Si on cessait de parler de pirates.

  • Créateur du sujet Créateur du sujet kone
  • Date de début Date de début
On ne presente pas la culture, ou du moins on ne devrait pas, comme un jambon ou un perceuse.

Il y a souvent une confusion entre "production" et "produit" qui est sciemment entretenue par ceux qui entendent à ce propos transformer les biens culturels en biens marchands stricto sensu.

Une œuvre culturelle est une production (artistique, intellectuelle, réflexive, ludique... tout ce qu'on voudra) mais çà n'en fait pas un produit pour autant.

Pour autant je trouve qu'un certain relativisme culturel excessif des années 80, sous couvert d'une approche "démocratique" de la culture, a justement engendré cette confusion.
 
Dans ce cas précis, non seulement ça serait normal, mais en plus, je trouve même que c'est eux qui devraient nous payer pour qu'on l'écoute ... Et c'est loin d'être un cas isole

Oui, donc selon toi, Lorie c'est essentiel à ta survie, et c'est donc pour ça que tu peux te passer de payer pour consommer…

Non parce que ça va bien deux minutes les grandes idéaux dont se drapent les pirates, mais quand on regarde le détail de ce qui est téléchargé, ils ne valent pas mieux que les honnêtes gens au niveau de leurs goûts…

Quelle tartufferie!

Pas du tout, c'est toi qui les élis (en tout cas, c'est une forte probabilité, vu le discours que tu nous tiens), pas nous, nous, on en voulait pas, ils ne sont là que parce qu'un fort pourcentage des français préfère écouter les belles promesses plutôt qu'avoir des convictions, c'est plus confortable, mais t'es gentil, tu ne nous confond pas avec ces gens là !

Si tu ne votes pas, tu les élis aussi. Quant au fait que ceux qui sont élus n'ont pas ta préférence, ils ont malgré tout la légitimité du suffrage. Si tu es un tant soit peu démocrate, tu te dois de te soumettre à la volonté du peuple. Si tu ne l'es pas, pourquoi donc débats-tu?

D'ailleurs, peut-être que si au lieu de les saturer de Lorie et autres starac, on leur donnait accès à la vraie culture ... Mais bon, pour nos gouvernants, ça serait un vrai suicide politique, hein !

Manquait plus que ça, le dénigrement de la production culturelle pour mieux se dédouaner de ses propres forfaits… Mais résumer tout ce qui se fait (et même qui a du succès) à de basses production marketing, c'est aussi faire preuve d'une sacré mauvaise foi… D'ailleurs, si tout est nul, à quoi bon télécharger tout court? J'en ai un peu marre de ce double langage, d'un côté c'est essentiel à l'élévation intellectuelle et donc ça justifie de se le procurer sans payer (tu gagnes combien, au passage?), et de l'autre c'est tellement nul que ça ne mérite pas de payer… faudrait vraiment choisir ton camp.
 
Voila, bosse, courbe le dos, et tais-toi ...

Sois gentil de respecter un minimum tes interlocuteurs. J'ai beau ne pas être d'accord avec toi, je ne te demande pas pour autant de te taire.

vote si tu veux, mais si personne te plait on t'ecoute pas (cf ce que dit P77 sur le vote blanc) et donc tu auras ce que les autres ont decide pour toi ...

Si tu ne votes pas, tu as encore moins de justification à te plaindre de tes dirigeants, et tu n'as que ce que tu mérites. C'est tellement plus simple de se plaindre et de ne rien faire…

Et oui, la culture est un besoin vital ... Tout comme l'education est vitale au maintien d'une societe qui pense et evolue, la culture est l'expression de cette societe. Il me semble normal d'y avoir acces gratuitement avec une option de paiement. La encore c'est une question d'education, de modele economique.

Non, la culture n'est pas vitale, les êtres humains peuvent parfaitement vivre sans. Cependant je trouve assez extraordinaire que ceux qui font le plus de mal à la culture en la pillant de la sorte se campent ainsi en défenseurs des valeurs culturelles… faut arrêter là, ça devient grotesque.

On ne presente pas la culture, ou du moins on ne devrait pas, comme un jambon ou un perceuse.

