Et avec la tête [V.3]

Statut
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J'aime à prendre le chemin qui mène à ma maison, le soir et regarder les lumières de la ville en bas. J'aime descendre doucement ces escaliers habités par les amoureux, par les adolescents en mal de fête et les saluer, d'un bonsoir presqu'inaudible, d'un geste de la tête avant de disparaître dans l'allée sombre habillée de roses qui mène à ma porte.

Comme chaque soir, je la pousse doucement, sans bruit, pose ma veste et mon sac sur le fauteuil du bureau. J'y distingue quelques lettres-qui a pu m'écrire ? Des courriers à classer sans suite, sûrement.

Un petit détour par la cuisine, la lumière des escaliers baigne la pièce d'un halo rouge orangé. Je me sers un verre, allume une cigarette, ouvre machinalement le réfrigérateur, sans faim.

A l'étage, pas un bruit. Elle dort.

Dehors, le vent agite les branches et arrachent leurs dernières feuilles.

Je défais la boucle de ma ceinture, dénoue mes lacets, me laisse tomber sur une chaise pour me relever aussitôt. L'évier déborde des reliefs de la fête. Le lave-vaisselle n'est pas vidé. Je fais tomber négligemment les cendres sur la vaisselle. Je les chasse d’un souffle, ça suffit, on n'en fera pas une maladie.

J'en termine avec mon verre, allume une seconde cigarette. Il est l'heure que je monte, pourtant. Je me sers un nouveau verre et l'avale d’un trait avant de l'abandonner sur la table.
J'éteins la cigarette à peine consumée dans un bol de lait oublié dans l’évier. Je la jette dans la poubelle.

J'enlève mes chaussures avant de monter.
Les escaliers grincent sous mes pas.

Dans la pénombre, je distingue sa silhouette allongée sur le grand lit. La couette est à moitié au sol, il fait chaud.

Je retire mes vêtements et les pose à même le sol. Je n'ai pas envie de me coucher.
Pas un bruit, pas un mouvement, seul son souffle régulier vient rompre le néant sonore.

Je m'assois enfin au bord du lit. Je cherche sa main, ses doigts.
Comme Adam je cherche l'étincelle au bout de son index ; mais rien.
Je caresse son visage, son cou.
En vain, elle ne bouge pas.

Et soudain, je repense à l'autre.
Etrangement, je ne me sens pas coupable.
 
