Je ne crois pas, par exemple, que les industriels aient un tant soi peu un intérêt quelconque à l'existence même de partis comme la Ligue Communiste Révolutionnaire, pour ne prendre qu'un exemple (selon ton explication tous les partis sont instrumentalisés et servent la cause d'intérêts différents de ceux du peuple, donc la LCR aussi?)
Quant à la Révolution française, celle-là même de 1789, elle a été instiguée par les mêmes bourgeois que tu accuses d'avoir confisqué son héritage…
Enfin, ton argumentaire est ici à la limite du poujadisme, je te renvoie à l'historique de ce mouvement politique…
Bon, vu le tour que prend le débat, je me demande s'il ne serait pas mieux au comptoir :heu:
C'est rien de le dire, en effet…