Personne ne le fait. Mais il faut bien comprendre que produire un film, ça coûte BEAUCOUP d'argent. Si on veut continuer à pouvoir profiter de ces œuvres, il faudra bien à un moment admettre qu'on doit mettre la main à la poche, non seulement pour rendre ces productions tout bonnement viables, mais également pour rétribuer ceux qui l'ont rendu possible. Personne ici n'ambitionne de travailler gratuitement.
 
Et surtout, quand on achète un jambon ou une perceuse, la qualité peut sans doute varier, mais on a un jambon ou une perceuse, or, selon ton raisonnement (Nonoche) d'il y a quelques posts plus haut (hier soir), quand on achète un CD, il faut payer les yeux (les oreilles, plutôt) fermés avant de pouvoir savoir si on a acheté de l'art ou du cochon !

Non, c'est exactement pareil sur ce plan là. Quand tu achètes un CD, la qualité peut varier, mais tu as de la musique…
 
Ne pratiquant absolument pas le téléchargement, je me contente soit d'acheter mes livres, disques et DVD soit d'aller les consulter et les emprunter dans... une médiathèque municipale.

A tous les connaisseurs qui débattent sur ce fil, je souhaiterais poser une question : quel statut a la bibliothèque publique de prêt dans la "guerre" qui fait rage autour des acceptations du mot "piratage"?
Cette question est peut-être moins anodine que vous ne le croyez. En effet, vers 2002 ou 2003 (je sais plus trop), sous la pression des maisons d'édition, un projet de loi avait failli voir le jour qui aurait amené à payer une redevance par livre emprunté, en lieu et place de l'abonnement annuel que tout le monde connaît dans une bibliothèque.
Emprunter un livre, disque... dans une bibliothèque sur la base d'une redevance annuelle presque symbolique (les livres : 15 euros / an pour 7 documents sur 3 semaines dans ma médiathèque) : est-ce du piratage alors ? Ou un accès facilité à la culture pour tous ? Car dans les médiathèques on ne trouve pas que des ouvrages de Kant ou de Proust mais plein, plein de choses aussi diverses que variées. Et quid du fait d'aller photocopier le livre emprunté ou de graver le CD emprunté ?

Ce débat un peu oublié sur les bibliothèques au début des années 2000 ne préfigurait-il pas celui qui oppose les tenants de la licence globale à ceux qui souhaiteraient des paiements "à la pièce" (je suis pas sûr des termes, là. Excusez mon ignorance) ?
 
Bon sang, Nonoche, arrête de tout mélanger. On te parle d'accès à la Culture, et toi tu nous parles de Lorie. :rolleyes:

Celui qui télécharge illégalement un album de Lorie, sans rien payer, ben c'est pas bien. Que veux-tu que l'on te dise de plus !

Par contre, la Culture est une richesse, indispensable à l'épanouissement de l'individu, elle doit être et rester accessible à tous. Heureusement qu'il y a encore des bibliothèques, des médiathèques et des cinémas subventionnés.


Voila, bosse, courbe le dos, et tais-toi
Sois gentil de respecter un minimum tes interlocuteurs. J'ai beau ne pas être d'accord avec toi, je ne te demande pas pour autant de te taire.


Tu peux t'offusquer de cette réaction, mon cher Nonoche. N'empêche que j'ai la même impression que Chang quand je lis tes propos.
Tu as une vision assez simpliste, voire primaire, des choses. Et je te dis cela gentiment.
 
Tu peux t'offusquer de cette réaction, mon cher Nonoche. N'empêche que j'ai la même impression que Chang quand je lis tes propos.
Tu as une vision assez simpliste, voire primaire, des choses. Et je te dis cela gentiment.

C'est vrai que Nonoche a un argumentaire un peu rigide, ceci dit, question simplisme, l'idée que du moment qu'on paye quelque chose, on se fait entuber, ça m'a l'air aussi d'être une idée un peu simpliste :D

Et quant à ça :
Bon sang, Nonoche, arrête de tout mélanger. On te parle d'accès à la Culture, et toi tu nous parles de Lorie. :rolleyes:

Celui qui télécharge illégalement un album de Lorie, sans rien payer, ben c'est pas bien. Que veux-tu que l'on te dise de plus !