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Réactions: dool et Human-Fly
Assise au bord de l’eau, elle passe le sable entre ses doigts. Enfin un peu de douceur…Le ciel passe du rose à l’orange. Les derniers signes de chaleur se couchent. L’instant du bilan se pose.
Elle pense à ce qu’elle a fait de sa vie, ce qu’elle a construit, ce qu’elle à dépasser, ce qu’elle a parfois détruit pour recréer. Que de difficultés encore, mais elle est heureuse avec lui, avec eux, avec tous ceux qui font qu’elle est ce qu’elle est aujourd’hui. Certes, il lui en fait baver tous les jours, mais il suffit qu’elle se plonge dans ses yeux aussi bleus que l’océan qui lui fait face pour savoir qu’il en vaut la peine. Tous ces sacrifices, tout ce qu’elle a dû changer en elle, toute l’énergie qu’elle dépense pour lui quitte à ne plus en avoir pour elle…la voilà sa vie, celle qui la rend forte et lui permet d’avancer chaque jour. Et ce même si elle y perd son sourire trop souvent…elle résume sa vie à ce grand paradoxe : on peut être heureuse sans rire tous les jours. Ses pupilles se dilatent, elle réalise son masochisme.
Les vagues de l’Atlantique lui semblent toujours aussi familières.
Soudain, un morceau de verre lui file entre les doigts. Il était enterré là. Sûrement un vestige d’une belle et joyeuse soirée sur la plage. Un bout de bouteille au pouvoir désinhibiteur. Elle n’aura pas besoin de ça pour s’enivrer ce soir.
Ce morceau intrus lui as laissé une sensation dérangeante, le froid acéré du verre n’avait pas sa place dans ce sable chaleureux. Un frisson lui parcourt le corps. Elle pense à l’autre. Comment a-t-elle pu ne pas l’inclure dans son bilan plus tôt ? Il fait pourtant partie intégrante de son être. C’est lui qui l’a bousillée, c’est lui qui lui a fait passer par toutes les phases de la dépression. Du déni à la réparation. Oui, lui c’est sa vie, mais c’est son autre vie. C’est incroyable la manière dont elle n’a pas su se résoudre à mêler tout ça. C’est comme si avec lui elle vivait dans un monde parallèle. Elle n’a jamais eu la sensation de les avoir trompés tous les deux…et pourtant, physiquement, socialement, il n’y a pas d’autres mots. Elle se demande encore s’il est possible d’aimer deux personnes à la fois ; cette question elle se la pose depuis des années et hésite toujours sur la réponse qui s’impose.
Elle se repasse en boucle tous ces moments magiques passés avec lui. Elle s’imagine sa main lui caressant le corps. Emotion unique qu’elle n’a jamais pu retrouver ailleurs. L’interdit qui entourait cette relation la fait frémir. Une larme lui roule sur la joue sans même qu’elle ne s’en rende compte. Elle resserre les cuisses pour garder en elle cette chaleur du passé qui remonte tendrement. Elle ferme les yeux et apprécie cette brise qui lui caresse les lèvres comme ses baisers venus d’ailleurs. Elle a mal…pense-t-il à elle de temps en temps ? N’a-t-il jamais ressenti autant d’amour ?
Ses mains se joignent sur son visage, elle n’en est plus là. Il est temps pour elle d’écrire la suite. La suite que tout le monde attend. Celle qui se range dans les normes. Celle qui fera d’elle une femme tout aussi extraordinaire qu’elle l’a montré jusqu’à ce jour. Personne ne sait s’il y aura une suite à l’autre histoire ; elle a tant de fois graver « the end » dans l’écorce de son cœur, et il a tant de fois rayé ses mots, qu’elle ne peut prévoir quoique ce soit avec lui.
Elle n’y pense plus. Etrangement, elle en a que faire. Elle se relève et retourne à la réalité.
 
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Réactions: Cillian et Human-Fly
Si le temps nous en laisse le loisir, si la vie nous en donne la force, sur le lit de nos cœurs se coucheront les souvenirs de nos multiples rencontres. Quand bordé par l’habitude, ils se fondront dans notre mémoire, étrangement il en restera toujours quelques fragrances synaptiques. Porté par cet indéfinissable désir de ne pas vivre pour l’ennui, de ne pas rencontrer pour l’oubli, nous recommençons à écrire inlassablement la couverture de notre sociabilité.

Je retourne discrètement à cet ouvrage. Comme une boucle timide, l’ellipse tangentielle de mon désir, frôle les esprits tissant le fil de ses draperies numériques. J’y raccroche, à la suite d’un passé morcelé, de trop rares lectures. À force de briser la prison de mon âme, je rassemblerai tous mes présents en une seule vie. J’effacerai les possibles futurs pour n’apprécier que les instants de l’autre. Je verserai les saveurs de l’amitié dans nos verres et je partagerais avec lui les plaisirs d’une rencontre.

Si le temps m’en laisse le loisir, si la vie m’en donne la force, je rassemblerai mon âme, mon corps et mon esprit dans l’instant du chevauchement de nos parcours.
 
(...)Bon, un thème maintenant : l'Autre.

Les mots : Boucle/Verre/Etrangement/Ecrire/Suite(...)
Sans cesse, son image revenait dans les pensées de Paul. Malgré lui. Sans qu'il pût vraiment comprendre les sentiments qu'elle lui inspirait. Sans qu'il sût même où leur histoire les conduirait.
Renoncer à elle? Partir, à nouveau?...
Ou rechercher l'apaisement dans la solitude?... Paul savait par expérience qu'il ne trouverait pas vraiment la paix ainsi. L'Autre ne se lasse jamais de venir taquiner nos songes, s'invitant toujours jusque dans nos rêves...
Sans doute la vie n'était-elle après tout qu'une quête de sens à jamais inachevée, la simple ébauche d'un cycle sans que jamais la boucle ne puisse être vraiment bouclée...

