Le vrai héros de Verdun, ce fut le lieutenant-colonel Émile Driant. Officier et député, il n’eut de cesse d’alerter sur l’état déplorable des défenses dans le secteur et de l’agitation allemande en face. À l’état major, ils étaient trop préoccupés par la préparation de l’offensive de l’été sur la Somme pour s’y intéresser vraiment. Seul le général de Castelnau alla constater de visu ce qui se passait là-bas et pris les premières mesures de renforcement mais c’était déjà trop tard. Le 21 février 1916, l’artillerie allemande écrasa les premières lignes françaises dont les deux bataillons de chasseurs du lieutenant-colonel Driant. Pourtant, leur résistance entrava suffisamment l’élan de l’infanterie allemande pour permettre à l’armée française de se ressaisir.A Verdun, pas à Vichy, ce qui change tout : Avant d'être le chef que l'on sait de l'état français pendant la deuxième, Pétain a été le héros de Verdun pendant la première.
Philippe Pétain, général, fut appelé en urgence pour organiser la défense du secteur de Verdun, ce qu’il fit avec intelligence et succès, notamment en organisant la Voie sacrée. Il est remplacé courant avril par le général Robert Nivelle, plus offensif.
En 1917, après l’échec de l’offensive du Chemin des dames et le déclenchement des premières grèves de soldats (grèves, pas mutineries), Philippe Pétain est nommé chef des armées françaises à la place de Nivelle (lui même remplaçant de Joffre en décembre 1916), poste qu’il conservera jusqu’à la fin de la guerre, le général Foch devenant le chef de l’ensemble des forces alliées.
Dernier survivant parmi les maréchaux à la fin des années 30, Pétain s’est servi de l’aura qu’il avait acquis auprès de la troupe et du public pour asseoir son pouvoir sur le personnel politique et conduire un régime anti-républicain jusqu’à l’abîme de la collaboration avec l’ennemi. « Je fais don de ma personne à la France… » etc. La théorie du « bouclier » est souvent évoquée par ses défenseurs (du genre de ceux qui se sont réunis à Verdun) mais elle n’a jamais tenu face à l’analyse historique des faits.