Est-ce que ça veut dire, en gros, qu'il est normal de payer pour Lorie mais qu'il est normal de ne pas payer quand il d'agit de musique intelligente ? Ça m'échappe un peu :D

En gros, ça pourrait vouloir dire deux choses :
- ceux qui font de la soupe, c'est normal qu'lls se fassent du blé
- ceux qui font de la culture, c'est normal qu'ils crèvent la dalle * :D

* Oui, je sais, ils peuvent être subventionnés, et de fait, le sont assez souvent directement ou indirectement. Mais dans ce cas, il faut dire : je veux qu'on augmente les impôts, la redevance télé, etc. pour financer la culture. C'est de ça qu'il s'agit ? :D

En résumé, il y a plusieurs sortes de simplismes. En fait, les mécanismes de financement de la culture sont en ce moment dans un certain brouillard et même un brouillard certain. Je doute que le "n'y a qu'à" dans un sens comme dans l'autre résolve les problèmes. Et je n'ai pas de solution. Je me contente, pour ma part, de continuer à acheter des disques chez mon disquaire, des bouquins chez mes libraires qui l'un comme les autres n'ont rien de nantis mais par contre continuent encore à servir de passerelle à la culture, passerelles qui tendent à disparaître aujourd'hui.

Quant à ce que dit Coloquinte sur les bibliothèques, c'est très important aussi. La quasi-gratuité de la lecture à travers les bibliothèques est un réel gage de démocratisation culturelle tout en ne présentant pas les mêmes risques d'assèchement des sources de financement du livre pour la bonne raison que c'est plus agréable d'avoir un bouquin à la maison que d'aller le chercher quand on le veut et que la photocopie coûte plus cher que le bouquin tout en étant malcommode. Alors que la copie de musique ou de film peut ne pas se différencier du tout de l'original.
 
Oui j'ai besoin de culture, oui j'ai besoin de m'élever intellectuellement: je suis un être humain, certes un animal (mammifère) mais social (qui répond donc de l'esprit, de la raison)... un animal doué de raison et fier de l'être!! ;);)
j'en ai un peu assez d'entendre dire que les pirates sont "méchants" et font du tort, mais à qui? Au système consanguin du show bizz (musique, ciné, radio, télé...) où les fils et filles de nous emmènent vers les cieux de l'inculture? Alors là je m'en fous comme de ma première chemise (même si elle me manque)...

belle contradiction… tu as besoin de culture, ce qui justifierait selon toi de se servir gratuitement, mais d'un autre côté, c'est tellement de la merde que ça ne justifie pas de payer pour…

Vous vous rendez quand même bien compte que cet argument est d'une mauvaise foi sans nom, et que ça ne tient pas deux seconde devant le moindre juge?

C'est à se demander si vous comprenez bien pourquoi c'est illégal de pirater… animal doué de raison, sans doute, encore faudrait il en faire bon usage…

Maintenant le P2P a son rôle et c'est incontestable; un exemple: un copain, prof de ciné, bosse sur un thème et il a besoin du film "Giordano Bruno" avec Gian Maria Volonté et qui date de la fin des 70's... Où va t-il le trouver? En France? il n'est pas distribué par les réseaux classiques... Alors comment faire et vite, vu que c'est urgent? Et bien avec le P2P, il l'a trouvé et ce n'est pas pour autant que ce fut facile: la copie n'est pas terrible, et il fut long de l'obtenir (quatre jours environ) car la source n'était pas toujours dispo... Sincèrement, le pote aurait préféré s'acquitter des euros nécessaires plutot que de passer par les inconvénients du P2P...

Quand bien même aurait-il pu faire l'acquisition légale de l'œuvre en question qu'il n'avait pas le droit d'en faire la diffusion hors du cercle familial sans l'autorisation des ayants-droits, même à fins d'éducation… le P2P n'y change rien.