Il se sentait à la fois si proche et si loin d'Alice, comme si une frontière invisible les séparait... Comme si elle se trouvait prisonnière dans une prison de verre, à la fois miroir translucide aux reflets capricieux, et fenêtre entrouverte sur un avenir aux contours encore incertains...
Paul se rappelait chaque instant partagé avec Alice. Jusqu'au moindre détail de son corps, jusqu'à l'insaisissable couleur de ses yeux, qui lui évoquait une forêt éclairée à contre-jour... Comme si tout en elle recelait un mystère qui jamais ne se laisserait apprivoiser...
Parfois, il lui fallait chercher dans ses souvenirs avec elle d'infimes traces d'imperfections pour se convaincre qu'Alice était bien réelle, qu'il ne l'avait pas inventée...

Paul savait devoir se tourner vers de nouveaux cieux... De nouvelles rencontres, de nouvelles histoires à inventer... Continuer à avancer, exister encore, ailleurs, loin... Déjà, ses pas le conduisaient vers de nouvelles destinations, mais Alice lui avait laissé en forme de souvenirs indélébiles quelques instants de grâce du genre de ceux qui donnent du sens à une vie...
Pouvons-nous finalement exister sans le regard de l'Autre?... Sans doute pas. Paul devrait encore chercher d'autres regards, d'autres voix pour répondre à la sienne... Un jour, peut-être, il parlerait d'elle au passé.
Mais étrangement, il sentit que ce moment n'était pas encore venu...

Il ne pouvait se résoudre encore à tourner la page. Comme si leur histoire n'avait pas encore fini de s'écrire... Comme si elle devait même à jamais rester en suspens, sans qu'il faille en attendre davantage que ce qu'elle leur avait déjà donné, mais sans non plus qu'il soit forcément nécessaire d'y mettre un terme définitif...
Alice resterait pour Paul la belle ébauche d'une rencontre improbable avec une créature douce et sauvage à la fois, craintive, éprise de liberté...
Elle resterait pour lui une incarnation de ces moments magiques qui peuvent se suffire à eux-mêmes, ces simples bribes de bonheur insaisissables et indispensables...
De toute façon, rencontre-t-on jamais vraiment l'Autre?...

Paul ne comprenait sans doute pas mieux Alice qu'elle-même le comprenait...
Ils s'étaient devinés... Ils s'étaient rencontrés... Leurs désirs s'étaient mêlés, leurs fantaisies s'étaient croisées...
Comme une tendre parenthèse dans leurs vies respectives, sans promesses, et qu'il ne faudrait pas encore vraiment refermer...
Plutôt une sorte d'aventure fragile, dont il faudrait désormais savourer chaque souvenir et chaque instant à venir sans trop se hâter de découvrir la suite...





(J'espère être encore dans les temps... :D Dans le cas contraire, tant pis... :rateau:

:D :D :D )


C'est vrai, j'avais pas précisé clairement la fin de session. Vendredi 24 dans la soirée m'irait bien en fait.
;)
Ravie de voir des primo-participants dans ce fil, comme on dit dans mon langage professionnel.


Côté Rhône. Changement de rive. J'ai défait la boucle de sa ceinture. Le verre de ce vin blanc ensoleillé attendra.. Le désir d'écrire une autre page de cette histoire sans fin et sans suite, lui, n'attend pas.




(une quarantaine de mots :D)
 
C'était un plaisir de vous lire. J'espère que vous en avez pris autant à écrire. Par contre toujours difficile d'expliquer un choix. Tellement de paramètres qui s'entremêlent..



Bref, mademoiselle dool ? Vous acceptez le flambeau ? :love:
 
J'sais pas ... j'ai triché il paraît ... si c'est pour le deuxième ça compte pas !! :siffle: :D

... (et le feu ça brule !)...


Bon, alors....si je vous dis un reveil brutal avec :

- chien
- rouge
- porte
- botte
- gache

Ca vous va ?

Fin de session vendredi prochain, début de soiree (on va dire hein, je ne sais plus trop a quoi ressemble des horaires ;))

Here we go !
 
(trop...?)

l'autre regard au bord de sa vie ... une vie qu'il tenait au bord de sa plume ...
écrire avait été sa vie et en cet instant devenait sa façon de mourir ...
après ces mots que vous lisiez à l'instant ...
il refermerait le secret de son existence...
ce qu'il avait avoué dans toutes les interlignes de ses phrases ...
une vérité cachée au creux du vide ....
parmi ses lecteurs , se dissimulerait celle qui l'aimait ...
qui en découvrant la fin de leurs amours ...
le laisserait finir seul ce livre ...
étrangement ivre ...
les lèvres posées au bord d'un verre cerclé des marques d'un rouge à lèvres aimées
mais dont la morsure de plaisir était aujourd'hui oubliée ...
à quoi bon s'obstiner à écrire une suite à son existence...
l'amour n'était plus une évidence...
la boucle était bouclée
au bout de son ultime phrase ... l'amour l'avait quitté ..
l'autre regard , celui de la mort ... l'attendait .

(assez....?)




repartir ... vers l'autre. vers toi qui me lis .
 
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Réactions: Human-Fly
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Réactions: joeldu18cher
triché ? ah ? et alors ;)

Bravo :)

'tain vendredi ça fait court…

Ouais, je précise : triché car j'ai mis plusieurs textes, c'est tout ! ;)

Bon en fait je pousse l'écheance au mercredi 13 ! Oui je sais c'est tout ou rien avec moi ! :D Mais je me suis aperçu que les jours qui vont suivrent jusque là vont être "chauds"...;)...puis y'a plein de choses differentes a faire, je veux voir ça, je vous fais confiance :p !


ah! j'écris pendant le jugement dont la limite était pendant la soirée...:( :confused:
cesser

Bah :rose: c'était bien quand même !!
 
J'sais pas ... j'ai triché il paraît ... si c'est pour le deuxième ça compte pas !! :siffle: :D

... (et le feu ça brule !)...


Bon, alors....si je vous dis un reveil brutal avec :

- chien
- rouge
- porte
- botte
- gache

Ca vous va ?

Fin de session vendredi prochain, début de soiree (on va dire hein, je ne sais plus trop a quoi ressemble des horaires ;))

Here we go !

On reprend les memes mots, et on va jusqu'a mercredi 13, 20h !
 
Bon là vous vous dites, mais quelle cruche s'po possible ?!

Et là, après une demi nuit de sommeil réparateur, je vais vous le confirmer :D


un reveil brutal avec :

- chien
- rouge
- porte
- botte
- gache


Fin de session, jeudi 14, 20h
le 13 etant la crucifixion de captain, je vais éviter de trainer sur le net


Promis après j'arrête ! ;)
 
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Réactions: joeldu18cher
un reveil brutal

la démarche claudiquante Sybille ressemble encore à un être humain, si ce n'est le noir violacé autour de ses yeux." Il me l'a faut, putain de dose!"
Sa montre de pacotille lui jette à la gueule que le cauchemar va prendre fin. D'interminables secondes, " faut que je tienne, faut que je tienne, tu vas te radiner enfoiré"
Il est là, l'argent de la nuit lui ait donné, et le sachet blanc disparaît dans sa botte à talon.
Un escalier humide lui sert d'asile. L'aiguille salvatrice est désinfectée à la flamme du briquet, elle remonte le long du bras de sa victime, et la pique au hasard des traces rouges déjà existantes. Les épaules d'abord, ensuite ses bras, puis son ventre, enfin tout son corps se désarticule, elle tombe, elle tombe à l'infini. " mon bébé, mon ange, maman est là, tu vois je te rejouins".
Elle n'est plus là. Elle n'est plus là au point qu'un chien errant vient la renifler, la tester, puis entreprendre un festin étrange.