Les pirates sont ceux qui en font un Bizzness et qui pratiquent la contrefaçon... Certains me diront que c'est trop simple, que c'est une chaîne complexe où tout le monde se tient... OK...
Alors si seulement les producteurs arrêtaient juste deux minutes de nous prendre pour des cons; un exemple: Le seigneur des anneaux à sa sortie en DVD avait une durée de 3h environ; je l'ai acheté en pensant que c'était la version que j'avais vue au ciné... Quelle ne fut pas ma surprise quand j'ai appris que le film vu au ciné avait été amputé et que la partie manquante sortirait dans la version collector, 4 DVD... Il faudra donc que je rachète le DVD collector pour voir le film en entier; merci Peter Jackson, merci les producteurs qui volontairement font des films en fonction des DVD et du marché juteux que celà représente

Rien d'illégal, de répréhensible, ni d'illégitime à ça. Les éditeurs font leur blé comme ils l'entendent, libre à eux de valoriser leur propriété comme bon leur semble. J'ajoute qu'ils auraient probablement moins besoin d'avoir recours à ce genre de stratégies s'il y avait moins de piratage… il faut bien comprendre à un moment donné que vous sciez la branche sur laquelle vous êtes assis en vous persuadant vaille que vaille que c'est l'arbre qui tombera…

(une preuve de l'importance première de ce marché avec la grève des scénaristes qui ne touchaient rien sur la vente des DVD)

Faux, les scénaristes ont fait grève pour les ventes sur internet

... Alors je suis qui??? la vache à lait??? Le con qui subit le double effet kisskool des ventes??

J'ose espérer que tu ne pirates que les œuvres des éditeurs qui ont ce genre de pratiques, et que tu épargnes les "gentils" qui se comportent mieux à tes yeux, et que toujours tu vérifies de qui il s'agit avant de pirater… non? Alors ça n'est là qu'un pieux prétexte.

Rajoutons à celà, la taxe sur les cd, dvd, disque durs pour la copie privée, or, il n'y a pas plus de copie privée autorisée et ce n'est pas pour autant que la taxe a disparu... Alors???

C'est faux, l'exception du droit d'auteur à la copie privée est toujours d'actualité.

Allez une dernière: le prix des places de ciné... 8,5/9euros en moyenne, pour voir quoi? et où? je m'en fous des multiplex et je veux bien payer pour voir de grands films mais pas Disco, les chtis...
Les pirates ne sont pas forcément d'un seul côté... ;)

Ca tombe bien que tu parles du cinéma… en suivant le même raisonnement (c'est trop cher, c'est de la merde, et j'ai besoin de culture, machin tout ça), est-ce que tu resquilles au cinoche? Si tu ne le fais pas, pour quelle raison?
 
Dans ce débat, il faut déjà mettre de côté un point:
la qualité de ce qu'on pirate ne rentre pas dans le cadre du débat. :zen:
 
C'est vrai que Nonoche a un argumentaire un peu rigide, ceci dit, question simplisme, l'idée que du moment qu'on paye quelque chose, on se fait entuber, ça m'a l'air aussi d'être une idée un peu simpliste :D

C'est volontaire et assumé. Les pirates n'ont besoin de personne pour se trouver toutes les circonstances atténuantes, il me semble bon de rappeler tout le monde à la raison, à la l'esprit de la loi, à ses motivations, et à une certaine réalité…

quant à ce que tu dis ensuite, j'y souscris totalement.
 
Est-ce que ça veut dire, en gros, qu'il est normal de payer pour Lorie mais qu'il est normal de ne pas payer quand il d'agit de musique intelligente ? Ça m'échappe un peu :D

Non, je dis qu'il faut simplement aider les gens, et en particulier les plus humbles, à avoir un accès à la Culture (oui, notamment par des subventions).
Si on "libéralise" complètement le secteur, en faisant de la Culture un produit de luxe réservé aux nantis, je n'ose pas imaginer le devenir de notre société.

* Oui, je sais, ils peuvent être subventionnés, et de fait, le sont assez souvent directement ou indirectement. Mais dans ce cas, il faut dire : je veux qu'on augmente les impôts, la redevance télé, etc. pour financer la culture. C'est de ça qu'il s'agit ? :D

Ben les gens sont de plus en plus exigeants. Il veulent plus de policiers présents dans certains secteurs, plus d'infirmières dans les hôpitaux, plus de professeurs dans les écoles, mais ils ne veulent surtout pas en payer le prix.