Après 18 ans Sybille se réveille toujours à ce point de son cauchemar. En sueur et le visage trempé de larmes elle trouve la force de se lever. Le froid du carrelage de la cuisine, puis la moquette, la mène à la porte de la chambre de son fils disparu après une overdose. Une pièce vide où seul le papier peint et les trous des punaises lui rappellent que son petit était là. Des années de dépressions, son mari qui l'a quitte, puis les années qui se gâchent par force de solitude, elle ne sent plus rien. Elle est usée et fatiguée. Seule cette pensée "mon bébé, mon ange, maman est là, je vais bientôt te rejoindre".

Du cauchemar, à la réalité le choix n'existe pas
 
Con de chien qui me gache ma grasse matinée en grattant comme un crétin à la porte!!
Il a pris une botte en travers de la gueule vite fait bien fait.
Oui, rouge et blanche la botte.
C'est pas parce qu'on s'appelle Père Noël qu'on doit supporter les humeurs d'un chien débile au réveil. :o
 
.... le chien à truffe rouge me souriait .... mais que faisait il ici ?
une main caressait son encolure ... le chien devenait cheval... la main se gantait de soie noire ... la robe de l'animal restait enflammée de rouge ...
le paysage de ma chambre s'obscurcissait et s'ouvrit soudain vers l'horizon ...
l'ombre cavalière emplissait l'espace de mon regard aveugle ...
un miroir de taffetas mordoré épousait mon envie de partir ...
depuis toujours , j'avais vécu dans cette nuit infinie ... un filet de lumière suffisait à me maintenir en vie ...
mais ce soir ... était venue cette monture guidée par ma destinée ..
au bout du lointain , je sentis le cheval passer sous une porte ...
quelque chose se déchirait en moi ...
du bout de la botte,je tatai les herbes mousseuses.. nul obstacle sur mon chemin... j'avançai pour la première fois hors de moi ...

l'étoile que je prenais pour un soleil s'élevant là-bas devant moi , scintillait comme une lueur prete à s'affadir sur elle -même ...
ma première, peut-être mon unique chance de sortir ...
il ne fallait pas que je la gache ...

je souriais à ces doigts délicats qui se glissaient au creux de mon cou ...



(j'eus à peine le temps de sentir mes yeux s'ouvrir enfin... cette main était celle de ma mort bien-aimée venue dans la nuit me réveiller d'un coup violent au souffle et me délivrer de cette psychiatrie où ma vie autiste m'avait enfermé...)

 
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Réactions: Human-Fly
un reveil brutal avec :- chien- rouge- porte- botte- gache
-
ce fut un matin brutal
reveillé par des bruits de BOTTES
marco etait en cavale
il s'etait assoupi chez charlotte

depuis longtemps elle en pinçait
pour le mac au foulard ROUGE
dans le quartier on le craignait
on l'appelait milord l'arsouille

dans les bouges,il poussait la PORTE
un froid s'installait sur le dos
des caves et puis de quelques fiotes
derriere le bar venait mado
-
elle avait toujours son ami fidele
un CHIEN superbe dog allemand
pourtant elle qui etait si belle
n'avait jamais de pretendant
-
elle ne connaissait pas l'amour
on disait qu'elle avait GACHE
en s'etiolant plus chaque jour
avec son chien sa destinée
:zen:
 
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Réactions: Human-Fly
chien- rouge- porte- botte- gache