Quant à ce que dit Coloquinte sur les bibliothèques, c'est très important aussi. La quasi-gratuité de la lecture à travers les bibliothèques est un réel gage de démocratisation culturelle tout en ne présentant pas les mêmes risques d'assèchement des sources de financement du livre pour la bonne raison que c'est plus agréable d'avoir un bouquin à la maison que d'aller le chercher quand on le veut et que la photocopie coûte plus cher que le bouquin tout en étant malcommode. Alors que la copie de musique ou de film peut ne pas se différencier du tout de l'original.

Oui.
 
Dans ce débat, il faut déjà mettre de côté un point:
la qualité de ce qu'on pirate ne rentre pas dans le cadre du débat. :zen:

pourtant ça ne cesse de revenir dans l'argumentaire : la qualité (ou son absence, selon les cas), semble justifier aux yeux de certains qu'on se passe de payer.

Si on exclut cet aspect du débat, donc, si on admet que quelle que soit la qualité des œuvres concernées, la donne ne change pas, pourquoi donc se permettre de telles libertés?
 
Ben les gens sont de plus en plus exigeants. Il veulent plus de policiers présents dans certains secteurs, plus d'infirmières dans les hôpitaux, plus de professeurs dans les écoles, mais ils ne veulent surtout pas en payer le prix.

Marrant, c'est pareil pour la culture : les gens veulent plus d'œuvres de qualité, mais ne veulent surtout pas en payer le prix… tu vois où je veux en venir?

Y'a bien un moment donné où il faudra faire face à cette contradiction en toute sincérité…
 
Quant à ce que dit Coloquinte sur les bibliothèques, c'est très important aussi. La quasi-gratuité de la lecture à travers les bibliothèques est un réel gage de démocratisation culturelle tout en ne présentant pas les mêmes risques d'assèchement des sources de financement du livre pour la bonne raison que c'est plus agréable d'avoir un bouquin à la maison que d'aller le chercher quand on le veut et que la photocopie coûte plus cher que le bouquin tout en étant malcommode. Alors que la copie de musique ou de film peut ne pas se différencier du tout de l'original.

Pour la lecture, bien sûr, et l'offensive du début des années 2000 sur le statut du prêt du livre a bien failli passer. Mais depuis que les bibliothèques sont aussi devenues des médiathèques, on y trouve des disques, des DVD et même des livres électroniques. Les montants d'abonnement annuels pour les emprunter ne valent souvent même pas le prix d'un de ces supports neuf. Dans la mienne on trouve à la discothèque aussi bien du Bach que du Lorie.

Alors au risque de passer pour un vieux dinosaure soviétique, mais ne pourrait-on pas imaginer un "dédoublement virtuel" des médiathèques publiques pour pratiquer légalement le téléchargement "en prêt" de ces supports numériques ? J'y connais rien techniquement : est-ce faisable ?
Que l'intervention publique mette un peu d'ordre là-dedans et (je rêve...) mette tout le monde d'accord : renforcement des dispositifs légaux pour lutter contre le "piratage" et accès au "prêt virtuel" par une médiathèque numérique.
Je suis à côté de la plaque ?
 
pourtant ça ne cesse de revenir dans l'argumentaire : la qualité (ou son absence, selon les cas), semble justifier aux yeux de certains qu'on se passe de payer.

Si on exclut cet aspect du débat, donc, si on admet que quelle que soit la qualité des œuvres concernées, la donne ne change pas, pourquoi donc se permettre de telles libertés?

Il faut être clair. A partir du moment où l'on veut avoir un produit payant, quelque soit la "qualité" de ce produit, on est tenu de le payer. Sinon c'est du vol, point barre.

Maintenant, si le caractère marchand devenait un frein à l'accès à la Culture, je ne dis pas qu'il faut pénaliser les ayant-droits en prônant le piratage. Mais c'est à la société de s'organiser, légalement, pour que cet accès continue à se faire vers toutes les couches de la population.
 
Pour la lecture, bien sûr, et l'offensive du début des années 2000 sur le statut du prêt du livre a bien failli passer. Mais depuis que les bibliothèques sont aussi devenues des médiathèques, on y trouve des disques, des DVD et même des livres électroniques. Les montants d'abonnement annuels pour les emprunter ne valent souvent même pas le prix d'un de ces supports neuf. Dans la mienne on trouve à la discothèque aussi bien du Bach que du Lorie.

Alors au risque de passer pour un vieux dinosaure soviétique, mais ne pourrait-on pas imaginer un "dédoublement virtuel" des médiathèques publiques pour pratiquer légalement le téléchargement "en prêt" de ces supports numériques ? J'y connais rien techniquement : est-ce faisable ?
Que l'intervention publique mette un peu d'ordre là-dedans et (je rêve...) mette tout le monde d'accord : renforcement des dispositifs légaux pour lutter contre le "piratage" et accès au "prêt virtuel" par une médiathèque numérique.
Je suis à côté de la plaque ?

+ 1 ;)
 
Pour la lecture, bien sûr, et l'offensive du début des années 2000 sur le statut du prêt du livre a bien failli passer.

Mais elle n'est pas passée pourtant. A croire que nos législateurs ne sont pas aussi pourris et corrompus que certains aimeraient à nous faire croire…

Mais depuis que les bibliothèques sont aussi devenues des médiathèques, on y trouve des disques, des DVD et même des livres électroniques. Les montants d'abonnement annuels pour les emprunter ne valent souvent même pas le prix d'un de ces supports neuf. Dans la mienne on trouve à la discothèque aussi bien du Bach que du Lorie.

Et c'est précisément ce qui fait que l'argumentaire financier pour le piratage tombe à l'eau. D'autant que les municipalités offrent un accès gratuit aux plus démunis.

Alors au risque de passer pour un vieux dinosaure soviétique, mais ne pourrait-on pas imaginer un "dédoublement virtuel" des médiathèques publiques pour pratiquer légalement le téléchargement "en prêt" de ces supports numériques ? J'y connais rien techniquement : est-ce faisable ?
Que l'intervention publique mette un peu d'ordre là-dedans et (je rêve...) mette tout le monde d'accord : renforcement des dispositifs légaux pour lutter contre le "piratage" et accès au "prêt virtuel" par une médiathèque numérique.
Je suis à côté de la plaque ?

A vrai dire ça a déjà été lancé, à l'initiative de Google qui avait commencé à numériser et mettre en ligne tous les livres des plus grandes bibliothèques. Là où ça a coincé c'est qu'ils ont mis en ligne des œuvres qui n'étaient pas dans le domaine public, et pour certaines toujours en cours d'édition, les éditeurs ont donc réagi très rapidement. Il faut dire que l'initiative venant d'une entreprise privée n'a guère arrangé leur cas.

C'est là où Internet pose quelques problèmes. Par exemple, si on prend en considération le fait qu'il y a 6 degrés de séparation entre chaque être humain, et que le cercle familial est défini comme suit : «l’intimité du cercle familial ou d’amis constitué par la réunion de parents, d’alliés, ou de personnes ayant des relations habituelles», on pourrait tout à fait envisager une distribution à large échelle qui soit tout à fait légale, en partant du principe que chaque maillon de la chaîne limite la distribution d'œuvres strictement à des membres du cercle familial, qui de proche en proche recouvrerait toute la population. Ce mode de distribution serait parfaitement légal, mais tuerait tout autant l'industrie du divertissement que le piratage… ça fait partie des problèmes qu'il reste à solutionner, et il est clair que ça ne sera pas évident de se débrouiller pour que tout le monde s'en sorte indemne.
 
Il faut être clair. A partir du moment où l'on veut avoir un produit payant, quelque soit la "qualité" de ce produit, on est tenu de le payer. Sinon c'est du vol, point barre.

à la bonne heure!

Maintenant, si le caractère marchand devenait un frein à l'accès à la Culture, je ne dis pas qu'il faut pénaliser les ayant-droits en prônant le piratage. Mais c'est à la société de s'organiser, légalement, pour que cet accès continue à se faire vers toutes les couches de la population.

Et la société s'est organisée pour donner un accès libre et gratuit à la culture, via les bibliothèques, médiathèques, cinémathèques, musées, la copie privée, et le domaine public. Que demande le peuple? ;¬)
 
Marrant, c'est pareil pour la culture : les gens veulent plus d'œuvres de qualité, mais ne veulent surtout pas en payer le prix… tu vois où je veux en venir?