Minuit, tout s’arrête, la décision finale, rupture fatale, il se lève, chausse ses bottes, claque la porte violemment, le chien du voisin aboie alarmé par ce bruit si violent.
L’air indifférent et fier, il ne se retourne même pas, enfourchant son cheval de fer, je le vois disparaître pour toujours dans la pénombre et les larmes du ciel. Il a tout gâché. Mes yeux sont rouges de rage. Je culpabilise, mes amis m’avaient prévenue : « il n’est pas pour toi ». J’ai la tête en feu, j’ai envie de hurler, je m’en veux de m’être illusionnée alors que celui qui m’aimait réellement n’était qu’à quelques mètres de moi, je le savais inconsciemment et réalisais alors comme une évidence que j’avais tellement peur du véritable amour que je me détruisais dans des histoires destructrices et sans retour.
Je courut rejoindre celui qui m’attendait depuis si longtemps, un mélange de tristesse et de bonheur m’envahit, je me sentis pour la première fois de ma vie exister comme la plus belle merveille du monde, recouverte par un torrent d’amour, je m’abandonnais totalement à ce délice et décidais d'enterrer pour toujours cette terrible carapace destructrice.
:zen:
 
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Réactions: Cillian et Human-Fly
Une porte bleue qui s'ouvre sur une pièce claire. Sur le mur du fond un rideau se soulève doucement. Dehors, les fleurs rouges ferment leurs pétales et dans une céramique en forme de barque, rase de l'eau de pluie tombée la veille, le chien boit. Au loin la corne sonne, signe que la brume monte. Que demain vienne et que rien ne gâche l'instant présent, pas même l'éclat de cristal d'un réveil brutal ou un fracas de bottes...
 
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Réactions: joeldu18cher
C’était le jour. Je me levais, je sautais, je courais et je flirtais avec le vent. Je me sentais fort, aucune porte n’aurait su freiner mon élan, dans cette vie que je raflais à chaque soupir. Tous ces hommes, toutes ces femmes, c’est cloportes, sous mes bottes que je les aurais écrasés. J’étais plus que le prince de cette ville, j’étais son dieu ; personne ne me résistait… Mais au détour d’une rue, une rixe… 30 secondes de risque pour une vie de gâchis !

Réveil brutal sur le lit d’une bâtisse pâle. Dans mes veines coule un sang noir de haine. Je gâche chaque seconde de ma vie à essayer de remplir des poumons endoloris. Réveil brutal dans un corps absent. Je ne me lève plus, je ne saute plus, je ne cours plus et je flirte seulement avec le bruit régulier de cette pompe. Vacarme inaudible de cette âme qui hurle son destin ; chien enragé dans une cage, je suis ma prison, mon seul horizon.

Et les mots s’éteignent trop loin de ma bouche. Je n’ai plus que le regard à offrir, et encore il est indéchiffrable, profond et insupportable. Regarde au fond de mes yeux, décrypte mon esprit, ne détourne pas le tien, ne me laisse pas seul, déchire le voile rouge de ma colère. Dis moi qu’encore une fois, dans mes bras tu seras ; même si c’est un mensonge laissé à la misère d’une vie bannie.

À qui aurais-je laissé suffisamment de souvenirs heureux pour qu’il partage ma souffrance plus que le simple instant d’une visite ? Instant arraché à une vie trépignante, que je partageais il n’y a pas si longtemps. Qui a encore au fond du cœur assez de moi pour m’accompagner toute une vie, toute cette vie ? Ne me débranchez pas ! Je veux vivre. Ne m’abandonnez pas ! Je ne sais pas souffrir.

Réveil brutal dans une autre vie que celle que j’avais rêvé.
 
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Réactions: Cillian et Human-Fly
Pour illustrer son reveil brutal, et parcequ'il semble dire qu'il dessine mieux qu'il n'écrit ;), je joint les mots....

Le bruit du penne dans la gâche de l’entrée me figea sur place. Il fît un pas vers moi et arma le chien de son revolver. Droit dans les yeux, il me lança : "un coup de rouge, ça te botte ? "
Soudain un son me porte vers d’autres cieux…….putain ! 10 ans de coma pour finir l’histoire comme ça ?! Et merde !
 
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