Y'a bien un moment donné où il faudra faire face à cette contradiction en toute sincérité…

Les financements ne sont pas les mêmes, selon qu'ils soient collectifs (via les impôts) ou individuels.

Mais bon, je veux bien croire qu'il y a une forme d'hypocrisie de la part de certaines personnes. C'est beaucoup plus facile de télécharger illégalement (et qui plus est en faisant passer les gens honnêtes pour des c*ns) que de payer son dû.
 
  • J’aime
Réactions: stephane6646
Ah Nonoche, quel plaisir de se faire démontrer point par point :D:D:D...
j'aime ton couplet "légal/légitime" digne de Lacordaire quand il disait que la loi libère et que la liberté opprime...
Bref, si tu es juriste (qui sait??), je dirais que tu es "positiviste" ou que tu t'en tiens à une lecture stricte du droit (ce que tu peux faire)... sauf que le droit n'est pas qu'une simple lecture et une simple application... Il y a de nombreux paramètres dont l'interprétation est un vecteur essentiel... Et c'est pour celà que la solution rendue par le juge n'est pas forcément celle à laquelle on s'attend...
Mais au-delà de cet interlude, je dirai que si la mauvaise foi était exclue des prêtoires, nous serions dans un monde parfait... Or, ce n'est pas le cas... La mauvaise foi peut passer devant un juge et je pourrai te montrer des dizaines de décisions qui prêtent à critique tant sur l'application du droit que son interprétation...
Maintenant, je vais m'intéresser deux minutes à toi, à ta vie, à ce que tu es et je vais juste te poser une question: es-tu capable de penser en dehors des règles de droit? voir l'environnement sociologique, économique, dans lequel s'inscrit cette règle de droit qui condamne le P2P? Bref, essaye de faire un exercice dialectique: première partie, pose ta thèse: c'est illégal et immoral de télécharger; ensuite pose l'antithèse : c'est mal mais il y a des avantages reconnus au P2P; enfin, pose la synthèse dans laquelle tu mets en équilibre les pours et les contres et inscris toi dans cette position... Tu verras que les choses ne sont pas aussi simples qu'elle ne le paraissent, qu'elles ne se réduisent pas à une stricte analyse du droit (au demeurant, je te maintiens que, depuis la jurisprudence de la cour de cassation à propos de l'interdiction de faire une copie privée du dvd Mulholland drive, il n'est plus possible de faire de copie privée d'un dvd acheté... regarde, de nombreux dvd du commerce sont protégés; il y a le petit sigle du dvd barré)...
Parce qu'au fond, c'est sympa de participer au débat, mais ta position reste la même... c'est dommage... parce que si tu n'as que "dura lex, sed lex" (la loi est dure mais c'est la loi), on ne fait pas avancer le débat... je sais bien que tu as démontré que les emplois étaient touchés et que le piratage était dangereux... mais reconnais que cette situation est complexe et que cette complexité relève de plusieurs plans d'analyse dont le droit n'est qu'un aspect parmi tant d'autres, même s'il est l'un des plus caractéristiques... Tu devrais relire Marx et le vol de bois mort...
Aussi évite de dire que la culture est un moindre besoin que de se nourrir ou boire... ça me fait penser à Goering quand il disait "qu'à chaque fois que j'entends le mot culture, je sors mon révolver"...
Enfin, évite de dire ici que je pirate: si j'ai envie de le dire, je n'aurai pas besoin de toi; ce n'est pas parce que j'interviens sur ce thème que je pirate forcément; je n'ai dit nulle part que je piratais; j'ai fait état d'une réflexion personnelle sur le P2P et j'ai cité un exemple de téléchargement. point barre... puisque tu aimes le droit, affirmer quelque chose à l'encontre d'une personne dont il n'est pas fait état et qui lui porte ou qui peut lui porter préjudice, c'est de la diffamation (et c'est condamnable)... :zen::zen: alors fais attention à ce que tu dis quand tu écris sur un forum public... sinon il y a les MP...
voilà...
 
  • J’aime
Réactions: divoli